Sous cloche ?

Le tout récent attentat islamiste dans le commissariat central de Rambouillet a suscité horreur et réprobation, et notre Intérieur de ministre Darmanin est bien entendu intervenu dans le même sens sur ce sujet : il appelle à protéger les forces de l’ordre. Renforcer la sécurité des commissariats : les citoyens sont invités à s’inscrire pour des patrouilles autour et aux abords de ces édifices, où les flics vont vivre retranchés durant les heures ouvrables… le clampin lambda, muni d’un casse-croûte, de jumelles et de Kro, va faire des planques discrètes dans sa Clio 2015 banalisée, surveillant les rues où crêchent les policiers de son quartier, pour que ces derniers puissent vivre tranquilles… On y est, on marche vraiment sur la tête, là.

Car c’est tragiquement simple : si le flic doit maintenant se protéger et être protégé pour pouvoir exercer son métier de protection, il ne peut tout simplement plus travailler. Paraphrasons Mao : « Le flic doit être dans la population comme un poisson dans l’eau ». Ce n’est que du bon sens, mais on en est très très loin, dans certains quartiers… et même maintenant aux abords des commissariats dans de paisibles villes réputées sans problème. Il est donc essentiel, si l’on veut remettre les choses à l’endroit, que les agressions envers nos policiers, gendarmes, pompiers (*)… soient punies dans des délais brefs (**), systématiquement, très rigoureusement : que ce soit vraiment dissuasif, en un mot. C’est un vieux pieu, un voeu pieux ? eh oui, hélas. Car nos gouvernants peuvent faire les gros yeux, peuvent flûter, « des peines extrêmement fermes gnagnagna», c’est – faut-il le rappeler – c’est la Justice qui prononce les peines, en toute indépendance, et personne d’autre. Monsieur Darmanin a le droit de souhaiter qu’on punisse très sévèrement et de façon dissuasive les agresseurs de flics ; mais c’est le juge qui a le droit de sévir. Les peines-plancher, par exemple, assureraient une « sévérité minimum », et le juge, tenu d’appliquer la Loi, ne pourrait aller en deça. Ah oui, les peines-plancher… mais c’est de droite, ça ! même que madame Taubira les a supprimées, en 2014. On vit bien plus en sécurité depuis, non ? … non ?

Tibert

PS – Ah, au fait… ça va nécessiter qu’on se bouge enfin, là-haut. C’est possible, ça ?

(*) Empêcher un pompier d’intervenir, c’est encore plus condamnable : ils sont là pour secourir, voire sauver des vies.

(**) ça nous changera !

Pour se réconcilier, il faut être deux

(Une école maternelle incendiée du côté de Lille : madame la maire « condamne avec la plus grande fermeté », vous pensez bien, c’est très ferme comme condamnation. D’autant plus que les pompiers ont été agressés – par des djeunes, peut-on supputer – quand ils sont arrivés pour éteindre le feu. Les enquêteurs « privilégient la piste criminelle» : les fins limiers que voilà ! Et, au courrier des lecteurs, je lis ce commentaire : « Quels sont les autres pays où des personnes attaquent / incendient les écoles ? Pas beaucoup , sans doute les pays où les fondamentalistes musulmans entretiennent une guerre / guérilla contre l’éducation… mais ailleurs : Amérique ; Asie ; reste de l’Europe ? ». Eh oui, je confirme, c’est en Europe, chez nous ! En Afghanistan aussi, on incendie les écoles (*). Parallèle intéressant : peut-être est-ce que cette maternelle lilloise accueille pêle-mêle – horreur et putréfaction – filles et garçons ? c’est une piste pour nos perspicaces enquêteurs. )

Mais autre chose : après avoir lu ces mots de la part d’un ministre de l’Algérie : « notre ennemi traditionnel et éternel, la France… »  (**), j’apprends ce matin dans le Fig’ragots que la France a volontairement propagé l’analphabétisme [dans ce qui deviendrait plus tard l’Algérie] aux débuts de la colonisation. Citation : en 1830 «le taux d’analphabétisme n’approchait pas les 20 % de la population ; (…) tous les Algériens lisaient et écrivaient.» Et de plus, durant les 30 premières années, la France avait éliminé les personnes qui lisaient et qui écrivaient (***). Ah bon… Sachant que l’émetteur de cette déclaration n’a pas précisé ses sources, nous sommes sur de bonnes bases pour revisiter notre histoire houleuse et commune de manière constructive et apaisée.

Tibert

(*) J’apprends, c’est tout frais, qu’une « boîte à livres » près de la gare de Thiers, dans le 6-3, a été vandalisée et incendiée. Quand j’entends le mot culture, je sors mon briquet et mon bidon d’essence.

(**) Il s’agissait, pour ce ministre algérien, de justifier le déficit de sa Caisse Nationale des Retraites : pensez, en France (notre ennemi gnagnagna…) ils sont aussi en déficit ! Argument effectivement convaincant.

(***) Avec 20 % d’analphabètes, ça ferait donc 80 % d’instruits qu’on aurait éliminés.

Tempête dans un verre d’eau minérale plate ?

Je reviens un peu plus en détail sur l’incident monté en épingle hier : vers 15 h, un touïtt publicitaire de l’eau d’Evian (ridicule, à mon avis, mais bon…) : « RT Si vous avez déjà bu 1L aujourd’hui ! » (*).

Première réaction d’un touïtteur malintentionné et qui n’a que ça à foutre :  « Pourquoi aujourd’hui spécifiquement ? C’est vicieux quand même ». C’est en effet le début du Ramadan, et alors ? Evian envoie ce genre de touïtts quasiment tous les jours… ce n’est pas ce jour, spécifiquement. Et quand bien même ? la République n’interdit à personne de boire entre le lever et le coucher du soleil. Or, voyez comme on déforme les choses, le site France-Info énonce : « Dans la foulée, un premier tweet souligne simplement le « Pire timing », pour vanter les mérites de l’eau au 1er jour du Ramadan quand les musulmans sont en plein jeûne et ne pourront boire,[c’est moi qui ai mis en gras, NDLR] ni manger, avant le coucher du soleil. »

De une, Evian n’écrit pas qu’il faut boire après le lever du soleil : c’est trop long, et puis on a le droit de boire son litre d’eau AVANT, non ? au petit-dèj’, par exemple. De deux, ce ne sont pas « les musulmans », mais ceux d’entre eux qui veulent.  Et puis c’est surtout faux et assez vicieux d’écrire « … sont en plein jeûne et ne pourront boire… » : c’est un choix, le jeûne ; c’est voudront, pas pourront.  A la différence des pays où l’Islam et ses contraintes sociétales sont imposés nolens volens à tout le monde, Pakistan Arabie Saoudite Algérie Indonésie etc…, en France – et heureusement ! – on est libre de pratiquer, ou pas, la religion qu’on veut. Personne n’oblige le jeûneur à jeûner. Si je raffole des rillettes mais ai décidé d’en réduire ma consommation, je suis en droit de faire censurer toute pub pour les rillettes ? d’interdire à quiconque d’en manger sous mon nez ? c’est débile !

Voilà, c’est tout, une bien mince affaire, mais de méchants imbéciles – des trolls, selon la terminologie en vogue –  ont monté ça en mayonnaise malsaine. Pire, peut-être, Evian s’est excusé, a fait tapis, comme on dit au Québec. Lamentable couardise face à un mauvais procès : « Bonsoir, ici la team Evian, désolée pour la maladresse de ce tweet qui n’appelle à aucune provocation! ». Des fois qu’au Pakistan ils incendient notre ambassade et boycottent l’eau d’Evian…

Tibert

(*) RT : Re-touïtt. Incitation à propager des propos schématiques et souvent sans aucun intérêt. Ce faisant on perd son temps, et on encombre les réseaux…

Deux horreurs et une pipe

Pour vous assouplir les zygomatiques, cet extrait du Parigot relatant une méga-arrestation dans le milieu du BTP louche : « 5,2 millions d’euros saisis… Sous le contrôle du parquet de Pontoise, les enquêteurs ont mis à jour (…) ce vaste réseau organisé de blanchiment… ». Voilà donc, grâce à nos fins limiers, un réseau criminel « à la page », et bien à jour. Pour ce faire, en général, on y voit plus clair en le mettant préalablement au jour, mais c’est sans doute un travail souterrain…

Et puis j’avais totalement loupé cette information : les IUT ne décernent plus (*) [n’octroient plus, ne distribuent plus…] à leurs élèves méritants des DUT, Diplôme Universitaire de Technologie, mais – les footeux seront ravis – des BUT ! Bachelor Universitaire de Technologie. Bachelor ? keskeçé ? Je cite Wiki : « Bachelor, en anglais, désigne un diplôme (…), trois ou quatre premières années universitaires, clôturant ainsi le premier cycle des études supérieures. On parle de baccalauréat universitaire ou bachelor en Belgique, Luxembourg, Canada, et Suisse ; et de licence en France. Ce mot anglais désigne aussi un célibataire ». Admettez, c’est vachement plus gratifiant en bachelor, non ? on se sent plus savant. Licence… pfff… ringard ! et vaguement licencieux.

Enfin, je contredis ici Magritte : ceci est une pipe ! une pipe cassée. Cela ne peut vous avoir échappé, car 100 % de la presse française a sauté sur le sujet, sorti ses nécrologies toutes prêtes, monté ses mayonnaises et ses crèmes anglaises, tartiné ad nauseam sur le sujet, convoquant forcément monsieur Bern, le Zitrone de notre temps et des têtes couronnées : pleurs et lamentations, Philip est mort ! Personnellement, je le dis sans honte, ce nonagénaire avancé ne m’était rigoureusement rien – et sans doute réciproquement. J’ai donc prudemment évité les pénibles et prévisibles trémolos des journaux télévisés hier soir. Sérieusement : qu’est-ce qu’on en a à cirer, nous Français, que le mari de la reine des Britanniques soit mort ? il paraît qu’il excellait, cet homme – ça lui passait le temps – à dévoiler des plaques, des statues, des monuments, à couper des rubans, à inaugurer des trucs… chez nous les maires et les préfets font ça très bien, et pour nettement moins cher.

Tibert

(*) Maintenant les IUT délivrent des diplômes (remarquez, après Bac + 3 c’est peut-être une délivrance ?). Je reformule donc : les IUT français délivrent des Bachelor of Technology. Encore un effort, ils vous le feront sous peu en Rosbif 100 %.

Citations des classiques

En ce moment pascal suspendu d’avant le Grand Nouveau Renfermement, où les énormes 4×4 rugissants, les quads, les motos « vertes » (vertes mon cul…) sillonnent connement, bruyamment, polluement, pétarades assourdissantes, panaches bleus, odeurs de mazout, les petits sentiers auvergnats champêtres, rupestres, sylvestres – ah la nature, on s’éclate, le grand air ! – en ce moment, donc, de bringue pascale avant la purge annoncée d’Avril (*), je lis des trucs assez ahurissants. Comme quoi, Audiard l’avait bien vu, les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Tenez, cet exemple qui pourrait faire office de mètre-étalon de la chose : ce restaurateur qu’on dit grand amateur de Napoléoneries et qui susurrait il y a peu sur M6 qu’il recevait à dîners clandestins des ministres, oui madame ! sans masques ! en nombre ! entre autres, tiens, mon ami Gabriel Dugenou, le célèbre bzzbzzbzz… tiens… En fait non, c’était une blague ! Ah, on se marre. Grosse rigolade. L’humour bien parisien, fin, irrésistible. Décidément – ce n’est pas de l’Audiard, celle-là : « A touché le fond, mais creuse encore ».

Tibert

(*) Paris ne peut décemment être puni seul pour son non-respect des consignes, quand moult régions de l’Ouest et d’ailleurs sont peinardes, covidement parlant :  il faut donc que la mortification soit générale, que la France entière fasse pénitence. C’est ça le jacobinisme, coco.

Disco, flingues et chiens écrasés

Je l’admets, mon pénultième billet sur les propos de madame Pulvar défendant les réunions « racisées » de l’UNEF, ça fait un peu débat sur le sexe des anges quand le volcan voisin est en pleine éruption : c’est hyper-secondaire, ça ne devrait pas, dans un blog normal, faire plus que les chiens écrasés – rien, quoi : je n’ai pas souvenance d’avoir écrit sur les chiens écrasés. Mais je peux vous écrire un truc sur la seule ministre – secrétaire d’état, en fait – qui, à ses dires, ait su traire les vaches !

Madame Paulette Guinchard, obscure membre d’un gouvernement Jospin, chargée de s’occuper des « vieux », et qui subissait les dégradations progressives et inéluctables d’une maladie terrible, est allée mourir volontairement en Suisse à septante-et-un ans : en France on n’a pas le droit. C’est une info déjà vieille de quatre semaines, et qui a peu suscité de commentaires : c’est nettement moins « vendeur » que le décès d’un vague chanteur suisse, pousseur de chansonnettes façon « disco », juste septuagénaire et installé aux USA. Madame Guinchard souhaitait pourtant que son initiative soit rendue publique, mais, comme l’écrivait le cher Caussimon, il est des sujets qu’on évite :

"Ne chantez pas la mort, c'est un sujet morbide

Le mot seul jette un froid aussitôt qu'il est dit

Les gens du showbizness vous prédiront le bide...".

C’est ce fait divers, pourtant très politique, que je vous propose de mettre en parallèle avec le second, que voici : dans le Var, un homme de quatre-vingt-sept ans tue sa femme à coups de fusil, retourne l’arme contre lui et se flingue avec succès, si j’ose écrire : ils sont morts tous deux. Il paraît qu’ils étaient très malades, qu’ils allaient mal. On me dira que c’était un bon plan : ce couple a économisé des frais de voyage et d’hôtellerie, des démarches pénibles auprès des Helvètes, des moments angoissants… mais si on leur avait posé la question « chevrotine dans la gueule » avec succès aléatoire – surtout ne pas se rater – contre potion anesthésiante et létale, que croyez-vous qu’ils auraient choisi ? On a du retard, du retard dans les vaccinations anti-Covid, un bon mois de balbutiements lamentables de notre éléphantesque Administration Nationale ; mais du retard également dans les progrès d’humanité sur la fin de vie ! Loin de disserter sur « euthanasie » face à « suicide assisté », on en est encore à laisser crever. Les toutous domestiques sont mieux traités, quand le futur n’est plus que douleur annoncée.

Tibert

PS – Dans le second cas évoqué, d’aucunes ont aussi sec compté un féminicide de plus ! Oui… si on veut… c’est une façon de voir…

C’est pas nous !

( Je ne retrouve pas l’article matinal du Parigot – fugace et vite disparu – sur la CGT, les dockers du port de Marseille et la « pénibilité » de leur travail. De fait, la Cour des Comptes pointe, si je ne m’abuse, de fort nombreuses primes, des salaires mirobolants et des vacations hebdomadaires de 12 heures… de 12 heures ! je m’en souviens, vu que le journaleux matheux y calculait une moyenne de 3 heures par jour. Bon, on en reparlera si je parviens à vous fournir les sources. Tenez, autre chose : débile décision, celle de refaire la flèche de Notre-Dame (de Paris, what else ? )  à l’identique, extérieur – ça, on peut y adhérer, c’était élégant – et intérieur, ce qui est stupide. Les matériaux actuels, lamellé-collé, poutrelles métalliques… sont largement plus légers et performants que les massifs et pesants troncs de chêne gaspillés pour cette entreprise, et arrosés d’eau bénite, s’il vous plaît ! remarquez, l’eau bénite, ça ne mange pas de pain. )

Mais autre chose : à Blois, ville ordinairement paisible et loin du 9-3, du 9-1 etc…, il y avait eu du ramdam nocturne, émeutes urbaines « de quartier » classiques, des djeunes s’étant fichus en l’air avec leur bagnole – feux rouges grillés, vitesse insensée, pas de ceintures, pas de permis, couvre-feu, etc… – à la suite d’une ébauche de tentative de contrôle de la part des policiers locaux. On en parle ici, toujours sur Le Parigot : le conducteur est mis en examen. Vous lirez avec profit l’article en question : il dédouane la Police, qui n’y était pour rien : au moment du drame, quand la bagnole en goguette s’est crashée  – un ado de 15 ans, passager sans ceinture, a été tué – les flics avaient depuis un bon moment renoncé à la poursuivre ! Ah, vous voyez, y avait pas lieu de faire ces émeutes, les flics y étaient pour rien, ils avaient laissé tomber, enfin, vous pensez bien ! c’est confirmé clairement, texto, souligné en gras par le Parquet. Oh les djeunes, vérifiez, quand même, avant de saccager vos quartiers dans une juste colère « contre les violences policières » !

Tibert

Presse, deux revues

Rien à vous écrire, ce tôt matin, et ronchon ! ronchon, grmblgmrbl… De une, il fait pas beau ! moche, venté, froid. Beurk ! derechef sous la couette, ça va pas tarder. Et de deux, l’actualité, elle est nulle. « C’est nul», comme dit mon petit-fils quand ça l’emmerde d’aller à son cours de natation. Mais avant d’aller vérifier si la tiédeur de mes draps a suffisamment persisté, je vous en livre deux brèves, car c’est du 0 % Covid garanti, et qu’est-ce que ça fait du bien ! Deux brèves qu’elles sortent de Ouest-France – et pourquoi pas ? y a pas que la presse parigote, que je sache. Allez, aujourd’hui on est à l’Ouest.

1) Le campagnol, ou rat taupier, abreuve nos sillons – infeste nos prairies, au point que les vaches n’ont quasi plus rien à bouffer dans certains coins du Cantal – et d’ailleurs, d’ailleurs. Vous vous en foutez ? vous avez tort. Quand une taupe vous sabote votre pelouse fignolée aux ciseaux de manucure, ça vous agace, pas vrai ? là c’est pareil, sauf que c’est carrément le champ de manoeuvres. Et vu que les moyens pharmaceutiques efficaces et anti-coagulants de lutter contre ces bestioles (les campagnols, pas les vaches) ont été interdits, c’est perdu d’avance, vu que ça ne pense qu’à copuler et se reproduire à grande vitesse, quand ça ne sabote pas le terrain pour bouffer les racines. Mais les éleveurs peuvent flûter, « là-haut » ils s’en fichent, vu que c’est Covid à tous les étages. Et les écolos de se congratuler au nom de la bio-diversité… Quand y aura plus de prairies, on bouffera du campagnol. Sauf les vegans et les végétariens, bien entendu.

2) Le co-piétonnage féminin se développe, afin de prévenir la solitude de la femme seule et craintive au long des rues infestées de mecs harceleurs, siffleurs, emmerdeurs, lourds dragueurs. Femmes, vous pouvez donc engager une escort-girl, mais pas pour ce que qu’on croirait. Je vous la fais en engliche, l’escort-girl, vu que l’organisation féminine qui a lancé cette initiative a jugé plus sexy de la nommer platement, sottement (*) dans cette langue : « Tours Not Alone », TNA, traduisez à Tours t’est pas toute seule, mais non t’es pas seule ma grande, on est là, façon Tours-opératrices, pour t’accompagner et dissuader les graveleux et pénibles siffleurs « Vous êtes tout’ seule mad’mazelle ? » . Reste à trier les candidatures des accompagnatrices de TNA pour en écarter les éventuelles homosexuelles, ce qui ramènerait au problème précédent, au féminin.

Tibert

(*) Ben oui, sottement. Not alone ? justement si, avec un dragueur lourd et chiant, on a bien du mal à cheminer seule et peinarde. Tenez : Tours Angels ? c’est anglais aussi, mais ça aurait de la gueule. Ou bien, Chacune son Tours, Tours de Garde… à vos plumes, si vous avez une idée.

La frousse à grossissement x 63

Une aimable relation m’a « forwardé » (transmis, quoi !) sur mon mobile une vidéo du genre You-You-T’entube, sans titre, mais siglée SG, et qui commence ainsi : « La peur par les chiffres ». Un docte récitant à la voix mâle et posée, façon Jean Deux-Saillies ou Alain Cuny, aligne des tas de chiffres… en substance, « on » nous bourre le mou, il n’y a pas plus de pandémie mortelle que de burettes fourrées. Pour d’obscures raisons, « on » nous maintient dans la frousse, et chaque fois que nécessaire on en remet une couche… actuellement « ils » en sont aux variants super-méchants et incontrôlables qui vous sautent dessus comme la vérole sur le bas-clergé breton. Donc, des chiffres, des chiffres… en pagaille.

Et ça nous martèle (c’est peut-être Charles, son prénom ?) qu’en France, aux USA, en Angleterre, etc… les personnes infectées au Covid sont restées en vie et vaillantes, à proportion de 99,9 % ou similaire. Très précisément, en France : 99,965 % des contaminés sont restés en vie ! Et notre docte déclamateur de nous faire la différence à 100 % : DONC 0,035 % des infectés sont morts ! Rien, quoi, des pouïèmes, même pas l’épaisseur du trait. Pas de quoi sonner le tocsin ! Reformulons : 0,035 % c’est 35 pour 100.000, vous pouvez vérifier. Soit 35 morts sur 100.000 infectés. C’est vrai que c’est peu. Les branlants, les chenus, les très fragiles… pas de quoi en faire des caisses.

Mais, voyons voir, voyons voir… combien de personnes ont été contaminées en France jusqu’ici ? la vidéo se tait sur ce point. Mais sur ce site sérieux on nous le dit : à ce jour c’est 4.046.000 personnes. Ce nombre correspond à 41 fois 100.000 personnes, qui donnent droit, selon notre Sceptique Savant, gnagnagna… à 41 x 35 = 1.435 morts. Bon… sauf que selon les chiffres officiels, on en est à plus de 90.000 morts. Pas pareil : c’est du 2,2 % de morts au lieu de 0,035.

Comparons : pour 4,1 millions de contaminés, 90.000 morts au lieu de 1.435. Soit 63 fois plus. La vache ! « ils » y vont fort à grossir le trait pour nous flanquer la pétoche, là-haut ! Sauf si c’est Monsieur le Docte Enumérateur de Nombres Péremptoires qui se paye notre fiole, et c’est justement mon sentiment.

Tibert, et trois font huit.

PS – Relisant ce billet le lendemain, on peut bémoliser : tout plein de contaminés au Covid n’ont jamais été comptabilisés…  et il y a chaque jour en moyenne 1.400 morts en France, dont la part due au Covid est bien difficile à préciser. Bref, on est dans l’à-peu-près. Mais y a forcément un complot, non ?  😉

Traduction de couleur

Oyez oyez : une poétesse afro-américaine, Amanda Gorman,  a commis, à l’occasion de la récente investiture du président Biden, un texte façon « spokenword » (?? mots parlés, donc… vous voyez de quoi il peut s’agir *), texte qu’elle a déclamé devant une foule minutieusement triée. Texte ô combien de circonstance, thèmes attendus, souffle obligé… Evidemment, vu l’ambiance, la qualité de l’oeuvre, le pedigree de l’auteur (auteure, autrice, auteuresse, auteuse…)  qui peut exciper d’un diplôme de Harvard, rien de moins, ça devait être traduit urbi et orbi pour l’édification des larges masses qui évidemment ne pigent rien au slam états-unien d’investiture présidentielle démocrate.

Donc on traduit… sauf qu’aux Pays-Bas, la personne pressentie pour cette noble tâche était une femme, Blanche,  horreur ! Quelle erreur de casting, s’est émue la journaliste néerlandaise Janice Deul (**). Seule une Femme Noire peut traduire correctement le ressenti, l’âme, le… bref, vous voyez.  Comme quoi le pianiste asiatique Lang-lang est infoutu d’interpréter correctement Ravel ou Scriabine ; inversement les jazzmen Blancs n’entravent forcément que pouic à Duke Ellinton ou Count Basie, etc. Tenez, pour bien traduire Jean Genet en Polonais il y aurait fallu un homosexuel français, de mère polonaise, qui aurait fait de la taule : ça aurait eu tout de suite une autre gueule. Et ne nous avisons pas de tenter d’apprécier les blagues juives : c’est hermétique aux goyim.

Tibert

(*) Entame du poème… « When day comes, we ask ourselves where can we find light in this never-ending shade … ». Traduit sur le pouce par moi-même, humble scrivaillon ignorant de la force « noire » du slam et du spokenword : « Quand vient le jour, nous nous demandons où nous pourrons trouver de la lumière dans cette pénombre sans fin ». Même mal traduit, et je m’en excuse, c’est magnifique, n’est-ce-pas ?

(**) L’article cité plus haut sur le mot « Blanche » ne dit rien (ça ne se dit pas ?) de la couleur de peau de Janice Deul : en fait elle prêche pour sa paroisse, Janice, elle est Noire. Peut-être aurait-elle pu proposer aimablement sa plume ?