Carnet de campagne (de vaccination)

Les autorités l’avaient clamé : mesdames-messieurs, les + de 75 ans pouvaient dès le 14 janvier prendre date pour les vaccinations anti-Covid, mais pour des rendez-vous à partir du 18 suivant. C’était en fait un gros mensonge, vu que les logiciels ad hoc refusaient, entre le 14 et le 18, toute prise de rendez-vous ultérieure au 17 janvier pour d’autres que les « pros » de la santé. Manifestement on n’avait pas bien compris les consignes, ou bien on s’asseyait dessus. (*) Encore maintenant, il est patent que certains centres de petite taille (UN seul poste de vaccinateur, horaires 9h-13h et 14h – 17h, 6 jours sur 7 : ça va dépoter !)  refusent de prendre d’autres rendez-vous que pour les professionnels de santé, les pompiers, ambulanciers, etc. Les raideurs administratives ?

Entretemps les chaînes de télé nous rebattent les oreilles des états d’âme des récalcitrants qu’il faut convaincre : c’est semble-t-il la priorité !… les néo-convaincus iront se fracasser sur le mur des sites Houèbe inaccessibles, des standards saturés, des calendriers complets.
J’avais deux images en tête, m’escrimant à contacter quelqu’un, quelqu’une qui puisse entendre ma demande de vaccin, pourtant recevable : d’abord le classique manège des foires, des ducasses, des fêtes votives, des vogues – notre belle Administration très parisienne – qui tourne et ronronne, imperturbable, et sur lequel sont montés les gamins Véran, Castex et le petit Macronious, tous trois ravis d’avoir investi le beau camion-pompier tout rouge : Véran manipule fort sérieusement la poire-avertisseur ; Castex, sérieux comme un pape au poste du chauffeur, tourne son volant factice avec application ; Manu, debout derrière, agite les bras et salue ses proches à chaque tour.  Et puis ces vitrines des épiceries sous l’Occupation, qui s’efforçaient de présenter tout de même quelques bricoles au chaland, avec cette mention sur un carton : « Tous les articles sont factices ».

Bon, allez, c’est sinistre mais on s’en sortira. J’ignore comment, mais on s’en sortira. La prochaine fois j’ai envie de vous causer du passeport vaccinal : « J’ai été vacciné moi monsieur  ! ». D’ici là, portez-vous bien.

Tibert

(*) Le 18 janvier chez Doctolib, c’est vers 16 heures, me glisse-t-on de source sûre, qu’on a mis en ligne une version correcte du logiciel de réservation pour les vaccins ; on est loin du 14 janvier ! Avant 16 heures ce lundi 18, les 75 ans et plus  se voyaient systématiquement envoyés sur les roses : « Nous sommes désolés… vous ne remplissez pas les conditions requises gnagnagna ». Doucement, y a pas l’feu, quoi…

C’est au mitan que c’est le mieux

( Je lis des trucs..!  saviez-vous que dans l’une des acceptions du verbe « pouvoir » il y a la possibilité ? il peut arriver que… c’est une éventualité, donc. Et puis, un « risque » : c’est une éventualité aussi, une épée de Madame Oclès au dessus de la tête : ça risque de mal se passer ! Mais on nous sort des phrases, tenez, « Face au risque potentiel de division au sein de la majorité, le Premier ministre... ». Et le croustillant « … qui peut potentiellement provoquer des répercussions... ». Bref le potentiel est là pour en remettre une couche, des fois que la potentialité ne serait pas suffisamment et explicitement potentielle. Enfin… les écoles de journalisme ont du pain sur la planche, à supposer qu’improbablement ces carences du verbe les interpellent. )

Mais je constate que dans ce pays l’on ne sait pas qu’en latin in medio stat virtus, en français, voir le titre. J’avais déjà pointé le truc quand on a rabattu le mandat présidentiel de sept à cinq ans… c’était entré en vigueur en 2002 avec Chichi épisode 2. Pourquoi pas six ? il pue de la gueule, six ? c’est pourtant un chiffre honnête, pas Premier, mais honnête. On avait donc débattu à perte de vue, sept ! non, cinq ! non, sept, etc. Personne pour défendre ce pauvre 6.

Et là on nous refait le coup, le coup-vre-feu, non à 20 heures, mais à dix-huit. Vingt c’était trop, peut-être ? le virus circule en force ? il faut serrer la vis ? soit… admettons. Mais à dix-huit heures des tas de gens sont encore à cavaler, acheter le frichti du soir ou une plaquette de beurre, récupérer les gosses chez la mamie, quitter le bureau, l’atelier, tenter de régler des questions pendantes. Tout le monde sait ça… surtout dans les villes, tiens. A la campagne on est du matin, forcément, avec les poules, et l’on se couche tôt. Mais le citadin ne sait pas faire ça, se lever à 5 h 30, embaucher à 7 et débaucher à 16 : il s’est couché à 23 minimum, pour se taper les deux-trois épisodes d’une série télé indispensable ; ensuite, il a essayé d’oublier le voisin dont le gosse chouinait… alors, se lever tôt… Bref, je tente ici une timide mais révolutionnaire suggestion : dix-neuf heures ! Ce qui donnerait l’heure qui manque, qui manque pour faire les choses sans trop se bousculer, pour ne pas se mettre la rate au court-bouillon. Non ? ça le ferait pas ? ça serait possible, dix-neuf ?

Tibert, et cinq et trois font huit.

Et mes RTT ?

C’est vachement urgent, il faut désormais, c’est clair, vacciner à grande échelle. Accélérer, c’est le mot d’ordre, et dès demain… cause nationale, gnagnagna. A partir du 14 janvier au matin, le site  sante.fr permettra de connaître le centre de vaccination qui, que… proximité, local, les pros de santé en priorité, puis les anciens (*) chenus de 75 ans et plus, tout ça. Bon…

Sachant cela, l’ancien, vers 6 h du matin le jeudi 14 janvier – les anciens ça dort peu – se branche sur le Houèbe (c’est un ancien branché, ça existe encore par ci par là) et découvre que la carte interactive des centres de vaccination de sante.fr est inerte, non zoomable, bref une image pieuse ; que le site a été mis à jour le 13 janvier, donc la veille, mais que le programmeur, le pupitreur, le ?? bref le clampin chargé de mettre la fameuse carte interactive en ligne est parti aux Maldives, ou en RTT, en congé de maladie, en pause café, en « je reviens de suite », et autres hypothèses. Cependant que notre Véran de ministre montre ses biscottos et nous assure que ça va accélérer, vous allez voir ce que vous allez voir.

Bref c’est toujours aussi désespérant. Petite précision : hier le centre hospitalier de Thiers a fièrement vacciné 10 personnes, des soignants, pompiers, bref 10 personnes. Deux flacons de vaccin ! wahooo ! Et, dans la glorieuse capitale de l’Auvergne, avec photo du Chef-en-Chef du Conseil Général, monsieur Gouttebel assistant à la Cérémonie de la Première Vaccination, Clermont-Ferrand annonce qu’on va arriver à 300 par semaine. Vous vous rendez compte ? sur 6 jours, 50 par jour, pour… euh, disons 4 heures de boulot, ça donne 12,5 vaccins à l’heure, soit un toutes les cinq minutes – avec un seul officiant, bien entendu.

Mais ça va bouger, si si. Tenez, le journal l’écrit : « …  vacciner 300 personnes par semaine. Puis il pourra monter en charge selon la demande des publics ciblés et l’évolution de la doctrine nationale. » L’évolution de la doctrine nationale ! C’est en somme comme à l’Armée : après l’ordre, ne bougez surtout pas ; attendez le contre-ordre.

Tibert

PS n° 1 – La Sécu (ameli.fr, donc…) va, paraît-il, envoyer un « bon » pour vaccination à tous les anciens éligibles… c’est magnifique ! Sachant, a) Que la poste c’est une bonne semaine de délai ces temps-ci ; b) Que les « anciens » ne sont pas forcément scotchés à leur adresse officielle, par exemple ceux qui se sont réfugiés à la cambrousse ; c) que l’on s’évertue à nous faire économiser le papier et à communiquer par le Houèbe, pourquoi ne pas nous envoyer ce « bon » par courrier électronique ? c’est complexe ?

PS n°2 – Nouvel essai sur sante.fr, nouveau bide. Un bug, un bug sur une page nationale vitale, je cite : « Une erreur est survenue pendant une connexion à www.sante.fr. PR_END_OF_FILE_ERROR« . La fin de fichier qui merdoie… passionnant.
Plus tard : le site ne répond plus. Saturé… je ne pourrai même pas savoir si la « carte interactive » fonctionne, maintenant !

(*) C’est quand même plus sexy que les « séniors » ! D’accord c’est du latin, senior, mais les anglophones l’ont phagocyté.

Impures, tentatrices…

( L’ Educ’Nat’ dans le collimateur ; à Riom dans le 6-3 – on prononce « Rion », pas Riomm’ – on a fermé un lycée, car menaces de mort itérées, ambiance craignos… à Nantes, des cons ont incendié un bâtiment où devait se tenir un exam’  : déjà qu’on apprend de moins en moins et de plus en plus mal, si l’on doit en plus gérer la violence… à quand les miradors autour des bahuts ? )

Mais autre chose, le papam François autorise les femmes (les transgenres, il faudra attendre quelques siècles) à lire les Saintes Ecritures en public, et à assister l’officiant – mâle, forcément mâle – lors des cérémonies : tendre les burettes et la serviette, tenir le missel, sonner la clochette, tout ça. Wahooo ! me direz-vous, quel vent de modernité souffle sur le Vatican ! Mais, mollo molto moderato, dire la messe, consacrer, confesser… non. Les femmes, non, ça le fait pas ! Je le cite : « En ce qui concerne les ministères ordonnés, l’Eglise n’a en aucune façon la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes ». Et qui, alors, a « la faculté de conférer » gnagnagna… ?  Dieu, alors ? qui d’autre ? on va attendre qu’il se manifeste ? qu’il ouvre la Mer Rouge ? qu’il envoie sa Mère apparaître en robe blanche à une conductrice de bus – les bergères au bord du Gave, ça se fait rare – dans la salle de réunion du Comité d’Entreprise ? on va attendre longtemps. Je ne suis pas un groupie du pape, vous vous en doutiez peut-être ; mais, sincèrement, on a du mal pour les croyants, là. On se demande où il mène sa barque… qu’est-ce qu’elles ont, les femmes, hein ? où est-ce que ça coince ? un peu de lucidité, que diable !

Tibert

Oud, balafon et cor anglé

Au fait, le « cor anglais », ce n’est ni un cor (c’est un genre de gros hautbois difforme, à deux anches donc), ni « anglais », mais anglé : le cor(ps) de l’engin forme un angle. Mais les Rosbifs se le sont approprié, sans vergogne, ce qui est bien dans leur mentalité. Pourquoi je vous cause de ça ?

Parce que, si ça se trouve, vous avez regardé à la téloche le célèbre, incontournable, traditionnel « concert du Nouvel An » à Vienne, à base de musiciens solennels costumés en pingouins, dirigés par un maestro chevelu échevelé, et basé presque exclusivement sur les partitions valseuses des Strauss père et fils, avec de l’Offenbach, du Waldteufel… à doses minimes. Il se trouve que je l’ai en partie suivi, cette année, et ma foi rien ne m’y a choqué : c’était la partition plaisante et convenue, comme d’hab.

Mais un célèbre trompettiste, Ibrahim Maalouf, a rouspété, lui, car l’uniformité des visages Blancs ou peu s’en faut (plein de femmes, tout de même, des LGBT je ne sais pas…) des musicos l’a interpellé : voyez ce lien. Je connais par les enregistrements cet excellent trompettiste, et lui témoigne ici toute mon admiration musicale. Mais sa réaction m’interpelle, par ricochet :

J’ai en effet écouté et visionné récemment de la musique Raï, très agréable d’ailleurs, et superbement interprétée : que des Arabes ! et pas de cor anglé. Il y a un temps, j’ai pu aussi voir fugacement de l’opéra de Pékin (c’était très ch…nt, juste pour les aficionados, et j’ai vite zappé) : que des Asiatiques dans la fosse d’orchestre ! des sortes de violons bizarres, des percussions déroutantes, bref on est loin de la Forêt Viennoise ! Je pourrais embrayer sur le balafon, le mridangam, la flûte indienne, la flûte andine, etc : à chaque musique correspond un fond (ou un fonds, ça marche aussi) instrumental, actionné par des individus – souvent locaux – rompus à en jouer. Rien n’empêche, et heureusement, une Chinoise de jouer du piano à queue (*), un Suédois Blanc de jouer de l’oud, etc… : les conservatoires ne font pas, que je sache, de discrimination sur la couleur de peau. Mais il s’agit de musique, pas d’examen de diversité ethnique ! on se trompe de sujet, là…

Tibert

(*) Je vous cite ici madame Zhu-Xiao-Mei, qui interprète Bach magnifiquement.

Raideurs, ankylose et bravoure

( Je n’en remettrai pas une couche sur la campagne de vaccination lancée la semaine dernière, vu les très nombreuses récriminations face à la pesanteur, la lenteur, l’ankylose, l’irrésolution dans les structures supposées être à la manoeuvre. L’ « administration profonde » de ce pays est décidément un char à boeufs tiré par des culs-de-jatte, un mammouth en hibernation. Mais scrogneugneu, ça va bouger ! Tenez, dès vendredi soir dernier notre Véran de ministre claironnait que « dès lundi » les soignants de plus de 50 ans pourraient se faire vacciner : et pourquoi pas samedi et dimanche ? ça urge, oui ou zut ? les indispensables « Hangar aux grolles » et autres « Maxi-gadgets » sont ouverts, eux, le dimanche en janvier ; pourquoi ne peut-on pas vacciner le week-end ? Mais, restons calme, positivons ; ça ne peut qu’aller plus vite, pas vrai ?)

Et à Lyon ça rouspète, et ça grogne, chez les enseignants d’un collège où un prof – prof d’histoire-géo, rebelote – agressé et menacé verbalement par un parent d’élève, se voit ainsi « défendu » par sa hiérarchie : on le déplace ! il est viré ? non, quand même pas ; il est viré ailleurs ! L’élève et ses parents, en revanche, pas de souci, ça roule pour eux. Après l’émotion suscitée par l’affaire Samuel Paty, les bonnes vieilles habitudes des structures administratives de l’Educ’Nat’ ont vite repris le dessus : surtout pas de vagues ! Bon, si on l’avait trucidé, évidemment…

Tibert

Par délicatesse… (*)

On me demande, dans les cercles proches, pourquoi je n’écris pas un billet sur cette affaire de rave-partie dans un village du 3-5 (notez, pas bien loin de Feue la ZAD de Notre-Dame-des-Landes)  la veille et le jour du changement d’année. C’est une histoire qui choque le bon sens, et plein de monde, et pour cause.

Comment justifier qu’on colle à 21 h 02 une prune de 135 euros au quidam retardataire et sans justificatif, quand 2.500 personnes se dandinent mollement d’un pied sur l’autre pendant des heures – nocturnes, les heures – collés serrés, possiblement chargés de dopes diverses, et sans masques, avec une sono qui secoue les tripes et rend sourd jusqu’aux pavillons alentour, face à des gendarmes désarmés, incertains (**) ? Eh bien, ça ne peut se justifier, sauf à constater cyniquement, une fois de plus, qu’il est plus commode, moins risqué et plus rentable de faire ch… le citoyen moyen, civilisé et solvable que le marjo agressif et en bande.

Disons-le, les fonctions régaliennes de l’Etat partent en quenouille et à vue d’oeil ; on peut ainsi braver la loi assez peinardement, dès lors que a) l’intégrité physique des fautifs pourrait être mise en danger par l’action des forces de police (on brandit aussi sec à gauche l’antienne menaçante des « violences policières », la plupart du temps à rebours des faits ; b)  même si l’on se fait gauler, c’est quasi sans conséquence, la Justice étant elle aussi paralysée : retards, engorgements, aveuglement sur l’état du pays, empathie et Bonne-Pensée la plombent efficacement.

Tenez, une juriste argumentait hier, à la télé : tant que les teufeurs (les fêtards, en français) se dirigeant en convoi de bagnoles vers le lieu « secret » de la fiesta, n’avaient pas passé 20 heures, on ne pouvait rien faire, ils étaient dans la légalité !  Mais notez bien, on savait farpaitement ce qu’ils allaient faire… donc, sachant qu’un fanatique armé d’un couteau de cuisine vient égorger un prof’, et vu que la détention d’un couteau de cuisine n’est pas interdite – ben quoi, c’est pour émincer les petits pois – on ne fait rien ! on attend que le délit ou le crime soit constitué. C’est comme ça que ça fonctionne. Eh bien, c’est triste à dire, mais en mai 2022 on débattra abondamment de cette démission patente de l’Etat.

Tibert

(*) C’est du Rimbaud, bien entendu, et c’est de circonstance :
Oisive jeunesse, à tout asservie,
Par délicatesse, j’ai perdu ma vie.

(**) C’est de l’Aragon, mais sans Castille :
… ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désarmés incertains…

Adagio lentabile

Les Britanniques vaccinent à grande échelle, genre 600.000 Rosbifs déjà ; les Allemands moins vite mais des milliers déjà, etc… et chez nous, en trois jours on a dû piqoûser dans les deux-cents « anciens », effort considérable ! il paraît que d’ici la fin janvier – soit trente-et-un jours – on aura vacciné tous les soignants de plus de cinquante ans ! en somme et à ce rythme, la vaccination pour tous, ce sera vers 2024 ou aux environs.

Et d’aucuns ne se privent pas de râler, et pour cause : c’est carrément minable. Pourtant notre Macronious a vanté l’immense espoir que le vaccin, gnagnagna… Alors, de trois choses l’une :

Ou bien, premio, on attend que les voisins essuient les plâtres : à quoi bon alors les tests cliniques, les étapes de validation, tout l’effort sérieux des autorités sanitaires pour assurer le succès ? atermoiements idiots. Ou alors on suppose, « là-haut », que ça va foirer ? expliquez-nous…

Ou bien, deuxio, on pense que ce n’est pas LE BON choix technique, et l’on joue la montre, on chipote avec ce produit pénible à trimballer et administrer, dans l’espoir raisonné que Moderna, Astra-Zeneca, Sputnik 5, Sinomachin… seront très rapidement disponibles, plus commodes, moins chers, bref de meilleurs coups. Eh bien, qu’on nous le dise ! On est capables d’entendre ce genre de chose, si c’est argumenté et pas pour les Calendes Grecques.

Ou bien, troisio, on nous rejoue le choeur de Carmen « Marchons, marchons » tout en faisant du sur-place ! Rebelote du coup des masques en mars 2020, meuhhh non ça sert à rien le masque, vu que des masques, il n’y en avait pas plus que de poils sur un oeuf . Nous serions donc, horreur, totalement impréparés à l’action de masse avec ce vaccin Pfizer ? La poule qui a trouvé un couteau ? Administration tétanisée par l’ampleur de la tâche à venir et la conscience de son impuissance ? Hélas déjà, la campagne de vaccination anti-grippe 2020 fut lamentable ; j’ai pu vers le 14 décembre m’en procurer une dose après de longues semaines de recherche opiniâtre : le maigre stock trouvé par miracle revenait… des USA ! Imaginez, ici les enjeux, les volumes, la complexité des opérations sont bien supérieurs. On est au pied du mur… eh bien voyons le maçon à l’oeuvre. Au fait, ça urge !

Tibert

PS – Pour justifier ce démarrage timoré – ou foireux ! – le gouvernement veut, je cite, « prendre le temps de la pédagogie » ! Eh oui, il paraît, on nous rabâche (*) que la moitié des Français ne veut pas se faire vacciner :  alors, les pôvres, il faudrait les en persuader, pas les brusquer, leur prendre la main, allons, soyez raisonnable…! Mais nom d’une pipe, l’autre moitié VEUT se faire vacciner ! ça fait déjà de quoi occuper largement les équipes de seringueurs. On attend, donc.

(*)C’est une manip et un sale mensonge, un trucage de journaleux et de militants anti-vaccins, remontés comme des coucous  et qui font le max de battage.

Quand on dîne avec le Diable…

… on se sert d’une looongue cuillère, c’est bien connu, mais aussi, on passe par une porte dérobée, avec un grand chapeau, une écharpe sur le nez et des lunettes noires (*). Mais c’est dingue le ramdam façon « cancel culture » qui bruit depuis qu’un macronien notoire a déjeuné (discrètement, pourtant) avec une pestiférée, façon « les heures les plus sombres gnagnagna… » : madame Marion Maréchal-Le Pen.

C’est qu’on a le droit de déjeuner avec qui on veut, en principe, mais en fait non ! Les hurleurs et manifesteurs chroniques aux « lois liberticides », article 24 etc… sont ceux-là même qui interdisent de bouffer en la compagnie de qui on veut. J’ai écrit « cancel culture », je traduis : l’ annihilation des accusés. Polanski est supposé violeur ? il doit disparaître sous terre, il n’existe plus ! Idem ici pour le présumé fautif de ce repas dérangeant, je cite : « Certains réclament déjà le départ de Bruno Roger-Petit pour cet entretien vu comme contraire aux principes républicains ». Notez bien : entretien, pas repas ! Ce n’est peut-être pas cette petite bouffe qui les choque – quoique… -, c’est qu’en se tapant le filet de sandre beurre blanc et le soufflé au vieux Comté, ils ont causé ! C’est terrible, non ?

Moi je vais vous dire : ceux que ça dérange, ce ne sont que jaloux, envieux et pisse-vinaigre. Marion et Bruno partagent en fait la même passion pour l’introuvable « moulet », ce plat de fraise de veau rustique et savoureux, hérité des rudes émouleurs de la montagne thiernoise. Il n’y a que deux-trois restaus à Paname qui le font à peu près bien, dont un seul qui peut vous permettre la discrétion. Alors, forcément… au fait, ça va très bien avec un rouge, Côtes-Roannaises assez frais, Boudes, Saint-Pourçain. Et puis en se tapant la cloche, on cause, sinon à quoi ça rime ? C’est tout naturel, on cause de ce qu’on bouffe, de qui on a vu, on fait un large tour d’horizon, on refait le monde. Et vous savez ce qu’ils disent aux censeurs, aux coincés du gueuleton, aux Gardiens de la Pureté Républicaine, les deux en question ? vous savez ?

Tibert

(*) Mitterand utilisait la même discrète porte dérobée donnant sur un petit salon pour aller déjeuner avec Pierre, Paul ou Mazarine P. Et mesdames Adjani ou Deneuve ne se déplacent à l’air libre qu’avec un grand chapeau, des lunettes noires et une écharpe sur le nez. Allez savoir pourquoi !

Ce n’est rien… ça va s’arranger…

Il y aurait un décompte assez intéressant à tenir, des morts qu’on aurait pu éviter si on avait eu un minimum de réactivité et d’efficacité dans le traitement des alertes. Je ne traite pas de la route, où les radars sont devenus l’alpha et l’omega d’une prévention-répression qui mise tout sur le contrôle de vitesse (*) ; non, je parle des violences domestiques, des enfants maltraités, des « radicalisés », des fêlés agressifs. On est dans un pays où, à la suite d’un signalement d’enfant maltraité, l’assistante sociale, si elle se déplace, prend  rendez-vous avec les parents pour aller vérifier ! des fois qu’ils oublieraient de mettre du fond de teint sur les bosses du gosse… où les plaintes de femmes battues gonflent en vain les mains-courantes de commissariats : « Allons, il va se calmer… prévenez-nous si ça recommence », et autres bonnes paroles de compassion, en d’autres termes « on a d’autres chats à fouetter ». Attendez donc une bonne fracture du nez avant de nous déranger, zut quoi.

Dans ce pays, un fou dangereux peut flinguer trois gendarmes comme à la foire : il a un fusil de guerre ! à visée laser et silencieux, mazette ! et il s’entraîne, c’est un « tireur sportif », drôle de sport. Les malheureux pandores envoyés au casse-pipe ne savent pas, allant secourir une femme réfugiée sur le toit d’une baraque en feu, que c’est une situation absolument a-normale ? que son compagnon est un flingueur aguerri, qu’il a des armes de guerre, qu’il a été signalé de nombreuses fois comme violent ? eh non, ils ne sont pas au courant, ils vont juste raisonner un mari un peu bourré et agressif. A quoi bon l’instantanéité des échanges de données ? A quoi sert un signalement, si personne ne traite le signal ? à remplir les mains-courantes ; ça fait des pages d’écriture, pour les statistiques annuelles (les statistiques, c’est toujours après, donc trop tard). Et puis, on va vous faire un papier, pour l’assurance.

Tibert

PS – Ce dimanche 27 décembre 2020, la ministre madame Schiappa déclare qu’à son ministère, après recherches, il n’existe aucune trace d’une missive de l’ex-épouse du forcené. C’est parole contre parole… un « classement vertical » de cette missive, peut-être ?  un fonctionnaire qui aurait pris ses congés de maladie ? une pure invention ? allez savoir… Ce qui est rigolo – enfin, pas vraiment – c’est que ça fonctionne probablement comme ça : la victime, lasse de déposer des mains-courantes en pure perte, s’adresse au ministère : au ministère, on l’encourage à déposer une main-courante…

(*) ça fait des mois, des années que je roule sans jamais avoir vu pointer un képi à l’horizon, ni le moindre alcoomètre à souffler dedans. Veine ? hasard heureux ? non, c’est que la maréchaussée a largement désinvesti ce terrain. On est plus peinards, certes, on peut oublier un clignotant (d’aucuns ignorent même à quoi ça sert) ; mais les poivrots, les SMS au volant et les furieux qui vous collent au cul en klaxonnant ont route ouverte.