Travers nationaux, suite

( On sait que les J.O. nous offrent une parenthèse politique, le gouvernement démissionnaire ne gérant que les affaires courantes ; mais au NFP on a du mal à respecter la trêve olympique (*) : madame Castets, huppée mais obscure fonctionnaire énarque et de gauche – ça existe, donc – ointe de l’onction mélenchonesque-LFI et des seconds couteaux PS-PC-Verts, fait comme si on lui devait le poste de monsieur Attal… un bel article du Monde narre ses efforts divertissants pour occuper le terrain… je ne résiste pas à citer ici la réaction savoureuse d’un lecteur de cet incontournable canard ex-objectif. Voilà…

« Obliger Emmanuel Macron à la nommer première ministre : toute la vacuité de la gauche tient dans cette phrase. Infoutus de comprendre la Constitution, infoutus d’admettre qu’avec moins de 1/3 des sièges on n’a pas gagné et on n’est pas légitime, et pire que tout, infoutus de sortir de leur radicalisation pour négocier une majorité de gouvernement avec les autres forces politiques. Des nuls.  » Je serais assez d’accord.

Mais autre chose : Un papier de la revue Transitions et énergies – ça n’a pas le tirage de Voici-voilà ou de Marie-Patch – pointe ce travers pathétique et bien français : « Véhicules électriques et vacances: l’incivilité règne aux bornes de recharge  » . Eh oui ! quand on a imprudemment, séduit par les sirènes écolos-vertes et les primes, acquis une voiture électrique… las, la dure réalité veut qu’il faille, disons tous les 250-300 km maximum, recharger la bête… quand le plein de super prend 2 minutes, il faut 3 bons quarts d’heure pour remettre potablement ses batteries à niveau ! Mais voyez :

«  certains automobilistes passés à l’électrique n’hésitent pas à monopoliser les bornes et recharger leurs batteries jusqu’à atteindre 99%, sachant qu’il faut généralement deux fois plus de temps pour passer de 80 à 100%, que de 10 à 80%. (…) On trouve même des hybrides rechargeables aux bornes rapides, ce qui n’a aucun sens…  » . L’article évoque même un souhaitable Guide de Bonne Conduite… qui n’a aucune chance, s’il voit le jour, d’être appliqué ! autant pisser dans un violon. C’est bien de chez nous, ça… j’y ai droit, môssieu ! z’aviez qu’à arriver avant moi !

Tibert

(*) A zapper par ci par là sur les chaînes nationales de la télé, le chauvinisme hurlant, l’adulation extatique de nos sportifs, les transports des foules, les dithyrambes des journaleux, qui tartinent à l’envi… c’est obscène, carrément. Que le meilleur gagne, et basta !

Rogues et rapias

( Un article de Ouest-France, traitant d’un des auteurs de l’incendie criminel qui a fait récemment sept morts dans un immeuble, sur fond de rivalités pour un point de deal : « Le jeune homme de 17 ans dit avoir été rémunéré pour proférer cet acte » . On profère un acte, maintenant… ayant ainsi perpétré son article, le brillant scrivaillon de l’Ouest est allé se découdre un moment de détente et craindre un demi de bière au bistrot du coin. La précision des termes : tout est là ! )
Et puis un court reportage vidéo de La Montagne nous donne à voir le vertige des prix « Spécial J.O.  » à Paris. On sait que la capitale est plutôt très chère à vivre, qu’on a un mal fou à y trouver où pisser, qu’on peine à arracher un sourire, un geste aimable aux autochtones – dame, la vie y est rude, on ne se fait pas de cadeaux ! Pas de cadeaux, justement, on pressure donc le touriste, et l’habitant imprévoyant par la même occasion : le jambon blanc-beurre-feuille-de-salade-rondelle-de-tomate à 12 euros, le ticket de RATP à 4 euros (*), le litre d’eau à 6,80… le reste à l’avenant. C’est un détestable travers de nos commerçants, de nos élus, de nos politiciens – de tous bords, et à gauche c’est sans limite, s’ils pouvaient taxer à 105 % ils le feraient ! Nous soutirer des sous, du fric, du pognon. Champions olympiques du vide-poches, les Français.

Tibert

(*) Merci madame Pécresse ! et rappelons cette aberration séculaire qui interdit à un client des bus parisiens, muni de son ticket régulièrement acheté, d’utiliser le métro en correspondance pendant un temps limité, et réciproquement… « C’est pas la même boîte, vous comprenez ! z’avez qu’à acheter une carte d’abonnement ! » .

Miam miam glouglou

( Le Chef en chef du Hamas éliminé, et à Téhéran ! on n’a pas les détails de la chose, mais déjà les Iraniens s’étranglent d’indignation, on l’a assassiné, c’est forcément Israël, ce crime lâche ne restera pas impuni, gnagnagna… lâcheté ? c’est assez gonflé, quand, sous les ordres de ce type, on a assassiné plus de 1.000 personnes le 7 octobre dernier et pris des centaines d’otages, pour la plupart des civils paisibles. C’est somme toute une fin logique pour un homme qui n’a jamais cru qu’en la violence, et l’a érigée en doctrine. Ce qui n’enlève rien à la légitimité d’une nation pour les Palestiniens ; mais avec les extrémistes aux manivelles, et des deux bords, c’est quasiment mission impossible. La paix n’a jamais été aussi loin, et nous le payons tous – chez nous aussi, et tous les jours. )

Mais je lis que MacDo, Burger King… et d’autres utilisent de plus en plus les méthodes assez « rentre dedans » de certains sites de vente en ligne chinois genre « T’es mou » , loteries, bons de réduction, cartes de fidélité, serviettes de plage… on ne va pas se cacher la dure réalité, la bonne bouffe est derrière nous, les amis. La Nouvelle Cuisine, chère, chichiteuse et prétentieuse nous a d’abord mis un sale coup (*), les bistrotiers négligents et / ou rapaces ont enfoncé le clou, et les dernières vis au cercueil de la Cuisine Française, c’est l’envahissement de la NéFaste-Foude, avec ses petits pains ronds empilés trop haut pour les mâchoires, ses lamelles de mouton-dinde à la turque sur gril vertical rotatif, ses galettes de pâte à pain, diamètre 26 cm (environ 10 pouces 4/6), garnies de sauce tomate et d’échantillons de ce qui traîne sur le comptoir, deux anchois, une olive, quatre câpres, du fromage râpeux et râpé, trois lamelles de jambon, le tout passé au four. On a sa carte de fidélité de chez MyDarlingBurger, maintenant, et donc on va y bouffer ! pour gagner un bob estampillé de la marque, ou un cookie gratuit. Avec un soda et des frites, what else ? C’est assez exaltant…

Notez, en principe on doit y utiliser des couverts et du matériel recyclables, maintenant. De la bouffe, de la graille, de la boustifaille, disait-on jadis, oui, mais, dans du Limoges !

Tibert

(*) Le service « à l’assiette » (c’est plus jouli, on peut faire des motifs décoratifs) a tué la générosité des plats ; l’assiette, de plus en plus grande et de plus en plus déserte, avec ses « petits légumes » aux points cardinaux ; enfin, l’inévitable traînée de supposé vinaigre balsamique, ou sauce machin – de chez TroMé, c’est tout prêt – zébrant le tout.

Surdose

( Des abrutis malfaisants ont entrepris de saboter consciencieusement les quatre rameaux du réseau SNCF-TGV : ils ont réussi un 3 / 4. Mais ils ont tout loupé : de une, qu’on les gaule, nous sommes nombreux à le souhaiter ardemment ; on saura quel mobile crapuleux ou débile les animait, agents d’une puissance étrangère chargés de mettre le bazar, « ultra-gauche » (*) désireuse de précipiter le Grand Soir, « écologie » à la graisse de chevaux de bois. Dans ce dernier cas, c’est encore plus débile : les co-voiturages, les avions, les taxis, les… et les moyens mis en oeuvre pour réparer ont produit de l’empreinte-carbone, je ne vous dis que ça ! De deux, ils ont réussi à re-souder les Français… à les re-souder contre eux, du moins. )

Et puis, comme moult badauds, j’ai regardé un bon moment à la télé, et au sec, LA cérémonie des J.O. Que c’était long ! Deux fois trop long, je suis allé me coucher sans attendre la fin. De bons trucs, un magnifique (mais trop long) cheval au galop sur la Seine, des trouvailles, le piano en feu (déjà vu au Puy-du-Fou) avec le tube obligé de Lennon… mais ce radeau à damier avec les danseurs « inclusifs » se secouant comme des malades sur une sono de primates : interminable, et très moche. Moche, la femme à barbe « inclusive » , moches, les fringues des mannequins, moche, le chanteur adipeux peint en bleu et quasi nu. C’est la France, c’est nous, ça ? eh ben c’est pas beau. Et bien trop long.

On a eu droit en particulier à quelques délicatesses particulières, une Marie-Antoinette décollée façon « Samuel Paty » , ah quel esprit ! et puis ce jeu de mots laid, « la Cène » = la Seine : vous suivez ? la Cène « LGBTQI++ compatible » , qui se fichait de la chrétienté. Ma foi, on est un pays laïc, pas vrai ? le blasphème n’y existe pas, juridiquement parlant. Et, notez, c’est bien moins dangereux que de se moquer de l’Islam. Ce serait d’ailleurs de l’islamophobie : inadmissible ! odieux ! un délit, carrément.

Tibert

(*) Délicatesse du vocabulaire Bonne-Pensée : on dit « extrême-droite » (alias Les-Jours-Les-Plus-Sombres, Peste-Brune, Fachos…) mais à l’opposé (supposé) on dit « ultra-gauche » , car le terme « extrême-gauche » est déjà pris, pour des formations propres sur elles, honorablement connues, au dessus de toute critique 😉

Majoritair…minus

Citation de monsieur Coquerel, de chez LFI-Circus (UN évènement par jour) : «  … Lucie Castets qui est la Première ministre proposée par la coalition majoritaire dans ce pays » . Hélas pour lui et pour la coalition en question – tant mieux, pour des tas d’autres – majoritaire ne signifie pas qu’on a la majorité. Disons qu’on a, en l’occurrence, un bon tiers du morceau. Il en manque… largement plus de la moitié ! Mais, forts de ce bon tiers, les coalisés exigent, ordonnent, et la pressentie, Castets et non Castex, jusqu’ici discrète grosse pointure fonctionnaire énarque à la mairie de Paris, donc de gauche, forcément – elle y tient paraît-il les cordons de la bourse, c’est dire ses immenses compétences et mérites 😉 – s’y voit déjà : « Macron doit me nommer Premier Ministre (*)  » . Non mais !… alors, ça vient ?

Je poursuis sur les conceptions de ladite éventuelle – et trop sûre d’elle – Premier(e) Ministre, interrogée sur la façon dont elle allait s’y prendre pour trouver 287 députés prêts à voter les textes – allez hop, tout le programme – de son imminent gouvernement. Le Monde nous tartine quelques citations : « Il n’y a pas de coalition possible entre des personnes qui pensent qu’il faut financer davantage les services publics et ceux qui pensent qu’il est urgent de réduire les moyens » . Tout est dit là, de la bornitude bien française de nos élites, de leur dogmatisme délétère, des schémas théoriques où ils sont embousés, et qui nous tueront.

Mais si mais si, il y a moyen de discuter, de dialoguer, sans se traiter de noms d’oiseaux. Dans moult pays ça se pratique, on arrive à confronter les points de vue et à se mettre d’accord, avec pragmatisme, car on ne méprise pas l’ « adversaire » ; on n’est pas guidé par les lendemains qui DOIVENT chanter, par le bonheur OBLIGATOIRE de l’Humanité, par des dogmes du 19ème ou 20ème siècle, par les eldorados cubain, vénézuélien ou autres. Les « personnes qui pensent que... » sont, en fait, susceptibles de penser autre chose, de changer d’avis, si c’est pertinent. Il n’y a que les imbéciles – et les politiciens coincés dans leurs certitudes – qui ne changent jamais d’avis, c’est bien connu.

Allons, chers élus (c’est une figure purement stylistique) montrez-nous donc ce dont vous êtes capables : parlez-vous ! et d’abord pour le bien de ce pays, que vous chérissez, n’en doutons pas. Sans vous étriper, et pas seulement à la buvette de l’Assemblée Nationale.

Tibert

(*) ou Première, je n’ai pas la citation exacte. L’un ou l’autre se dit, ou se disent.

Extrême, ou de rupture

( La manif – les manifs, plutôt, car ça s’est fait par épisodes – anti-bassins/bassines dans le Poitou-Charente a reproduit les débordements violents obligés, nécessaires à toute manif correcte : on a cassé, incendié, pillé. Comment, en effet, côtoyer sans une juste colère, au hasard des saccages et embuscades avec les CRS, ces temples insolents de la consommation capitaliste que sont les supérettes ? allez hop, on casse, et, hasard propice, il y a un rayon d’alcools ! Mais le standard, c’est la poubelle qu’on incendie, c’est rigolo. Une manif sans poubelle incendiée, c’est un repas sans fromage, aurait dit mon grand-père. Alors je pose cette question, humblement, mais qui me lancine : quel inventeur du Concours Lépine nous sortira la poubelle ininflammable ? hein ? c’est ça qui serait bien. Je vous laisse y travailler. )

Et puis le Lider Maximo (*) en sous-chef, monsieur Bompard, du LFI-Circus, énonce et résume la stratégie de son N+1 pour les années à venir : la Présidentielle à venir – 2027, au plus tard (**), et si possible plus tôt, Macron pousse-toi de là – où, forcément, ce serait le duel au 6-coups, la scène obligée et nécessaire, Henri Fonda « Blue Eyes » contre « Harmonica » Charles Bronson , en l’espèce la Marine contre JLM : « l’extrême-droite contre la gauche de rupture » , je cite monsieur Bompard. Extrême, donc, contre « de rupture » … et les autres, au milieu ? plouf, ils auront disparu. Le truc, ce serait, donc, de manoeuvrer pour nous mettre face à cette improbable et sinistre affiche bipolaire. Exaltant, non ?

Mais « de rupture » , de rupture… avec quoi ? pour rompre, il faut être deux, ou qu’il y ait deux bouts, pour que ça casse au milieu. On ne nous dit pas avec quoi ou qui, la rupture. Nous restons ainsi dans le flou, et c’est bien ennuyeux… je gage néanmoins que l’auteur de la citation sait, lui, où ça va casser, et plus loin que ça.

Tibert

(*) à propos de Lider Maximo : monsieur Maduro, celui du Vénézuela, référence très appréciée de notre immense Chef Insoumis Mélenchon, a « promis un bain de sang » s’il ne gagne pas les élections [présidentielles] : c’était au cours d’un mitingue ces derniers jours. Courrier International vous en dit plus, par exemple, que « ...les arrestations d’opposants se multiplient dans le pays à l’approche de l’élection présidentielle » . Super, donc, le Vénézuela, chaudron chéri, étoile polaire de notre « gauche de rupture » .

(**) Il aurait presque 76 ans, donc en pleine possession de ses moyens, pour aller possiblement jusqu’à ses 81 ans, âge, où, hélas, diminué, on a intérêt à renoncer au profit du / de la Vice-Président(e). Un seul mandat, donc ? bof, un Lider Maximo, ça se prolonge. Voyez Franco, Mao…

Fragile…

( On a vu jeudi les règlements de comptes, dans une ambiance détestable, à OK-Palais Bourbon. Ils ont tous gagné, ils ont tous perdu – rayez la mention inutile – mais au total les 11 millions d’électeurs (les plus nombreux, donc) du RN & Co pourront constater que, a) on les plaint, ils sont l’objet de la plus grande sollicitude des autres partis, qui n’aspirent qu’à les ramener dans le droit chemin, en d’autres termes dans leurs girons respectifs ; b) pour l’équilibre représentatif des forces en présence, traduit en termes de postes de responsabilité à l’Assemblée Nationale, ils iront se faire cuire un oeuf. C’est derechef – j’adore cet adverbe – le Bien contre le Mal ; le Rideau de Fer Républicain versus la Peste Brune, suivant le terme consacré par les usages ; apparemment ça fonctionne encore assez efficacement. En somme, tous les partis sont légitimes, mais pas du tout.

Mais cette histoire : la plus énorme panne informatique de toute l’histoire de l’informatique… hier. La société CrowdStrike, du Texas, qui équipe en logiciels de sécurité une grosse part des professionnels de la profession – pas les particuliers, en revanche – a laissé un ver véreux dans un module mis à jour, ver qui a fait « planter » tout le monde, spécialement les bécanes de chez Microsoft. Sur le coup, je me suis dit : mais bon sang, pourquoi les professionnels ne s’équipent-ils pas en machines non-Microsoft, tournant sur des logiciels libres, donc des Unix, Linux, Ubuntu, RedHat… toutes solutions logicielles sûres, documentées, beaucoup moins chères, et qui marchent ? J’ai été fouiner, et voilà ce que je trouve sur le site du New-York Times :

« Des problèmes liés aux produits de CrowdStrike ont déjà fait surface. En avril – avril 2024, NDLR – la société a proposé une mise à jour logicielle aux clients exécutant le système Linux, qui a fait planter les ordinateurs, selon un rapport interne de CrowdStrike envoyé aux clients au sujet de l’incident, qui a été obtenu par le New York Times. Le bug, qui ne semble pas être lié à la panne de vendredi – ce vendredi 19 juillet, NDLR – a pris près de cinq jours à CrowdStrike pour être corrigé, selon le rapport. CrowdStrike a promis d’améliorer son processus de test à l’avenir » .

Donc, résumons : vous échappez à Microsoft ? heureux mortels ! mais pas aux bugs. Et, chic, le coupable a promis d’ « améliorer son processus de tests » : apparemment c’est dans un avenir indéterminé – en tout cas pas tout de suite.

Tibert

Sur le front

La mine contrite, le Grand Timonier (au petit-pied) du PS, monsieur Faure (pas Edgar, ni Félix, ni Maurice… : Olivier) accusait le coup. On l’entendait penser, sur son banc députatif attribué par ordre alphabétique, entre madame Faucillon et monsieur Favennec-Bécot : caramba, encore raté ! la présidence de l’Assemblée Nationale échappait, hier soir, pour une misère de treize voix, à un consensus de gauche fait homme, un sénior chenu du PCF, certainement pas le pire : fils d’ouvrier, travailleur acharné, etc, ancré dans le rude terroir du Livradois… mais basta sur l’hagiographie ! le PCF tout de même, qui approuvait la répression de 1968 dans les pays de l’Est, qui se prosternait devant l’infâme ramassis de vieux crocodiles du Politburo de l’URSS, et qui chante toujours les louanges d’un régime odieux à Cuba (*).

Et concernant cette palpitante élection au « perchoir » de l’Assemblée, qui a derechef échu à madame Braun-Pivet, les débats – mornes et répétitifs, les débats, chaque parti consommant son égal temps de parole pour seriner ses immuables arguments – ont mis en évidence ce fait, clair, limpide : depuis des lustres, les Français ne votent pas POUR, mais CONTRE. Hier, par exemple, les députés ont voté majoritairement CONTRE monsieur Chassaigne, contre le PCF présidant le Palais-Bourbon, contre les manipulations du Mélenchon, contre cette alliance électorale carpe-lapin-bicyclette-entonnoir qu’est le NFP, le Nouveau Front Populaire, dont le programme atteint des sommets de démagogie : demain on va vraiment raser gratis ! (**)

En fait de front, il en est UN qui gagne, depuis de nombreuses élections : c’est le front anti-RN. Front qui rassemble plein de monde, de tous les bords, et dont l’unité ne tient qu’à UN objectif : empêcher le RN d’y arriver. Et… ça marche ! enfin, jusqu’ici. Ensuite ? eh bien, ensuite, le but étant atteint, plus rien n’étant à l’ordre du jour, chacun reprend ses billes et ses petites manoeuvres, consistant à soigner son ego, ses intérêts ou ses lubies. Barrer le RN, ce n’est pas un programme, c’est un peu court, jeune homme, et ça ne fait pas chanter les lendemains, vous en conviendrez. Mais c’est jusqu’ici tout ce qu’ils ont trouvé.

Tibert

(*) Voir « Cuba, cette étoile dans la nuit. La lutte du peuple cubain« , Le Temps des Cerises, 2023. Tout récent, donc.

(**) Ce qui rappelle le mirifique programme de l’Union de la Gauche de 1981, lancé en fanfare, rose au poing… jusqu’au méchant serrage de ceinture et l’austérité de 1983. A l’évidence, on n’en a pas tiré les leçons, on retombe dans les mêmes délires, le lait, le miel et tout plein de gâteries.

Le sens des départs !

( Une bien bonne… pas la stupide formule enflée et parisienne : « Fison Buté indique que la journée sera classée Rouge dans le sens des départs » : des départs… de Paris, évidemment ! les autres peuvent crever. Non, il s’agit d’un article scientifique du Monde, qui traite de la preuve enfin trouvée à une conjecture coriace, dite BB en raccourci pour « busy beaver » = le castor affairé. Bravo les gars… mais voilà, le journaleux dérive sur la fameuse conjecture dite « de Syracuse » (*) , ou « de Collatz » , ou « 3 + 1 » etc … L’article nous sort ceci sur « Collatz » : « une série d’entiers qui retombent toujours sur « 1 », quel que soit le nombre de départs » . Patatras ! il n’y a pas de faux départs, ni de sens des départs : il s’agit du « nombre de départ » , au singulier : du nombre initial. Partez de 4567, de 349, de 36712… vous tomberez toujours sur 1 à la fin. Où un simple pluriel invalide le discours… )

Et puis la fameuse tentative de flinguer monsieur Trump, qui fournit de la copie journalistique pour un bon mois : on pourrait même échapper aux marronniers de l’été, tant il y a de quoi meubler ! On apprend, à l’occasion, des choses ébouriffantes : 20 millions de fusils AR15 (le fusil M16 de l’armée, en version allégée) en circulation… et ceci : En 2021, les armes à feu ont fait près de 45.000 morts aux États-Unis – dont environ 24.000 suicides – selon l’organisation Gun Violence Archive. Sachant que la population française c’est 20 % de celle des USA, on calcule aisément que ça donnerait, à la même échelle, 9.000 décès annuels par arme à feu chez nous ! On en est loin, et heureusement ; grosso modo 1.670 morts par armes à feu et par an, donc entre 6 et 7 fois moins, en proportion. Ce qui rassure bigrement.

On a là une preuve évidente de la pertinence d’interdire les armes à feu pour les citoyens normaux : ça flingue beaucoup moins, encore que les couteaux, ces temps-ci… mais on pourrait, selon les plaisantins de chez LFI, encore améliorer les choses, en désarmant la police ! Je vous laisse imaginer la chose.

Poursuivons cette logique loufoque : à propos des manifs anti-méga-bassins – pourquoi des bassines ? pour cuire la confiture ? – qui se profilent à l’horizon des Deux-Chèvres ces jours-ci, et sachant que Darmanin prévoit des masses de militants très violents, donc beaucoup de flics, un humoriste involontaire, lecteur du Monde, affirme que c’est justement la présence des flics qui met le feu aux poudres : à laisser les protestataires sans face-à-face, ça se passerait en douceur ! En somme, l’homme (oooups… l’humain) est naturellement bon et pacifique (**) ; pourquoi donc ces hordes inutiles et ruineuses d’individus en uniforme, casqués, armés et malintentionnés ? je vous le demande.

Tibert

(*) Syracuse ? pas en Sicile, mais dans l’Etat de New-York, USA. Moins romantique, donc, et tant pis pour Jean Sablon.

(**) Hélas, les régimes collectivistes érigés ici et là n’ont pas validé, ne valident toujours pas ce postulat.

Pillages et cocufiage

( Cocasse tour de cochon : des tas de citoyens, alarmés par une campagne massive de « barrage » contre le RN (le repoussoir patenté, rien moins que la Peste Brune), ont voté, non pas pour tel ou tel de leur choix, mais contre le RN, donc pour le non-RN qu’on leur a mis sous le nez, PS, LFI, macroniste… peu importait. Et pour les rassurer, car ils avaient des objections, on leur a seriné : « Mais non, vous n’aurez pas l’horrible, l’éructant, là, le Mélenchon, pas de souci !  » : eh bien, les LFI nous proposent quatre noms pour faire premier ministre : en tête ? Mélenchon ! et trois doublures, façon « la voix de son maître » tout aussi enthousiasmantes. Chers concitoyens, n’avez-vous pas vaguement l’impression qu’on se fout de votre poire ? )

Et puis, pépite dans un morne océan de rugby, de foot et de chiens écrasés, un article bien fichu, fouillé, de La Montagne , sur les boîtes à livres… qui confirme des constats affligeants. De une, on a vu incendier de ces boîtes ! j’ai pu le voir de visu. En somme, Goebbels et les autodafés de livres « impurs » ont des émules, qui ne font pas le détail : allez hop, on brûle tout. De deux, elles sont pillées, lesdites boîtes. Dans la bonne ville de M., au coin d’une placette, la boîte, garnie assez copieusement – j’en ai fait l’expérience – est vidée dans la demi-heure qui suit ! Plus rien, vide total, sauf un manuel de comptabilité générale millésimé 1982, en très piteux état. La Montagne a puçé des livres pour en pister le circuit – 2 500 « polars » en tout ont servi à l’expérience : on les retrouve au BonCoin-coin ou chez les libraires d’occasion. C’est assez moche, n’est-ce-pas…

Je cite l’article : « Des boîtes à livres sont ainsi pillées pour en revendre les meilleures pièces, soit à des boutiques, soit aux sites et plates-formes en ligne. Tout le principe du don et du contre-don s’effondre, malmené par un usage strictement utilitaire et mercantile » . Bref, ça décourage l’échange vrai : si je ne trouve rien de comestible dans ces boîtes, à quoi bon y déposer mes livres, ceux que j’ai pu apprécier, peu ou prou (*) ?

Le journal montagnard termine sur un trémolo : « Espace jusqu’alors protégé, fragment d’utopie bienveillante dans la ville, la boîte à livres n’échappe pas à ces détournements intéressés, heureusement encore marginaux » . On appréciera le fragment d’utopie bienveillante : c’est chouette, non ? sauf que ça part en eau de boudin.

Tibert

(*) Les livres que j’ai vraiment beaucoup aimés, je me les garde, pour les amis, ou pour les relire.