Mort et décroissance

( Réponse du berger à la bergère, quand France-2 et ses collègues débinent à coups d’ « enquêtes complémentaires » tout ce qui ressemble à de la droite, s’attardant sur Hanouna, Depardieu, Bardella… d’autres enquêtent sur France-Télévision, histoire d’en mettre au jour les coulisses, les motivations et les rouages, idéologiques notamment. C’est un documentaire prêt à être diffusé, mais encore tenu sous le coude : « pas diffusable en l’état » juge-t-on chez les décideurs. De fait, ça pourrait fâcher… trop virulent, carrément cru, des trucs pas dicibles, vous pensez bien. En somme, tels les toubibs, les juges, les avocats… on évite de débiner les confrères ? en public, on met des gants ? on s’égratigne prudemment ? à suivre. )

Mais, la « colère » des agriculteurs étant retombée – quels saccages ! et c’est nous qui allons payer pour réparer tout ça – les écolos montent maintenant au créneau : ils sont furieux, vexés. C’est en fait un système de vases communicants : agriculteurs et Verts jouent, comme qui dirait, à « dès que j’avance tu recules » (*). Et c’est logique : les écolos n’ont que des options funèbres et mortifères pour notre agriculture. Si l’on fait de la décroissance, qui c’est qui va « crever » ? la campagne. Si l’on jachère à tout va, qui c’est qui va être empêché de fonctionner ? les cultures. Si l’on réduit drastiquement la production et la consommation de viande, qui c’est qui va pleurer ? les éleveurs. Si l’on supprime les phytosanitaires, si l’on rationne l’eau, refuse les bassines, qui va souffrir ? encore les mêmes. En deux mots : le projet des écolos passe par la mort de nos agriculteurs sur l’autel de la Pureté de la Planète.

La mondialisation chère à Macronious a certes des effets ravageurs sur nos économies, nos cultures (culturelles, celles-là) ; mais penser globalement la sauvegarde de la Planète ne serait pas idiot : quand à Bruxelles, et plus encore chez nous – nous sommes les meilleurs, forcément ! – on serre la vis verte jusqu’à à faire désespérer nos agriculteurs, sur d’autres continents ils s’en moquent comme de leur première tétine ; quand à Paris on veut que Mack-Dôh et consorts utilisent de la vaisselle réutilisable, aux USA toute la bouffe faste-foude, archi industrialisée, est en petites barquettes plastique – y compris la petite sauce barbecue dans son petit pot à couvercle, pour y tremper les neuguetts de poulet de batterie bien alignées dans leur boîte en plastique – et les couverts avec ; et puis on jette le tout, une fois fini de se nourrir. Les écobuages d’Indonésie asphyxient Singapour, la forêt amazonienne c’est peau de chagrin, le gaz ou le pétrole de schiste, les mines de lithium, de terres rares (**)… les chaluts pélagiques… j’arrête là.

En gros, quand nous Européens transpirons à nettoyer curer bichonner notre petit coin, d’autres déversent leurs tonnes de déchets et de cochonneries juste à côté, et ça ruisselle. On ne nous refera pas le coup du nuage de Tchernobyl respectueux de nos frontières ! Bref il serait intéressant de graduer nos efforts à l’aune de nos voisins, et puis un peu d’empathie à l’égard de nos paysans dans la panade ne ferait pas de mal.

Tibert

(*) En tout bien tout honneur.

(**) Fiche Wiki sur la chose : la production d’une tonne de terres rares (en Chine) s’accompagne du rejet de grandes quantités de gaz contenant de l’acide sulfurique, de l’acide fluorhydrique et du dioxyde de soufre, d’eau acide et d’une tonne de déchets radioactifs. Chouette, non ?

Comme en 1871

Notre Attal-Premier ayant prononcé son discours – « délivré son discours » , écriraient les journaleux, et puis les opposants le « tacleraient » , comme au foot – les Agriculteurs-Fâchés sur leurs gros tracteurs au fioul détaxé ont haussé les épaules : Y a pas assez ! mesurettes ! du pipeau ! Leur truc, c’est d’aller jusqu’à Rungis. Rungis, absolument, de même que moi…

Je devais, mordicus / Atteindre et toucher l’abribus / Avant que de tourner casaque / Et puis trotter vers ma baraque.

Rungis ! ça m’évoque Thalassa, thalassa ! (la mer, la mer !) quand s’époumonaient les 13.000 et quelque mercenaires de l’Anabase, ivres d’y être arrivés. A Rungis ! pour encercler-affamer Paris, tels des Adolphe Thiers à l’envers.

« On a été patient, maintenant on va monter crescendo » annonce un ponte du Syndicat Agricole MachinTruc : derrière le pléonasme, on devine l’assurance sans nuance, la marée de tracteurs, le pays à leurs pieds : l’ivresse du pouvoir.

Il est évident que Bruxelles, une fois, a pondu une PAC, une Politique Agricole Commune monstrueuse, très certainement enflée, hénaurme, inutilement complexe, et largement imbibée des chimères écolos : décroissance, frugalité, production vertueuse, mort des phytosanitaires et j’en passe … de même que nos Chefs se sont, depuis les années 80, laissés ficeler par les sirènes alarmistes et le poison des anti-nucléaires, tuant notre belle production d’énergie décarbonée… avant de revenir à plus de raison.

Les profils des exploitations agricoles sont disparates : le viticulteur du Lot n’a pas les problèmes de celui de Champagne ou de la Côte de Nuits, encore moins de l’éleveur d’Aubrac dans la région éponyme, du céréalier de la Brie, du betteravier de Thiérache, de l’éleveur de canards de l’Ariège, du maraîcher du Val de Loire. Il serait étonnant qu’une plateforme précise, unique, sensée, de revendications réalistes puisse être opposée au gouvernement : le truc qui fâche, c’est « y a pas assez » et puis voilà. Il faudra bien, cependant, dégriser un jour.

Tibert

Les mânes de Jaurès

( Ce fait divers, qui serait rigolo si ce n’était pas sinistre : un boulanger du 8-7, dans le Limousin, se voit sollicité par des « Agriculteurs en Colère » (appellation d’origine protégée) qui passaient par là, pour qu’il leur cède gracieusement quelques miches : la solidarité, mon bon monsieur ! Comme il n’a rien à leur proposer à ce moment-là, il les invite à revenir plus tard. Il s’absente, et, de retour à sa boutique, découvre la devanture souillée de fumier et autres saletés rurales … mais si, mais si, on les aime, nos agriculteurs ! )

Et puis cette intéressante tribune du Monde qui questionne la position suicidaire de la gauche sur l’immigration – c’est un peu à contre-courant de l’air ambiant dans ce canard, donc à marquer d’une pierre blanche. Titre : « La gauche, à force de prétendre que l’immigration est un faux problème, se condamne à assister en spectatrice à de redoutables batailles ». .J’ai pu, veinard, avoir accès à l’intégralité du topo ; mais on y cite un autre texte sur le sujet – fort circonstancié, historique et tout et tout, et complet – de la Fondation Jean-Jaurès, qui rame dans le même sens.

Extrait : « Cette piètre performance [de la politique globale envers l’immigration, NDLR] se fait malgré un budget conséquent consacré aux politiques d’intégration. Mais là aussi, l’idéologie nous empêche : souhaitant éviter tout reproche de reproduire une domination coloniale ou de détruire les identités d’origine, notre politique d’intégration s’est montrée singulièrement généreuse sur les dépenses passives. Ainsi, l’allocation reçue par les demandeurs d’asile est supérieure à celle allouée par la plupart des pays d’Europe, Allemagne comprise. » . On rejoint là une partie du « pognon de dingue » dont parlait Macronibus – ce qui lui valut de vertes remontrances.

Le Monde traite entre autres de l’abandon de « la longue tradition de gauche revendiquant un « contrôle ouvrier » sur les migrations et son abandon, à partir des années 1980, au profit d’une vision morale assimilant toute idée de régulation à du « racisme » . Eh oui, la gauche a eu, avant ce virage « Bonne-Pensée », un discours autre que moralisateur, incantatoire, dogmatique sur ce sujet.

Autre échantillon, si vous n’avez pas accès à la totalité de l’article : « Au prisme social qui présente les immigrés comme des travailleurs surexploités s’est substituée une vision morale et culturelle mettant en avant leurs droits en tant que minorités, notamment sur le plan religieux » . C’est un bémol à votre credo, mesdames-messieurs les droitdelhommistes, fervents des portes grand-ouvertes, obstinément, en dépit de tout constat du réel.

( Enfin, restons dans la mesure : c’est juste un papier, hein… )

Tibert

Braves petits !

Je ne vais pas m’étendre sur deux points qui me chauffent les oreilles :

  • Premio, le Conseil Constitutionnel, dûment invoqué par Macronious, qui joue là une partition détestable – il veut toujours les portes du pays largement ouvertes, mais n’a pas le cran de l’assumer et le dire – retoque comme prévu (le pays des droits humains, gnagnagna : et coule le navire !) l’essentiel des mesures voulues par les LR en matière d’immigration. C’est dire que ça va continuer, et de plus belle, les lois protégeant notre pays des entrées illégales, abusives, excessives étant là comme des peaux de lapin, et tout le monde le sait. Grimace et ironie de cette affaire, on voit s’unir sur ce dossier la carpe-MEDEF, qui veut plein de bras en plus pour des boulots à bas salaire, et le lapin écolo-gaucho-LFI-etc… pour des raisons opposées – et d’autres, plus troubles.
  • Deuxièmo, quand les paysans – les richissimes céréaliers de la Beauce comme les crève-la-faim du Limousin, tous unis, foutent une merde noire – du lisier, entre autres – sur la France, le ministère de l’Intérieur et les Chefs là-haut ne bronchent pas un cil. Saccager l’Arc de Triomphe de l’Etoile ou le Fouquet’s, c’était très mal ; incendier les bâtiments de la MSA de Narbonne, bof, c’est une péripétie… Je fais juste remarquer une chose : certes il y a trop de normes, trop de concurrence déloyale (*), trop de taxes tous azimuts (diable, après les robinets grand ouverts du Covid, il faut se remettre en fonds), les distributeurs se foutent des producteurs, mais quand le pauvre paysan, des trémolos dans la voix, nous chante qu’ « il nous nourrit » … la belle affaire ! on paye, pour ça ! et cher ! de même que l’informaticien peut lui chanter qu’il lui installe son logiciel, que le mécano lui répare son tracteur, que l’instit’ du village instruit ses rejetons, etc.

Je m’aperçois que je me suis laissé emporter sur ces deux sujets… j’arrête. Autre chose : le barbecue électrique étant en panne, j’ai voulu le réparer. Marque française… fabriquée en Chine, forcément. Démontage du boîtier électrique ? Quatre vis profondément (4 bons cm) enfouies dans des puits étroits, des vis à tête totalement bizarroïde (une empreinte creuse, genre un triangle à côtés courbes) : impossible, à moins d’avoir l’outil idoine fait exprès. Quelle saleté ! Je les ai eues, ces vis, à l’aide d’un outil maison et de pas mal d’huile de coude. Je l’ai réparé, le barbecue, ré-assemblé, avec des vis civilisées. Moralité : holà les écolos ! une loi, vite, pour imposer que toutes les vis d’assemblage de l’électroménager soient exclusivement à tête… 6 pans-BTR / 6 pans-étoile Torx / cruciforme / fente simple, et basta ! C’est concret, simple, facile à appliquer, et ça n’invoque pas les Droits de l’Hom… ooups, les Droits Humains.

Tibert

(*) Monsieur Lemaire, des Finances, à Bercy, fait les gros yeux aux distributeurs-industriels qui ne respectent pas la loi Egalim ! Qu’ils prennent garde, il va sévir ! Mais que ne sévissait-il auparavant ? ils jouent aux boules, les inspecteurs de la DGCCRF ? alors ça y est, On VA appliquer la loi ?

Sentiment de nombre

( Cet article accrocheur du Parigot sur une supposée mode « Tradwife » – en anglais, forcément, toutes les modes sont en anglais… traduit platement, c’est « épouse traditionnelle » ; en français, Bobonne. C’est TikTok qui propage ça… à lire l’article c’est une lamentable régression du combat féministe – de mon point de vue aussi. Madame ne bosse pas dehors, fait le ménage, les courses, prépare le goûter des gosses, se pomponne pour son mari, lui fait de bons plats… c’est une mode de crétins, laisse entendre l’article. Ceci dit, quand ce n’est pas Tradwife qui fixe ce genre de règles rétrogrades, mais une religion, alors là rien à dire, c’est bien normal, n’est-ce-pas…)

Et puis j’ai lu avec intérêt une entrevue de Télérama avec madame Jaoui, à propos de la sortie de son film « Le dernier des Juifs » . Télérama, on connaît, la Bonne-Gauche oblative, et madame Jaoui n’en est pas éloignée. J’apprécie ses films et ses scénarios ; pas tout, mais en général c’est très bien ficelé, et ça ne cause pas pour ne rien dire, tout en restant grand-public. « Le goût des autres » , par exemple.

Mais bon… madame Jaoui dit là des choses détonantes ! une réplique de son film, tenez : « Il y a de plus en plus de Noirs, non ? » Voilà ma première réplique ! Cette phrase m’a évidemment arraché la bouche.. ». Eh oui, c’est un sentiment de, comme disait monsieur Jospin, sentiment largement partagé d’ailleurs, une impression de « plus en plus », mais comme il est interdit en France de compter les gens par ethnies, on « ferait le lit de l’extrême-droite » , on ne peut qu’en rester là. (*)

Et puis le journaliste pose cette question : « Saviez-vous, avant de tourner ce film, que des Juifs quittent certaines villes d’Île-de-France pour échapper à un climat d’antisémitisme ? » – Je le savais, mais j’étais dans le déni. C’est toujours pareil : on craint de l’admettre et d’en parler, de peur de faire le lit de l’extrême droite, de nuire à la majorité des musulmans qui… » Et voilà : on ne veut surtout pas faire le lit de l’extrême-droite ! donc, meuhhh non, l’antisémitisme chez certains Arabes, où ça ? et l’on se tait. Hop la poussière sous le tapis !

Enfin – outre cette réjouissante image sur la religion : « C’est comme le tri : il y a toujours quelqu’un pour te dire que tu fais mal les choses » , madame Jaoui parle de l’identité : « C’est tellement étrange, aussi, cette identité juive, qui ne vient pas de la génétique mais de la culture, d’une forme de résistance, de la transmission d’une histoire » . Eh oui, ici l’identité (juive) glisse toute seule, ça parle, c’est un concept qui fait sens. Mais si vous mettez l’adjectif « française » au lieu de « juive » , alors là vous proférez des horreurs ; vous êtes un affreux fâcho.

Tibert

(*) Il se dit que chaque mairie doit entreprendre le comptage de ses SDF : alors on peut compter ? oui ? non ?

Poète, vos papiers !

( La conn… la bêtise cartonne à plein tube sur les réseaux-poubelles : tenez, cette nouvelle ânerie, forcément intitulée en anglais, Bereal – chez nous, on dirait « Sois vrai » , mais bof… : encore un nouveau motif de s’abîmer (*) un peu plus dans les profondeurs de son incontournable cellulaire (au Québec on dit comme ça, sans confondre avec le fourgon de la même eau), et puis de laisser traîner sur le Houèbe des bribes inappropriées de sa vie privée, tellement passionnante – surtout pour Moi-Moi-Moi ! Enfin, bon… comme ça on tue le temps, ça évite de réfléchir. )

Et puis deux exemples de la décrépitude et de l’effondrement des valeurs « de gauche » , réduites à excommunier tous azimuts, à lancer des anathèmes : « blasphème ! fâchiste ! » dès que ça déroge un chouïa au catéchisme « Bonne-Pensée » . Bon sang, et la liberté d’expression ? la diversité des opinions ? le débat des idées ? Voyez ces deux exemples de cette lamentable évolution :

1 – Cet article de Ouest-France, tentant d’éclabousser le maire de La Baule, qui est chez LR, Les Républicains : un de ses collaborateurs (**), qui notamment lui écrit ses textes, a un passé sulfureux au FN. C’est horrible, n’est-ce-pas ? tandis que savoir que des députés, sénateurs… sont trotskistes militants et donc résolus à subvertir notre démocratie, ça, ça ne gêne personne à Ouest-France. Déclaration du personnage visé : « Tout le monde à La Baule connaît mon passé (…) En 2005, j’ai arrêté la politique. Puis en 2020, j’ai soutenu la campagne de Franck Louvrier car j’adhère à son projet. On n’est pas obligés d’avoir les mêmes idées sur le plan national » . Eh oui, en effet, on peut travailler ensemble sans partager forcément les mêmes idées. C’est dur à concevoir, hein ?

2 – La polémique Sylvain Tesson – madame Dati, fraîche Ministre de la Culture, reprend d’ailleurs mes positions, ça tombe bien 😉 . Voyez cette tribune ridicule de Libé, sectaire à souhait, signée par d’innombrables et illustres 😉 « petits maîtres » , « poètes » autoproclamés, tribune qui dénie cette qualité à monsieur Tesson du fait qu’il serait « une icône réactionnaire » ! En somme, on ne peut pas être poète et « pas de gauche » ! . « poète, vos papiers » . J’entends d’ici ricaner Léo Ferré … extrait d’un de ses textes, « La solitude » , qui va comme un gant aux Gardiens de la Bonne-Pensée-Sinon-Rien :

Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau.

Tibert

(*) à tous points de vue, y compris la vue.

(**) Je sais, je sais, c’est très drôle.

Débat, ou des baffes ?

( Cet article, très intéressant, de Télérama, qui télérame pour la Bonne-Gauche teintée de vert : il s’agit de Sainte-Soline, et des condamnations récentes contre des militants assez radicalement « écologistes » . On y trouve l’attirail argumentaire juridico-sociétal pour justifier la violence des manifestants ; on y évoque ces « actions de désobéissance civile… qui sont elles-mêmes plus nombreuses et peut-être plus radicales » , appréciez le « peut-être » , quand on coquetèlise-Molotov les fourgons de gendarmerie, quand plus de cent types cagoulés saccagent une cimenterie !

L’acmé du discours des avocats de la défense, c’est la justification de la désobéissance civile et de la liberté d’expression, « protégée constitutionnellement, dès lors qu’on revendique un débat d’intérêt général » . Voilà : il reste juste à expliciter les notions d’expression et de débat autres que par l’écrit ou la parole ; en l’occurrence on revendique de débattre avec des pelles, des caillasses, des engins incendiaires artisanaux, des barres à mine, etc. )

Et puis l’os à ronger du jour : madame la ministre de l’Educ’Nat’ et des Sports, à l’instar de l’antépénultième ministre Ndiaye, qui confiait sa progéniture à l’Ecole Alsacienne, met ses gosses dans le privé à Saint-Stanislas ! (*). Et voilà Pédiamart qui saute sur le bifteck et sort pile-poil, ça tombe bien, un rapport administratif de février 2023, critique, sur cet établissement confessionnel. Rapport que d’aucuns (ici Le Parigot, qui fonce tête baissée : « les graves dysfonctionnements révélés » ) prennent comme du bon pain ; mais les choses ne sont pas aussi simples. Tenez, on accuse la boîte de faire du catéchisme obligatoire aux classes-prépas ? faux, selon St-Stan’ : c’est de l’instruction religieuse ! le catéchisme, lui, est facultatif, comme il se doit s’agissant d’un établissement conventionné avec l’Etat.

Je suis bien aise d’apprendre qu’on fait encore ici et là de l’Instruction Religieuse : c’est excellent, si c’est ouvert, si possible objectif, en perspective avec l’Histoire, la science, et la raison. En un mot : critique.

Tibert

(*) Argumentation ni étonnante ni nouvelle, chiffres à l’appui : des tas d’heures d’enseignement – 15 millions, disait monsieur Ndiaye – pas assurées, faute de profs, dans l’enseignement public. Ce qui vexe les instances visées, on peut le comprendre. Certes, la faute à qui ? on manque d’enseignants, c’est un métier difficile et crevant, qui a du mal à recruter, mais les durs chiffres ont la peau dure. Tenez, un article de Ouest-France assez factuel sur le sujet.

Indicibles

( J’étais sur une page Houèbe qui me proposait une courte vidéo explicative… du Délit-mossion, un truc comme ça. Bon ben j’y vais, ça m’intéresse, le démontage-remontage de l’aspirateur-balai MachinTruc… on me demande de paramétrer les couquizes… comme si je n’avais que ça à faire ! mais, piqué au vif – il y a 3 choix : Tout accepter, Tout refuser, Choisir finement – je clique sur le dernier : non mais ! un peu, que je vais les choisir, mes couquizes ! et là je tombe sur ce truc :

Vous voyez ? du rosbif, pure mint sauce, ou gravy, comme vous voulez. Vous pensez, si je vais passer une heure à « Use profiles to select personalised advertising » ! Allez hop, on passe à autre chose. )

Et puis un utile article du Monde, qui décortique l’évolution – néfaste, si je comprends bien ? regrettable ? – de notre langue à travers « des expressions issues de l’extrême-droite » qui « se sont glissées dans le débat public » . Allons bon… sont cités « grand remplacement » , « Français de papier » , « ensauvagement » : pour les lecteurs qui sont abonnés, la liste est peut-être plus copieuse. Mais la pierre de touche de l’article est là : « Les théories qui les sous-tendent [ces expressions regrettables, NDLR], marquées idéologiquement à l’extrême droite, se diffusent et ouvrent un peu plus chaque jour la fenêtre d’Overton, un concept définissant le périmètre de ce qui peut être dit au sein d’une société » (*). Donc, oyez braves gens, il y aurait un périmètre pour ce qui peut être dit !

En somme, si j’interroge un éventuel, hypothétique « grand remplacement » , j’accède à une ouverture dans le débat, ouverture due à l’habileté de l’extrême droite, qui aurait réussi à rendre l’expression dicible ! Quand il débarque aux Canaries, venus de l’ex-AOF, des « migrants » par vagues incessantes, pour un effectif annuel prévisible d’environ 100.000 individus – voir ce lien wiki , bien documenté et pas d’extrême droite, et celui-ci, qui donne des chiffres très récents – migrants majoritairement francophones, probablement pas désireux de gagner la Grande-Bretagne, comment peut-on traiter la chose ? Et d’ailleurs, a-t-on le droit de la traiter ? ce sont des faits, mais qui ne justifient pas qu’on en débatte, semble-t-il ; faute de quoi on véhicule une idéologie « nauséabonde » , à n’en pas douter. Les heures les plus sombres ne sont pas loin.

En somme, voir les faits, en parler sans oeillères ; ou se boucher le nez.

Tibert

PS – Je change de sujet : hier lundi 15 janvier, le Louvre a augmenté, sans prévenir, ses tarifs de 15 euros (17 pour réservation en ligne) à 22 euros l’entrée. Soit au minimum 30 % de plus. La culture, ça ne se brade pas, ça se mérite !

(*) Monsieur Overton, un Etats-Unien, a inventé vers les années 90 une fenêtre pour border le champ lexical des mots pas beaux mais sujets à mode du débat, à glose sociétale. Ce qui me paraît un peu ampoulé ; concept assez creux. Mais cet Overton aura eu ici son quart d’heure de gloire.

Des questions

Oui, des questions… il y a deux jours, madame Hidalgo présentait ses voeux aux Parisiennes-et-Parisiens, en jargon PS, aux Parisien.nes. Voeux « de combat » , ce qui laisse penser qu’elle a l’intention de repiquer au truc en mars 2026 : bonne gâche !

Dans ses propos, notons un paragraphe consacré aux SUV (Sport Utility Vehicle, en rosbif, soit en français de France, de Paris, et du Québec : VUS), où elle rappelle le thème de la prochaine consultation farfelue et rigolote : « Pour la prochaine votation citoyenne vous pourrez choisir entre plus ou moins de SUV à Paris » ). Il est question de multiplier les tarifs de stationnement (et les prunes ? pour renflouer les caisses, où souffle le vent) en fonction du poids, de la surface, de la hauteur de la ceinture de caisse, du coefficient Cx, et de l’âge du capitaine. Question : qui sont ces affreux SUV ? On attend (les constructeurs automobiles, je suppose, attendent aussi, et se mordant les doigts) la liste des « caisses » pas assez écolos, ou pas du tout, et les coefficients de pénalité afférents. Bref, nous serons réduits bientôt, suivant les initiatives de madame Hidalgo, au tous à vélo (*) – ça rime parfaitement – comme nous y pousse cette politique anti-bagnole tous-azimuts. Si vous l’apercevez chevauchant sa bécane à la sortie de sa mairie, à l’instar de madame Taubira quand elle quittait son Ministère de la Justice, c’est que vous aurez vu la Vierge.

Et puis, madame Dati, Rachida, ayant accepté le poste de Ministre de la Culture dans le tout frais cabinet Attal, se voit exclue des LR, les Républicains ! Monsieur Ciotti n’en veut plus, elle a visiblement commis un impair, renié son parti, ses engagements, tout ça… Quelle sanction idiote ! et suicidaire. C’est une secte, ce parti ? une chapelle ? un cénacle ? on n’a pas le droit de regarder dehors ? de mettre le nez à la fenêtre ? moi, en tant que membre des BCTM, les Boulistes Chenus du Tarn-et-Meuse, s’il me prend la fantaisie de pétanquer du côté de l’Estaque avec les amateurs du club local, j’enfreins la Loi ? je renie mes convictions ? je vais me faire bouler ? 😉 Attendez-donc de voir madame Dati à l’oeuvre, avant de vous monter le bourrichon et sur vos grands chevaux. Un poil de réalisme politique ne nuit pas ; et puis de la mesure, de l’empathie, du bon sens, ça ne peut pas faire de mal.

Tibert

(*) Bon courage aux anciens ! il leur faudra, ce faisant, abandonner leurs déambulateurs – qui, à ce qu’on me glisse dans l’oreillette, font désordre dans l’impeccable ordonnancement parisien, et seraient la cible de la prochaine votation citoyenne des bobos-Parigots : « Voulez-vous plus ou moins de déambulateurs ? » . Au fait : ça caille, en ce moment. Et attention au verglas.

Même motif, même punition

( Monsieur Attal Premier Ministre… pfff… il a passé quoi ? cinq mois à l’Educ’Nat’, juste le temps de faire apprécier du tranchant, de la détermination, un autre caractère que l’ectoplasme universitaire précédent, et hop un p’tit tour de chaises musicales ! Il est brillant, certes, et jeune, et tout et tout. Mais voilà : il quitte une besogne à peine abordée, ça fait bâclé ; il va se griller à ce nouveau boulot, et puis après ? c’est une ânerie, cette nomination, et je suis poli. Madame Borne faisait très bien son job, courageusement, avec les 3 bouts de ficelle et les munitions calibre 49-3 dont elle disposait ; c’est ici une fois de plus une tentative d’effet « wahou » , et une gaminerie supplémentaire. D’erreur de distribution en poudre aux yeux, on s’enfonce, là… )

Mais je lisais hier – j’ai pu constater de visu sur des spécimens l’état lamentable des bagnoles – que l’entreprise Zity, filiale de Renault, et qui propose des voitures électriques (des Dacia, en fait) en libre service à Paris, jette l’éponge. Ex-ac-te-ment les mêmes causes que le naufrage de la tentative Autolib de monsieur Bolloré… squat des voitures, dégradations, fiestas à bord, négligences, fumette, beuveries, vols et vandalisme… des poubelles en devenir, les belles Zity blanches et vertes. De même que les trottinettes de flottes, etc : Paris dans toute sa splendeur, ou comment transformer de l’or en plomb.

Re-re-re-disons le : pas de contrôles, pas de sanctions, pas de surveillance idoine (*), et tout tourne obligatoirement en eau de boudin à Paris, parce que c’est ça, Paris : incivilités, délits impunis tant qu’on en veut, agressivité, je-m’en-foutisme, saleté, mocheté – les tags, tiens ! c’est l’esprit ambiant. Je sais, je suis un vieux ronchon, je radote. En attendant, toute initiative basée sur un minimum de confiance dans le civisme est vouée à l’échec. Tant pis pour ceux qui tentent de vivre, corrects, et correctement, dans cette ambiance délétère.

Réarmement, a dit hier Macronious… tiens, si nous le prenions au mot ?

Tibert

(*) et puis pas d’entretien sérieux : à vrai dire, c’est un cercle vicieux, dégradations, découragement.