La vie moderne

On voit de ces trucs…

Tenez, des citoyens d’un bourg au Nord de Rennes se mobilisent, ça rouspète, ça tempête : le Conseil Municipal serait d’accord pour l’installation d’un distributeur automatique de pizzas, près du cimetière ! Les protestataires trouvent à y redire, défense du petit commerce, artisanat local, rapports humains… C’est pourtant une belle avancée sociétale, le distributeur automatique de pizzas ! Une petite faim à 3 heures du mat’ ? un yaourt périmé et une échalote moisie dans le frigo ? hop, un saut au cimetière, c’est calme, en général… la machine est là, rutilante, ronronnante, disponible… on la « réveille » , on clique, par exemple, sur « Quatre saisons » (la calzone est en supplément, le carton est plus haut), on choisit le diamètre (10 pouces, 13 pouces…), on coche « extra-piment » , « ketchup » , que sais-je ? , on présente sa carte bancaire au lecteur ad hoc, et six-sept minutes plus tard (une petite prière sur la tombe de pépé, il n’est pas loin, ça rentabilise l’attente) on récupère un carton odorant et chaud, où se cache, miam, un disque de pâte à pain ex-surgelée, calciné sur les bords, uniformément badigeonné de sauce rougeâtre peinte au pistolet, agrémenté en son centre marécageux de quelques débris de champignons, de brocolis et de poivrons, le tout saupoudré d’un semis gratiné de fromage râpé, sans nul doute de l’emmental « breton » fabriqué en Mayenne par le groupe Besniée. Elle est pas belle, la vie ? non mais, qu’est-ce qu’ils ont à se plaindre ?

Et puis, ce saut technologique, confondant ! J’ai lu ça sur La-Montagne-sur-Toile : à Senonches, dans le 2-8, un type, inquiété par les flics pour apologie du terrorisme sur le Houèbe (*), a expliqué s’être converti à l’Islam pour la seule et unique raison qu’il avait un problème d’addiction à l’alcool. Bon, après tout, pourquoi pas, hein ? c’est en effet une religion qui proscrit l’alcool – je me souviens avoir enduré, à Istanbul, des repas « secs » à l’eau du robinet, vu que de vins ou de bières, bernique, il n’y en avait pas. Pas grave, on n’en sort pas meurtri, c’est bon pour la santé et le porte-monnaie. Bien… ce qui est grandiose, c’est comment ledit prévenu s’est converti… je cite le bonhomme : « Je me suis converti en une journée, après avoir acheté un pack de conversion sur internet pour 20 € » . Les cathos, prenez-en de la graine !

Il ne manque plus que le distributeur automatique de kits de conversion – avec, en cadeau d’accueil, la boussole unidirectionnelle qui pointe obstinément vers l’Arabie Saoudite.

Tibert

(*) En l’espèce, sur la Toile, des « publications qui saluaient les actions du Hamas, accompagnées de commentaires haineux envers les Israéliens et le peuple juif » .

Punefs régionales

( On zappe le Proche-Orient, je vous renvoie – tant qu’il en est encore temps – au JT de 19h45 hier soir 10 novembre, sur Arte : c’est ici ; au chrono c’est à environ 17′ 25″ du début de l’enregistrement : madame Dominique Eddé, Libanaise, y donne son point de vue… lucide, clair, carré, équilibré, et j’y souscris des deux mains. Si seulement… !)

Mais j’ai trouvé – enfin, depuis que le problème dure ! – un article-sur-Toile du Parigot, qui pointe les galères de la ligne SNCF Paris-Clermont-Ferrand. Ce n’est pas la plus inexacte dans ses horaires – Bordeaux-Marseille a la palme – mais la plus pourrie, probablement. J’ai pu voir de visu (pléonasme) des sièges, de 1ère classe, au départ des trains, carrément dégueulasses. Je connais moult témoignages (*) d’ « usagers » (de clients, donc, en bon français) ayant galéré dans ces InterCités hors d’âge, pas de toilettes, sinon souvent infectes, retards très fréquents, clim’s inopérantes, on cuit ou on se gèle, je vous en passe. Qu’est-ce qui fait que les Auvergnats sont ainsi traités en citoyens de peu ? je ne sais pas, mais c’est comme ça. De quoi veut-on les punir ? mystère.

Parallèlement, et dans la même veine géographique, on m’a fait passer une Taxe d’Habitation croquignolette, que je vous résume… de fait, depuis que les résidences principales ne sont plus assujetties à cette ponction annuelle, 1) les municipalités se vengent sur les Taxes Foncières, non mais ! et puis 2) les « riches » sont maintenant visibles à l’oeil nu : ils payent encore la Taxe d’Habitation, eux. Donc on peut matraquer, ils sont « riches » . C’est ainsi que dans un coin peinard de l’Auvergne, assez en déshérence, où les « résidences secondaires » maintiennent de la vie, une taxe d’habitation s’est vue, il y a quelques jours, augmentée de 93 % : c’est assez violent, encore pire qu’à Paris – et pas pour les mêmes services ! les services, c’est très mince, à la cambrousse en Auvergne. Mais, cerise sur le pounti, la part communale n’y est pas pour grand-chose, dans cette enflure, ça fait du 6-7 % ; non, le pompon, c’est l’intercommunalité ! la Communauté de Communes, qui en prend un bout, et pas des queues de cerises : l’ Intercommunalité, c’est 70 % du total de la taxe ! Et l’Intercommunalité se paye, cette année, avec 187 % d’augmentation par rapport à 2022. Exemple, c’était 400 euros ? c’est maintenant 1.150 euros. Pour des services – très réduits, les services ! – exactement identiques.

N’essayez pas, toutefois, de vous renseigner sur le pourquoi de ce coup de matraque ; c’est motus et circulez, vous n’avez pas à le savoir. On ne communique pas là-dessus, à la Communauté de Communes : les citoyens ne comprendraient pas. A vrai dire c’est dur à comprendre.

Tibert

La Montagne, le canard local, s’en fait écho très-très souvent, ce n’est pas de sa faute. Mais, on peut flûter ! (autre version : chante, beau merle ! )

On exige, on exclut

La prochaine merdouille de chanson l’an prochain, avec des girls frétillantes et des choristes, pour le futur concours de l’Eurovision ? précipitez-vous sur vos canards-sur-Toile ! C’est super-important. Mais, passons… deux choses :

Premio, Larcher et Braun-Pivet, les chefs des deux assemblées, appellent à une grande marche dimanche « contre l’antisémitisme » (l’anti-judaïsme, en fait, comme je l’ai déjà dit ailleurs). Très bien ! effectivement, les Juifs de France ne sont pas tous pratiquants, pas tous sionistes, et surtout pas responsables de l’action d’Israël à Gaza ; on n’a pas à les harceler pour cela, pas plus que les Chinois du XIII ème arrondissement ou de Belleville , à Paris, pour les initiatives de Xi-Jin-Ping à Pékin. Mais voilà, nos deux politiciens annoncent qu’ils iront, à leur marche, c’est bien le moins, mais pas avec certains ! le RN, non merci, ils ne défileront pas avec. Idem, monsieur Véran, le porte-bonne-parole de Macronious, ne veut pas y voir le RN, à cette manif… c’est débile !

C’est débile, imbécile, ces chatteries, « Ah ne me touchez pas ! fi donc ! » . C’est sans doute encore là un pauvre calcul électoral, minable. Le RN a des élus ? oui, effectivement, des élus élus comme les autres, et qui siègent au parlement. Alors, soit ils sont hors-la-loi – ce serait un scoop – et on les éradique, soit ils fonctionnent comme les autres, nolens volens, on « fait avec » , et leurs convictions anti-antisémitisme (*) n’ont pas à être mises en doute. Bien évidemment, de vieux abrutis de l’ex-FN sont encore encartés au RN, indécrottables dans leur haine maladive des Juifs et leur nostalgie de la Grande Europe hitlérienne… mais c’est comme ça dans tous les partis ! des staliniens ou des trotskistes enkystés, des hargneux anti-européens, des… Bref, veut-on marquer l’unité anti-antisémitisme, oui ou zut ?

Deuxio, souvenez-vous, il y a quelques jours, inaugurant un institut à Villers-Côterets, dans le 0-2, Macronibus faisait une allusion ironique à l’écriture inclusive. Il constatait, l’infâme, que le masculin tenait lieu de neutre, et que ça fonctionnait bien comme ça. Vexés ! vexés et meurtris, qu’ils sont, les sacristains du féminisme linguistique ! Ils-et-elles 😉 se sont fendu.e.s d’une tribune – payante, hélas, donc de rayonnement restreint – que Le Monde leur a complaisamment ménagée, pour dire leur indignation militante devant ce crime anti-inclusivité.

Ce texte part du postulat vindicatif que « le masculin fait l’homme, le dominant… » , vieille antienne féministe hargneuse… au passage, notez que le genre des mots du féminin est assez cocasse, l’héritage du latin est comme ça : vagin, utérus, ovaire, sein, clitoris : au masculin ! sans doute que ça fait l’homme, le dominant, et qu’il faudrait nous changer ça ?… Bref, dans cette tribune, 130 universitaires, politiques, artistes, autrices et militants féministes « expriment leur peine et leur indignation » . Pauvres enfants ! malheureuse condition féminine, oubliée de la syntaxe et de la grammaire ! Le plus comique, ou sinistre, comme vous voulez, c’est qu’ils exigent ! : (…) le « Bonjour à tous et à toutes (**) » que nous exigeons, s’il y a des femmes dans l’assistance. Macronious, au pied ! les grammairiennes inclusives, les grammairiens inclusifs (ouf !) vont sévir.

Tibert

(*) « Anti-anti », ce n’est pas « pro » , ça ne fonctionne pas comme en maths. On a le droit de rester critique, c’est même conseillé.

(**) C’est devenu un tic de langage de nos politiciens. Pénible, d’ailleurs.

Iciçabosse

( Le projet de loi Immigration : l’exercice d’équilibriste, le grand écart de la Macronie entre une droite qui entend en finir avec le laxisme mou actuel, et la frange « humaniste » qui persiste dans ses états d’âme masochistes. L’article 3 (régularisation des sans-papiers bossant dans les branches « en tension » ) est au coeur de la manoeuvre… Vous voulez mon sentiment ? non ? eh bien, évidemment que ça va faire un appel d’air si l’on régularise en masse ! il faut être bêta ou de très mauvaise foi pour imaginer ou prétendre le contraire, et la nature a toujours et immuablement horreur du vide. Mais si des prestations sociales un peu plus incitatives poussaient les Français à y bosser, dans les « métiers en tension » , eh bien ils s’y colleraient, dans la restauration, le bâtiment, les services à la personne. Encore faudrait-il qu’on cesse de les payer au lance-pierres ! Car la motivation à bosser, n’est-ce-pas, c’est d’abord ça : pouvoir vivre dignement et correctement de son travail, avec des horaires vivables. )

Et puis j’apprends du Monde, sans déplaisir, que le groupe états-unien WeWork s’est déclaré en faillite, là-bas. Cette boîte faisait fonctionner des espaces de coworking (*) à travers le monde, dont 15 en France. Je me fiche qu’à Boston on prononce WeWork avec l’accent du Middle-West ou du Texas, mais chez nous ça évoque plutôt les vomissements. D’abord le coworking, c’est du co-travail (le terme officiel, suivant les gardiens du temple), et puis, tiens, du co-boulot, du co-taf, que sais-je ? Mais je t’en fiche, aucune imagination : du rosbif, bien évidemment ! Voyez, ça n’a pas sauvé WeWork : il y a une morale, tout de même.

Tibert

(*) Des bureaux banalisés et câblés pour les télé-travailleurs, ou les petites entreprises sans locaux. Au fait, devinez où, ces 15 établissements en France ? vous n’allez pas le croire : ni Romorantin-Lanthenay, ni La Souterraine, ni Noeud-les-Mines : à Paris ! c’est dingue, non ? Télétravailler, ça tombe sous le sens, c’est de préférence dans des coins verts et tranquilles, pas au ras des avenues rugissantes.

Strictement (adverbe)

Tenez, à propos du conflit actuel (épouvantable, ce qui se passe à Gaza !) cet article éclairant de France-Info, façon « fact-checking » (en français, « vérif » , « vrai ou faux » … mais avouez, fact-checking ça claque, ça fait plus sérieux) et qui donne des images parallèles, datées entre 1946 et 2016, de la « surface » de ce qu’on appelait déjà la Palestine, mais pas que ! C’est aussi un historique du sac de noeuds actuel. Une chose qui n’est pas écrite, pourtant bigrement « fact-checkée » 😉 : les Britanniques portent une lourde responsabilité dans cette affaire ; la Palestine était sous leur mandat entre 1920 et 1947, et rien n’a été fait pour y assurer une évolution pacifique. Le plan de partage de fin 1947, décidé par l’ONU et prévoyant deux états voisins, n’a jamais été appliqué : l’état d’Israël a vu le jour, mais pas l’autre ! On continue d’en payer les conséquences.

Mais hier, me baladant sur une avenue du Sud-Ouest, et arpentant le trottoir, j’ai longé une sorte de terre-plein de pleine terre (non goudronné, donc), en retrait, adossé à un talus surélevé. Divers débris étaient abandonnés là, vieux cartons, four éventré, planches d’agglo…. et sur le talus, donc, trônait un panneau d’affichage proclamant : « Dépôt d’ordures strictement interdit » . Ce qui m’a donné à penser… Je vais vous dire ce que j’en pense, vous pensez bien ! Pourquoi « strictement » ? en quoi « strictement » a-t-il son utilité ici ? Soyons clairs : soit c’est interdit, soit ça ne l’est pas ; imaginez qu’on écrive « plus ou moins interdit » , « interdit mais pas trop » , « pas carrément interdit » , « interdit mais pas vraiment » … hein ? ça ressemblerait à quoi ? Voilà, au travers d’un simple, d’un humble panneau d’interdiction, toute la philosophie velléitaire mais laxiste qui nous régit : la Loi c’est du pipeau. On modifiera donc bientôt le panneau en conséquence, constatant l’inefficacité du « strict » interdit actuel : par exemple, « Dépôt d’ordures très rigoureusement et très strictement interdit » . C’est sûr, ainsi libellé, ça va les refroidir, les contrevenants. Non mais !

Tibert

L’excellent neutre du serbe

( Madame Hidalgo est absente de sa mairie : elle est à Tahiti, où, pour d’évidentes raisons, elle inspecte les sites de compétitions de surf pour les prochains J.O. de Paris (elle est connue pour être une pointure dans cette discipline). Elle va, heureusement, après cette éprouvante mission, pouvoir récupérer une semaine dans le même coin, pour économiser les frais de déplacement : c’est bien goupillé ! )

( Et puis , dans la même veine – ou déveine, si vous voulez -, cocasse épisode, le chef de la délégation mongole des J.O., venu à Paris préparer ce grand évènement, en particulier débattre des mesures de sécurité, s’est fait barboter l’équivalent de 600.000 euros de bijoux et autres babioles : un scooter suiveur, une vitre explosée, un vol « à la portière » … , cela, sur le très dangereux parcours Roissy-Paris, en taxi, par l’autoroute A1. Le Mongol en question a donc pu se faire, in situ, une idée précise de l’actuel niveau de sécurité et des mesures à prendre : notamment, déménager l’aéroport sur un axe plus peinard, disons entre Neuilly-sur-Seine et Le Vésinet. )

Mais je reviens au français, avant le Black-Friday, et sans discuter de l’intérêt à prendre ou pas, quand on s’absente, un pet-sitter, un dog-sitter, un cat-sitter (un garde-chien, un garde-chat… le pet, je passe mon tour, ça m’évoque un prout, allez savoir pourquoi). Macronious a fait un beau discours, récemment, à Villers-Côterets (*), et y a égratigné, sans la nommer, l’écriture inclusive… ça m’a rempli d’aise, car je partage son point de vue. Du coup (ooups… excusez, « du coup » n’est pas approprié ici) ; « de fil en aiguille » , donc, ou « et puis » , je me suis demandé dans quelles autres langues les démolisseurs de langage, les groupies de l’inclusif sévissaient. Les latins sont particulièrement exposés, vu que le masculin et le féminin sont clairement distincts (**) : il y a donc des thuriféraires italiens, espagnols, portugais, de l’écriture inclusive ; par exemple, la mairie de Madrid a publié un guide dans ce sens… nous ne sommes donc pas les seuls à affronter ce truc monstrueux. Même l’anglais, tenez, pour lequel les mots n’ont pas de genre… d’aucuns, là-bas, utilisent le « they » (« ils » , neutre) pour interpeller un genré indéterminé et chatouilleux ! ça évite « he » ou « she » …

Mais, tenez, un site traite excellemment de ce sujet ; le serbe est, paraît-il, le langage rêvé pour les Bi-, les Trans-, les Queer- et autres cas particuliers : le neutre y est clairement défini et utilisé. Du coup (sic) j’ai voulu me renseigner sur l’arabe inclusif : oui, il y a du masculin et du féminin en arabe, des genres distincts, et les terminaisons de mots y pourvoient. Et, non, il n’existe pas, à ma connaissance, d’écriture inclusive en arabe ; ni en turc, ni en persan, d’ailleurs. On se demande pourquoi.

Tibert

(*) Saluons, pour une fois, une initiative qui n’ajoute pas une nouvelle institution à Paris, des fois que ça manquerait !

(**) Un pied-de-nez à l’accord de proximité, accessoire de l’inclusif, qui voudrait que j’écrivisse « distinctes » vu que c’est « féminin » qui en est le plus proche. Le masculin tient lieu de neutre, chez nous, et il fait ça très bien.

Peut-être potentiellement

Triste constat, les supporters de certaines équipes de foot sont décidément indécrottables. C’est comme ça… ça rend con, le foot dans les tribunes. Les anthropologues pourraient utilement disséquer ce phénomène. Le car qui transportait l’équipe lyonnaise de Ligue 1 – des mercenaires, pour la plupart, aussi Lyonnais que moi je suis Terre-Neuvas – a été caillassé par les fervents « supporters » de l’OM, les Marseillais ( des mercenaires, pour la plupart, voir plus haut). Des joueurs blessés, le match annulé : bravo les p’tits gars ! Brillante opération. Mais, pas de souci, ça va continuer…

Et puis le Sénat veut interdire l’écriture inclusive : vous savez ce que je pense de cette vérole militante du langage ; je suis pleinement d’accord avec le constat qui est fait : l’écriture inclusive est un gadget féministe hypocrite et laid (au fait : chez les trotskiste.E.s du NPA, les femmes-et-les-hommes qui tiennent le site Houèbe du parti (je n’y vais pas voir tous les jours, pas masochiste à ce point, tout de même) en rajoutent : là où c’est féminin, c’est en majuscules ! Exemple, « Nous sommes particulièrement inquietEs et touchéEs par ce drame » . Si c’est pas galant, ça… ). Mais bon… interdire l’écriture inclusive, c’est comme interdire de pisser sur la voie publique, comme interdire de tagguer les portes cochères, etc : c’est une intention louable mais ça ne sert à rien. A rien, parce que ce ne sera jamais suivi de contrôles et de sanctions – voyez la loi Toubon (mister AllGood, disait-on), qui prétendait combattre l’anglais invasif : elle n’a jamais été abrogée… et tout le monde s’essuie les pieds dessus.

Enfin, plus léger… Ouest-France traite de la prochaine tempête qui va débouler ces jours-ci sur le Nord-Ouest ; elle a déjà un nom, Ciaran. Vaguement Irlandais, donc, de genre indécis, et pas bien de chez nous, ce nom-là. Bref, le canard susnommé nous met en garde : « Ciaran pourrait être potentiellement violente » . Potentiellement, peut-être, qui sait ? le pourrait-elle ? Après l’écriture inclusive, voici l’écriture potentielle. Le français est assez complexe pour qu’on ne s’emmêle pas les pinceaux dans des circonlocutions ampoulées, redondantes et inutiles. Disons-le, plus platement : Ciaran pourra (pourrait) se montrer violente ; Ciaran sera peut-être (sans doute, probablement…) violente. Notez : pour moi, Ciaran est une tempête, féminine donc, jusqu’au bout des rafales de vent.

Tibert

Obeso, plus fort que grosso

( Voilà de quoi alimenter la moulinette anti « extrême-droite » , fâchiste et autres noms d’oiseaux : Le Monde vitupère et dénonce dans un article (payant, what else ?) l’expression « Français de papier » , qu’il assimile, allez hop, c’est kif-kif, à celle, plus ancienne, de « Français de papier timbré » , marquée, est-il écrit, comme antisémite (anti-Juive, en fait) et nationaliste (c’est nul, semble-t-il, d’être nationaliste : on se doit, méprisant l’étroite estime de son pays, d’être universaliste : c’est vague et surtout très naïf). Et de gloser sur la chose… la vieille expression du papier timbré remonte, paraît-il, à la Grande Guerre. Et l’on peut lire aussi qu’il s’agit d’une « (…) formule xénophobe qui sert encore aujourd’hui à remettre en cause l’appartenance à la nation de certains de nos concitoyens. C’est une expression à consonance littéraire, mais d’une grande violence qui laisse entendre que certains individus parasitent la France » .

Et donc… ? pourquoi n’est-il pas licite de constater – ce sont des faits, patents – que certains de nos concitoyens mettent la charia au dessus des lois de la république, brandissent le drapeau algérien lors des matchs de foot France-Algérie, conspuent la Marseillaise et déclarent haïr notre pays, ses enseignants, sa laïcité (*), et sa police tout particulièrement ? QUI remet ainsi en cause son appartenance à la nation ? Mais, voyez-vous, il n’en faut pas faire le constat, c’est grôôssier. D’où l’intérêt de se demander pourquoi… )

Et puis alerte, l’obésité gagne du terrain. Le Monde, encore lui, pointe du doigt la bouffe industrielle, alias malbouffe, obesogène (sic), « trop grasse, trop salée, trop sucrée » et surtout… a) déséquilibrée, quand les légumes, les fruits, les fibres, les vitamines sont aux abonnés absents ; b) accompagnée d’oisiveté physique croissante (allô Fissa-Foude ? et l’on n’a plus qu’à attendre depuis son canapé la livraison de sa ragougnasse, tiédasse) ; c) … et de l’abandon du rythme (ancestral et pertinent, le rythme) des trois repas par jour. Alors, une petite faim ? hop un kebab (une pizza, du poulet pané-frit, des nuguettes, un hambourgeois, un chien-chaud-oignons-frits) et puis des frites, forcément, avec du ketchup (sucré) ou de la mayo dessus. Reste à imbiber tout ça, pour que ça glisse, d’un soda (burp !) éventuellement « zéro calorie » , et heureusement, quand le petit en-cas affiche pas loin de 1.200 à lui tout seul. Se battre contre les industriels de la néfaste-food ? yaka ! traquer les aberrations du NutriScore, le sucre planqué – du sirop de glucose, partout, omniprésent, même là où c’est absurde, même dans la bière, maintenant ! et puis surtout entreprendre d’éduquer, informer, mettre en garde, former le goût… Du travail en perspective.

Ceci étant, les rares campagnes nationales traitent le tabac, ça oui, l’alcool, par ci par là, mais la drogue ? rien de rien sur la drogue. C’est nul, c’est pourtant gravissime, la drogue ! et puis les ritournelles du style « MangerBouger » , « 5 légumes ou fruits » , soit, c’est un petit quelque chose, mais c’est bien maigre ! 😉

Tibert

(*) Le ministre de l’Educ’ Nat’ le disait très justement : « je ne prends aucune mesure contre l’islam, je prends des mesures pour la laïcité ».

L’homme et l’oeuvre, derechef

Saviez-vous que Michel-Ange était homosexuel ? Que Jean Genet, homosexuel, fut un malfrat et fit de la taule ? que Céline fut longtemps pourchassé pour ses horribles écrits anti-Juifs ? que Woody Allen a eu de sérieux problèmes d’abus sexuels, de même que Polanski ? Ce dernier a « bénéficié » , si l’on peut dire, de la récente « cancel culture » (politique d’effacement) : allez hop, Polanski et son oeuvre, à la trappe ! et ce type n’a jamais existé. Non mais… et puis, tenez, dans la même veine : ce prêtre, convaincu d’actes pédophiles… le « Picasso des églises » … il a conçu et installé des vitraux, de superbes vitraux – à ce qui se dit, je n’ai pas pu en juger.

Eh bien, ses victimes réclament la dépose de ces vitraux – ça s’est déjà fait ici et là – voire leur destruction ! La cancel culture à l’état cristallin, en somme. Au pilon, Céline et Genet ! Brûlons les films de Polanski, d’Allen, de… et ripolinons en beigeasse le plafond de la Chapelle Sixtine, où s’étalent des fresques tendancieuses, déjà pudiquement édulcorées par Daniele Ricciarelli (*). C’est débile, la cancel culture. Bien sûr que les crimes doivent être punis ! punir un homme et faire justice ne consiste pas à mettre à la poubelle l’homme et ses oeuvres – dans la mesure où celles-ci ne relèvent pas de poursuites judiciaires, évidemment. Les vitraux du présumé pédophile ne sont pas pédophiles, que je sache?

Et puis, on vient de sanctionner un juge de la Cour Nationale du Droit d’Asile (ça existe, ce truc, la CNDA ?) : il ne siègera plus ! Motif, je cite, « Plusieurs avocats spécialisés dans la défense des demandeurs d’asile ont dénoncé ses publications antiréfugiés, islamophobes et contre la communauté LGBT+ sur son compte Facebook, alors public » . En somme, il n’était pas correct, pas neutre… et je m’interroge. Je ne connais pas la composition des quinze chambres (quinze !) de la CNDA, je ne sais pas qui y siège, mais n’y aurait-il pas, parmi ces augustes personnages – ils sont au moins quinze, chaque chambre comptant au moins une personne, je suppose – des individus pro-immigration, islamophiles, partie prenante aux Helgébétés, des gens qui expriment à haute voix leurs convictions ? Ah oui, faites excuse, voilà, y a pas de souci : ce sont les bonnes convictions.

Tibert

(*) Ricciarelli a participé à l’œuvre de Michel-Ange ; après la mort de celui-ci, il a été chargé de « vêtir » correctement les personnages du Jugement dernier au moyen de feuillages, de drapés… placés aux bons endroits. Il y a gagné son surnom, « Il braghettone » , le caleçonneur.

Taches de naissance

( Vieilles techniques de « nettoyage » : étaler, répartir, planquer sous le tapis. Tenez : Paris doit être nickel-chrome pour les J.O. de l’an prochain… donc on s’y colle, et il y a du boulot ! Par exemple, les vendeurs à la sauvette : lancinants, concurrence déloyale, mafias qui les exploitent de même que les mendiants, désordres… certaines rues (Marx Dormoy, dans le XVIII ème, par exemple) sont carrément squattées par ces maraîchers évanescents et éphémères, il faut slalomer entre les étals légers et les cartons ; les femmes y sont emm… harcelées. Alors on « monte en puissance » , à la Mairie, on commence à sévir, à traiter le problème. Qu’est-ce qui fait que ce qui était benoîtement toléré , « bof… » , devient tout d’un coup punissable ? la Loi se réveillerait-elle de son mol assoupissement ?

Et puis dans la même veine, le département du 9-0, le Territoire de Belfort, rouspète : on veut lui coller des « mineurs non accompagnés » (MNA) étrangers, qu’il dit ne pas pouvoir accueillir, il en a trop, déjà : 92 exactement (il s’avère, lit-on, que « 68 d’entre eux sont en fait majeurs » : donc on sait !). C’est que, Macronious a lancé le mouvement, on a entrepris Là-Haut de saupoudrer tous ces braves et de plus en plus nombreux MNA à travers le pays : ça se verra moins ! Et ça ne se passe pas dans l’harmonie et la docilité : trop c’est trop, en quelque sorte. )

Autre chose : aux USA, la Californie se montre décidément en pointe dans ce qui va bientôt nous tomber sur le râble – c’est déjà en germe, ici et là, Sciences-Po, et d’autres. Dans les Community Colleges de cet état (universités publiques à cycle court, 2 millions d’étudiants), le règlement établit désormais que, je cite, « Tout professeur qui déclare “ne pas être raciste” est “dans le déni” » . Vous pourrez jeter un oeil sur l’article du Monde (payant, mais une portion significative reste lisible gratos) : c’est l’histoire catholique du Péché Originel, qui se rejoue là : l’enseignant (Blanc, évidemment, les autres sont, comme la Vierge Marie, exempts de cette tare) est un raciste inné, donc coupable ! et doit en conséquence battre sa coulpe, il a tort, même s’il se montre convaincu du contraire.

Assez ahurissant, on découvre aussi dans cet article que les profs s’adressent aux étudiants, à titre individuel, par « they » (ils » , en français) ! C’est que – c’est détaillé ici – il semble devenir « correct » , aux USA, de déclarer de prime abord, en rencontrant quelqu’un, « nommez-moi « il » , ou « elle » ). Eh oui… les Hèlgébétés sont passés par là. Donc, dans l’incertitude terrible et la terreur de mal nommer un / une (?) étudiant.e, de se voir mis au pilori, les prof disent « ils » , qui en anglais ne fait pas hurler les féministes, vu que c’est kif-kif pour les mâles et les females. Bref, ça devient dingue.

Tibert