Marie-Mado la gaffeuse

J’aurais voulu vous entretenir, au fil de ce billet – le billet comme ruisseau, quelle fraîcheur dans l’image ! – de cette phrase prononcée, paraît-il, par Jésus le nazaréen lors de sa rencontre – pas fortuite du tout à mon avis – avec Marie-Madeleine, la disciple numéro 13, la groupie des groupies, le surlendemain du jour fatal où on lui passa l’arme à gauche de fort pénible façon. Récapitulons : le vendredi c’était la mise à mort, on met au tombeau vite fait because ça va être shabbat, et le dimanche matin, nous y voilà : Marie-Mado, venue terminer le boulot, constate que la tombe est vide. Ma parole, je rêve, j’hallucine, et elle se met donc à la recherche du corps inexplicablement  disparu. Elle aperçoit donc un type à quelque distance – à cette heure matinale, un dimanche, dans un cimetière, vous avouerez que c’est louche – qu’elle prend pour le jardinier !! n’importe quoi… il faut dire qu’avec des gants fourrés en synthétique, un sécateur, un bleu de chauffe et une brouette, ça prête à confusion.

Au fait, que foutait Jésus avec un sécateur et une brouette à cet endroit-là et à ce moment-là ? les évangiles sont tous quatre muets sur ce point. Je me perds donc en conjectures, mais on peut légitimement supposer que Jésus, au lendemain du shabbat, avait décidé de désherber les allées du cimetière, constatant que les employés municipaux avaient, premio, laissé tous leurs outils en plan, deuxio, bâclé le boulot, ah ces fonctionnaires territoriaux, je vous dis pas ! bref, plutôt que de se faire ch… à attendre le chaland – un chaland dans un cimetière, c’est vachement rare – Jésus se dérouillait les muscles en jardinant. Pourquoi pas, hein ? Notons juste qu’il ne devait pas s’y connaître beaucoup, moi j’aurais plutôt utilisé une binette qu’un sécateur. Mais bon.

Mais la confusion ne dure pas, Marie-Madeleine le « remet » enfin, comme on dit chez moi, et lui, fâché et vexé, terriblement déçu qu’elle ne l’ait pas reconnu du premier coup d’oeil, de lui lancer : bas les pattes, vade retro (en hébreu ou en araméen, je ne sais plus), « ne me touche pas ! ». En latin, au cas où il aurait connu cette langue, ça aurait donné « noli me tangere ! ». Et toc. C’est du tutoiement, ça, en latin : ils se tutoyaient, Jésus et Marie-Mado. Va te faire cuire un oeuf, Marie-Mado, t’es même pas fichue, depuis qu’on se connaît – même qu’un romancier états-unien et vicelard ira prétendre plus tard que toi et moi on vivait à la colle – t’es même pas fichue de me reconnaître… ah les nanas, je vous jure  !

Bon, et alors ? et alors, c’est tout. Je trouve cette phrase superbe : noli me tangere. C’est joli, non ? même s’il l’a dit en hébreu.

Un dernier point : c’est le solstice, à partir de demain le soleil va se montrer de plus en plus feignasse : moi ça me fiche le bourdon tous les ans. Pas vous ?

Tibert

Bisque bisque rage

Puisqu’avant le coup de Trafalgar, on me harcelait déjà avec la Porsche dans laquelle j’avais eu la faiblesse de me laisser véhiculer, puisque les évènements que vous savez ont chamboulé tous les pronostics et que désormais je suis juste bon à raser les murs pour ne pas entendre les pleurnicheries ou les blagues douteuses, puisque désormais il est bien clair qu’on n’ira plus me chercher pour faire Président de la République au profit de Laurent Ségolène Martine Jack François Manuel et j’en oublie…

. ..puisque tout ça, puisque la coupe est pleine, que vous me faites tous ch…, eh bien je vais me prendre la plus grosse baraque de New-York, la plus clinquante, la plus chère, la plus luxueuse, 600 m2, un jacuzzi, une salle de sports… oui oui, une salle de sports ! vous pouvez flûter, vous indigner, vous lamenter,  je vous emm…, tous tant que vous êtes, y compris et surtout ceux qui gueulent contre les Porsche et les suites à 3.000 dollars la nuit.

Au fait, avec cette surface il va en falloir, des heures de femme de ménage.

Pcc Dominique SK

Divine addiction

C’est ce qu’on appelle une « perle ». Pas une « perlouze », non, une « perle » :

« Dieu a choisi le mauvais cheval en pariant sur l’humain« .

A rapprocher du célébrissime « Dieu ne joue pas aux dés » proféré un jour de mauvaise digestion par Albert Einstein, fâché qu’on ne puisse calculer précisément la vitesse ET la position d’une particule – son pote Heisenberg venait d’énoncer péremptoirement que si l’on était précis sur la vitesse, alors la position demeurait floue, et inversement.

A quoi Niels Bohr, autre pointure de la physique, aurait répliqué, car il était pieux, lui, et à cheval sur les principes d’incertitude : « Albert  – vous permettez que je vous appelle Albert ? – cessez de dire à Dieu ce qu’il doit faire !« .

On remarquera aisément, si l’on ne s’est pas endormi sur l’écran blême de son ordinateur, que les 2 premières citations se contredisent. Car si Dieu joue au PMU (« … a parié sur le mauvais cheval« ) c’est qu’il est adepte des jeux de hasard, et claque bêtement le fric de sa paye au lieu de le rapporter à sa femme pour faire bouillir la marmite. Tandis que le grand Albert E. professe, lui, que Dieu n’a pas du tout ce genre de vice, qu’il a un minimum de principes, qu’il ne joue pas l’apéro au 421 avec le Saint-Esprit sur le comptoir du Zanzi-bar en bouffant un oeuf dur écalé et saupoudré de sel,  tout en éclusant un ballon de Sauvignon bien frais.

Cher lecteur (je m’adresse ici à l’humain, le Genre Humain : le mauvais cheval, donc, suivant la citation liminaire de ce billet, et du coup ça me dispense de me fendre d’un « chère lectrice, cher lecteur », fatigante manie verbale des politiciens), cher lecteur, donc, je vais vous le donner, moi, MON point de vue sur l’intéressante polémique qui oppose Albert Einstein, Niels Bohr et le quidam inconnu qui a commis la phrase sur Dieu et le mauvais cheval :  non seulement Dieu joue aux dés, au PMU, au Black Jack, au bandit manchot, au Poker menteur… mais de plus il est infoutu de prévoir ce qui va sortir. Et c’est tant mieux : il n’y a rien de plus barbant que ces jeux de hasard où l’on connaît le tirage à l’avance, c’est plus du jeu !

(à moins que Dieu n’existe pas ? alors là… mais bon, ça dépasse le cadre de ce blog)

Tibert

PS – d’où sort cette « perle » ? où l’ai-je pêchée ? eh bien, je jouais les pêcheurs de perles sur le Filet  : le « Net » (il faudra un jour qu’on cause sur la traduction de « net »  : filet, par « Toile », ça va loin ! ) et je suis tombé sur un affreux fait divers ! une femme de 31 ans avait abandonné le soir tard, dans la rue, sa fillette de 7 ans afin d’aller faire la fête. On a pu recueillir la fillette désemparée, et après quelques recherches, retrouver la mère en pleine nuit, bourrée comme un coing, et au volant de sa voiture, jouant à griller des feux rouges aux croisements. C’est le courrier des lecteurs qui m’a livré la matière première de ce billet : merci, courrier des lecteurs !

Niort, ton univers impitoya-a-bleuuuu…

J’apprends, de source autorisée, que les services de répression du grand banditisme pharmacien ont mis au jour une fraude aux déclarations fiscales dans une pharmacie de Remoulins (Gard, code 30 pour les fanas des chiffres)… fraude permise par un logiciel « permissif », justement ! Ce superbe logiciel est en service dans environ 4.000 pharmacies françaises. Il semblerait que moyennant l’introduction d’un code confidentiel dans la bécane( la babasse, la bouzine, l’ordinateur, le computer, quoi !) le miraculeux logiciel à gommer la cellulite fiscale donne des résultats intéressants, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an discrètement mis à l’ombre. Cinquante-mille euros planqués, c’est pas la fortune, mais c’est un bon début.

Or, le croirez-vous, ce logiciel providentiel pour les pharmacies a été goupillé par une société informatique de Poitou-Charentes (« charenteu-poi-tou, charenteu-poi-tou », pour les amateurs de jingles) !! on en reste sur le cul. Du bon beurre, des fromages de chèvre, de la Ségolène royale, bon, OK, ça c’est Charentes-Poitou, mais c’est pas tout, mais c’est pas tout – mais aussi de subtils et discrets logiciels d’assistance aux bidouilles comptables dans les pharmacies. Là,  c’est trop cool !

Si l’on a deux sous d’intelligence – l’intelligence, c’est la capacité à établir des connexions – on se dit aussi sec : bon sang, mais c’est bien sûr !! ça doit venir de Niort ! Niort, la capitale mondiale de l’angélique et des mutuelles françaises… mutuelle –> sécu –> remboursements –> pharmacies !! c’est clair. Voyons voir, voyons voir…

Hop, un p’tit coup de moteur de recherche (mouline, mouline…) : bingo ! tenez, la « Nouvelle République du Centre-Ouest » sort le scoop de l’année, le prix Pulitzer de l’infomation régionale deux-sèvrienne ; on a les noms, les lieux, tout : « discrète entreprise aux murs blancs basée à Bessines…« . Ne vous y trompez pas : derrière ce fumeux rideau de fumée – à nous on ne la fait pas – Bessines c’est une banlieue de Niort. Niort : la plaque tournante, la mystérieuse mégapole, le centre névralgique, le Chicago de l’Ouest.

Tibert

Solstices

Vous je sais pas, mais moi ça me fait quèque chose le solstice d’été, tous les ans ça me fait quèque chose. Va savoir pourquoi, en fait si je sais bien pourquoi, j’attrape le cafard avec le solstice d’été : dès demain ma parole les jours vont raccourcir. De pas grand’chose, qu’ils vont raccourcir, des pouièmes, des riens du tout de deux trois minutes, mais ça va finir par se voir, et justement on n’y verra plus, et on aura pas profité des longues soirées de juin, que cette année je vous dis pas le temps pourri qu’on se tape.

Allez va quand même au solstice d’hiver c’est bien le contraire : ah ça oui on en prend un bon coup de moral quand arrive le solstice d’hiver : plus que six mois et c’est l’été qui va arriver, et que les jours rallongent, oh pas boucoup, à la Sainte-Luce le saut d’une puce, comme on dit.

Allez, bon été quand même ! pourvu qu’on ait pas la canicule !

Tibert

Dernière station : Rueil

Jules Cesar n’a pas su que Charlemagne habiterait à Aix-La-Chapelle, 27 Grosse Strasse, Escalier A, 3ème étage porte droite en sortant de l’ascenseur. Napoleon n’ a pas appris que  Fausto Coppi gagnerait le Tour de France, tout comme De Gaulle aura ignoré le remplacement du Nouveau Franc par l’Euro et l’accident de Lady Diana dans un tunnel au pont de l’Alma.  Pareillement, Suzanne Veillon n’aura pu être informée que, le 15 juin 2010, l’équipe brésilienne de foot disposerait de celle de la Corée du Nord par 2 buts à 1. Là où elle était dorénavant, ça ne pouvait plus l’atteindre, non plus que toute autre nouvelle passionnante. Elle s’en serait d’ailleurs contrefoutue totalement : le foot, elle, pfff… un bon polar, un petit tournoi de bridge, ça oui, mais le foot… allez hop, salut tout le Monde, et sans regrets.

Adieu donc, Suzanne Veillon. Nous, nous continuerons de tourner encore un peu. C’est pas que ce soit passionnant, mais faut bien que ça tourne.

Pcc : PC

On touche le fond (de l'écran)

Hier grande nouvelle, grande nouveauté, Gougueule avait mis en place des fonds d’écrans divers et variés, colorés, inattendus, ludiques, surprenants. Une vraie nouveauté ! quel bonheur, merci Gougueule, nous allons désormais pouvoir personnaliser nos fonds d’écran. Wouahh c’est trop top.

Y avait bien, au boulot déjà, trônant sur le bureau, ou scotchée sur le mur en face, la photo du ou des marmots, ou / et de l’être cher ; en fond d’écran, quand on allumait sa bécane – avec en prime la musique Microsoft « Tssin-tsinnnnn » – le même ou les mêmes marmots, ou la dernière playa où l’on a été se faire boucaner la peau bien huilée l’été dernier ; mais hélas, dès qu’on démarrait son navigateur, le fond d’écran n’était plus visible !! voilà qui va être solutionné, pour ne pas dire résolu – car la conjugaison des verbes autres que du premier groupe est décidément trop rebutante –  par le fond d’écran Gougueule. C’est magnifique…

Elle est pas belle la vie ? qu’est-ce qu’y vous faut de plus ?

C'est un petit, petit nom charmant

On l’appelle par son petit nom, Eyjafjöll, mais en réalite c’est : Eyjafjallajokull !

… à vos souhaits. Il emm…poisonne l’air et la vie de plein de gens, presque autant que les CGTistes et les SUDistes de la SNCF. Mais lui n’a pas de conscience politique, ne fait pas sa gré-grève rituelle pour coïncider pile-poil avec les retours des vacances de Pâques : non, lui ce n’est  pas pour faire ch… le client qui s’imagine naïvement pouvoir prendre le train, c’est parce que, parce que… il a le tempérament volcanique, que voulez-vous, faut que ça sorte. On attendra donc, à l’hôtel, dans les halls des aéroports, chez l’habitant, que Eyjafjöll se calme.

Tiens, autre chose, plus littéraire – quoique… on a trouvé une photo d’Arthur, LE Rimbaud, les « semelles de vent », tout ça, en moustachu à cheveux courts, comme absent, les yeux sur la ligne bleue des Ardennes, installé comme de bien entendu à une table de bistrot, au milieu de pékins anonymes, et c’était à l’hôtel MachinTruc, à Aden (Arabie). Pauvre Arthur, bateau ivre échoué sur le sable du commerce de flingues, plume muette et passé passé par pertes et profits. Et vous savez quoi ? cette photo médiocre, granuleuse, floue, m’émeut, beaucoup.

Par délicatesse / J’ai perdu ma vie / Ah que le temps vienne / Où les coeurs s’éprennent !

pcc : Arthur R.

Billet mort-né

Voilà… j’ai entrepris de l’écrire, je l’ai bâti, du moins j’ai essayé. Mais pour qui écrire ? pour noircir de l’écran ? pour alimenter la poubelle des billets non lus, des billets mal foutus, inutiles, sans intérêt ? pas ça, pas moi.

Alors j’ai appuyé sur la touche « Suppr » de mon tableau de bord ; mon ordi, surpris, m’a demandé gentiment si j’étais bien sûr de vouloir… vraiment ? j’ai fait tristement « oui » de la souris et tout est redevenu blanc. Ce billet n’a pratiquement pas existé.

La phrase qui suit est fausse.

La phrase qui précède est vraie.

Tibert

Le nez dans le quadridimentionnel

On le sait peur-être, il se peut que j’enfonce ici des portes ouvertes, l’espace multi-dimentionnel peut se décliner en long, à plat, en volume, avec le temps (avec le temps… va, tout s’en va…), et puis après ça devient de la spéculation abstraite – matheuse, et non pas comateuse. L’espace-temps : on y est UNIQUE. Jamais, non jamais aucun être – iule préhistorique ou hyène moyennageuse,  Chinois du 13ème (siècle !) ou Guatémaltèque contemporain ne se sont rencontrés en un même point de l’espace-temps. Je veux dire : l’espace [devant-derrière ; gauche-droite ; dessus-dessous ; avant-après ] ; l’espace quadridimentionnel, comme on dit.

On y est unique, on y est unique… c’est vite dit ? imageons notre propos. Supposons, hein, supposons, que nous nous repérions… que nous nous repérions nous-mêmes. Par exemple, par un point unique et aisément visible, clairement identifiable de notre anatomie. Ce peut être le centre de l’iris de notre  oeil gauche, le milieu de notre nombril, la pointe de notre menton… disons le bout du nez ! comme les clowns, posons un point de rouge à lèvres au bout de notre nez. Charlemagne, Jules Grévy, Al Capone, vous, moi… un point rouge au bout du nez.

Eh bien, ainsi dûment situés par le bout de notre nez, je vous dis : DEUX bouts de nez (encore moins trois, quatre etc) ne peuvent se trouver en un même point de l’espace quadridimentionnel.

J’entends déjà les grincheux, les grommeleurs, les àquoibonistes ruminer qu’est-ce qu’on en a à foutre féchier ce con y nous gonfle… et pourtant c’est beau, non, cette unicité spatio-temporelle ?

Mais tiens voilà une objection ! les Esquimaux… quoi les Esquimaux ? eh bien ils se frottent le nez pour se dire bonjour (je vous avouerai d’ailleurs que j’aime bien me frotter le nez contre un autre, du moins si j’apprécie suffisamment sa propriétaire). Et voilà tout mon développement qui s’écroule : deux nez qui se frottent, d’abord se barbouillent de rouge ; mais surtout, surtout… se rencontrent dans l’espace-temps !

Ce n’est pas une mince découverte ; et puis c’est touchant.

Tibert