Ah bah y a un problème ?

Eh oui y a un problème, d’abord celui-ci : 1 (une) médaille (d’argent) pour les Français aux Championnats du Monde d’Athlétisme. Pas deux, une ! et encore, le dernier jour. Le relais 4×400 m hommes. Bravo les gars, superbe course, ça nous consolerait presque. Ceci dit, « C’est peut-être un détail pour vous / Mais pour moi ça veut dire beaucoup » (air connu). En gros, nous sommes de plus en plus une nation de cossards, de virtuoses du smartphone, de la glandouille, du « bof je m’en fous » . L’athlétisme c’est la discipline de base, sauter, courir, lancer : eh bien on n’a plus envie de courir, sauter, lancer. Tant pis pour nous.

Et puis je vois cette histoire d’ « abaya » désormais interdite dans les écoles de la République – du moins si les recours plus que probables contre cette interdiction sont rejetés. Le Monde, ô surprise, nous informe qu’à droite on approuve, qu’à gauche on est plus critique ! on en est sur le cul… Et les hautes instances musulmanes de rouspéter : « meuh non ce n’est pas un vêtement religieux !  » , sauf qu’étrangement, curieuse coïncidence, les jeunes filles qui la portent portent aussi le voile ! Voile qu’elles enlèvent, nolens volens, à la porte du lycée, du collège, vu que c’est la Loi.

C’est là que je veux en venir, mes amis : la loi de 2004 dite « contre le voile à l’école » est mal nommée : elle interdit en fait TOUS les signes ostentatoires religieux : les grosses croix, les kippas, les voiles islamiques… mais voilà, les musulmans se disent seuls visés, ce qui est inexact. Eh bien, il devrait en être de même pour les « abayas » et toutes les autres tenues « traditionnelles » à connotation religieuse : les soutanes, les chasubles, les costumes rabbiniques, de clergyman, les châles de prière, les tenues de pasteur ou de pasteure… j’en oublie. Il est vrai qu’on ne voit que très rarement de jeunes lycéens aux abords des bahuts, en soutane ou en froc de franciscain ; des collégiennes en tenue de carmélite, ou arborant la longue robe bleue et la cornette des soeurs de St Vincent de Paul. Certes, mais c’est une éventualité à envisager, et qu’il faut parer dès à présent, au même titre que cette « abaya » . Vous me direz, « abaya » contre soutane, y a pas photo, d’un côté c’est assez massif, on en voit partout, de l’autre… c’est rarissime ! même pas l’épaisseur du trait. Certes, mais quand même…

Tibert

De la douceur…

… dans ce monde de brutes.

( Mon blog est resté inaccessible 2-3 jours, je vous prie de m’en excuser. Il semble qu’une passerelle était mauvaise : bad gateway ! Bon, c’est réparé, on a rabouté la passerelle. )

L’affaire du baiser sur la bouche : quel pataquès pour ce truc ! les footeuses espagnoles ont gagné la Coupe du Monde, c’est la fête, la liesse, l’allégresse générale, on est sur un petit nuage, le Grand Chef de la Fédération Footeuse embrasse la capitaine sur les lèvres… houlala ! gravissime ! intolérable ! agression sexuelle ! démission ! Voilà… elle n’était pas consentante, il n’avait pas soumis une demande de dérogation en trois exemplaires. Evidemment, c’est un geste déplacé, abusif, inapproprié, impertinent – pas pertinent à cet endroit-là, à ce moment-là. Bon… mais c’est le drame qu’on nous raconte ? je trouve que c’est vraiment pousser le bouchon, là. Vu le contexte… on pourrait prendre ça un peu plus légèrement, non ? C’est la guerre des sexes ?

Et puis chez les Nupesse, ça gigote aussi, et aussi méchamment. C’est l’époque des universités d’été, les Insoumis font la leur, comme tout le monde, mais les invités d’autres formations y sont invités… non à discuter, débattre, argumenter, mais à dire tout bien comme il faut, à la sauce LFI. Les deux écolos pressenties, Sandrine Rousseau et Marie Toussaint, ont dû affronter les huées : c’est d’abord malpoli, on les invite, alors, hein… un peu de civilité, quoi. Et puis si c’est pour qu’elles chantent pile-poil l’hymne LFI, à quoi bon débattre ? c’est ça la démocratie, les amis, on ne pense pas tous pareil. Madame Toussaint a entonné, c’était incongru chez les violents de l’insoumission, une ode à la douceur : « Je vous invite à considérer la douceur comme une force politique (…) on ne deviendra jamais majoritaire sans la douceur » : je vais vous dire, je suis bien d’accord avec elle – sur ce point, du moins.

Tibert

Kafka-Ubu

La mort d’un gamin de 10 ans, dans une cité, à Nîmes… une balle (perdue ? va savoir) lui a ôté toute perspective d’avenir. Les habitants du voisinage ont vu – ils le disent, choqués – le lendemain de cette fusillade, les dealers, les guetteurs, les clients furtifs, reprendre leur petit manège quotidien comme d’hab, comme si la veille il ne s’était rien passé : une péripétie, un petit accrochage, rien, quoi… on attend la CRS 8, l’unité de choc qui remet les choses en place, vous allez voir ce que vous allez voir ! Possible que ça calme le jeu quelques jours, mais dès qu’ils auront levé le camp, les CRS 8, ça reprendra de plus belle. En water-escrime, on appelle ça un coup d’épée dans l’eau.

Ce pays marche sur la tête, en matière de stupéfiants. On en a un, officiel, qui marche très bien : l’alcool, le vin, la bière, le… c’est peu cher, libre de circulation « avec modération » ; pour le reste, tout le monde sait, les chiffres sont quasi officiels, que des millions de Français fument le pétard ou similaire, c’est une posture ou une habitude, c’est presque un mode de vie, mais bizarrement c’est interdit ! que la coke, l’héroïne, le crack, le… est-ce que je sais, moi, circulent sans trop de difficultés. Les prix sont affichés dans les halls d’immeubles… Des gangs de plus en plus puissants ont mis ce bizness dans leurs poches, les guetteurs se prélassent dans leurs rocking-chairs, les revendeurs attendent le chaland, le chaland vient sans angoisse s’approvisionner, les habitants rasent les murs et subissent ; et tout ce qu’on sait faire, c’est d’un côté des « coups » par-ci par-là – faire des moulinets menaçants, sévir quelques jours, déployer temporairement la CRS 8 ; de l’autre, compatir, plaindre et « accompagner » les épaves toxicomanes, comme ces zombies qui peuplent le quartier de la Chapelle, à Paris, et que la mairie de madame Hidalgo balade au gré des protestations des habitants du quartier.

Le consommateur est responsable ! les centaines de zozos qui achètent « à ciel ouvert » leur dope au quartier Pissevin à Nîmes sont responsables de la mort de Fayed. Pas de client ? pas de commerce, pas de fric, pas de gang, pas de violence. Deux politiques sont effet possibles, toutes deux cohérentes : a) le modèle de Singapour : prison systématique pour détention de stupéfiant, la mort au dessus de 500 grammes – là c’est pour le coup hors de nos principes, 10 ans « garantis » au trou peuvent suffire ; ça fonctionne très bien, on ne connaît là-bas aucun point de deal ; ce ne sont pas les habitants qui rasent les murs, ce sont les rares et furtifs toxicos ! b) le modèle libéral : déclarer licite le chanvre indien et ses dérivés, en organiser le circuit sous contrôle de l’état, qui se remplit même les poches – c’est pour moi la bonne formule – et pour le reste, voir le a) ci-dessus.

Mais entre ces deux approches, il faut choisir, et puis se donner les moyens que ça fonctionne. En persistant à faire semblant de s’en tenir à la rigueur quand d’innombrables « fumeurs » enfreignent la loi gaillardement et sans aucun problème, en se contentant de donner de temps en temps quelques coups à droite-à gauche aux trafics florissants, on perd partout.

Tibert

Les rognons de l’espoir

Je lis ici qu’on s’efforce, chez les chirurgiens inventifs, de faire « tenir » des greffes improbables – voire carrément impures, religieusement parlant : ici, c’est le rein d’un porc génétiquement modifié (pauvre bête !) qui est resté plus d’un mois en place sur un cobaye humain – en état de mort cérébrale, pas un intrépide volontaire ou un cas désespéré en quête de survie. Quand on écrit rein, je pense, moi, rognon : eh oui, cet abat méconnu, bon marché et malheureusement rare dont je me régale, l’occasion se présentant (*). L’histoire ne dit pas si ce porc était une truie… il se trouve que les reins sont unisexe, si je puis dire : c’est en aval que les choses se différencient, de par la longueur de l’urètre et l’allure de l’embouchure… qui sait, un jour on saura greffer des utérus porcins, des… mais je m’égare, là.

C’est en fait un deuxième thème qui me trotte en tête : savez-vous que les tournois d’échecs sont soit mixtes (ouverts aux deux sexes et à leurs variantes), soit exclusivement féminins ? injustice criante qui exclut les mâles de certaines compétitions, quand ces dames ont porte ouverte partout (**). Mais attendez, c’est pire que ça : les femmes transgenre (les ex-mâles opérés, exemple : Robert devenant Vanessa) devront dès demain 21 août obtenir une autorisation explicite pour participer aux tournois féminins « de haut niveau ». On attend une véhémente réaction de la part des assoces Helgébété++ face à cet ostracisme. De fait, qu’est-ce qui différencie le jeu d’un homme et d’une femme, aux échecs ? les bonnets 95-C, les burnes, le poil au menton, la mise-en-plis ? ça influe sur la réflexion ? sur la suite à donner à une Sicilienne variante Boleslavski ? Idem, s’agissant de celles-et-ceux qui ont choisi de changer de genre ?

La FIDE, la fédération internationale des échecs, aura beau jeu d’expliquer que, s’agissant des femmes transgenre, se faire appareiller d’une néo-chatte ne modifie en rien les neurones d’un cerveau, immuablement et chromosomiquement mâle, XY ! Certes… mais les échecs relèvent-ils des disciplines sportives, musculaires, ou mentales ? la réponse de bon sens, évidente, c’est que c’est tout sauf une affaire de biscottos ! Alors – si l’on excepte l’incapacité à lire les cartes routières 😉 – les cerveaux de ces dames seraient-ils de qualité inférieure ?

Tibert

(*) Surtout pas de cette lourdingue et prétentieuse sauce madère ! c’est à déguster simplement grillé, comme des côtes d’agneau ; et pas trop cuit.

(**) La raison invoquée : les tournois « ouverts à tous » sont en fait (trop) massivement fréquentés par les mâles ; les compétitions réservées aux femmes sont censées y remédier.

Nommer sans nommer

( Les journaux n’ont guère que des faits divers à nous donner en pâture, ces jours-ci : c’est la quinzaine la plus estivale de l’été, la crème de la crème du « Je bronze, je randonne, je bulle » . Il se passe pourtant bien des choses… monsieur Sarkozy va sortir, sort un bouquin pour se raconter. J’ai pu glaner ici et là quelques sons de cloches (*), et il appert que jamais l’opération désastreuse en Lybie, sous l’inspiration mal inspirée et calamiteuse de monsieur BHL, n’y est évoquée : c’est pourtant un ratage de première bourre, une gaffe d’anthologie, non ? ou comment un pays en paix – sous la houlette d’un dictateur foutraque, certes – est devenu un tas de ruines, livré à un chaos politique sanglant et indémerdable… mais chuut, on ne parle pas des sujets qui fâchent. )

Des faits divers ? un qui dit bien des choses, l’alcool, la violence débridée, allez hop je te tue, l’obsolescence criante de nos lois sur les Mineurs délinquants, la faiblesse mortifère de la Justice – pauvre petit, il a eu une enfance difficile – et l’hypocrisie qui règne quand il s’agit de nommer, dire qui a fait quoi. Je me souviens qu’il fut un temps où les noms s’étalaient, bien lisibles ; le meurtrier de la vieille dame (le suspect, dirait-on aujourd’hui) c’était Marcel Dugenou, le voleur pris sur le fait s’appelait Roger Macheprot (**)…

On ne fait plus ça, c’est malvenu. C’est que la consonance d’un prénom dit bien des choses, n’est-ce-pas, l’Intérieur Darmanin nous l’a démontré : les émeutiers, les pilleurs et les incendiaires de fin juin avaient des prénoms bien de chez nous (un anglais, un italien). C’est que le prénom, de nos jours, est assez ethnique ; Julien n’est pas Hocine et le communautarisme finira par gagner, mais on se persuade naïvement du contraire. Tenez, cet horrible fait divers conté dans le Fig’Ragots… un djeune très alcoolisé (bourré à 16 ans, mais c’est un enfant…) veut s’inviter indûment à une fête privée et ne supporte pas qu’on l’éconduise : il va chercher un couteau, revient avec deux copains et poignarde à mort l’homme qui l’a viré. Seize ans, pas de casier judiciaire, mais défavorablement connu, comme on dit… des incivilités (« violences volontaires aggravées » , ce sont des incivilités). Voilà un condensé de nos errements judiciaires et sociétaux. Il est mineur, l’assassin (la victime est décédée, donc assassinat), et l’anonymat est la règle – d’ailleurs même majeur, on aurait pris des pincettes ; mais voyez comment Le Figaro nous glisse, mine de rien, que ce n’est ni un Maghrébin, ni un Noir, ni… : c’est Quentin ! avec cette délicieuse note : « Le prénom du suspect a été modifié tout en restant fidèle à son vrai prénom » . Quand un Quentin sonne comme un Jean-Paul ou un Christian (un Kevin, un Mattéo…)

Tibert

(*) Glaner des sons de cloches : pas mal, non ?

(**) Si l’un de mes lecteurs porte l’un de ces blazes, qu’il m’en excuse, ce n’est que pure coïncidence.

Un peu de courage, allons !

( Le pont du 15 août… superbe pont de 4 jours, voire plus si affinités. A ce sujet, pourquoi la France, pays en principe laïc, a-t-elle droit à cet ouvrage d’art d’embouteillages et d’épidermes rôtis sur les plages ? eh non, ce n’est pas le dogme rocambolesque (*), pondu en 1950 par Pie XII – ce n’est pas si vieux – sur l’enlèvement au ciel, corps et âme, de la mère du Christ : le 15 août est férié depuis bien plus longtemps, depuis 1880. Tenez, un peu d’Histoire vous instruira sur le sujet. C’est en fait la faute de, ça remonte à… Louis XIV ! encore lui. )

Et puis ce Principal d’un collège de Lisieux, dans le 1-4 : retrouvé mort dans son bahut, après être allé sur les lieux pour une histoire d’alarme-intrusion qui avait sonné… c’est aberrant, en fait : une alarme sonne, vous êtes ailleurs, vous recevez un texto d’alerte… bien… que faire ? le bon sens : prévenir les flics, ou la société de sécurité – appelons-la « Proteck » – s’il y en a une. Eh non, vous avez tout faux, car une alarme, on commence par ne pas y croire ! C’est désagréable, ça implique des hypothèses pénibles, donc on doute, c’est plus confortable. C’est bien connu, une alarme, ça foire, ça se coince, ça s’alarme pour une souris, un courant d’air… de plus, chaque fois que Proteck se déplace sur signalement, ça douille : c’est payant. L’Educ’Nat est pauvre, nous le savons tous ; les flics, eux, pas ravis d’ y aller voir, vont vous dire qu’il faut d’abord vérifier si c’est sérieux (sous-entendu : encore une alarme qui déc… qui foire).

Donc… donc le Principal y va lui-même ! Zélé, courageux ou trop confiant, et là c’est la roulette russe inversée : 5 chances sur 6 qu’il y a eu intrusion ! car une alarme normale, normalement ça fonctionne ! sinon ça ne se vendrait pas ; à quoi bon acheter et installer une daube ?

Et paf, l’infortuné fonctionnaire tombe – c’était de loin le plus probable – sur des intrus, seul, désarmé, impuissant, et si ça se trouve se fait buter. C’est idiot ? c’est idiot, et c’était facilement évitable. D’aucuns auraient simplement dû faire leur boulot.

Tibert

(*) Toutes les religions nous disent des trucs renversants, ahurissants. C’est que c’est très fort, le besoin de se convaincre qu’il y a bien une vie après la mort, mais si mais si, et très chouette ! bien mieux qu’ici-bas. Le lait et le miel, Machin l’Elu nous l’a promis, il tient ça du Grand Manitou en Personne, ils se sont causé.

Le prix de la peur

( L’Intérieur Darmanin veut dissoudre, derechef. C’est un dissolvant fort, monsieur Darmanin, et ce coup-ci il veut flinguer Civitas, assoce catho de chez Catho, prières de rue, croix en bandoulières etc. Un peu frappadingues, d’ailleurs : un de leurs ténors veut qu’on rétablisse le catholicisme comme Religion d’Etat ! et pourquoi pas l’appel pour la messe obligatoire, comme sous Louis XIV ? Mais là, la (lalala…), la cible affichée ce sont des propos qui tombent sous le coup de la loi : des propos clairement anti-Juifs, donc de l’ordre du délit. Voyez vous même… Mais je lis aussi dans le Monde, qui traite ce sujet, que ces propos seraient qualifiés d’ incitation à la haine raciale ! Soit le ministre a les idées confuses, soit c’est Le Monde qui yoyotte : Juif, ce serait une race ? ça sent le 3ème Reich à plein nez. )

Et puis l’on découvre que lorsqu’on veut, on peut ! suffit de vouloir… à Paris, tenez, on sait désormais « border » les locations du style AirbnB : les fraudeurs, rares, à ce que je lis, rasent les murs et font super-gaffe à ne pas se faire coincer. Il faut dire que les punitions sont carrément dissuasives ! Citation : « Entre 2022 et 2023, il [ le montant des amendes] est passé de 15 000 à 20 000 euros en première instance et de 22 000 à 31 000 euros en deuxième instance » . Et l’adjoint Brossat à madame le maire de commenter : « La peur du gendarme paie, la fonction dissuasive des amendes fonctionne » . Eh oui, la fonction fonctionne ! Bien vu, sinon bien dit. Il reste juste à engager, « ça fonctionne » , la même politique de dissuasion pour les maux chroniques, les urineurs de voie publique (*), les jeteurs de déchets à terre, les terrasses de cafés abusives, les vélos ou trottinettes sur les trottoirs, les vendeurs à la sauvette, les motos sur les pistes cyclables, les… (inventaire non exhaustif).

Allez, yaka ! ça fonctionne, monsieur Brossat a pu le vérifier.

Tibert

(*) Ce qui exige de remédier préalablement au manque, criant, flagrant, inadmissible, de toilettes publiques et propres ! mission (miction) impossible ? pour les J.O. 2024 ? non ?

Kss kss

( Cette interrogation vous hante, de façon lancinante, aux nuits d’insomnie, aux soirs désenchantés, pourquoi, mais pourquoi grands dieux le demi de bière ne fait qu’un quart de litre ? la réponse est là. Utile, mais imprécise, truffée de calculs erronés (une pinte n’est pas un demi-litre !), et puis pleine de naïveté : « Dans un bistrot, si vous commandez un demi, vous obtiendrez 25 centilitres de bière » . Si seulement ! je me souviens m’être pris violemment de bec avec la patronne d’un rade, à Moulins (dans le 0-3), non loin de la gare, où j’avais coutume de siffler un supposé « demi » dans l’attente des correspondances SNCF : elle me servait systématiquement en dessous de la ligne rouge « 25 cl » imprimée sur le verre. Je lui payais pourtant sans discuter ses soi-disant 25 cl, donc, hein…. Ceci dit, la France est assez minable en matière de bière. Un quart de litre, quand on a soif, c’est insuffisant. La pinte (le demi-litre, en fait), c’est trop ; trop d’alcool, et puis on se retrouve à chercher désespérément un endroit pro-pisse : en France c’est d’une difficulté extrême, poussant à l’incivilité. La bonne mesure d’un « demi » ce devrait être un tiers : un tiers de litre c’est décent, ça se descend sans problème, ça désaltère potablement. Patron, un tiers ! )

Et puis ce fait divers sinistre à Limoges, encore deux djeunes à scooter qui, apercevant une voiture de police, se carapatent vitesse Grand-V, et se tuent en grillant un feu rouge – sans être poursuivis, les flics avaient laissé tomber, trop dangereux. Ils ont heurté une voiture arrêtée là… choc violent, les passagers de la voiture, sévèrement amochée, et qui ne fuyait personne, sont choqués mais indemnes, heureusement. Le scooter, pas assuré, exigeait un permis moto et 18 ans, le conducteur en avait 17…

Les articles du Monde et du Parigot à ce sujet susurrent la même histoire bricolée, arrangée, allusive, et pour cause, c’est la même source, de l’AFP customisé. Le titre, d’abord : « … après un refus d’obtempérer » . Eh non ! les deux djeunes ont aperçu les flics et pris alors la fuite sans qu’on leur ait enjoint de s’arrêter. Les flics ont ensuite pris le scooter en chasse, puis renoncé. La rédaction de ces articles mêle allègrement le conditionnel et l’indicatif, « Une course-poursuite se serait engagée, avant que les policiers y renoncent. Le scooter a alors grillé un feu rouge… » . Et surtout, assimilant les deux évènements, on y fait explicitement, complaisamment, à plusieurs reprises, le parallèle avec le cas du jeune Nahel – les émeutes de fin juin – qui est pourtant une tout autre histoire ! Et d’évoquer (invoquer ?) ces émeutes, ah là la, ça pourrait recommencer, ma brave dame !

Voilà des papiers comme on les aime, bien verglacés ; on peut y LIRE les fantasmes du journaleux. Genre « Levez-vous vite, orages désirés » (c’est de Chateaubriand, pas de moi)

Tibert

Sports, assoces et société

Les championnats mondiaux d’athlétisme doivent débuter à Budapest dans 2 semaines : ça rouspète ici et là, car le choix du lieu déplaît à certains. Comment peut-on, selon eux, faire des tours de stade, sauter, lancer, dans les installations d’un pays où le premier ministre, monsieur Orban, mène une politique non favorable, voire hostile aux Helgébétés ?! On en est là… il faudrait donc dégoter un pays « bien sous tous rapports » , cochant toutes les bonnes cases, qui ait l’agrément de toutes les minorités exigeantes et revendicatives. A ce sujet, constatons que le sport a longtemps évité ce genre de piège idéologique : on a même vu des J.O. à Berlin en 1936 avec Adolf H. dans la tribune, et en Russie poutinesque à l’hiver 2014 ; il me semblait aussi que le Qatar, qui a hébergé la coupe du monde de foot l’an dernier, n’était pas spécialement progressiste, lui non plus ! S’il faut maintenant, a) faire valider les lieux de compètitions sportives par les diverses associations Helgébété.e.s etc… qui s’estiment insuffisamment considérées ; b) contraindre les concurrents à jouer les personnes-sandwiches pour cette ou ces mêmes causes, on aura du mal à tout mettre sur les maillots ! ça va devenir pénible.

Et puis j’ai découvert que les échecs sont un sport. Etonnant, non ? on parle de « sport cérébral » , mais pas du tout, c’est du sport, tout court. On y mouille la chemise ; tenez, voyez ici. Avec des maillots, comme au foot, mais pas de numéro dessus. L’échauffement des doigts, la préhension des pièces, le grand roque en petites foulées… A vrai dire, c’est plus compliqué que ça, les « Olympiades des échecs » ne se tiennent pas avec les J.O, mais à part ; en revanche, c’est un sport au plein sens du terme, dans la mesure où l’on y rencontre exactement les mêmes problèmes sexistes qui défrayent la chronique dans tous les sports, pelotages (*), mots déplacés, drague lourde et agressions. Un article de France-Info y est consacré. De ce point de vue, c’est indéniablement un sport, comme les autres !

Tibert

PS – Vu hier en passant sur la route : un gros-cul polonais, arborant, sur la face arrière de la remorque, ce slogan sérigraphié en très gros : « Stop the war ! » Et en dessous, en plus petit mais parfaitement lisible de loin : « Putin little dick » . Je vous laisse le soin de traduire, ce n’est pas du polonais.

(*) Sans doute pas lors des parties, les joueurs étant séparés par la table de l’échiquier : il y faudrait avoir, littéralement, le bras long !

Comme un arbre, dans la ville

( Maxime Le Forestier (le bien nommé, pour chanter les arbres !) ne m’en voudra pas de lui emprunter ce titre, un poil modifié :

Comme un arbre dans la ville
Je suis né dans le béton
Coincé entre deux maisons…

Mais je vais vous causer de grilles, des grilles Davioud. Qui était monsieur Davioud ? Gabriel D. était un remarquable architecte français du 19 ème (le siècle, pas l’arrondissement), et le concepteur du mobilier urbain que les Parigots croisent tous les jours… vous pourrez apprendre plein de choses utiles sur cet homme en consultant cette page Houèbe. Les grilles de fonte qui ceinturent ou ceinturaient les arbres sur les boulevards, c’est lui. Astucieux dispositifs permettant, par le découpage des cercles concentriques qui le forment, de laisser épaissir le tronc de la bête, et puis de lui garantir un périmètre de pleine terre : de l’eau, de l’air… des mégots, des déchets et des crottes canines – Paris sera toujours Paris.

Mais tout d’abord, j’ai lu ça, et ma foi je vous le soumets, c’est assez confondant : « Faire mourir un arbre centenaire permet de planter un arbrisseau à la place et de le compter dans l’objectif de plantation. C’est ubuesque mais c’est conforme au programme de la mairie socialo-écolo » . Il s’agit de Paris, what else ? de sa mairie, et de sa Cheffe, qui s’est engagée à planter 170.000 arbres en 5 ans (soit 34.000 par an : plus de 100 par jour ouvré). Mais où planter ces arbres ? pas évident du tout, 100 trous d’arbre ça ne se décrète pas comme ça tous les jours sur un coin de table : on a là, dans la citation plus haut, un élément de réponse, désobligeant… mais ce sont sans doute des aigris et des médisants, ceux qui insinuent qu’on déplante Pierre pour planter Paul.

Autre bémol dans le potage, venons-en aux grilles Davioud : deux architectes combatifs, animateurs du mouvement « Aux arbres citoyens ! » , et versés dans le végétal urbain, ont sonné l’alarme, car ces grilles disparaissent, les unes après les autres. Remplacées par des emplâtres (*) de béton-résine poreux censés faire le même boulot. Et pourquoi cet acharnement anti-grilles ? L’article mentionné plus haut – l’amorce d’article, c’est payant – ne le dit pas ; mais je vais vous le dire, moi : en Mai 68, on a proposé de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer ; sous les pavés il y avait déjà la plage. Ces pavés soustraits à leur lit de sable, les cageots des Halles et les grilles Davioud ont servi à construire des barricades, plein de photos l’ont immortalisé. Suite à cet épisode épique, on a donc goudronné les avenues, et envoyé les Halles en banlieue. Ne restaient que les grilles Davioud…

… grilles abondamment utilisées par les Gilets Jaunes, les furieux anti-réforme des retraites, les BlacBlocs, les anars tendance castagne ! Tous ces braves gens font un usage constant et malvenu desdites grilles ; d’aucuns arrivent même à en faire des projectiles. Cerise sur le flan aux pruneaux, ces grilles (et les plaques d’égout, et moult autres accessoires urbains) sont en fonte, qui se négocie autour de 90 euros la tonne, et il est des professions, pas trop licites ni au fait des bons usages, que ça intéresse !

Voilà… si j’étais un arbre dans la ville (Lumière, la ville : la Ville-Lumière !) je n’en mènerais pas large. Coincé entre deux maisons, entre béton et bitume, orphelin de ma grille Davioud.

Tibert

(*) UN emplâtre. C’est mâle, l’emplâtre… si vous voyez du féminin dans l’emplâtre, je vous plains.