Vrooooooooar, brrrroooooouuuum, le retour

Je découvre dans un article assez circonstancié et bizarrement plutôt bien écrit – il s’agit de nouvelles dispositions réglementaires concernant les 2 roues – que, je cite :

« à compter du 1er janvier 2011, le conducteur d’un cyclomoteur débridé devra payer 135 euros. Selon une étude de sociétés d’assurance (…) 50 % des cyclomoteurs accidentés sont débridés. Les vendeurs de cyclomoteurs sont passibles depuis le 1er janvier 2006 de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende en cas de débridage d’un cyclomoteur. »

Bon, ça ! enfin les « mouches à merde » qui vrombissent dans les rues de nos villes, pots d’échappement en folie qui déchirent le silence et détruisent les tympans, jeunes avec casque sous le bras qui naviguent sur leur BB-102 customisé aux alentours de 75-80 km/h vont se voir verbaliser, ou du moins, acceptons-en l’augure !!  On n’en pouvait plus de ces agressions sonores et de cette impunité (*).

On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi les assureurs couvrent les propriétaires d’engins débridés ? débridé => pas assuré ! c’est logique, non ? je me trompe, là ?

Et puis on constate que les vendeurs de cyclomoteurs sont, depuis bientôt 5 ans, dûment prévenus de ce qu’ils encourent – 2 ans de tôle, mazette ! – s’ils vendent leurs pots infernaux et illégaux aux débrideurs fous et voués à la surdité. Vous comme moi devrions pouvoir citer des dizaines de ces commerçants condamnés pour ces faits : si 50 % des cyclomoteurs accidentés sont débridés, ils ne se sont pas débridés tout seuls. On admire ici l’efficacité et le respect de La Loi.

Enfin, cerise sur le gâteau, je re-cite :  » Le code de la route limite la vitesse des cyclomoteurs à 45 kilomètres/heure mais le débridage – qui est illégal – permet d’atteindre des vitesses beaucoup plus élevées. »

Vous voyez cette formulation ? « mais le débridage – qui est illégal – permet gnagnagna… »  : incidemment, notez bien, entre tirets, vous remarquerez, on vous le précise, le débridage est illégal. Illégal : pas interdit.

Tibert

(*) non, je blague, là, ça va continuer comme avant,  on est en France, zut quoi.

(**) J’ai comme l’intuition que les mob’s débridées sont plus que les autres impliquées dans les accidents.

Clients usagés

On l’annonce dans les rubriques économiques : le chiffre d’affaires d’EDF a augmenté de 9,5 %. Réjouissons nous : cela fait +9,5 % pour les caisses du Comité d’Entreprise d’EDF, dont la CGT tient très rigoureusement les cordons, vous pensez bien (*).

Remarquons que n’importe quel pékin moyen ferait aussi bien, sachant que la clientèle est captive et les tarifs fixés par décret. Même moi, peu commerçant, vous vous en doutez, si vous êtes forcé de vous fournir chez moi et qu’un flingue dans le dos vous dicte les prix, je pourrais le faire ! c’est dire.

Mais mon propos n’est pas là, je me doute bien que notre glorieuse EDF, ce phare dans la nuit, etc etc… non, je lis cette réaction d’un lecteur : « La gestion privée des services publics est une calamité pour les « usagers » devenus des « clients » constamment maltraités qu’il s’agisse des compagnies des eaux , d’autoroutes, de gaz d’électricité. » Ceci m’interpelle quelque part, c’est-à-dire au niveau du vécu !

Car disons-le, le distinguo client / usager est une vieille lune ! on vous raconte des histoires à la gomme, du style « usager : parce qu’on est utilisateur d’infrastructures destinées à l’ensemble de la population ». « Le billet de train vous donne un droit d’utiliser les services et infrastructures de la SNCF », etc etc. Certes, et il me donne aussi le droit de voyager !! j’achète une prestation : un voyage. Je suis un client. Et dans les adages anglo-saxons, il est dit : « le client est roi ! » ; « customer before profit » (tu parles !).

Tenez : je vends des godasses, à l’enseigne « Le pied c’est ici » sur le marché de Noeud-les-Ormes. J’ai un éventaire pliant, avec un vélum pour la pluie et le soleil, des tréteaux, une sono badaboum badaboum, etc.

– C’est destiné à l’ensemble de la population, je veux ! venez tous acheter chez moi.

– je vous autorise à utiliser mes infrastructures (éventaire, vélum…) et à écouter ma « musique », si l’on peut dire.

– Je vous vends un service : la fourniture de chaussures à votre pied (ou aux deux, si vous y tenez).

– Vous êtes donc mes usagers !! du coup, droit de grève, service public, comité d’entreprise, avantages acquis, retraite à 35 ans… tiens, je sens que je vais faire bientôt une manif’, pour m’échauffer.

Tibert

(*) « Avantages acquis », qu’ils disaient.

Unilatéralité verdâtre

Vous n’avez pas loupé, j’espère, la saga du train de déchets radioactifs transitant entre la France et l’Allemagne ? si ? ce train a été, comme d’hab’, empêché de fonctionner, d’avancer, les « écolos » – disons plutôt les anti-nucléaires, car il existe des écolos moins phobiques, ou, si l’on veut, plus rationnels, plus scientifiques – ayant tout fait pour le faire chier. Donc on se met en travers de la voie, on manifeste, on proteste, etc.

Les Allemands sont particulièrement férus de ce type d’action… évidemment, les polices de nos deux pays ont fait leur boulot sur leurs territoires respectifs, manu militari au besoin : on ne va pas laisser bafouer la liberté de circulation, non mais, surtout s’il s’agit de déchets radioactifs.

Mais là où c’est marrant : les antinucléaires ont porté plainte ! car un policier français a été pris en flagrant délit de hors-jeu, comme au foot : il est venu à la rescousse de collègues Allemands en difficulté face à des manifestants quelque peu vindicatifs, en territoire allemand ! il avait pas le droit ! carton rouge !

Marrant, non ? quand les « black blocks » allemands viennent tout casser chez les voisins, quand les supporters Serbes arrivent en masse pour foutre la m… sur les terrains de foot italiens, quand les écolos-de-tous-les-pays se retrouvent sur le Larzac  pour manifester, y a pas faute.   Mais qu’UN policier français donne un coup de main à ses confrères  de l’autre côté du Rhin, alors là, alors là… c’est inadmissible, monsieur le juge. On porte plainte.

Tibert

Esperanto ou tard

On le sait, la langue internationale, c’est de facto le Rosbif – la langue des aéroports, « passengers are requested… », des commandes de petits-déjs, des double-bedrooms, du bizness… pas celle du coeur !! – très mauvais choix, tant pis si nous autres latins avons un mal de chien avec les inarticulations des Grands-Bretons, avec ces phonèmes en yaourt machouillé inexploitables comme W, R, WR et j’en passe.

Ce qu’on sait aussi, c’est que le parlement européen se ruine – nous ruine – avec des armées de traducteurs puisqu’il faut que chaque pays membre puisse écouter dans sa langue les blablas de chacun des autres : le député grec doit pouvoir suivre en grec une intervention d’un orateur danois en danois, etc. Redoutable combinatoire ; redoutable et coûteuse !  environ 25 langues, soit 300 combinaisons.

D’aucuns ont évidemment proposé de passer par un « pivot » : je te traduis du danois vers la langue-pivot (l’anglais, of course !) puis de l’anglais vers le grec. Beaucoup moins coûteux, bien qu’il faille faire bosser en tandem 2 traducteurs : 24 suffisent, et hop, 276 interprètes chez Popaul-Emploi. Le hic, c’est que dans ce double passage à la moulinette, on peut craindre à juste titre les approximations, les erreurs de traduction, bref la qualité va y perdre, face à un vrai traducteur totalement bilingue Letton-Slovène. Certes !

Ah si l’Esperanto avait percé, si l’Europe intelligente et novatrice s’était fait une cible de généraliser ce langage universel, évidemment ça le ferait ! même plus besoin de langue pivot !! des cours obligatoires d’Esperanto dès la Maternelle, plus la langue maternelle de chez Maternel, et ça suffirait. Et toujours 24 traducteurs, mais comme l’Esperanto est simple, rationnel, direct, sans bizarreries ni accents circonflexes, on pourrait tout faire dans cette langue, aéroports bizness et double-bedrooms, et re-hop, 24 interprètes de plus chez Popaul, et plein d’économies.

Des qui feraient la gueule, évidemment, ce seraient les Rosbifs et Irlandais, les seuls flemmards bénéficiaires de la connaissance innée de LA langue qui va bien pour commander un double cheeseburger. On ne trouvera donc  pas un seul Anglais pour promouvoir l’Esperanto, ça c’est sûr !! Pas plus que pour promouvoir l »Europe (*), d’ailleurs.

Bon, mais pourquoi je vous raconte ça ? parce que ! parce que, dans le Monde de ce soir (**), « Le brevet européen bute sur le problème linguistique« , on vous apprend qu’un brevet mal déposé en Europe coûte actuellement 20.000 euros, dont 14.000 rien que pour la traduction ; alors qu’aux States, ça revient à 1.850 euros, évidemment, trop facile, c’est juste écrit en Rosbif. Et pourquoi bute-t-on sur le problème linguistique ?  parce que les Espagnols et les Italiens font la gueule, vu que la proposition de simplification des dépôts de brevets ne retient que 3 langues, Anglais-Français-Allemand. Moi je serais Italien, évidemment que je me braquerais contre ce projet qui ignore ma sublime langue, si chantante, et tant pis si ça coûte un max.

Mais si j’étais Italien et qu’on valide les brevets européens en Esperanto et rien qu’en Esperanto et basta cosi, bien évidemment que j’opinerais du bonnet, que je serais pour !! en voilà une idée qu’elle serait bonne ! mais les Anglais vont voter contre, ah zut.

Zut, les Anglais… encore eux… mais quand même, une vigoureuse promotion de l’Esperanto, ce serait une bonne idée pour l’Europe, non ?

Tibert

(*) encore un exemple de mauvaise traduction, tiens : « promouvoir l’Europe » –  ça ne veut pas dire « élargir », ça veut dire « faire avancer ». Avancer, pas élargir. Ignares, avec ça !

(**) Désolé, je m’aperçois que c’est un article ouvert aux seuls abonnés. Mais je vous en fais ici une traduction simultanée assez fidèle.

Salut, demeure chaste et pure…

Vous connaissez sûrement le texte de ce « tube » extrait du «  »Faust » de Gounod :  Salut, demeure chaste et pure… (beuglante du ténor nettement enrobé, bouche grande ouverte sur de superbes plombages) . Eh bien, dans le Monde, je viens de lire un article marrant – ça arrive  – illustré d’une tête de femme bédouine voilée option « maxi » avec masque anti-postillons, article dont le titre souligne que « les supermarchés en Arabie Saoudite persistent à employer des caissières malgré les interdits« .

C’est que là-bas, n’est-ce-pas, les oulemas, les grands mamamouchis barbus munis de leurs longues gandouras (en gros, des genres d’évêques musulmans), ont sagement décrété qu’il n’est  « pas permis aux femmes de travailler dans des endroits où elles peuvent se trouver avec des hommes ». « Elles doivent rechercher des emplois où elles ne peuvent pas être attirées par les hommes ni les attirer ».

On découvre ainsi que les femmes, même sous le voile, peuvent être attirées par les hommes ! bien évidemment, ça ne provoque pas de turgescence visible, mais quand même ! que ne bâche-t-on pas aussi les hommes, afin de remédier à ce fâcheux penchant ? un sac de patates sur le dos des hommes, tiens !

On constate aussi qu’il ne suffit pas de se bâcher jusqu’aux yeux pour rester non-désirable (de lapin) : non, il faut en plus fuir les lieux de rencontre, tels que les caisses de supermarchés. Les bals, boîtes de nuit, je vous dis pas… car enfin, c’est connu, c’est tous les jours que ça arrive, dans notre Occident décadent : les hommes sautent littéralement sur les caissières de ches Franprix pour les violer ; avec un tchador ça limite un peu les risques, mais pas vraiment.

Solution : des caisses sexuées, comme les WC : des caissiers pour les clients, des caissières pour les clientes. Attention : des caissiers et caissières pieux !!

En somme, les religions – je ne parle pas ici des sectes touche-pipi et pique-pognon, mais des « religions » -, toutes les religions sont des écoles et des pépinières de peine-à-jouir. Je retrouve chez les oulemas de Médine les prescriptions sinistres, malsaines et castratrices de nos bons pères en soutane. Vieilles lunes de refoulés aigris, vieilles antiennes du genre « bavez-en ici-bas, dans l’au-delà ce sera super ».

Tout ça fait terriblement obscurantiste, manque terriblement d’humanité, de rationalité, de lucidité. La lucidité… la lucidité … vous savez ce qu’en disait Léo Ferré , de la lucidité ?

Tibert

Hamon grand regret…

L’affaire Jean-Paul Guerlain « Pour une fois, j’ai travaillé comme un nègre etc etc… » continue à mousser, défrayer la chronique chroniqueuse, faire des vagues ( des vagues entrefilets dans les medias). On n’en a pas fini avec le fait suivant :

Un type ex-salarié d’une boîte balance à la télé une phrase insultante envers une certaine catégorie ethnique de la population : forcément plein de gens l’entendent, on s’en indigne ( à juste titre),  il fait des excuses, on fait alors le siège de la boîte où a travaillé ce type – comme si Carrefour était responsable des blagues racistes d’une caissière – et on appelle à boycotter les produits de cette boîte, et on exige que ladite société fasse des excuses, ce qu’elle fait, mais évidemment sans se sentir concernée, donc ça n’est pas assez bien comme excuses, et puis ça ne suffit pas, la France entière n’est pas assez consciente de la chose, et il faut faire un communiqué solennel comme quoi c’est scandaleux.

La France entière, et donc le PS ! PS qui, du fait que monsieur Guerlain Jean-Paul n’est pas membre de l’UMP, regarde cette affaire de loin. Si ç’avait été un FN-iste, un UMP-iste, alors bien évidemment le PS serait monté au créneau, et comment, et violemment ! mais là c’est monsieur Dugenou, illustre inconnu non officiellement labellisé à droite, le PS s’en bat les testicules.

Grossière erreur !   Monsieur Hamon, ineffable porte-parole du PS, qui passait par là, devant la société Guerlain (*) se fait apostropher par les manifestants qui font le siège de la boîte : et pourquoi le PS ne dit-il rien là-dessus, et Ségolène, et Martine, et Strauss-Kahn – ah non, celui-là il est à New-York – bref : que fait le PS ? qu’attend-il pour stigmatiser vigoureusement monsieur Dugenou, son ex-employeur, le racisme, la France qui ne fait pas assez amende honorable, etc.

On l’a compris : face à certains propos racistes ou insultants, il existe des ripostes différentes selon le cas : si « koufar », « blanchet », « sale çéfran », « nique ta mère », passent facilement, glissent sans provoquer de rides à la surface, d’autres mots requièrent que l’Etat-major du PS, au grand complet, fasse une déclaration solennelle.

Français, à vos cahiers de condoléances ! monsieur Dugenou a dit une connerie.

Tibert

(*) Ce parfumeur, nonobstant sa détestable politique commerciale sur la place de Paris, fabrique des « jus »  remarquables ;  j’aime beaucoup « Habit rouge », et je continuerai à en user, car la société Guerlain n’a jamais proféré de remarques racistes.

Fermetures de robinets

Il est des fermetures de robinet qui me gonflent (qui « me les gonflent menu », comme disait un ex-mien collègue) : celles des raffineries de pétrole, du fait d’une « certaine catégorie de personnel » : vivement les bagnoles à électricité, et, tiens, je m’achèterai une éolienne pour prévenir les coupures de courant des CGTistes de l’EDF, de SUD, de FO, de la CFDT (version « hard »), du NPA, des Mélanchoniens…  pour m’emmerder, il leur restera, aux enragés de la retraite la plus précoce de tout l’Ouest et de la plus grande pénibilité de toute l’Administration, à faire tomber le vent.

Une autre fermeture de robinet qui gonfle : le robinet d’informations. Le Monde, Libé, et maintenant le Figues-à-rôts, et violemment, tous se sont mis plus ou moins à « Tu veux lire ? tu raques« . « Tu veux intervenir ? tu raques« . Bon, je veux bien comprendre que produire un canard ça coûte des sous, que ce n’est pas une oeuvre philanthropique, mais on pourrait nous laisser bouquiner les titres et les résumés, au moins, non ? et regarder les images par dessus l’épaule du voisin.

Tiens, puisque c’est ça on va créer une société, moi mes potes : moi je paye pour Le Monde, un deuxième pour Libé, un autre enfin pour le Fig’machin (l’Equipe et le foot, moi, je cotise pas, mais bon, si ça vous branche…). Et on partage les identifiants / mots de passe. Comme ça on pourra tout bouquiner pour le prix d’UN seul canard.

C’est risqué ? oui, au sens où si l’un de mes co-cotisants se permet de balancer des commentaires mal venus et de signer pour moi, c’est ennuyeux. Il faut donc une certaine retenue, un code de bonne conduite, soit !

C’est frauduleux ? pas vraiment : les infos de l’un se retrouvent chez l’autre, et vice-versa – autant dire que quand tu en as lu un, tu les as tous lus (sauf l’Equipe, évidemment, puisque je ne le lis pas). Du temps de Beuve-Méry, de Pacadis ou de Thierry Maulnier, on n’aurait pas pu dire ça : le Monde, c’était un monument d’objectivité distante, le Figaro causait façon Comtesse de Métonculat, et Libé déconnait ferme dans la provoc’. Aujourd’hui,on reproduit pile-poil les dépêches de l’AFP, avec un peu de sauce socio-truc ou anti-machin (*) autour.

En fait, c’est idiot, mon idée de partager des abonnements. Avec un seul, ça doit suffire. C’est ça qu’on appelle la pluralité de l’information, coco !

Coco

(*) anti-qui ? ça commence par S et finit par Y, en 7 lettres ; tiens, un indice : y a un K au milieu.

Croassez et multipliez

Ce titre, c’est un couple d’impératifs, vous avez remarqué ? Un couple, ça peut faire des petits, se multiplier, en somme. C’est de la pure parole biblique que je vous cite là en à-peu-près, que je vous reproduis légèrement déformée : c’est paraît-il Dieu lui-même qui le disait –  et celui dont auquel je vous cause c’est celui de la Genèse, le Biblique, donc pas du pipi de chat de Dieu à la petite semaine.

Bon, c’est pas tout ça, où veux-je en venir avec mon accroche ? Pourquoi « croasser » ? parce que ça m’énerve, je lis ça tout le temps dans les canards, sur les ondes – je lis sur les ondes, si si – bref les medias nous croassent à satiété des annonces du genre « les actions blablabla se multiplient« , « les réactions à gnagnagna se multiplient » etc etc.

La dernière, celle qui a fait déborder le vase de Soissons – le Mooonde ! lui-même et pourtant l’ombre de lui-même, méconnaissable depuis qu’il a été victime d’une attaque pernicieuse de prurit antisarkozien aïgu : je cite, « Les attaques au boycott des produits Guerlain se multiplient« . Et de nous faire une liste de 5 (cinq) appels à boycotter, vous vérifierez.  Vous je sais pas, mais moi, modeste ex-potache en maths, j’en déduis que si 5 est le résultat d’une multiplication, c’est 5 fois 1 ou 1 fois 5 : soit 5, point-barre. Cinq se multiplie tout seul, et ça c’est assez stérile – et en plus ça rend sourd. Donc, les trucs « qui se multiplient », hein, allez-y un peu plus doucement sur la métaphore !

Personnellement, je trouve que boycotter Guerlain parce que l’un de ses anciens « nez » a fait une remarque « humoristique » stupide, c’est comme de vouloir punir le genre humain parce que cette conne d’Eve, la girl-friend d’Adam, là, a voulu bouffer une pomme : nous on y est pour rien, on a rien demandé, pas plus que la maison LVMH n’est responsable des blagues vaseuses d’un de ses ex-renifleurs.

Mais non, c’est le grand ramdam anti-Guerlain, et tenez, lisez les citations que fait le Monde de monsieur Lozès, le président du CRAN, l’une de ces structures associatives qui appelle à boycotter la maison Guerlain. Dans un raccourci saisissant de ce qui doit représenter la « bonne » conduite, il vitupère la parole déplacée de monsieur Guerlain et le silence de LVMH, et avec lui celui de la société française !! en somme, on nous somme de nous exprimer, mais dans le bon sens, à sens unique, le sens des USA, d’ailleurs : « Je veux que la France se rende compte de son retard par rapport aux Américains alors qu’elle était en avance ».

Admettons-le, le Politically Correct a tout envahi aux USA, et y a carrément changé les modes d’expression. Il est des mots qui, littéralement, ont été rayés du dico : l’histoire, l’humour (bon ou mauvais), les expressions populaires et les racines linguistiques devront faire sans. Mais je ne pense pas qu’il faille, sur ce point, cavaler derrière la bien-parlance (*) états-unienne pour rattraper notre retard en ce domaine.

Tibert

(*) La bien-pensance est hautement recommandable, certes, mais hélas on ne sait pas encore censurer la mauvaise pensée (« combien de fois, mon fils ? ») et susciter la bonne. En attendant cette avancée significative, le Politiquement Correct doit se contenter d’inculquer la bonne façon de s’exprimer.

Le pays des gauches de l'homme

Si un de ces jours le pays où je vis – cher pays de mon enfance, etc etc… – en vient à retrouver ses esprits et sa raison, il faudra en profiter pour souffler un peu, faire le plein (de carburant) à ras la goulotte, remplir les jerricans et la citerne à fioul planquée derrière la machine à laver (*). Et réfléchir un peu, puisqu’on pourra enfin se payer ce luxe.

Réfléchir au hold-up qui a été opéré chez nous par les idéologues depuis 30 ans – en gros l’arrivée de Tonton aux manettes – avec la complicité des utilisateurs de concepts, puisqu’une idée ne prend vie que dans la rue et la pratique. Il est évidemment bien plus facile de faire vivre un concept de « droits » que de  » devoirs », bien que tout philosophe un poil sérieux puisse vous confirmer sans aucune hésitation qu’un droit sans devoir, c’est comme Laurel sans Hardy, une saucisse sans purée, ou comme une ablation de sein, ou de testicule. Il faut les deux pour que ça soit harmonieux, équilibré, pour que ça balance bien.

Je proposerai donc à mes chères lectrices et presque aussi chers lecteurs de débattre de la vie dans la Cité, des concepts et de leurs biais, de la parole responsable et du sparadrap sur la bouche, des libertés et des devoirs ; par exemple, que diriez-vous du thème suivant ? droit de grève = droit d’arrêter de bosser ; gauche de grève = droit de grève + droit d’empêcher les autres de bosser.

Admettez, allez, admettez que le deuxième terme est bien plus riche ! quoique… « riche »… gloups… quel mot affreux !

Tibert

(*) ben quoi… les Suisses ont bien chacun leur petit abri-antiatomique individuel… pourquoi les Français n’auraient pas leur réserve stratégique individuelle de carburant, pour le cas z’où ?

Feue notre insouciante jeunesse

Il est des constats navrants ou enthousiasmants, c’est selon. Tenez, je ne me souviens pas m’être un seul instant, au cours de ma jeunesse folle, soucié de ce qu’il adviendrait de moi lors de ma mise à la retraite. Soyons clair : je m’en foutais totalement. Questionnant mes amis autour de moi, c’est la même réponse : ils et elles s’en tapaient complètement.

Eh bien, les jeunes d’aujourd’hui, surtout ceux qui sont inscrits au PS, à la Ligue, au NPA, aux Abonnés Absents… bref des tas et des tas de jeunes disent se préoccuper bigrement de leur retraite. Disons le tout net : ça leur caille les sangs, ça les empêche de travailler, ça les pousse dans la rue, ça leur fait crier des choses déchirantes, du genre « Sarko t’es foutu etc etc… ». La jeunesse est dans la rue, mais – du moins si l’on en croit ses slogans – pour défendre âprement ses 160 futurs trimestres de cotisation.

Je vous le dis, moi : c’est sinistre. Y a plus de jeunesse.

Tibert