Je vous l'écrivais bien

Ecrire c’est dire, parler : faire parler sa « plume » – si plume il y a, et de moins en moins. La plume sans guillemets ( ici le corps parle aussi, écrit dans l’air la ridicule gestuelle des mains écartées à hauteur des épaules, les index et majeurs groupés griffant l’air : les « guillemets » qui permettent, ponctuant le verbe par le mouvement, de signifier qu’on cite, qu’on n’est pas l’auteur des propos, qu’on ne saurait en être tenu pour responsable ), la plume sans guillemets, donc – eh bien, il va y arriver, avec ses parenthèses interminables ? au fait, allez, au fait – est obsolète, carrément, et le couteau pour la tailler itou. « Tailler une plume » ne signifie plus tailler une plume, mais bel et bien « tailler une plume », car ceci n’est pas une pipe.

Oui, écrire c’est parler, car on ne dit pas « je vous l’écrivais bien » quand on écrit ou qu’on a écrit, mais « je vous le disais bien ». Primauté du verbe sur l’écrit, donc, même si « verba volent, scripta manent » (tu l’as dit, bouffi !).

Bon, d’accord, mais chers-z’auditeurs, où voulais-je en venir ? hein ? avec mes citations latines et mes plumes ? de plumes, y en a pus, sauf sur les fesses des danseuses du Lido. On est passé aux stylos, puis aux stylos-billes, et des stylos-billes, y en a pus ! maintenant on claviote sur son ordi. Et quand on dit (en réalité on écrit) « je vous l’avais bien dit« , en fait on ne dit pas qu’on l’avait dit ; on écrit qu’on l’avait écrit… on met à disposition sur la Toile un billet où l’on a rédigé, à l’aide d’un clavier d’ordinateur, un texte où l’on prétend avoir « dit », alors qu’en fait, on a tapé sur son clavier d’ordinateur pour composer les mots « je vous l’avais bien dit », vous suivez ?

Bref, je vous l’avais bien clavioté sur mon ordi : « Les prix des médicaments font le grand écart« , titre le Figues-à-rôts de ce jour. Pour constater que les médocs non remboursés par la Sécu sont proposés à des tarifs divers et variés ! Il me souvient bien y avoir consacré un billet en son temps, billet qui avait soulevé des protestations. Je persiste donc : les médocs non remboursés sont souvent vendus sans étiquetage lisible du prix (à 4  mètres derrière le comptoir, avec des étiquettes qu’il faut déchiffrer avec des jumelles) et à la tête du client. Donc : ruraux qui avez besoin d’un antalgique ou d’un tube de dentifrice un peu spécial, nettoyez vos lunettes, prenez vos jumelles, votre bagnole, faites le plein, et en avant pour la tournée des pharmacies. « C’est combien, la boîte de 12 Paracetamol générique dosé à 400 milligrammes, s’il vous plaît ? j’arrive pas à lire le prix… 8, 25 ? et ça existe en gros conditionnement ? oui ? etc etc… bon merci, j’hésite, je vais réfléchir… ».

On va sûrement vous accueillir à bras ouverts.

Tibert

La société du spectacle, en 16/9

Je suis un technopathe, je sais (mais je me soigne). A priori hostile à tout nouveau machin du genre « i-bidule », surtout frappé du sceau de la pomme rongée, surtout en blanc laqué : attention gadget cher et i-nutile. Mais il m’arrive de devoir renouveler le matos, comme on dit, et de balader mon mulot du côté des sites du genre grosfred.com, matos.fr, votre-ordi.eu, ma-zone.com, etc. A la recherche du machin sans chichi, pas cher, assez puissant, et qui fonctionne.

Bien… tout ça pour vous dire que, tous les jours, je râle contre ces écrans nullissimes qui nous affichent les pages de Toile par petits bouts horizontaux : vous voyez, la page du Libé(ration) du jour, ou des Echos, ou de La Stampa, etc : normalement c’est plus haut que large, une page ? oui ? vous suivez ? eh bien sur mon ordinateur c’est l’inverse, plus large que haut. Donc je dois user immodérément de mon mulot pour monter-descendre, monter-descendre au long des pages journaleuses. Irritant, pas vrai ?

Et ceci ne fait qu’empirer : maintenant il est quasi impossible de trouver un écran en format large mais pas trop-trop, du genre 4/3 : le fin du fin du marquétinge c’est le format cinoche, le 16/9 : ah là là des écrans en 16/9 tu t’en trouves à la pelle mon ami, mais pour lire le journal avec ça… regarder le dernier tube de Spielberg ou de Cameron (on dit un blockbuster en rosbif, façon d’enrichir votre vocabulaire en lisant ma prose),  ça c’est fastoche, mais pour lire la dernière interview de notre chère Angela M. dans Le Monde, alors là, « demerden Sie Sich » !

Il reste deux solutions (en excluant le dernier i-ardoise de chez MaPomme, boucoup trop cher et volontairement mal foutu) : le bouquin électronique… ouais mais ce n’est pas un ordinateur, pas polyvalent. Ou autrement, l’écran qu’on peut pivoter en format portrait ou paysage, au choix : vachement cher ! et pas du tout adapté aux portables, évidemment. Au moment où je vous cause dans la bécane sur mon clavier, j’ai mis ladite bécane debout sur la tranche droite – comme un livre ouvert, quoi – et je pianote la tête à 90 °, les mains l’une par dessus l’autre, usant du pavé tactile (les rosbifiants disent un touchpad, c’est plus riche) car j’ai dû renoncer au mulot : il ne tient pas en place, verticalement. Pas franchement pratique, hein !

Tibert

Bêlons ensemble

Il paraît que la journée du baiser a été reportée, ou annulée, ou interdite, je ne sais plus. Il s’agissait de rassembler le plus possible de monde en un lieu hautement fréquenté et connu – le parvis de Notre-Dame de Paris, l’esplanade du Trocadero à Paris, bref, vous voyez : à Paris, forcément – et d’y entreprendre massivement, par paires je suppose, un bisou à faire durer 150 secondes, soit 2 minutes et demie. Le but ? euh… pour protester contre la future hausse des cotisations sociales ? pour signifier au volcan islandais qu’il commence à nous les gonfler menu ? pour introduire dignement la journée anti-homophobie ? va savoir…

Et c’est ainsi pour moi l’occasion d’introduire dignement, donc, la journée anti-homophobie. Interro écrite : anti-phobie = pro-philie ? hein ? allez… la réponse ?  si je suis contre la phobie envers les homos(-sexuels, pas -plates, évidemment, enfin quoi ! ), aimé-je ainsi logiquement, mathématiquement, les homos ? … oui ?

Non. En toute logique, pas nécessairement, je l’ai déjà démontré moult fois sur ce blog. Il y en a que j’aime bien, des homos (Gigi, Choupette, Hiacynte…) et d’autres que je ne puis pas encadrer, trop folles, ou trop ceci ou pas assez cela.  Donc la journée anti-homophobie n’est pas la journée d’amour de l’homophilie, et toc ! ce qui nous laisse une occasion de réclamer une journée pro-homophile, y a pas de raison.

Tout ça pour remarquer que c’est la tendance « troupeau bêlant » façon « Q.I. à deux balles » qui s’affirme. Quand c’est pas l’apéritif Fesse-Bouc sur la Grand-Place à Neuneu-les-Mimines, proposé par trois irresponsables un soir d’ennui, c’est la journée du baiser de deux minutes trente, le jour anti-machin ou pro-truc, l’intronisation de l’OM champion de France du Vieux Port, et « tou-sen-sembleu-tou-sen-sembleu, ouais, ouais ! ».

Et biture obligatoire, bien évidemment. En dessous de 2 grammes c’est pas valable.

Tibert

Cool, les mecs !

Tenez : ils sont comme ça tous les jours, frénétiques.

C’est normal : c’est le casino, la roulette, le black-jack et le loto réunis. On nous dit par exemple : « la société de bourse Waddel (…) a passé un ordre de ventes de 75.000 contrats «e-mini». Que sont-ils ? Des contrats à terme très liquides qui permettent aux investisseurs de gérer leur exposition à l’indice Standard & Poor’s 500. Autrement dit, cette société a massivement parié sur la baisse de l’indice. » La roulette et le loto, en beaucoup plus gros : avec des trucs comme ça, la bourse de New-York a brièvement chuté de 9 % , soit plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Pfffft, en fumée- enfumés.

Ils vont nous péter une durite, ces gars-là, à s’agiter comme ça… du calme, du calme….

Bref, comme chantait Vian : « Y a quèqu’ chose qui cloche là-dedans« .

Tibert

Comportement quelque peu perturbé
Comportement quelque peu perturbé

Ode au bouclier

Yahoo-France me le disait hier, Libé-ration aujourd’hui : les attaques contre le bouclier fiscal fusent de partout, à gauche évidemment – faisons payer les riches ; quand il n’y en aura plus on avisera – qu’à droite, car c’est un thème récurrent d’attaques de la part de la gauche, et puis c’est impopulaire ! et difficile à expliquer.

L’idée de faire plutôt payer les riches que les pauvres tombe sous le sens : paye celui qui peut ! le seul ennui dans cette approche, c’est qu’il faut éviter de tuer la « poule aux oeufs d’or ». A trop ponctionner on épuise le filon, tout comme les chalutiers industriels épuisent le cabillaud – la morue fraîche, pour faire branché – en Mer du Nord. Et la métaphore du cabillaud montre ici ses limites : si le chalutier peut pousser ses recherches de plus en plus loin, quitte à désertifier les océans, le fisc français, lui, ne peut guère aller draguer à l’extérieur de l’hexagone, sauf exception.

En fait la limite de harcèlement du riche est facile à définir, suivant deux catégories : le riche mais néanmoins patriote, et le riche tout court… sachant que le riche patriote peut se découvrir moins patriote qu’on ne le pensait ou qu’il le pensait, si on l’emmerde trop. Mais en principe, le riche patriote en supporte beaucoup, surtout s’il est vraiment très riche. Il en supporte d’autant plus que s’il se démerde bien, il n’a officiellement pas grand-chose, le gros de ses avoirs est ailleurs, ou dans des sociétés à tiroirs, ou à des prête-noms : on l’a deviné, il peut se payer de bons conseillers fiscaux.

Le riche tout court, lui, n’est pas plus patriote que ça ; payer ses impôts en France ne le fait pas rêver, saliver, bander. Etant là où il est, et sachant que tout changement de lieu de vie représente un effort conséquent, des dépenses, des soucis, des sacrifices, des arbitrages parfois difficiles, il reste… il reste si on ne le ponctionne pas au delà d’un certain seuil. Quel seuil ? variable, selon l’épaisseur du cuir, du portefeuille, et le tempérament. Mais en gros, si le harcèlement fiscal lui donne plus de boutons que d’aller s’installer à Lausanne, Bruxelles ou Montreal, il déménage. A sa place, vous en feriez autant. Ah ? justement, vous n’êtes pas à sa place ? et ça vous dirait ?

Bon, un peu de psychologie, rassurons-les, ces pauvres riches craintifs : riche, soyez patriote ! préférez le fisc national ! jetez votre bouclier, il ne vous sera fait aucun mal.

Tibert

Pas belle, Babel

Extrait d’un article relevé ce matin trèèèèès tôt, donc frais pondu, dans la page-titre de Boursorama :

« Des pirates somaliens (…) se sont emparés d’un chimiquier allemand (…). Un porte-parole de l’opération EU NAVFOR-Atalante, a précisé que l’équipage du « Marida Marguerite »était composé de 19 Indiens, deux Bangladais et un Ukrainien (…). Le bateau en route pour la Belgique était parti d’Inde. »

C’est pas la mondialisation, mais ça y ressemble fichtrement ! Bon, alors, interro écrite : quelle est la nationalité du capitaine du bateau ? – réponse : ukrainien, fastoche. Par ailleurs, l’histoire ne précise pas où est immatriculé ce chimiquier, et moi je m’en vas vous l’écrire : selon le site Marinetraffic, ce « chimiquier allemand » (sic) n’est pas allemand du tout, il est immatriculé aux Iles Marshall. Il est marshallien, ce bateau. Et toc.

Et où sont-ce, les Iles Marshall ? en Micronésie (vachement loin de l’Allemagne), superficie 180 km2 au total, une poussière d’îles, capitale Majuro, bref reportez-vous à votre Wikipedia favori. Minuscule état doté d’une putain de flotte de commerce que je ne vous dis pas. C’est bien simple, il doit y avoir un bateau (cargo, chimiquier, bananier, minéralier, pétrolier, porte-containers…) par habitant. Je sais pas à quoi ils jouent avec ça, mais moi je vous le dis : c’est louche. Pas étonnant que les pirates somaliens s’y soient intéressés.

Reste à savoir combien il y a de pakistanais, maliens, cap-verdiens… parmi les pirates somaliens, dont la barcasse serait, paraît-il, immatriculée à Panama.

Tibert

Si tu n'es pas sage, Moodys sera très très méchant

On découvre de plus en plus clairement le dessous des cartes du « jeu » planétaire (façon de parler, c’est de nos moyens d’existence qu’il est question) qui se déroule ces jours-ci autour de la zone Euro.

Bon, ce n’est un secret pour personne, les Britanniques-nique-nique seraient ravis de faire un croche-pied fatal à l’Euro, de même que les Etats-Uniens : cette monnaie trublionne les emmerde. Donc on tractionne, chez les « anglo-saxons », et vigoureusement, dans ce sens. Et, coup de bol, il y a les agences de notation : toutes Etats-Uniennes, impeccable, non ? (*)  bref, Standards & Poor, Fitch, Moodys : toutes à Wall Street, appliquées – impartialement, vous pensez bien ! – à noter fort sérieusement les performances des entreprises, dont les Etats ! car les Etats, ce sont des entreprises, eh oui, ni plus ni moins. Donc, les agences de notations s’activent à dire et écrire beaucoup de mal  des Euros-péens. Que les USA soient endettés jusqu’aux racines des cheveux ne leur fait pas broncher un cil, mais les Européens, alors, les Européens, aïe aïe aïe !

Très sérieuses, d’ailleurs, les agences de notation, impeccables : la veille de la faillite en beauté de Lehman Brothers, cette banque était notée AAA+ : solvable de chez Solvable, ma brave dame !! les yeux fermés, pouvez y aller en confiance.

Bref, le Figues-haro de ce matin nous régale d’un « Moodys menace de dégrader la note de la dette du Portugal« . Vous vous rendez compte ? comme un vulgaire épicier de quartier qui se ferait rabrouer par son expert comptable. Pire, on pourrait voir ici dans ce « Moodys menace… » l’esquisse, la suggestion d’une manoeuvre qui pourrait, si l’on poussait quelque peu le trait – je prends des pincettes, hein ! – ressembler à un chantage. Combien faudrait-t-il que le Portugal crache au bassinet des bonnes oeuvres de Moodys pour éviter la dégradation de la note ? hein ? ça ne se règlerait pas avec une bonne bouteille de Porto ou quelques paquets d’Azulejos.

Tibert

(*) On peut d’ailleurs se demander pourquoi il n’existe pas d’agence de notation européenne ?? c’est dans les gênes anglo-saxons ? ça fait partie des accords de Bretton-Woods ? c’est interdit aux Latins ?

Jamais le dimanche !

Vous vous souvenez ? « … na na na na na na les enfants du Pirée« , la rengaine, Nana Mouskouri – ah non, c’était Melina Mercouri et la danse, et l’ouzo à flots (pas à flot, à flots) : « Jamais le dimanche« , 1960, de Jules Dassin, LE film grec d’avant Angelopoulos. Un tel tabac, ce film, et cette musique de film, que la serinette, ressassée ad nauseam à la radio, avait suscité un pastiche dont je me souviens encore :

« Je vous confesse / Que j’en ai plein les fesses / D’entendr’ chanter sans cesse /Les enfants du Pirée ».

Bon, pourquoi vous conté-je ça ? eh bien, camarades et amis, c’est que le plan d’aide à la Grèce, la planche de salut et à billets pour Athènes, ça c’est passé un dimanche (et allez, en musique : « ça s’est passé un dimanche / Un dimanche au bord de l’eau…« ), dimanche dernier exactement. On sait que dans le scénario du film dont au sujet de quoi que je vous cause, la dénommée Ilya, alias Melina Mercouri, la pute grecque et piréenne, ne recevait pas de michetons le dimanche, ce jour étant réservé aux amis. Eh voilà donc que l’Histoire bégaye ; ayant fait monter ses clients de la semaine – Goldman Sachs etc… – Ilya consacre son dimanche et ses faveurs aux amis de l’Eurogroupe, et notamment à la fougueuse et rebelle Angela et au très frétillant Nicolas.

Bon, passons… une deuxième raison d’intituler ce billet « Jamais le dimanche » : fuyez, mes amis, fuyez, c’est un amer retour d’expérience, les restos du dimanche. Salles endimanchées, et pour cause ! sacs à mains et cravates, bambins qui s’ennuient et folâtrent entre les tables, service interminable, malbouffe et additions salées, après-midi pâteux garantis. Le restaurant comme une fête dominicale, c’est une erreur historique ! tiens, si vous n’avez pas envie de cuisiner le dimanche :allô-pizzaïolo, allô sushis-chéris, un jambon-beurre-cornichon sur un demi de Kro au zinc du coin, mais PAS le resto LE DIMANCHE !

Tibert

Matheux, tumeurs, aussi

J’ai lu hier dans ma presse-papier – une fois n’étant pas coutume, je lisais la presse-papier, et savez-vous pourquoi ?  si vous le savez, dites-le à ceux qui l’ignorent – que le dénommé Guedj, Denis, venait de mourir. Libé-ration, notamment, du fait que Guedj, Denis, a écrit dans ses colonnes, a tartiné un article amical et révérent, mais s’est tu sur la cause de l’arrêt de vie. Pas de ces formules « longue et cruelle maladie » etc… On pouvait même entrapercevoir l’hypothèse d’une fin volontaire, mais bon, laissons à Denis G. le secret de sa mort : la mort, c’est personnel, ça ne se délègue pas. Ce que nous savons, en revanche, c’est qu’il était Pied-Noir, natif de Sétif, en Algérie, mathématicien, vulgarisateur, écrivain.

Bon et alors ? un billet pour Denis G. ? eh oui. Zut quoi, on écrit bien des tas de  billets tous plus ineptes, plus inutiles les uns que les autres, sur des individus inintéressants, voire méprisables. Alors écrivons-le : je regrette le départ de Denis Guedj, parce que j’ai aimé ses bouquins, parce que j’estimais le personnage, parce que c’était un matheux, trois bonnes raisons pour tirer mon chapeau au passage du convoi mortuaire.

Je suis heureux qu’il ait vécu assez longtemps pour voir résoudre deux des conjectures les plus coriaces, celle de Poincaré en topologie (merci monsieur Perelman), et celle de Fermat en théorie des nombres (merci à messieurs Taniyama, Shimura, Gallois, Frey, Ribet et Wiles). Bon, il reste encore la conjecture de Rieman et celle de Goldbach, mais hein, Guedj ne jouait pas dans la cour de ceux qui auraient pu s’y attaquer, mais il aimait les maths, il aimait les faire aimer, et avec talent.

Les yeux aux points cycliques… bon vent dans l’hyperespace, monsieur Guedj. On vous regrettera.

Tibert

Lassitude linguée

Las (adjectif) –> lassitude (substantif associé : état de celui qui est las).

Lisse (adjectif) : ??? rien. La lissitude ? non merci maâme Ségolène, on a déjà ricané sur votre bravitude. Mais si la surface rugueuse du bloc à poncer (« je ponce, donc je suis »… probablement en train de bricoler) permet de parler de rugosité, à l’inverse, une peau lisse ne suscite aucun substantif – de l’émotion, peut-être, oui. De même que l’obtus, le timoré, le glabre, le privé… et bien d’autres.

Et donc, par ce clair matin de pluie, je suis obligé, désirant vous entretenir de ce que je perçois du mur lisse, laqué de vert pâle et qui me fait face, de vous tourner une phrase à propos du « caractère lisse » de ce mur. Tandis que si ce p… de mur avait été rugueux, j’aurais pu vous régaler d’un « Je contemplais benoîtement la rugosité du mur vert qui me faisait face, songeant que s’il avait été lisse, je n’aurais pas été obligé de le poncer ». Voilà ce que j’en pense, moi, de ce mur, et je m’en tiendrai là, car je suis las du lisse.

Tibert