Parano, mais presque

On va le devenir, « parano », si ça continue. Et à juste titre : quand vous voyez tous ces gens vous regarder en ricanant et chuchotant, hein… bref, on nous conte qu’un vol Air France Paris-Mexico, vol direct en principe, donc sans escale, a dû aller se poser en Martinique, et du coup a perdu 4 heures, a dû se ravitailler en kérosène, bref que des emmerdements, tout ça parce qu’un passager Franco-Colombien de ce vol figurait sur la liste noire « no fly list » (*) des gens à ne pas laisser monter dans un avion… aux USA.

Comment les responsables Etats-Uniens de la Sécurité aérienne sont-ils à même de savoir qu’un gus va aller de Paris à Mexico par un vol d’Air France en passant au dessus de chez eux ? ben, parce qu’on leur a communiqué l’information au préalable, pardi. Parce qu’ils nous la demandent gentiment. Ou pas gentiment.

D’ailleurs on leur communique aussi les Brest-Rodez et les Milan-Nantes, des fois que des individus de la no fly list détourneraient le Fokker de Brest-Rodez ou l’Embraer du Milan-Nantes pour aller faire exploser le Capitole, à Washington. En refaisant le plein de kérosène à Clermont-Ferrand.

(*) « non vol liste« , en français. On peut pas lutter, c’est toujours plus court dans leurs termes, bien plus court que « liste des individus interdits de vol aux Etats-Unis« , alors, forcément, on dit « no fly list« , la règle c’est de faire court, très court, faut que ça claque !  Vous noterez cependant que ça peut aussi vouloir dire « non mouche liste », mais bon…

Des claques qui se perdent

… ou des coups de pied au cul. Bref, il y a de quoi voir rouge. Les banquiers, jamais en peine d’une provocation, et parmi eux Dexia, la Franco-Belge annoncée mourante, sub-claquante il y a peu, pleurant une obole des Etats, sinon elle allait crever,  se distribue quelques bonus. Pour 8 millions d’euros, juste pour se féliciter de nous avoir bien biaisiés,  pour arroser ça, pour faire la fête, du moins les happy few qui auront droit au Champagne et aux petits fours. Pendant ce temps, couvrez vous la tête de cendre, braves gens, allez pointer au chômedu, bouffez des pâtes et des patates : « c’est la crise », on vous dit, y a plus de sous ! du moins pour vous.

Domestiques

On nous annonce que bientôt, c’est à dire fin 2009, des trains italiens circuleraient sur Paris-Milan, avec arrêt à Lyon. J’emploie le conditionnel, car il va falloir demander la permission aux cheminots de la CGT, de Sud-Rail etc… ce qui est loin d’être dans la poche ! mais bon…

Ceci dit, ceci écrit, ceci lu, donc, arrêt à Lyon, comme le dit l’article cité, ça va faire de la concurrence à la SNCF, et ma foi c’est une bonne chose, si c’est pour relancer l’émulation pour un meilleur service. Juste deux remarques :

– Ils ne pourraient pas, les Italiens, nous faire un circuit Turin / Lyon / Clermont-Ferrand / Paris ? en « Pendolino », qui roule « seulement »  à 250 km/h – mais sur des voies normales, lui – on gagnerait quand même une bonne heure de Clermont à Paris, par rapport aux  Teoz ( des « Corail » vaguement rafraîchis avec des prises 220 volt en Première, merci le marketing !) . Au fait, pourquoi  « Teoz » ? si cet acronyme vous inspire…

– Une phrase piquée à l’article cité nous apprend que  » le transporteur (italien) aurait d’abord demandé des sillons entre Paris et Marseille qui lui auraient été refusés, la France n’ayant pas encore ouvert le trafic domestique à la concurrence« .  Domestique, dites-vous… ça renvoie évidemment à cet anglicisme « domestic » (intérieur : domestic flights = vols intérieurs) ; il eût fallu écrire « trafic intérieur » (*). Et puis « domestique », hein, personnel de maison, larbin… la piétaille, quoi.

(*) encore avons-nous échappé à « traffic« , suivant l’orthographe anglaise.

Repu de vresse

Ce frais matin, tout plein de neuves nouvelles, trop plein d’informations, tendancieuses bien entendu, à lire, toutes, avec des lunettes filtrantes !

Le présumé initiateur des sabotages de caténaires : on a fouillé la bibliothèque de Tarnac où il crêchait avec ses copains… c’est Libé qui l’annonce, et conclut : « Finalement, point de petit manuel du parfait saboteur de TGV. Mais une collection de brochures et de textes disponibles sur Internet ou en librairie« . Oui, sussure Libé, vous monsieur, vous madame, vous pourriez vous faire reprocher vos lectures, voire passer un sale quart d’heure, tout le monde possède des livres séditieux, de Lafargue à la Comtesse de Ségur. En revanche, aucun livre séditieux ne dit de quelle heure à quelle heure le 25.000 volt est coupé sur les caténaires.

Les prix des grandes marques auraient baissé, paraît-il, en un an, de 0,39 %, allez, soyons fous, 0,4 %, soit 4 pour 1000 : sur un paquet de pâtes « Rabilla » (grande marque s’il en est ! ) à 3 euros, je vais économiser 1,2 centimes, on arrondit à 1 centime, soit 2,99 euros : mais voilà !!! c’est donc pour ça que tous les prix sont à « virgule 99 » !! Sauf que depuis l’arrivée de l’euro les prix ont augmenté en gros de 35 à 40 %, on a encore du temps devant nous avant de retrouver les prix en Francs divisés par 6,55957. Et puis des produits « grande marques », il y a longtemps que je n’en achète plus, je fais mes courses à Lideule ou Lideur-Praïsse, le casse-coûts du coin.

Les « Conti » se fâchent : fâchés, donc, que le tribunal de Compiègne les déboute dans leur demande de suspension de fermeture de leur usine, les salariés de Continental-Clairoix ont saccagé la sous-préfecture de la ville. Très vilain, ça, pas bien du tout. Il faut savoir souffrir en silence, cacher sa peine. Et voilà que maintenant les salariés de l’industrie se mettent à imiter les agriculteurs ! mais sans discernement, « petit bras », pourrait-on dire : à voir les photos, ça a nettement moins de gueule que l’incendie du Parlement de Bretagne, à Rennes.

Dur ban à Genève

D’abord, savez-vous où se situe Durban ? hein ? à Genève ? c’est pas la bonne réponse, quoique… mais non, Durban… En Afrique du Sud, sur la côte Est, état du Natal, bande d’ignares. Et le racisme, en Afrique du Sud, on connaît, on a vécu ça, avec Travaux Pratiques, si le passé composé suffit ici… l’Apartheid, ça c’était du racisme pur jus, dur de dur.  Pas beaucoup plus affreux d’ailleurs que dans les Etats du Sud des USA avant que ça change en pratique, mais presque (fermez le (dur) ban).

Mais Durban II ? la foire, messieurs-dames. La foire prévisible, organisée, préméditée, annoncée. Pas la peine de venir à Genève pour s’en rendre compte… ! tout cuit, le bide de Durban II-Genève !

Et pourtant… par delà les déclarations provocatrices du Président Iranien (*), il faut constater qu’il ne s’agit plus de négationnisme, car M. Amadinedjabe (ortografe fonétique, je n’écris pas en Persan) a cette fois-ci cité l’Holocauste sans en remettre en cause l’authenticité – gros progrès. Il a juste affirmé qu’on (les pays occidentaux)  l’avait instrumentalisé (le génocide), et qu’Israël est un « gouvernement totalement raciste en Palestine Occupée« .

Là dessus, disons que quitter bruyamment la salle de conférence en signe de protestation, non seulement ne sert à rien, car de toutes façons ça n’est pas assez fort aux yeux des Israéliens, qui auraient voulu nous voir boycotter cette conférence – ils savaient ce qui allait se dire, mais on n’est pas obligés de voir les choses comme eux   – mais ça nous prive de toute possibilité de réponse. Mais bon, soit, on pouvait boycotter… point de vue « pur et dur », et façon d’évacuer la polémique.

Monsieur Amadinedjabe dit des insanités à propos de « gouvernement totalement raciste« , certes. Mais sa hargne ne vient pas de NULLE PART. Il n’a pas inventé la situation actuelle, monsieur Amadinedjabe ; en 1948 il n’était pas né. Car il y a une zone géographique qui pose problème, quelque part entre la Syrie et l’Egypte, entre la mer Méditerranée et la Jordanie. Non,  là-bas tout ne va pas très bien madame la Marquise, et ce n’est pas une histoire de racisme, c’est juste une histoire de haine, une histoire qui occupe tout l’espace. Et il faudra en sortir, y imposer une solution – humaine, pacifique, évidemment ! – pour pouvoir enfin passer à autre chose.

(*) Je cite : « Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils (les Alliés, NDLR) ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive (…) Ils ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et du monde de l’Holocauste pour établir un gouvernement totalement raciste en Palestine occupée« 

Pas de quoi en faire un fromage

Elle n'oublie rienSavoureuse, cette expression, non ? surtout si c’est un fromage au lait cru.

A propos de lait cru, au Leclerc du Cannet (06) pas plus qu’à celui de Clermont-Brezet (63) il n’y a de camembert AOC. Fini, LE camembert, place au machin plâtreux fade et blanc fabriqué dans le Tarn-et-Meuse (service consommateurs à Nanterre ou à Creteil-Cedex, au milieu des prés et des vaches laitières)  : bien joué messieurs et mesdames les industriels alimentaires – et les acheteurs de chez Leclerc, pas au courant que les fromages, ça a normalement du goût.

Mais là n’est pas mon propos, je ne traite pas de fromage, aujourd’hui ! c’est une locution imagée, « pas de quoi en faire… » : pas assez copieux pour que ce soit utilisable, trop mince pour que ça mérite d’être exploité, trop banal pour mériter d’être cité. Voilà ! trop banal, tellement banal !

Tenez, cet article du Monde, « La femme qui se souvient de (presque) tout » ; avec une photo montrant la femme en question face à l’interviouveuse (il n’est pas dit laquelle des deux est l’interviouveuse, la grosse vaguement fringuée en noir à droite ou la mince fausse blonde à gauche, très amerloque BCBG, avec des papiers dans les mains) ; mais on vous signifie autre chose que le titre de l’article du Monde ! traduction très tendancieuse, donc, oyez plutôt :

– « La femme qui se souvient de (presque) tout) » (le Monde)

– « She never forgets – woman remembers everything »  (elle n’oublie jamais – la femme se souvient de tout) (légende de la photo, piquée sur You Tube, d’ailleurs).

Donc, pour « Le Monde », il y a quelque part une femme qui peut vous sortir la date de la Pâque juive en 1982 comme ça tout à trac, bref, un phénomène de foire… un tout autre discours que celui de la photo : « la femme n’oublie jamais ».

Mais enfin, c’est de notoriété publique ! la femme n’oublie jamais ! Elles se souviennent de tout ! et très à propos, généralement. Je l’ai constaté depuis très jolie lurette, et rapporté dans mon blog il y a longtemps. C’est super banal, ça ! Voyez comme on nous ressasse des lieux communs… qu’est ce qu’on peut perdre comme temps à lire des âneries…

(Tenez, si ça se trouve, en ce moment Ségo la Royale fait rechercher, par un détective privé, l’anonyme individu qui s’est vu invectiver par not’ président, il y a quelques mois : « casse toi, casse toi, pôv’ con » : vous vous souvenez ? elle voudrait lui adresser des excuses, comme à monsieur Zapatero).

(Et au fait, si par hasard vous aviez vent d’une remarque désobligeante, ou supposée telle, de notre président à l’égard de quiconque, prière de noter l’identité de l’offensé, ou supposé tel, le lieu et la date, et d’adresser le tout à Mme Ségo la Royale, afin qu’elle s’en excuse).

Ceci n'est pas une pipe

Eh non, dans le métro, Tati – « mon oncle » – sur son Solex avec sa gabardine et sa pipe, n’a plus sa pipe, nom d’une pipe (censuré)  ! C’est une affiche dans le métro pour une expo « Jacques Tati », une photo extraite de « Mon oncle », mais châtrée. « Ceci n’est pas une pipe », suivant la célèbre formule, c’est devenu un moulinet de plastique jaune.

Dernièrement je feuilletais un « spécial Prévert » : sur quasiment toutes les photos, le père Prévert tirait sur sa clope, ou la laissait pendouiller à sa lèvre. Alors allons-y, hop, Prévert, un caviardage sur les lèvres, gommons les clopes : un peu de correction, M. Prévert.

Brassens sur ses pochettes de disques, avec sa pipe… idem Tati, Georges, tss tss, pas convenable.

Gainsbourg et ses clopes. Non mais, quel malotru ! Plus de cigarettes, M. Gainsbourg.

Ferré : « Quand je fumerai autre chose que des Celtique« . Revoyez votre copie, M. Ferré. De la correction, enfin… je ne sais pas, moi… « Quand je tisserai autre chose que du batik« , par exemple.

Bientôt, après les films colorisés – « La traversée de Paris » avec du jambon rose dans la valise – nous aurons droit aux films dénicotinisés : Humpfrey Bogart dans « Le faucon maltais« , Piccoli dans « Le Mépris« , Ventura dans « Classe tous risques« … sans clopes et sans fumée. Faut que tout ça soit « correct en ordre ».

( On a bien gommé Trotsky de la photo où Lénine harangue la foule du haut de la tribune, alors, hein, une pipe… )

Et je vous pose la question : où s’arrêteront les fadas des ciseaux ? à quel niveau de connerie descendra-t-on ? quelle veulerie barbare nous guette ?

Pas trop Friendly, le 75

J’étais frappé, hier, lisant la presse et paressant devant les infos nationales à la télé, de la convergence des analyses et des commentaires à propos des nouvelles plaques d’immatriculation automobiles. Plusieurs fois on est revenu sur la question « quel département allez-vous afficher à droite de la plaque ? » ; plusieurs fois on a entendu cela : « surtout pas 75 » (c’est mauvais, on se fait emmerder, c’est mal vu…). Alors, les Parigots, aucune authenticité, honteux d’être Parigots ? vous qui brocardez pourtant si facilement la Province et ses ploucs… poussez votre logique, honteux du 75, allez donc vivre ailleurs, il reste des endroits vivables – chez les ploucs, hélas.

Et encore la bagnole : Heuliez, célèbre et emblèmatique entreprise des Deux-Chèvres, « mise sur les véhicules électriques pour son sauvetage. » Donc il aura fallu la dernière extrêmité, le fond du désespoir, la détresse totale, pour envisager de se tourner vers les véhicules électriques ? c’est si atroce que ça ? soi-disant ce serait pourtant l’avenir ? du moins c’est c’est ce qu’on nous raconte… l’avenir façon pub’ de barbier : « demain on rase gratis« .

Et devinez comment elle va s’appeler, la bagnole électrique de monsieur Heuliez ? « Friendly« . Pas « L’Amicale », « la copine », « Ma pote » ; non ! du Rosbif, forcément, sinon, électrique, française, construite par une boîte sous perfusion de l’Etat : aucune chance ! Heureusement, « Friendly », ça va fonctionner, c’est du Rosbif. Achetez vite une « Friendly », ce sera une preuve d’amitié, et faites-la immatriculer 79 : les Deux-Chèvres.

Comme un vol de chacals

Je l’ai lu, je ne l’ai pas inventé. Et encore, le journaleux qui a trouvé cette belle image n’est pas tombé dans le travers du « un chacal, des chacaux ».

La phrase complète : « Au cours de la crise, nous avons vu des fonds spécialisés dans ces techniques littéralement s’abattre comme un vol de chacals sur les actions des banques en difficulté, que ce soir Bear Stearns, Lehman Brothers ou Citi, et bien d’autres. »

Il s’agit d’un article financier intitulé « Les ventes à découvert bientôt réglementées aux Etats-Unis« . Et l’on ne peut que se féliciter de cette nouvelle, regrettant que cela arrive un peu tard, tout comme les vertueuses dispositions des banques désormais bien décidées à ne plus « titriser » des prêts hypothécaires foireux (putain, quel jargon !).

Est-ce que je vends des trucs que je n’ai pas, moi ? hein ? c’est le bon sens même, on ne devrait pouvoir vendre que ce que l’on possède, c’est un principe de base du commerce…

Tenez, ça me fait penser… nous avons, vous le savez tous, des proverbes enracinés dans la sagesse populaire, les points d’ancrage de la morale et du bon sens ; l’un d’eux nous enseigne, dans le droit fil de ce billet :

« Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».

Il en existe une autre version, plus « financière » – d’aucuns disent que c’est une histoire juive, mais bon…

 » A quoi bon tuer l’ours si l’on n’a pas vendu sa peau ? »

Attention pièges

Une nouvelle et intéressante initiative de Bruxelles, qui a de curieuses idées sur la défense des consommateurs… après, par exemple, l’autorisation de n’importe quelle graisse dans la fabrication du chocolat et le rosé du 21ème siècle par mélange de vins rouge et blanc, après de multiples tentatives – restées vaines, heureusement pour nous – pour tuer le fromage qui a du goût, Bruxelles nous a préparé en douce, sans trop de pub’, et on les comprend, l’emballage « à la gueule du client », ou plutôt « aux bons soins des markéteux », les rois du  » virgule 99″ et des promos bidons.

Si vous achetiez votre beurre au quart ou au demi-kilo, eh bien vous allez le trouver, si ça se trouve, en paquets de 230, 372, 265 grammes, 493,99 grammes ou tout autre poids qui plaira au fabricant. Et pas que le beurre : tout plein de produits.

Il s’agirait, selon nos inventifs commissaires Bruxellois, et par un retournement subtil et dialectique, en permettant aux fabricants de faire comme bon leur semble, de défendre le consommateur !! si si.  Je vous engage, quitte à revenir ensuite lire la conclusion de mon billet – si ça vous dit – à consulter ci-après cet article instructif ; on en apprend d’édifiantes sur l’art et la manière de « biaiser » le consommateur.

Conclusion : puisqu’on ne pourra plus se fier aux étiquettes de prix, il faudra bien évidemment consulter avec attention le prix unitaire, prix qui, comme vous le constatez tous les jours, figure en minuscules caractères dans un coin des étiquettes. Ou bien emporter sa calculette, réviser ses règles de trois, un papier et un crayon, une loupe… il va y avoir du sport dans les rayons de nos supérettes. Merci Bruxelles, une fois !