Lever la papatte pour laisser une trace

La pyramide du Louvre a 20 ans, et il s’en trouve qui jugent utile de marquer le coup. Marquons donc le coup…

Outre qu’elle est aussi naturellement posée dans le cadre du Louvre qu’un égoutier parmi des danseuses en tutu, elle est fort peu fonctionnelle, puisque qu’incapable d’abriter des intempéries les visiteurs faisant la queue pour entrer au Musée. En gros, c’est un énorme abribus pyramidal, sans abri ni bus, prétendument transparent mais quasiment opaque.

Il est remarquable, à ce propos, que deux de nos présidents aient absolument voulu laisser leur signature sur Paris, y lever la papatte, Evidemment pas De gaulle, qui s’en foutait, ni l’auvergnat Giscard, qui, lui, s’est focalisé sur Clermont-Ferrand, pas plus que Chirac, trop occupé à placer ses arts primitifs.

Mais Voyez Pompidou : les autoroutes des voies sur berges, erreur majeure, contresens historique, et Beaubourg, l’exception, allez, soyons juste,  ça a de la gueule. Mitterand, lui, s’est acharné sur Paris, Opéra-Bastille, grosse mocheté qui perd sa peau par plaques sous ses bas résille, la Grande Bibliothèque, construction aberrante sur le plan fonctionnel et sans aucun intérêt esthétique – c’est encore un moindre mal-, la pyramide du Louvre…

Bref, vingt ans après, marquons le coup, tirons-en les leçons : ce n’est pas parce qu’on est un homme politique de premier plan qu’on a bon goût. Laisser une trace sur cette terre, nous en avons tous le besoin vital ; mais pourquoi s’en prendre aux édifices, à notre cadre de vie ? les demoiselles Tatin ont bien laissé leur trace, trace savoureuse, elles, et sans gâcher le paysage. Laissons donc l’actuel président méditer là dessus, nous mijoter une recette de sa façon, un truc qui restera… je ne sais pas, moi… d’un Hadopi loupé pourrait naître un plat savoureux, qui sait ?

Je change de sujet : passant hier devant une enseigne baba-coût, « Hard-discount », comme on dit, horrible assemblage de phonèmes, blasphème linguistique, je pensais à « casse-coûts » : ça serait déjà mieux, non,  « casse-coûts ? et puis ça fait hardi, jeune, entreprenant… Lideul le casse-coûts, ça sonne bien, non ? … non ?

… plus c'est bon ? (*)

Je sais, ce n’est pas un sujet dans le ton de la semaine pascale des chrétiens, du moins telle qu’on nous la ressert chaque année – hémoglobine et grand guignol, brandade de morue et mortification – mais tant pis, j’ai sous la dent un article, paru ce jour du samedi d’avant Pâques, et qui me paraît propre à nourrir un bon billet.

« Le bonheur est dans le spray » : il nous y est dit que des éjaculateurs précoces ont vu leurs prestations, si l’on peut dire, durer 6 fois plus que d’habitude grâce à un « spray » insensibilisant poétiquement dénommé PSD502. Pour beaucoup de « cobayes », ça va de quelques secondes (bonjour-bonsoir) à plus de 4 minutes ! Tandis que d’autres « cobayes », traités avec un placebo, voyaient leur tour de piste durer 1,7 fois plus que d’habitude. Quelles leçons peut-on tirer de cette annonce fracassante ?

– « spray » pourrait sans dommage se remplacer par « pulvérisation ». Mais évidemment ça tuerait le jeu de mots :  « le bonheur est dans la pulvérisation », c’est original mais nul. Accessoirement, on remarquera que les pulvérisateurs en bombe sont des produits à proscrire, du fait de leur haute nocivité vis à vis de la couche d’ozone ; à remplacer par un pulvérisateur à poire, ou par un badigeon. C’est assez sympa, un badigeon, avec un petit pinceau qui chatouille…

– Les sujets traités avec un placebo ont nettement augmenté leurs performances ; 17 secondes au lieu de 10, ça vous change un homme ! preuve, si l’on pouvait en douter, que l’éjaculation précoce est très largement d’origine psychique, le rapport aux femmes – ou à une femme – et la peur de l’échec… donc, plutôt qu’une pulvérisation bidon sur la zigounette, pourquoi pas une pastille PulleMolle ? ça donne bonne haleine, en plus, ce qui ne gâte rien.

– L’histoire ne dit rien du ressenti des partenaires des « cobayes » réellement traités. Et pourtant, c’est logique, si le PSD502 est un insensibilisant, par contact avec la muqueuse du vagin (en espérant que ce n’est pas carrément nocif), ça va aussi provoquer un retard à l’allumage ! c’est un peu la ligne bleue des Vosges, cette histoire de faire durer la partie : plus on avance, plus elle recule… elles ont dû trouver le temps long, les partenaires ? et si elles avaient un frichti sur le feu ?

– Enfin, cerise sur le gâteau, ce traitement au PSD502 n’est pas sans contre-indications ; quid de la fellation ? quel goût ça a, le PSD502 ? ne pourrait-on pas en avoir rapidement des versions aromatisées, à la fraise, au chocolat ? et puis, si c’est un insensibilisant, ça va faire comme une piqûre dans la gencive chez le dentiste, non ? la mâchoire en bois pendant 20 minutes… et le frichti sur le feu…

(*) Plus c’est long, meilleur c’est, évidemment, en bon français. Mais ça ne rimerait  plus.

C'est meilleur quand c'est fait maison

Le rejet du projet de loi « anti-piratage sur la Toile et protection des auteurs » (alias HADOPI, acronyme ridicule qui sentait déjà sa petite Beresina) montre, preuves à l’appui, que mesdames et messieurs les députés ne travaillent pas sérieusement, malgré tout le fric et les avantages en nature que nous leurs payons : ils battent la campagne au lieu de siéger, comme c’était leur boulot. Bien fait.

Deuxièmement, il montre que Mme la secrétaire d’Etat Kosciusco-Morizet, alias NKM, directement chargée de  ce dossier avec Mme Albanel, et qui énonçait « être déjà dans l’après-Hadopi« , a pris trop d’avance. D’accord, il faut anticiper, mais… elle devrait attendre le gros de la troupe.

Troisio, et c’est ça le plus clair, c’est que la musique en conserve, malgré tout le plaisir qu’elle peut nous procurer, n’est que de la conserve. On le sait, les éditeurs de zizique se foutent de notre frimousse en nous fourguant des CD à des prix indécents, et il est moral qu’ils boivent le bouillon : je l’ai déjà exprimé dans de précédents billets. Il reste que les artistes qui se produisent en direct (en direct live, comme ils disent maintenant, sinon ce n’est pas assez redondant) continueront à se faire correctement payer, sans piratage, et c’est très bien comme ça.

Moralité : la musique c’est comme le sport et la bouffe, c’est meilleur quand c’est fait « maison ». Plutôt que de vous passer la 628 ème mouture sur CD de la Petite Musique de Nuit, essayez donc d’en jouer un bout vous-même ; apprenez à jouer d’un instrument, c’est autrement chouette. D’accord ce sera moins pro, mais autrement plaisant ! Idem pour le sport : un match à la télé devant une bonne bière ça peut être agréable, mais ça ne fera jamais de bons abdominaux – mieux vaut donc chausser ses baskets et aller trottiner, faire une virée à vélo ou taper dans un ballon.

Et au diable, HADOPI.

Voyons voir, voyons voir…

Je ne sais où donner du clavier d’ordinateur ce matin. Ca fuse, ça foisonne d’informations toutes plus craquantes les unes que les autres. Celle qui suit me plaît assez…

MAM (la ministre de l’Intérieur et des Cultes) songe à interdire les cagoules dans les manifs. C’est vrai, quoi, quand on a quelque chose à hurler en masse, on ne se cache pas, au contraire ! Mais pour être exhaustif, et éviter un nouveau millefeuille législatif, je lui suggère de proscrire, dès le premier jet du texte, les masques (de Zorro, de Mickey, de Chirac, de…), les écharpes relevées sur le nez, les cols roulés relevés itou, les capuches de duffle-coats, de sweaters, de survêtements, les hidjabs, les burqas afghanes, les faux-nez de clowns, les maquillages trop appuyés, les casques de moto intégraux, et j’en oublie sûrement.

Et ça : un policier est en garde à vue pour avoir présumément divulgué une video de camera de surveillance dans un bus, montrant une violente agression. Evidemment, aussi sec ladite video se retrouve sur la Toile, vous pensez, avec tous ces voyeurs…  On se demande bien où est le coeur du délit, ou plutôt on subodore que le fond du fond du problème, c’est qu’il ne faut pas inquiéter les braves gens. Oui, braves gens, dormez tranquilles, tout est calme. Comme à Strasbourg, où il ne s’est rien passé, puisque les membres de l’OTAN n’ont rien entendu.

Mais je me dis que le circonstanciel est trop fugace, évanescent, et que les seuls billets qui resteront, que la postérité retiendra, sont ceux qui savent se détacher de l’actualité immédiate, au ras des feuilles de chou, pour atteindre l’universel, l’intemporel. En parlant de feuille de chou, tenez, ce titre du Figarôt tout frais du jour – encore du circonstanciel, direz-vous – qui interpelle à plus d’un titre :

Saisi en 2007 par l’ex-premier secrétaire du PS, le Conseil d’État a annulé, «pour une erreur de droit», le refus du CSA de ne pas comptabiliser le temps d’expression présidentiel dans les médias.

L’ex, c’est Monsieur Hollande, François. IL se réjouit d’avoir gagné devant le Conseil d’Etat, pour la raison exposée plus haut. Mais alors, si le CSA (les sages de l’audiovisuel public) refusait de ne pas comptabiliser le temps de parole… voyons voir, voyons voir… deux négations égalent une affirmation… les ennemis de mes ennemis sont mes amis… moins par moins donne plus… donc le CSA voulait comptabiliser le temps de parole, c’est clair ! mais pourquoi faire aussi compliqué ? c’est un test de logique ?

Hélas, cher lecteur, si Monsieur Hollande se réjouit d’avoir gagné, c’est – on le lit dans le corps de l’article – que le CSA s’est fait gronder car il refusait de comptabiliser le temps de parole présidentiel. Vous suivez ? on vous dit le contraire de ce qu’on veut vous dire, et c’est à vous de suivre. C’est rigolo, non ?

Assez, un détail

Je réagis ici aux propos de Mme Royal, en tournée africaine au Sénégal. Elle a fait un tabac au PS local en demandant pardon – presque 2 ans plus tard – pour les paroles prononcées par Monsieur le Président de notre République, lors d’un discours à Dakar, en juillet 2007.

La phrase incriminée : « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire« . Discours de M. Sarkozy, donc, discours rédigé en fait par la « plume » habituelle, Henri Guaino, qui s’en explique, et persiste.

Les termes de Mme Royal : « Quelqu’un est venu ici vous dire que « l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire » « .

Bien… si vous avez un poil de curiosité, vous lirez la défense que fait M. Guaino de son texte, texte que M. Sarkozy a endossé sans états d’âme.

Vous penserez aussi ce que vous voudrez des propos de Mme Royal, qui – selon moi – a perdu une occasion de se taire ; on est encore dans la repentance, là, et c’est fatigant. Critiquer les propos de M. Sarkozy, pourquoi pas ? c’est dans l’ordre des choses, et ça pourrait donner lieu à une explication de texte. Mais demander pardon pour lui, c’est de la pose christique – je prends les péchés du monde sous ma casquette – et ça, ras la casquette, justement ! S’il y a UNE personne qui serait fondée à demander pardon, c’est M. Sarkozy, et personne d’autre.

Mais bon, je glisse, ce n’est pas le propos central de mon billet ; j’y viens…

Assez ?? où est passé assez ? Miss Chabichou a escamoté assez.

Un détail ? un « détail de l’histoire », comme dirait l’autre ? voire…tenez, un exemple : »Je n’ai pas mangé » – « Je n’ai pas assez mangé ». Vous saisissez la nuance ? non ? alors vous êtes un foutu menteur, ou sérieusement atteint.

« Il n’est pas entré » – « Il n’est pas assez entré (dans l’histoire) » : pas tout à fait pareil. Que je vous explique, Mme Royal : si si, selon notre Président, l’homme africain y est entré, dans l’histoire ; mais pas assez ! Vous saisissez ?

Diffamer une religion nuit gravement

Un lecteur assidu de mes petits billets me signale un fait qui est passé plutôt inaperçu dans l’actualité actuelle (je sais, « actualité actuelle », c’est un pléonasme ; mais moi j’appelle ça une chouette redondance du discours, doublée d’une allitération) . On sait que l’ONU est un « machin » (merci mon Général) qui vote des résolutions, résolutions suivies d’effet ou pas, c’est selon… par exemple toutes les résolutions critiquant le rôle d’Israël dans le conflit Israélo-Palestinien sont lettres mortes, les USA y mettant systématiquement leur véto. Autant pisser dans un violon ! Dans d’autres cas (Corée du Nord, ex-Yougoslavie) c’est la Russie qui bloque tout. Bref ces résolutions ont des succès variables, c’est clair.

Mais en l’occurrence, aucun pays n’ayant mis son véto, la résolution dont je vous entretiens a été adoptée par 23 voix pour, 13 contre, 11 abstentions. Pour, entre autres : la Russie, la Chine, Cuba, le Pakistan ; contre, entre autres, l’Union européenne, la Suisse… Il s’agit de religion, je cite une des sources, et une autre, légèrement différente :

« Le Conseil [ des droits de l’homme de l’ONU ]  a adopté d’autre part une résolution sur la lutte contre la diffamation des religions dans laquelle il se déclare profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme.

Il engage instamment les États à prendre des mesures énergiques pour interdire la diffusion d’idées et de documents racistes et xénophobes visant toute religion ou ses fidèles, qui constituent une incitation à la haine, à l’hostilité ou à la violence raciale et religieuse. Il a aussi adopté une résolution portant sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction. »

La deuxième source diffère légèrement, mais surtout nous informe que des tas d’ONG ont fait campagne pour que cette idée de condamner toute « diffamation des religions » soit combattue ; en fait c’est l’OCI – Organisation de la Conférence Islamique – qui ramait pour faire aboutir ce texte. Les ONG, elles, énoncent – ce qui tombe sous le sens – que c’est l’homme qu’il faut protéger, pas les religions.

Ce texte, non contraignant légalement, énonce qu’il est condamnable de diffamer une religion.  Diffamer ? du latin di-, privatif, et fames, renommée : diffamer, c’est littéralement « porter mauvaise renommée ». Il est donc répréhensible de nuire à la renommée, à la réputation d’une religion. Donc de la critiquer, ce qui nuit évidemment à sa réputation.

Texte qui nous dit aussi :critiquer une religion, c’est être raciste ou xénophobe ! En somme, religion = nation = race !  Et « raciste », c’est l’injure suprême, le top de l’infamie.

Voilà qui ouvre des horizons, ou plutôt qui les bouche bien. La liberté d’expression n’a qu’à bien se tenir.

Mais en matière de répression de la « diffamation » des religions, rien n’est nouveau sous le soleil : Marx (Karl, pas Groucho), dans un texte intitulé « Critique de la philosophie du Droit de Hegel » – février 1844 –  énonçait que « Elle [ la religion ] est l’opium du peuple« . Ce n’est pas de la diffamation, ça ? Allez savoir s’il ne ferait pas aujourd’hui l’objet d’une ferme condamnation de l’ONU, voire d’une fatwah ? en tout cas, la revue où ce texte était publié fut interdite en son temps en Allemagne et en Autriche, et les auteurs poursuivis. On n’a pas beaucoup progressé…

Foisons

Vous noterez que « foison » n’est pas fréquemment utilisée au pluriel. La foison, en effet,  est en elle-même suffisamment abondante pour qu’on n’en ait besoin qu’en un exemplaire. C’est d’ailleurs aussi une entité insécable : autant il est aisé d’obtenir des morceaux… de discours, disons (par exemple, « Fragments d’un discours amoureux« ), autant la foison ne se découpe pas, ou alors très difficilement… en fait je n’ai jamais essayé. Je travaille avec UNE foison, entière, et ça fonctionne bien comme ça.

Et ça foisonne, donc, au singulier :

– M. Obama nous recommande chaudement d’intégrer la Turquie dans l’Union Européenne. Puis-je lui suggérer de préparer concurremment l’intégration de Cuba aux Etats-Unis ? Guantanamo verrait ainsi son statut évoluer très favorablement. En tout cas moi je suis pour, je le lui recommande chaudement.

– La Corée du Nord envoie une fusée en l’air : ça a marché. Ah ? c’était le lancement d’un satellite ? alors ça a foiré. Reste à la Corée du Nord de nous dire ce que c’était : je suppose qu’ils vont nous dire que c’était une fusée.

– Les Verts (et le PCF itou) s’indignent que la police française ait été aussi inefficace contre les casseurs à Strasbourg ; ils réclament donc une commission d’enquête. Ils y étaient, eux, à Strasbourg, pacifiques et verts, défilant dans le calme ; après avoir vivement protesté du fait que la ville était quadrillée militairement, ils constatent que tout compte fait il en aurait fallu un peu plus…

La police se défend, elle, arguant du fait que pour atteindre les casseurs, il leur a fallu fendre pacifiquement les rangs des manifestants pacifiques, perdant ainsi un temps précieux. Il est évident que si les manifestants pacifiques n’étaient pas venus en masse à Strasbourg, les casseurs n’y seraient pas venus non plus : le casseur est au manifestant pacifique ce que la puce est au toutou, elle voyage sur son dos.

– Cinq policiers blessés à la Foire du Trône, à Paris : pourtant il n’y avait pas de manifestation anti-quelque chose, à la Foire du Trône ? alors ? les puce se déplacent sans le chien, maintenant ?

– Manifestations violentes à Bastia, 10 CRS blessés. Aaaah si, il y avait une manifestation pacifique, juste devant les casseurs. Vous voyez, les puces, le chien… je vous le disais bien.

Blooze

On peut avoir le blues en ces temps chahutés.

La France réintègre l’OTAN, on se demande pour quelle chimère, ou quel plat de lentilles : certes, le tout neuf et fringant Obama fait pour l’occasion risette à Maître Nicolas, qui boit du petit lait, mais qu’allons-nous (re)faire dans cette galère ?

Un millier de casseurs professionnels à Strasbourg, pour cause de sommet de l’OTAN, il faut bien trouver une occasion de casser… ça suit une ligne politique assez claire : anti-pharmacies, anti-hôtels Ibis, anti station-service, anti-panneaux indicateurs. Puis-je suggérer que désormais les sommets de l’OTAN se tiennent ailleurs que chez nous ?

Afghanistan : on a le choix entre une intervention qui s’éternise, sans succès clair, et qui ressemble de plus en plus à une ingérence étrangère, et le laisser-faire, donnant à coup sûr le champ libre à une bande de psychopathes moyen-ageux et misogynes. Que faire ?

Mais d’un autre côté, des nouvelles encourageantes, on nous donne la liste des paradis bancaires (pas fiscaux, bancaires, les paradis, bande d’approximatifs) : enfin une avancée significative, qui ne sert probablement à rien. Par exemple, il manque la City de Londres, l’état du Delaware, aux USA… une paille…

Tenez, si ça vous intéresse, je vous livre en pâture un circuit, pompé directement des blogs les plus lus, permettant d’échapper aux impositions : le « sandwich néerlandais« , qui met en jeu Les Pays-bas, Curaçao, et le canton de Zoug en Suisse : avec ça, le plus légalement du monde, sinon simplement, vous raquerez un minimum. Avec ou sans le G20.

Et parlons-en, des impositions : sur ce point, comme sur la durée légale du travail, le nombre de fromages différents, la consommation de pinard par habitant… nous sommes champions du monde. Le magazine Forbes nous a pondu un superbe graphique « Tax Misery and Reform Index« . En additionnant l’impôt sur les sociétés, sur les personnes, sur la richesse, les charges sociales patronales et salariales, et la TVA, nous caracolons en tête devant la Chine, presque 168, alors que les moins « chers » des européens, Irlande et Lituanie, tournent à 94.

Et nous avons empiré depuis l’an dernier  : + 1,1 ! Tax misery : joli terme.

Champions olympiques de l’imposition, que nous sommes ! alors, heureux ?

Nous sommes champions de l'imposition

Lèse-couine, au bas mot

Les têtes couronnées font, décidément, toujours rêver Mimi Pinson et les mimi-dinettes, et notre seul quotidien radicalement plutôt vaguement à gauche n’y déroge pas : c’est « Voici », « Point de vue », « Closer », « Hola »… ce matin sur Libé (ration). D’ici qu’ils nous tartinent sur le bal des Petits Plumards Beige à Monaco avec la princesse Conchita…

Michelle Obama, la First Lady des Etats-Uniens (*), a passé la main dans le dos de la reine d’Angleterre !! a-t-elle donc oublié le proctocole ? ciel ! ma doué ! putain d’Adèle ! et Libé-Gala de nous affirmer (on est sous le casque à sécher la permanente, là, chez le coiffeur, avec nos rouleaux, et on feuillette, haletantes, ces pages colorées pleines d’images croustillantes) que « si la reine a le droit de toucher ses convives, le contraire est proscrit« .

Donc si Elisabeth, la reine des Britanniques en personne, the queen herself, me donne une grande claque dans le dos, « hello buddy« , « salut mon pote »,  je peux pas lui rendre son geste affectueux ? ah c’est dur, c’est trop dur.

Tout ça est apparemment bien plus important que de savoir si la Suisse et Monaco font ou non partie de la liste grise (gris foncé ou gris clair, that is the question) des paradis du secret bancaire ! questions qui ne font pas rêver… morne capitalisme…

(*) J’ai décidé de ne plus écrire « les américains » pour traiter des habitants des USA. C’est insultant pour les Canadiens et Mexicains (américains, du Nord, eux aussi), les habitants de tous les pays d’Amérique centrale, les populations d’Amérique du Sud. C’est vaste, les Amériques, Colomb le constatait déjà en 1492, et il n’y a pas que les USA.

Action-réaction

Tiens, j’ai appris ces jours-ci un nouveau mot. Sur un panneau de chantier du bâtiment, parmi la liste des lots et des sociétés et corps de métiers impliqués, « températion » : avec la plomberie. Joli, non, températion ? au lieu de chauffage/climatisation. Plus court, simple, clair. Températion, tu me plais.

Bon, on n’est pas là pour  tempérer, mais pour écrire sur des sujets qui en valent la peine. Des sujets qui fâchent, donc !

Par exemple, Sartre et Céline, les deux frères ennemis de la littérature française, avaient tous deux compris l’importance de l’image, du look, comme on ne disait pas, le mot n’existant pas à l’époque, sauf chez les Rosbifs. Tous deux vêtus de peaux de bêtes, immuablement : Sartre, l’ « agité du bocal »,  avec son éternel gilet marron clair mi-tricot, mi-suède, Céline avec son mouton retourné sans manches tout mité, sale et débraillé, sur un pull sans âge ni couleur. Nos vedettes littéraires, par delà leurs différends, se rejoignaient sur la gestion de leur image ; à croire qu’ils avaient le même agent.

Des agents, tiens, parlons-en ! Trop d’agents, se dit-il dans les canards, trop de flics, de keufs, en parler-cités. Chaque fois que Maître Nicolas Le Petit se déplace – et qu’est-ce qu’il peut se déplacer ! – des nuées de flics, une marée de cars de flics, le centre-ville bouclé, la ville quadrillée, la thrombose en ville. Dernièrement, hier donc, Chatellerault : ficelée, Chatellerault ! camisole de force. Et les râleurs de râler : ouais, pour qui il se prend ? mais qu’est-ce qu’il se permet, ce petit monsieur, déni de démocratie, mégalomanie, état-policier, tout ça… on arrive même plus à lui envoyer des oeufs pourris et des tomates sur sa bagnole, on peut même plus le siffler d’assez près, le conspuer de visu, l’approcher pour l’invectiver, lui mettre nos pancartes insultantes sous le nez…

Faudrait se montrer un poil logique : ou bien on pratique la démocratie pacifique, visites policées et consensuelles genre René Coty – ou Vincent Auriol, ou un inaugureur de chrysanthèmes quelconque – sans autre enjeu que de faire le guignol, et alors on peut lui toucher le bas du manteau, lui serrer la paluche, crier Vive la France, Vive Vincentauriol, dans une ambiance pépère, sous une surveillance policière légère et bon enfant… ou bien chaque fois que Sarko se déplace, des milliers de « démocrates de gauche », furieux que ce soit lui qui ait été élu, et qui font une fixation sur sa personne, décident de lui pourrir la visite, de lui montrer combien ils le détestent, à quel point ils lui souhaitent tout le mal possible : et que devrait-il faire, ledit supposé ennemi de la démocratie prétendûment menacée  ?  venir tout seul à poil en robe de bure tel le Bourgeois de Calais ? offrir ses fesses à la foule pour se faire botter le cul ? serrer stoïquement les dents sous le déluge de tomates pourries, tout en marmonnant dans sa barbe « cassez-vous, pôv’ cons » ?

Bon, bref : si tous les « démocrates » lanceurs de cocktails-molotov et de pavés renonçaient à leurs projectiles, leurs insultes… éventuellement, peut-être, allez savoir… qu’on n’assisterait pas à de tels déploiements policiers. En somme, pour faire simple : il s’agirait de démilitariser, des deux côtés !