Le voile et ses mystères

Non pas LA voile, celle qui fait équipe avec la vapeur ; mais LE voile, le voile épais qui recouvrait le mystère du vin jaune.

Pourquoi vous parlé-je de vin jaune ? les gens heureux n’ont pas d’histoire, vivent cachés, et le bonheur d’un beau vin jaune, seul ou accompagné d’un petit quelque chose, quelques gougères ou un poulet aux morilles, mériterait qu’on se taise, qu’on fasse silence, botus et mouche cousue, tels les petits malins qui sont tombés par hasard sur une auberge délicieuse, un petit paradis inespéré, et se gardent bien de gâter cette trouvaille en la divulguant à leurs amis… mais je vous en parle – en fait je me tais obstinément mais mon clavier, lui, est éloquent – car je viens de percer un secret, de lever un voile, d’abolir des années d’ignorance, comme ça, et ça vaut la peine de vous le faire partager.

Sachez, braves gens, que le Jura produit donc des vins bien estimables, voire superbes, et notamment ce fameux vin jaune, qui vieillit en foudres sous son voile, dédaigneux de l’ouillage… 6 ans de cave, et à l’air – mais sous son voile ! Et il se trouve que ledit vin jaune est commercialisé, pour ceux qui en veulent, du vin jaune, en bouteilles de 62 centilitres, pas plus, pas moins. Le clavelin, c’est le nom de la radine bouteille, nous prive donc de 13 centilitres du précieux liquide, si l’on veut bien considérer que la contenance standard des bouteilles est de 75 centilitres. Pourquoi tant de haine ? pourquoi ce sadique ‘moins 13 centilitres’ ? cette interrogation taraudait mes neurones jusqu’à ce matin.

Eh bien j’ai la réponse. Oui, cher lecteur, le clavelin, ces 62 cl, c’est ce qui reste en moyenne d’un litre de pinard après 6 années sans anicroche passées dans la cave jurassique, dans la barrique et sous le voile. Autant dire que 38 centilitres se sont fait la malle, mais là l’histoire ne dit pas s’il y a eu des ponctions ou si c’est seulement le résultat des déperditions naturelles.

Confondant, non ?

Et tout ça prouve clairement que le système métrique est le seul compatible avec la forme normée du clavelin : allez donc traduire ce que je viens de vous exposer en pouces, en gallons, en pintes ou en Btritish Thermal Units !! Vive donc le système métrique.

En saignants trouveurs

Au moment où de fort nombreux universitaires (« enseignants-chercheurs » ) clament qu’on les dérange, s’indignent qu’on prétende dépoussièrer leur statut et les universités, ce que j’ai pu écrire sur le sujet dans le passé me semble toujours d’actualité, car rien n’a changé, et surtout pas les mentalités. A quoi ça sert qu’on écrive des billets, hein, je vous le demande ? On reprend donc tout depuis le début.

– Enseigner dans le « Supérieur » ne présente pas de grandes différences avec enseigner dans le « Secondaire ». On a des programmes, des plans de cours, on prépare les cours, on enseigne, on contrôle les connaissances… mais, c’est vrai, on fait moins de discipline, on a des effectifs tantôt pléthoriques – un amphi – tantôt squelettiques – 4 pelés pour un cours peu couru. Mais c’est du travail d’enseignement. Très utile, au demeurant. Et demandant des capacités de pédagogue (ça s’apprend, en partie). Mais ça ne justifie pas non plus un statut à part. Une formation plus solide, peut-être ?

– Chercher, c’est une autre activité. Sans exigence de pédagogie autre que la clarté des idées et du propos. Et ça se définit d’abord par un but ! Imaginez le dialogue : « Vous faites quoi (‘que faites-vous’, en français) comme métier ?  – chercheur » … la première question qui vient aussitôt aux lèvres : « Ah, et vous cherchez quoi ? » (‘Ah, et que cherchez-vous ? ‘ en français). Eh oui, la réponse pourrait être « je fais de la recherche sur les migrations des grues en Zambie-inférieure », ou « sur la topologie algébrique des compacts semi-ouverts », ou « sur la partition des ovocytes en milieu anhydre »… bref « chercheur » c’est d’abord un projet, et ensuite, et en conséquence, les moyens et le statut permettant de mener à bien ce projet.

Que certains chercheurs soient de bons enseignants ? c’est bien possible. Que ça puisse les motiver ? pourquoi pas ? mais qu’on cesse de marier de force ces deux activités. Qu’on cesse de mesurer le niveau de la « recherche » au nombre de publications : il n’a jamais été aussi facile de publier, merci la Toile. En revanche, les idées, c’est rare…

Un des arguments forts de la révolte actuelle, c’est la crainte de voir la réforme étendre l’arbitraire des « mandarins »… il y a donc des « mandarins » ? des gens susceptibles de constater, de juger, la vacuité, la pauvreté de certaines « recherches » ? des gens qui, de plus, occupent des postes de pouvoir, juteux, peinards et respectés ? sans hypocrisie, n’est-ce pas le but de la carrière de nombreux enseignants-chercheurs ?

Belem ou Davos

Les forums mondiaux se penchent ces temps-ci au chevet du capitalisme malade. Deux forums, car visiblement il y en a un pour faire ch… l’autre. Un qui prend le contrepied de l’autre. Belem contre Davos, autre style, bobos et iconoclastes contre costars coûteux, des rêves contre l’antienne bien connue de Davos « que voulez-vous ma pôv’ dame, on n’y peut rien, faut faire avec ! « .

Meuh non, bêlent les Belemiens, les Belemistes, faut changer tout ça… Ils ont foutrement raison quelque part, quand on sait que  » l’économie virtuelle (transactions boursières – achat/vente – spéculative sur des projections financières hypothétiques) représente plus de dix fois l’économie réelle (on vend ce que l’on possède réellement) et qu’elle est la cause de la panade financière dans laquelle on se trouve actuellement. »  (citation extraite de Libé-sur-Toile« ).

J’insiste… quand tous les navires marchands sont immatriculés au Liberia, ou à Panama, que de multiples paradis fiscaux permettent de planquer son pognon, que l’économie mafieuse – drogue, sexe et jeux de hasard – se réinvestit entre autres dans des opérations boursières, qu’il est parfaitement possible en Bourse de vendre des biens qu’on ne possède pas, ce qui, partout ailleurs, serait passible de taule… on se dit que décidément il y a du souci à se faire.

Les blêmes Belemiens blâment donc à juste titre le capitalisme actuel et ses dérives financières ; j’approuve moult de leurs propositions, mais je ricane tristement, car ce n’est hélas pas demain la veille qu’on « remettra la finance à sa place ».

Tiens, par exemple, « le démantèlement des paradis fiscaux »… on en a justement à nos portes, que l’embarras du choix : Suisse, Monaco, Andorre…  allez, Mme Royal, puisque vous y étiez, à Belem, ces jours-ci… pour 2012, mettez donc à votre programme la réintégration de Monaco sous la loi commune de la République française. Chiche.

Messes en latin et chambres à gaz

… ou comment les négationnistes se planquent derrière Cicéron et Tite-Live.

Pour ce 501 ème billet ( déjà 500 divagations inutiles et chronophages…) je commence par un exercice de logique : le titre du Monde de ce jour nous clame « Monseigneur Barbarin s’engage contre l’antisémitisme« . Je vous pose la question : « contre l’anti-truc »  : ça signifie-t-il « pour le truc » ?? Si je réprouve les anti-nucléaires, suis-je « pour le nucléaire » ?  si je suis contre la contraception, suis-je pour la conception ?

Eh oui, bonne réponse, c’est non (vous suivez toujours ? ) : si Monseigneur Barbarin est contre l’antisémitisme, il n ‘est pas pour autant pro-sémite (d’ailleurs, que peut bien vouloir dire « prosémite » ? ) On peut juger les anti-nucléaires – animés des meilleures intentions, certes – assez alarmistes et irresponsables, sans pour autant vouloir tapisser la France de centrales EPR. On peut juger que les négationnistes des chambres à gaz (néga-sionistes, mauvais jeu de mots) sont des fêlés du chapeau, ou des provocateurs, ou les deux, sans pour autant adhérer à la politique d’Israël.

Mais ce qui interpelle, dans cette histoire, c’est qu’en somme le papam  des catholiques, Benoîtement,  a réintégré des fanatiques de la messe en latin (la belle affaire, direz-vous), mais derrière la messe en latin c’est toute la clique des vieux réacs, des peine-à-jouir, des anti-capotes, qui pointe son nez ; et le papam ne peut certainement pas l’ignorer… vu que dans le tas il y en a un qui nie notoirement les chambres à gaz du III ème Reich.

Drôle d’initiative, mon cher papam…

Bijoux et autres perles

Un cambriolage de bijoux pour une valeur de 500.000 euros, paraît-il, a été opéré au domicile – vide – de l’ex Mme Sarkozy, alias Attias (Cécilia, écrivait-on dans la presse Pipeule) actuellement en résidence à Dubaï. Connaissant la diligence et l’efficacité de la police dans l’affaire du scooter volé du fils Sarko, les coupables peuvent s’attendre à ne pas rester longtemps impunis !   cette affaire ne devrait pas se résumer au dépôt d’une main courante au commissariat du coin, contrairement à ma copine qui s’est fait voler la banquette arrière de sa C3 dans son parking.

Et pourtant, hein, de vous à moi, entre une banquette arrière de C3 et des bijoux, quel est le plus utile ? à votre avis ? Y a pas de justice.

Non, y a pas de justice, et voyez : deux décrets parus hier ou avant-hier établissent le « droit à la fibre optique » !! C’est-à-dire que tout locataire peut exiger de son proprio de faire installer la fibre optique dans son logement. Non mais ! Quand je pense que là où je crêche, les mobiles « passent » les jours de grand vent, quant à l’ADSL, c’est douucement le matin, pas trop vite le soir !!! autant dire que la fracture numérique a encore de beaux jours devant elle.

Noir c'est noir

Jeudi noir, qu’ils disent, qu’ils claironnent, qu’ils prophétisent. Noir pour les travailleurs qui envisagent d’aller travailler – faut gagner sa croûte, pas vrai.

« Pour l’emploi et le pouvoir d’achat » qu’ils disent. Donc on fait ch… ses voisins pour défendre son pouvoir d’achat : il serait peut-être plus judicieux de pousser les investigations, par exemple sur le grand écart de la viande, bien moins chère à la production, bien plus chère sur les étals des bouchers ou des hypermarchés. Pourquoi ? on pourrait pointer du doigt – et punir – les circuits de traitement-distribution qui se sucrent sur notre dos, mais c’est plus simple, on connaît déjà, on est habitué à République-Nation, on va encore claironner « Sarko des sous » et bloquer les trains les bus les métros les aéroports, pour punir le voisin.

Jeudi noir : c’est bien vrai. Jeudi noir des syndicats. Noir pour tout un tas de raisons. Noir de désespoir.

Cathédrales

Ce n’est pas le Styx, et la barque de Charon n’y passe pas les morts ; c’est le STIC(*), le fichier aux 83 % de fiches erronées, et la barque de la Police y embarque (vous suivez ? embarquer = monter dans une barque !! quelle belle langue que la nôtre !) pêle-mêle les victimes et les agresseurs, les suspects avérés ou pas. Et ce n’est pas un petit fi-fichier de 3 sous : 36 millions d’entrées, mazette ! Le problème, c’est que ce fichier, critique, ô combien, car traitant de votre moralité, est faux…

Ce qui est surprenant, c’est qu’on puisse penser qu’un fichier si mahousse puisse être exact. Sur le volume, il y a toujours, forcément, des erreurs. Mais 17 % de fiches sans bavures, on est d’accord, c’est peu. Imaginez que le fichier des tarifs et codes-barre soit faux à 83 % chez votre hyper Mamoutte habituel : la crise !! la paralysie des caisses, le nervous breakdown des caissières, le dépôt de bilan vite fait.

C’est une mauvaise manie française que de bâtir des cathédrales informatiques jamais finies. On conçoit de magnifiques choses, on définit des structures intellectuellement belles, on y passe des ans, et quand c’est à peu près au point on constate que c’est obsolète, que le monde a changé entretemps, qu’on peut jeter le truc et en recommencer un autre(**). Et comme ce n’est pas avouable, on reste souvent avec son « usine à gaz » complexe et ingérable, absconse et pas au point car trop sophistiquée. On fait avec.

Une autre tare bien d’chez nous, c’est que l’intendance ne suit pas.  Beau fichier, immense effort de conception, vaste édifice, mais 3 bouts de ficelles pour le maintenir en état et à jour. Non par manque de fric : du fric, il y en a, l’administration française sait pressurer le contribuable ; mais parce qu’on n’y pense pas, c’est subalterne, voilà tout.

Pour en sortir, une idée : sachant que tout acheteur de bagnole est désormais taxé « prévisionnellement » de 4 euros pour la bonne gestion du futur système informatique des cartes grises (système qui n’est pas encore en place, sauf la taxe, bien entendu, voir mon billet là-dessus), pourquoi ne pas taxer de 4 euros tout individu « bénéficiant » d’une fiche dans le STIC ? pour qu’il puisse espérer, prévisionnellement, qu’un jour lointain la fiche le concernant sera correctement renseignée, avec les coches dans les bonnes cases ?

(*) STIC : Système de traitement des infractions constatées

(**) Le problème, c’est la CNIL : Si ces enfoirés ne mettaient pas leurs grosses patasses là où ça ne les regarde pas, le STIC aurait pu continuer à vivoter tranquille, faux comme une casserole mais doit y avoir quand même du bon…

Sollicitude

Tempête oblige, il y a encore des dizaines, qu’écris-je, des centaines de milliers de Français qui sont toujours, à l’heure où je mets sous presse, privés de courant électrique. Cette tempête donc, la plus grosse de tout le Sud-Ouest depuis décembre 1999, en est responsable. Et je me dis : quel acte de solidarité puis-je proposer pour soulager la misère de tous ceux qui n’ont plus de jus (plus de chauffage, d’eau chaude, le congélateur qui moisit, la lessive froide à la main, pas de téléphone, les mobiles ont épuisé leurs batteries (d’ailleurs les relais cellulaires sont en rade) … et pas le moindre accès à la Toile !! ) ?

Je vous le dis avec sollicitude, vous l’écris, chers amis du Sud-Ouest : les colonnes de ce blog vous sont ouvertes, si ça peut vous aider. N’hésitez pas à me contacter par téléphone ou par mèl, à vous connecter sur mon site, à occuper l’espace de cette page. Ce blog est à vous !!

Chauffage au bit

Provocant, ce titre ? meuh non. On nous dit, sur Le Monde, on nous annonce, donc, que les centres de données bouffent des Méga-Kilowatt-heure à la pelle. Ceusses comme moué qui connaissent le sujet n’en sont pas surpris : maintenant c’est 2 ordinateurs-serveurs par programme, un pour la marche normale, un en roue de secours… les données sont, elles, stockées à part, 2 fois si possible, et recopiées N fois par sécurité… vous mettez des ordinateurs pour superviser tout ça, ça vous fait des salles « blanches » complètement noires, où 200 ordinateurs, empilés par palettes entières, ronronnent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Comptez 300 watt par bête, vous bouffez 60 Kilowatt de puissance, rien que pour 1 centre de données…

Et pas besoin de chauffage : d’abord il n’y a jamais personne dans ces salles, sauf par ci-par là de rares techniciens qui viennent changer une carte ou un cable… et puis ça chauffe un max !! des ventilos partout pour extraire les calories, tenter de garder tout ça à des températures supportables, pas que ça follaye, que ça divague… l’ordi qui chauffe, c’est la panne assurée.

Alors, puisqu’on a le chauffage urbain (pas chez moi, c’est la cambrousse), à base d’ordures ménagères, pourquoi pas le chauffage au bit ?? brancher de gros échangeurs sur les toits de ces centres de données, et récupérer la chaleur, pour chauffer les immeubles du coin. C’est simple, fastoche, rentable. Qu’est-ce qu’on attend ?

Apologie

En anglais aussi bien qu’en amerlock, « apology » c’est « excuses ». Ayant reçu ce petit mèl, intitulé justement « apology », d’un mien ami américain, ami à moi donc qui n’est pas sans humour ( mais pas que ! la preuve), je ne résiste pas, dis-je, à retranscrire pour vous sur mon blog le texte de ce mèl. Tout frais du 21 janvier, décalage horaire de Dallas inclus.

——–

« Dear  World:

We, the United States  of America, your top quality supplier of ideals of democracy, would like to apologize for our 2001-2008 interruption in service. The technical fault that led to this eight-year service outage has been located, and the software responsible was replaced November 4. Early tests of the newly installed program indicate that we are now operating correctly, as of January 20.

We apologize for any inconvenience caused by the outage. We look forward to resuming full service and hope to improve in years to come. We thank you for your patience and understanding,

Sincerely,
THE UNITED STATES OF AMERICA
« 

————- Je traduis pour les réfractaires à « my taylor is rich », ou « my sister is not a boy » :

Cher Monde,

Nous, les Etats-Unis d’Amérique, votre super fournisseur d’idéaux de démocratie, souhaitons nous excuser pour notre interruption de service entre 2001 et 2008. Le défaut technique responsable de cette panne de 8 ans a été détecté, et le logiciel fautif a été remplacé le 4 novembre dernier. Les premiers tests du programme nouvellement installé indiquent que nous fonctionnons désormais correctement, ce depuis le 20 janvier.

Veuillez donc nous excuser pour tous les soucis occasionnés par cette panne ; nous nous efforçons de rétablir un service complet, que nous espérons améliorer dans les années à venir. Nous vous remercions de votre patience et votre compréhension.

Sincèrement,

LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE