Le blues du dimanche soir

Le Monde, mal renseigné par l’institut de sondages Monster (tout un programme, l’institut Monster…) se trompe complètement, se fourre le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate : il prétend que le stress du lundi empêche plus de 50 % des salariés de bien dormir la nuit précédente.

Je m’inscris en faux contre cette assertion ; objection, votre Honneur ; c’est rien que des conneries. Pour l’avoir vécu moult fois, je puis affirmer que ce qui tue la nuit du dimanche au lundi, ce n’est fichtre pas le stress du lundi ; non ! c’est le blues du dimanche.

Du dimanche soir, soyons précis. Quand en automne on est de retour de balade, que le soir et la fraîche tombent déjà ; quand en été on rentre la table de jardin, et qu’on s’attarde les yeux au ciel sur le vol zigzaguant et les piaillements des martinets, bientôt relayés par la danse erratique des chauve-souris ; quand en janvier on a passé la journée du dimanche à contempler le rideau de pluie brouillé par les rafales de vent, et que c’est déjà l’heure vespérale, une journée de foutue… on prend le blues, on se sent mauvais, lourd, abandonné, poète.

Le lendemain ? lendemain laborieux et pesant, rituelles réunions du lundi, pause-café « qu’es’ t’as fait hier ? », soleil radieux – chacun a pu constater qu’il fait toujours beau le lundi qui suit un dimanche pluvieux, rien que pour emmerder le salarié… mais le lendemain n’explique pas le bleu, le spleen, le blues, le cafard du dimanche soir.

Non, si plus d’un salarié sur deux dort mal le dimanche soir, c’est la faute au blues du soir qui passe mal, pas du lendemain qui s’annonce. Où suis-je ? où vais-je, où cours-je ? A quoi sers-je, Serge ?

Mais…

Le lendemain , elle était souriante,

A sa fenêtre, chacun pouvait la voir

Qui arrosait ses p’tites plantes grimpantes

Avec de l’eau de son arro-sesoir.

Vrooooom vroooom

Le pont du 1er mai – et l’Ascension en prime, tant pis pour les « pros » du pont, ça en fera un de moins – a vu mes compatriotes, plus quelques hordes de Pays-Basiens, Rosbiffes, Italiens… se ruer une fois de plus, leur réservoir de fioul plein du précieux liquide à 1,3 euros le litre, vers des destinations plus ou moins lointaines.

Par ailleurs il paraît que le marché français de la bagnole neuve a encore gagné 4,6 % en avril.

Remarques et interrogations :

– Sachant que la baignoire est percée et perd 2 litres d’eau par minute… à quel prix faut-il mettre le litre de gasoil pour que le Français songe enfin à rester peinard chez lui ? car le litre de gasoil peut être mis à n’importe quel prix, le prix du gasoil c’est politique, et rien que ça : d’accord on paye le brut en dollars (pourquoi, d’ailleurs ?), d’accord le dollar ne vaut plus un clou, mais l’essence coûte 8 centimes d’euro en Iran, et à peine plus cher en Arabie Saoudite : ils ne raffinent pas mieux que Total ou Esso, pas vrai ? A prix coûtant, le litre de carburant c’est donc 8 centimes d’euro, plus le baril, plus les fuites et le rendement du raffinage… allez, 40 centimes. Mais pour que le Français arrête de circuler et vibrionner comme un fou sur ses autoroutes hors de prix, c’est… combien ? 3 euros le litre ? 10 euros ? à 10 euros, il y aurait encore la queue au péage de Fleury-en-Bière.

– Du pouvoir d’achat, il y en a : pour la bagnole.

– Ca n’a rien a voir avec la bagnole (quoique…), mais hier j’ai voulu acheter un Camembert chez Leclerc : impossible, il n’y en a pas. Des fromages de forme cylindrique plate, fabriqués plus ou moins dans le Calvados et moulés à la machine ou à la louche, oui… mais un Camembert AOC, au lait cru (*), non. Les industriels fournisseurs de pâtes lisses et sans goût ont gagné : d’accord ils n’ont plus droit à l’AOC, mais ils s’en tapent, l’AOC a disparu des rayons. Ne restent que les ersatz. Si encore on pouvait rouler avec…

(*) Voir ce billet dans mes archives. Désormais je boycotterai ce centre Leclerc.

Salmigondis de premier Mai sauce métaplasme

Il est des jours où le « tartare » descend du « barbare », où par métaplasme puis métonymie (beurk ! ) la viande hachée crue, assaisonnée de frites plus ou moins « maison » se substitue aux hordes d’Asie centrale déferlant sur leurs canassons et sur la steppe, un steak (de ch’val) sous la selle pour l’attendrir (le steak, pas la selle). Reportez vous à cet appétissant article du Monde, lequel vous apprendra qu’il reste à peine 20 boucheries de ch’val à Paris, ce dont je me contrefous, n’y séjournant pas.

Mais nous apprenons également, sidérés, qu’en France les enseignants-chercheurs (croisement improbable façon poisson-bicyclette) se recrutent essentiellement par cooptation locale : on a 18 fois plus de chance de se retrouver encherchant-saigneur dans une fac’ si l’on y a préparé sa thèse, que si l’on vient d’ailleurs. Vous savez déjà ce que je pense de la fumisterie des enseignants-chercheurs (voir mon blog, archives) ; eh bien ça ne s’améliore pas avec la confirmation de ces pratiques de copinage : la compétence passe, semble-t-il, largement après les intérêts de voisinage.

Et pour clore ce vaste tour d’horizon du Muguet’s Day, le Figarôt nous régale d’une bonne nouvelle : on se bat, quelque part au parlement ou ailleurs, oui on se bat pour que les bonnes vieilles plaques minéralogiques soient conservées – car le gouvernement, sans vergogne, voulait que désormais et dès janvier 2009, les « Parigots-têtes de veaux », les « 9-cube », les « tiens, un 03, encore un bouseux de l’Allier » puissent circuler incognito derrière un quelconque « FDR492B » , nous privant du même mauvais coup de la grande joie des insultes « racistes », des excuses façon « je m’en fous, vous voyez bien que je suis pas d’ici » et des concours chers à mon enfance, qui meublaient les longues heures de bagnole : qui qui serait le premier à décrypter la plaque minéralogique de la bagnole qu’on venait de croiser ? j’en ai gardé une solide culture du style « 61 ? l’Orne » ; mais de nos jours, les écoliers ne savent plus ce genre de choses – d’ailleurs savent-ils seulement lire les plaques minéralogiques ? – et ce mauvais projet gouvernemental n’a pour but, si ça se trouve, que de nous cacher cette ignorance crasse.

A trente-cinq ans, t'es foutu

Je lisais ceci dans la feuille de chou gratuite « Metro » (*) hier, en page 13, consacrée au « boum » de l’emploi des informaticiens, et notamment en région PACA :

  • Si les jeunes diplômés croulent sous les propositions, il n’en va pas de même pour les plus âgés. “Au-dessus de trente-cinq ans, les candidats ont plus de difficultés à trouver un emploi”, indique Sandrine Drai, consultante à l’Apec.
  • « Les plus expérimentés nous envoient beaucoup de candidatures spontanées, liées à l’attractivité de la région. Mais il y a moins d’opportunités pour eux”, précise Corinne Pirinoli, pour Amadeus.

Je constate donc, goguenard et sombre, que lorsque je parle des salariés qui dès 40 ans ont du souci à se faire pour retrouver du travail, je suis en deçà de la réalité !! Mais qu’est-ce que c’est que cette société de m… qui vous déclare bons pour la réforme quand vous êtes en pleine possession de vos moyens ? Et l’on parle de nous faire travailler 41 ans ? Il y aurait comme un problème, là, non ?

(*) Pub’ gratuite, ce canard est téléchargeable en format pdf : voir ce lien. Et pourquoi je vous dis tout ça, hein ? biscotte chaque jour on y trouve un sud-au-cul tout neuf pour occuper les longues heures d’attente au guichet de la poste, ou dans la salle d’attente du toubib, ou…

Des magots

Oui, démago, tel est le qualificatif que je placardais l’autre soir sur le plastron de Mme Royal, qui était invitée au Canard Télévisé de la 2, je crois, si je ne m’abuse, et questionnée par Mme Laborde. Démagogique, car elle martelait son message sur les milliards de cadeaux sarkoziens aux riches (le « paquet fiscal »), avançant qu’avec ces sous on pouvait régaler les salariés modestes d’une prime pour l’emploi plus substantielle.

Elle y allait même d’un couplet sur un super-riche à qui le Ministère des Finances, dans le cadre de ce fameux « paquet fiscal », avait fait un chèque de 7 millions d’euros.

Voilà donc notre Ségo la Melloise retombée dans l’ornière des incantations habituelles de la Gauche, avec les vieux thèmes de l’assistanat et de « faire payer les riches » (kif-kif PCF), ayant jeté aux orties ses prétentions à moderniser son parti.

Je puis lui rappeler gentiment que le « paquet fiscal » ne fait qu’essayer de dissuader les super-riches de foutre le camp en Belgique, Suisse, Italie… où le Fisc les matraque moins ; donc, soit on continue à les pressurer un maximum, et ils détalent, donc rentrées fiscales nulles, soit on édicte des règles plus réalistes, compatibles avec celles des états voisins, et ils restent, d’où rentrées fiscales… et si l’on édicte des règles, on les respecte, c’est le B-A-BA d’un état de Droit : donc s’il faut rendre 7 millions à quelqu’un, c’est qu’on les lui doit ; eh bien on les lui rend : au fait, si on lui a rendu tout ça, combien lui avait-on pris ?

Deuxio, la prime pour l’emploi c’est de l’assistanat, encore de l’assistanat, eh oui. Qu’une rallonge de cette prime donne du « pouvoir d’achat », certes, mais c’est toujours du replâtrage ponctuel. Qu’on s’attaque donc, chère Mme Royal, aux vrais problèmes structurels qui plombent le pouvoir d’achat : les circuits de distribution obscurs et pleins de fuites, les entraves à la concurrence, les fromages injustifiés, les ententes illicites, les numerusses claususses (il y en a plusieurs, donc…), les étiquettes imposées par les fabricants… et tiens, comme le cite Mme Lagarde, la Ministre de nos finances, qui boit de l’Orangina, pourquoi justement la bouteille d’Orangina est-elle 20 centimes plus chère en France qu’en Allemagne ? hein ? pourquoi ? on va instituer une prime à l’Orangina pour les revenus les plus modestes, c’est ça la solution ?

Tenez, la même Mme Lagarde nous annonce des efforts pour débloquer la concurrence et assainir les circuits du commerce : voyons et attendons. Si c’est autre chose que du pipeau, ça pourrait marcher, et nous procurer du « pouvoir d’achat », du vrai, pas une aumône.

Cuisine molle et culaire

Le Figarôt du matin (très très tôt) me fait plaisir, pour une fois, apportant de l’eau à mon moulin concernant la bouffe, et plus précisément les restaurants. Monsieur François Simon énonce de bonnes vérités, et les réactions des lecteurs vont globalement dans le bon sens : les glaces au bacon, les carpaccios de chou-fleur sauce chocolat, les porridges d’escargot servis par 3 pingouins obséquieux, présentés dans de ridicules verrines étroites semblables aux éprouvettes de mes cours de Chimie, et qu’on avale en deux cuillérées à 12 euros l’une : beurk. Au diable tous ces trucs de snobs, je ne fréquente pas ces mangeoires ; mais ce qui pose problème, c’est que trop de cuisiniers mal inspirés se figurent que c’est ce genre de « plats » qu’il convient d’élaborer.

Donc, redisons le bien fort : la déco de l’assiette / dans l’assiette, oui, pourquoi pas, si c’est le « petit plus » qui fait plaisir, mais d’abord… des portions honnêtes, un service simple, aimable et assez rapide, des plats qu’on ne ferait pas chez soi mais qui ne sont pas tombés sur la tête, faits du jour, avec des produits frais, et puis du bon pain, et pas de zizique d’ambiance.

Donc, la classification des 50 meilleurs restaurants du monde ? Je m’assois dessus. Ce midi, je me taperais bien une morue marinée à la toscane, une salade verte à l’huile de noix, un beau morceau de fourme de Montbrison, le tout avec du bon pain, puis un café parfumé. Quelques petits verres d’un Côte Roannaise, assez frais, pour faire glisser tout ça… allez, bon app’ !

P'tits dèj' sexuellement explicites

Une très vieille quête de l’Humanité a pris fin, et nous voilà enfin maîtres d’un truc super important, super rageant, qui a causé des torts considérables à des tas de gens, provoqué des guerres, des femmicides etc. On va enfin pouvoir procréer des garçons quand on voudra, des filles pile poil comme on le souhaite. Cette étude britannique nous en révèle les secrets : bouffer des céréales au p’tit déj’ (la nana, hein, pas le gus ; lui peut se taper des harengs baltique ou un bol de cahoua, aucune importance)  permet d’obtenir des garçons ; on en déduira aisément que ne pas en bouffer oriente du côté des filles. Plus généralement, une feuille de salade arrosée d’un trait de citron : fille ; du lard à l’huile arrosé de beurre fondu : garçon.

Le tour de main – si l’on me passe cette métaphore – car il y en a un, c’est que c’est au moment de la conception que l’alimentation est déterminante ! Donc, mesdames, quand votre mari vous fait des guili-guili sous la table de la cuisine, et que vous prenez votre bol de thé, sautez, selon le résultat recherché, soit sur les corn flakes arrosés de miel (deux oeufs au bacon, avec saucisses et haricots peuvent faire l’affaire également), soit sur le yaourt à 0%. Le problème, car il en reste un, c’est que votre Jules n’a pas forcément les mêmes espérances : s’il vous arrache le paquet de céréales des mains, menacez le de le priver le de gâterie.

Coeur de cible, soit, mais quid des abats ?

Le PDG de Free se plaint amèrement des pratiques roublardes, retardatrices, déloyales selon lui, de FT, alias Orange, alias France-Télécom : l’accès au haut-débit (pour regarder en super-haute définition la saison 27 de « Plus débile que moi tu meurs » tout en surfant sur le catalogue des 3 Luxembourgeois) pour les opérateurs alternatifs serait entravé, gêné par l’opérateur « historique » qu’autrefois nous appelions les PTT.

C’est bien possible, d’ailleurs ! on a déjà vu ce genre de pratiques, notamment quand j’ai voulu obtenir le dégroupage total : j’aurais demandé la lune que ça n’aurait pas été plus pénible. Et il faut bien dire que l’abonnement FT, quand on peut s’en dispenser, on est bien content ! Et les opérateurs non-FT étant de surcroit 10 euros moins chers par mois, alors, c’est vite choisi, hein !!

Mais le débat n’est pas, pour la majorité des Français, de se passer ou pas de France-Telecom (on s’en passe très bien, merci), ni de bénéficier du super-super-haut débit par fibre optique, mais tout simplement d’avoir accès à la Toile à un débit correct, disons l’ADSL de base.

Il fut un temps un gus qui parlait de la « fracture numérique » : eh bien, reparlons-en ! C’est sans doute ringard de demander pour tous les foyers français l’égalité de traitement devant l’accès à la Toile ? je ne le pense pas, c’est au minimum une mesure de justice, et c’est surtout très moderne.

Il existe une solution technique : ça s’appelle le Wimax, et tiens, ce n’est pas compliqué, c’est un réseau hertzien (aérien) comme la TSF, pas plusse, pas moinsse. On installe ça par cantons, par exemple, et tous les bouseux, les ruraux, les campagnards profonds… comme moi, quoi, en profitent.

Evidemment ce n’est pas aussi brillant que de visionner « taxi 9 » en super-HD-Dolby-Surround à la volée à 3 minutes à pied d’un central téléphonique, mais je suis persuadé que c’est plus utile.

Craintifs investisseurs

Il est bien évidemment question partout sur nos feuilles de choux, électroniques ou en papier, de la hausse du prix du pétrole brut, toujours plus haut, plus haut, etc. La faiblesse du dollar, n’est-ce-pas, pousse les investisseurs à acheter du pétrole comme bas de laine, comme moi j’achèterais des pâtes, du riz et des kilos de sucre. Nous avons déjà pu faire remarquer finement que ces cons d’investisseurs n’avaient qu’à utiliser des Francs suisses, monnaie stable que je ne vous dis que ça, ou des z’Euros, qui montent parallèlement au brut pétrolier comme des écureuils au noisetier. Tenez, lisez donc sur Yahoo-France cet article terriblement bien documenté, c’est édifiant. J’en cite effrontément la péroraison :

« Simultanément, les investisseurs ont aussi réagi à la résurgence de perturbations sur les approvisionnements de brut, notamment au Nigeria où deux oléoducs appartenant au groupe pétrolier Shell ont été attaqués. La perte de la production est estimée à 169.000 barils par jour.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris en compte les risques liés à une grève prévue dans la raffinerie écossaise de Grangemouth et du conflit social dans des terminaux pétroliers français« .

Mais quelles mémés craintives, ces investisseurs ! Attention, le neveu de ma concierge, qui bosse comme cariste chez Total à Donges, a pris un gros rhume, et à son avis (à ma concierge) ça va tourner en bronchite : encore un arrêt maladie en perspective, ça craint un max !! Vite, courez chez Mammouth acheter un plein caddie de barils de pétrole brut !! Et quand le neveu de ma concierge aura repris le boulot, que le piquet de grève de Fos sur Mer aura fini sa tournée de pastis, qu’est-ce que vous allez faire de tous vos litres d’huile, mémés ? faudra acheter massivement des patates pour faire des frites, ça va faire monter le cours de la Bintje !!!

Charles est bien mort

Cinoche, huitième art : parmi les oeuvres que j’affectionne tout particulièrement, il est des classiques comme Amarcord, La grande bouffe, Casque d’or… que j’ai pu voir et revoir à satiété ; un jour sans doute, quand tous les Mickeys auront été réédités en Haute-définition, les Studios Duschmoll nous les sortiront en copie neuve relookée et en DVD-blueray, mais je m’en fous… et d’autres qui m’ont laissé des souvenirs éblouis, mais devenus introuvables, perdus désormais dans l’anonymat des pellicules quelconques. Par exemple Bof ou l’anatomie d’un livreur, de Faraldo, Confidences pour confidences, de Thomas, Charles mort ou vif, de Tanner.

Charles mort ou vif : le DVD figurait – faisait de la figuration – dans les rayons, à la médiathèque de ma ville ! je me suis empressé de le réserver, et me suis organisé une séance cinoche du soir : disons qu’il a fallu 2 séances pour en venir à bout ; ayant calé 20 minutes avant la fin pour cause de fatigue extrême, je me suis attaqué le lendemain au morceau restant, tel Sir Edmund Hillary donnant l’assaut à l’Everest depuis le camp IV.

C’est avec tristesse que j’ai constaté combien ce qui m’avait ému, exalté, subverti lors de ma première vision de cette oeuvre m’a paru niais, faux, artificiel, ridicule pour tout dire. Les thèmes post-soixante-huitards étalés sans aucun recul, les maximes du style « soyez réalistes, demandez l’impossible« , les babas barbouilleurs et bohèmes qui balancent les voitures à la benne, s’organisent en communauté idyllique… le libéralisme sexuel, tiens comment tu trouves ma femme, elle t’aime bien tu sais… tous ces thèmes de rupture qui avaient trouvé en moi des résonances profondes m’ont laissé sceptique, froid, critique.

Quelque chose est bien mort quelque part ; et le plus triste, c’est que je ne sais pas si c’est du côté de Charles que c’est mort, ou du mien. Ou des deux.