Manque cruelle

Du foot sur mon blog ? eh oui. Pas souvent, hein ? ça vous chagrine ? allez, un peu de foot, à faible dose… ! Pour saluer comme il se doit la victoire de l’équipe espagnole de football, précisément, sur l’équipe de France (résultat : 1-0) : 11 types en culottes courtes ont fait légèrement mieux que 11 autres, pas de quoi se couvrir la tête de cendres, ce n’est pas la Berezina, du moment que ces 22 types et les arbitres se sont bien amusés. Et les Espagnols sont contents ! Je suis content pour eux.

Juste pour saluer aussi le commentaire du Figarôt de ce matin à ce sujet – à côté d’une photo de notre grandissime sélectionneur national pour ce sport, M. Domenech, qui tire la tronche, allez savoir pourquoi… : « Grâce à un but de Capdevila en fin de match, l’Espagne est venue à bout d’une France solide mais en manque cruelle (sic) d’imagination et de réalisme ».

Voilà, c’est ça, c’est une équipe de France à la manque, quoi ! Va, cruelle ! Plus jamais le foot.

Cruelle, également, le réveil d’un rêve où les taxis devenaient nombreux, pratiques et moins chers, bref abordables, utilisables par tout un chacun. La dure réalité, c’est que les taxis sont contents comme ça avec la rareté, des tarifs élitistes et leur clientèle actuelle, à base de Roissy-Paris, de gens vraiment aisés, d’hommes d’affaires (qui se font rembourser leurs frais) et de touristes qui ignorent quelle ligne de bus prendre. Donc s’ils sont contents comme ça, pourquoi les Français réclameraient-ils des améliorations, hein ? les taxis sont faits pour faire vivre les taxis, par pour véhiculer commodément les gens. Et bravo à notre gouvernement, qui a subtilement joué le coup, et avec détermination.

Retourner des hambourgeois

Notre ministre du travail et des anciens travailleurs est très gentil, il pense sérieusement à faire un geste pour les retraités. J’en suis bien aise, ayant constaté (et d’autres avec moi , par exemple le Figarôt du matin) que ma pension augmentait joyeusement de 1,1 % quand l’inflation 2007 se situe définitivement et officiellement à 2,6 %.

J’ignore si c’est sérieux, ou pour me caresser dans le sens du poil que l’on claironne en haut lieu ces bonnes intentions ; personnellement je crains, les élections municipales passées, qu’on ne trouve en haut lieu d’autres sujets de sollicitude que les petits vieux, d’autant plus que « les caisses sont vides », comme dit l’autre.

Il est un pays où les retraités modestes continuent vaillamment à bosser, tondre les pelouses, sortir les klebs, livrer des pizzas, surveiller les maisons, retourner les steaks hachés (les hambourgeois, devrions-nous dire) chez Mac Do, In-n-Out, Jack-In-The-Box… c’est l’Amérique ! c’est Broadway !!! chouette perspective pour un papy, bosser comme retourneur de steaks hachés chez Ma Queue Donald ; après 40 ans de boulot, voilà qui sera délassant et récréatif ; surtout que ces échoppes de mets improbables et d’urgence stomacale sont toujours pleines de petites étudiantes fraîches et délurées pour faire le service et nettoyer les tables… il paraît qu’elles bossent là en appoint pour joindre les deux bouts, elles aussi.

Une image, une seule

On l’annonce et c’est une grande nouvelle, on a retrouvé la valise « mexicaine » des rouleaux de négatifs de Robert Capa. Capa, vous le savez, bien sûr, c’est la photo célébrissime, publiée en 1936 dans « Vu », de ce milicien républicain, le corps à 30 degrés de la verticale, le fusil tendu à bout de bras, en train de s’écrouler, car – on en est certain, vu la position – il est touché à mort par un projectile franquiste. LA photo de Robert Capa. Sa valise de négatifs, qu’il avait confiée à son assistant, était planquée quelque part. Au Mexique d’abord, va savoir pourquoi le Mexique, dans les mains d’un ex-compagnon de Pancho Villa. Bref, lisez l’article, c’est assez rocambolesque. Capa qui disait « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’es pas assez près » : il fallait entendre bourdonner les balles.

Capa et le milicien espagnol touché à mort, Cartier-Bresson et le petit parigot en culottes courtes qui trimballe fièrement un litron de rouge (pas pour lui, mais pour son papa, probablement), Doisneau et le très élaboré instantané du Baiser de l’Hôtel de Ville (précisons : de Paris) : voilà ce qui reste de Capa, Doisneau, Cartier-Bresson. Une image.

Moi, quelle image laisserai-je ? ou plutôt, quelle est l’image à laquelle on m’associera, que l’on m’associera, que l’on retiendra de moi ? UNE image, comme seule trace… ah, si seulement vous retrouviez ma valise mexicaine, bourrée de négatif !

J'ai le bonjour de ma caissière

Vous fréquentez sûrement un hyper-super-moins super-petit supermarché ? pour vos pâtes, vos bouteilles d’huile… et vous avez sûrement fait la queue aux caisses ? jamais ? menteur. Non, sérieusement, mais si, avouez, vous avez queué, et des plombes, et en râlant, parce que ça traîne ça traîne, et d’ailleurs c’est, comme un fait exprès, toujours la caisse que vous avez choisie qui coince : le produit mal étiqueté, la Carte Bleue qui ne passe pas, la mémé qui fait un chèque qui prend 5 bonnes minutes, le client d’avant qui sort une vingtaine de bons de réduction (*) tous plus insignifiants les uns que les autres mais que la caissière doit enregistrer laborieusement un à un, la caissière qui entame une discussion animée et que vous jugez oiseuse avec le client précédent, la la caissière qui, juste quand vous croyez que ça y est enfin c’est à vous, décide de changer le rouleau de papier, compter ses sous, remplir ses bordereaux, ranger ses chèques, téléphoner à son chef, ou carrément fermer sa caisse et se tirer, bref déclenche manifestement une manoeuvre dilatoire et hostile qui vous est destinée.

La caissière qui vous dit ostensiblement « bonjour » quand enfin c’est votre tour… ça fait cinq minutes que vous lui faites des mimiques, qu’éventuellement vous avez échangé des propos, mais voilà, elle décide quand même de vous lancer ce « bonjour » comme si elle découvrait votre présence à l’instant même. On peut d’ailleurs parier un paquet de cahuètes que ça fait partie de ses obligations professionnelles, et qu’elle se ferait remonter les bretelles si elle manquait à ce « bonjour » mécanique et systématique.

La caissière qui fait un boulot de con pour un salaire de merde. La caissière qui a cependant besoin de ce job débile car il faut croûter ; la caissière qui est parfois un caissier, qui a parfois une maîtrise de Lettres pour passer une douchette laser devant des étiquettes à code-barre. La caissière que l’on commence à remplacer par ci-par là par des caisses libre-service, car ce sera bientôt à vous, cher client, de calculer votre facture : ça vient doucement mais sûrement la suppression de la caissière !

La caissière qui lit, les yeux ronds, dans son canard gratuit et et dans le plus grand désarroi et dans le métro, qu’un jeune trader de la SocGen est payé 100.000 euros par an en fixe (6 fois plus qu’elle, la caissière chevronnée) mais peut espérer 300.000 euros de prime annuelle s’il ne déconne pas et s’il a du pot…

La caissière qui fait 10h-12h30 et 17h-20h mardi, 10h-17h mercredi, 14h-17h et 19h-20h30 jeudi, 10h-12h30 vendredi (ah non, 10h30-18h, Paulette, vous remplacez Karine vendredi), et qui doit se faire des post-it pour s’en souvenir,

LA CAISSIERE A FAIT GREVE. Et cette grève là, on peut la comprendre.

(*) Vous l’aurez sûrement noté : JAMAIS un client masculin ne présente de bon de réduction : c’est un truc de nanas, ça, les bons de réduc’. Il n’y a qu’elles pour exhiber des liasses de bouts de papier à 30 centimes par ci, 20 centimes par là.

Coiffeur ou psychothérapeute

Le rapport Attali (Attila est un bon calembour et a déjà été employé) est décidément une mine pour le gloseur-billetiste en quête d’inspiration. On apprend à son propos que ce qui motive l’ire des z’UMP contre ledit rapport, c’est notamment que deux des professions qu’il propose d’ouvrir – taxis et coiffeurs – et qui se lèvent comme un seul homme pour hurler qu’on les égorge, sont des professions de parole. Entendez par là que taxis ou coiffeurs partagent avec vous – votre nuque ou votre reflet dans le rétroviseur – de longs moments qu’ils jugent généralement utile de meubler de leurs propos pertinents et de leurs remarques profondes sur la nature humaine(*). Et bien évidemment, si votre coiffeur est remonté contre les propositions Attali, il va vous tartiner, tout en vous champouinant, son aversion contre le pouvoir en place, ses sbires, ses élus locaux… qui vont avoir des soucis à se faire réélire : vous suivez ? Si le rapport Attali s’en était pris aux mimes et aux nageurs-sauveteurs, cela n’aurait pas fait de vagues, ceux-là ne causent pas.

Et je me dis que coiffeur, c’est tout de même une sacrée responsabilité, pour que personne ne puisse ouvrir une boutique sans avoir en poche son Brevet Professionnel ! dur métier, où pourtant, que je sache, les ravages éventuels ne prêtent jamais à conséquences irréparables : les cheveux repoussent généralement, sauf sabotage.

Comparons avec la profession de psychothérapeute : zéro diplôme exigé, zéro stage professionnel, liberté totale de visser sa plaque : demain matin si ça me chante, je serai psychothérapeute. Ces gens-là et les coiffeurs partagent la particularité de « soigner » la tête de leurs clients ; mais au vu des diplômes requis, il semblerait que les seconds prennent manifestement de bien plus gros risques  !

(*) une des raisons pour lesquelles je ne fais jamais appel aux services des coiffeurs… s’il existait des coiffeurs taciturnes, peut-être y reviendrais-je ?

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (ouah le plagiat !!!) sur nos cieux plombés et nos taxis en grève perlée, on se dit qu’on vit décidément dans un pays de cons, où …

– les fumeurs estiment avoir le droit de goudronner les bronches de leurs voisins et hurlent à la liberticitude car on leur nie désormais ce droit dans les lieux publics,

– où les élus UMP trouvent que le rapport Attali tombe comme une fiente sur leur campagne électorale et plombe leurs chances, vieux réflexes moches de vieux roublards, toute vérité n’étant pas bonne à dire (classiquement, pour un candidat UMP (et d’autres, oui oui) on promet la lune et des lendemains radieux, quittes à expliquer ensuite que c’était pas possible en fait…)

– où les taxis, justement, se cramponnent à la pénurie de taxis dans les grandes villes comme seule politique de survie, alors que tout le monde sait qu’on en manque cruellement.

A part ça, tout va bien.

Spleen2, le retour

Il fait vraiment un temps dégueulasse, et je comprends pas pourquoi Paris a été installé si au Nord. On devrait par décret intervertir Paris et Bormes-les-Mimosas, ou Miramas, je sais pas, moi…

Sur mon vélo rouge je pédale ce matin merdeux, mouillé, frigorifié et vissé – j’ai le droit – sur le couloir de bus du Bd St Germain (à Paris, oui oui)… et suis doublé par une Citroën C6 nickel-chrome à vitres fumées, conducteur en costard qui visiblement n’est pas le proprio, aux places arrière c’est black-out, et aucun des signes habituels que ce soit un taxi, mais, peinard, le mec se prélasse dans un couloir ous’qu’il a pas le droit de circuler. Sûr qu’il ne redoute pas la prune, les points de permis etc.

Moralité 1 : la démocratie a encore du chemin à faire… privilèges pas morts. Ces gus étaient spécialement pressés ? ils ne connaissent pas le code de la route ?

Moralité 2 : je constate avec joie que ma pension de retraite est augmentée cette année de 1,1 % : merci nos Maîtres ! vous êtes trop bons, on vous baise les pieds, c’est la vie de chateau. On va pouvoir flamber, avec l’inflation en cours.

Les dernières minutes du rail

Excellente idée de la SNCF, cette initiative de vendre les billets invendus des dernières minutes : ça s’appelle originalement « bons plans sur le Net« . Idée simple et déjà largement utilisée aux USA : quoi de plus stupide que de s’entêter à vendre 200 dollars un siège d’avion Boston-Chicago, siège qui restera vacant, alors qu’en le proposant à la moitié ou au tiers du prix ce siège sera occupé ? évidemment ça n’est possible que si tous les sièges sont soumis à réservation préalable ; évidemment aussi, il y a un équilibre à trouver, le kérosène par passager transporté ça se calcule.

Excellente idée, mais la SNCF a comme d’hab’ un discours de façade (« y en aura pour tout le monde, pas seulement les TGV, blahblahblah ») mais une pratique qui vise à tuer le transport non-TGV (Corail Intercités TER Luna et j’en oublie…) ou plutôt à refiler ces rossignols à d’autres mécènes, Régions, transporteurs privés, qui n’en veut ? Ainsi le jour où l’on pourra prendre un billet dernière minute de Tours à Clermont-Ferrand (pas par Paris, évidemment, trop fastoche !) n’est pas encore en vue. Et pourtant, qui peut prétendre que de tels parcours sont le fait de travailleurs au quotidien, forcément munis de cartes d’abonnement ?

Autre bémol, et celui-là devrait quand même faire grogner quelque part : quid des arriérés mentaux qui n’ont pas Internet à haut débit ? eh bien, qu’ils crèvent, répond la SNCF. Donc, messieurs-dames pas suffisamment instruits, trop âgés, trop pauvres, trop mal situés géographiquement… en trois mots, allez au diable ! Il est vrai que les mal situés géographiquement ne sont pas concernés : de toutes façons, dans les zones mal desservies par Internet, il n’y a pas de TGV… alors…

Quant aux citadins illettrés, pauvres, vieux (ou toute combinaison des trois), ils ne voyagent pas, ou si peu ! Ils peuvent bien se payer par ci-par là un billet « plein pot », pas vrai ? en se déplaçant et allant faire la queue à la gare. Avec un aller simple en corbillard en perspective, et pour celui-là, il n’y a pas encore de réservations par Internet.

Enfin quoi, et le fichier log ??

Ce billet est forcément un peu technique, et nous prions nos estimés lecteurs de bien voulouér nous en excuser, mais faut ce qu’y faut !

Retour sur cette salade concernant la Société Générale, qui a perdu 5 milliards d’Euros par la faute d’un jeune imprudent, un peu hacker sur les bords. Version officielle ce lundi matin 28 janvier 2008 : ce gus avait le droit de « jouer » sur 500.000 euros, pas plus. Raisonnable… il passait donc des ordres normaux achat / vente sous cette limite, gentiment, mais (version officielle) en passait d’autres qu’il accompagnait aussi sec par un ordre en sens inverse, de sorte que vu de l’extérieur ça passait pour zéro. Après quoi, comme il disposait des mots de passe de comptes privilégiés (comment ?) il « gommait » les contre-ordres, et donc ses ordres étaient vraiment passés. Grosso modo, c’est le conte de Noël qu’on nous sert.

C’est à dormir debout. D’abord comment une banque peut-elle avoir une politique de mots de passe aussi rustique, qu’un hacker tout seul peut les déplomber ? que foutaient les Responsables de Sécurité Informatique ? les audits techniques ? à quoi bon obliger les gens à changer leurs mots de passe fréquemment ? à quoi servent les badges magnétiques, les lecteurs biométriques ? Et que foutaient les gus qui supervisaient le boulot du jeune zozo ?

Il existe dans ces métiers un outil tout con, simple comme bonjour : un fichier « log », en français une main courante, ou un fil de l’eau. Toutes les opérations y sont enregistrées et datées : [ tel jour / telle heure / tel gus / telle opération / sur tel poste ]. En fin de journée, on trie tout ça par gus, par exemple, et on a l’histoire de la journée de chaque gus. Pas les pauses-café, ni le taille-crayon ni la lecture des dépêches, mais toutes les opérations passées. Les ordres et les contre-ordres. Et des « log » il y en a des tas : un autre qui est assez chatouilleux, c’est celui des connexions / déconnexions sur les comptes.

Et un « log » c’est normalement très protégé, et donc très difficile à bricoler, raturer, caviarder. On en écrit d’ailleurs couramment de multiples exemplaires simultanément, justement pour qu’un petit malin ne puisse pas tous les bricoler. Et la lecture d’un « log » permet de voir – ça saute aux yeux – que notre petit bidouilleur passe systématiquement des ordres et des contre-ordres. Zarbi, non ? Machepreau, vous avez deux minutes ? venez dans mon bureau.

Bon, allez, je vous ennuie pas plus avec ça. Mais savez-vous que les scènes de ménage permettent aux époux de vivre plus vieux ?? si si. Excellent pour la longévité. C’était dans les canards tout récemment. Autre brève intéressante : les psys sont des modèles de longévité, également : on ne compte plus les psychanalystes archi-vieux. Ma femme a donc une espérance de vie… je vous raconte pas !

Carlsbourg et Kronenberg, même soupe

Vous l’ignioriez sûrement, Kronenbourg (le parrain des abdominaux éponymes, le fameux « Kro », les bitures au foyer du soldat à Mourlemon-le-Grand… tout un mythe) appartenait à Scottish & Newcastle, boîte terriblement british.

Eh bien, c’est plus la peine de retenir cette info désormais obsolète, car c’est Carlsberg qui s’y colle ! Oui, la Kro à 2 euros 20 le quart de litre au comptoir et minimum 3 euros en salle (forcément c’est plus cher, ça voyage…) est désormais danoise.

Vous vous en foutez, et vous avez raison, car c’est la même soupe. Ayant pas mal éclusé de mousses diverses et variées dans ma jeunesse, mon tiercé n’a jamais retenu la Kronenbourg, ni même pratiquement aucune des bières françaises de grosse cavalerie : trop gazeuses (nécessitant impérativement un dégazage partiel avant bibition*), amères mais de peu de bouquet, rapidement pesantes à boire… je vote sans hésitation pour les Plzen tchèques, légères et parfumées, suivies de près par les allemandes.

C’est mon credo, pas en latin celui-là : vive les micro-brasseries, les bières bretonnes, californiennes, québecoises… artisanales, faites avec amour ou passion, ou les deux ; les trappistes belges, une fois ; les bitter galloises bues à peine fraîches… les bières du Ch’Nord, et au diable la bière d’hypermarché.

(*) J’avais pensé à boiritude, mais Ségo m’aurait attaqué pour plagiat. Donc, quel mot français décrit-il le fait de boire ? déjà, le fait de manger (la manducation) n’est pas vraiment du vocabulaire de tous les jours. C’est la bibition, quand on boit. Clair, non ? de bibere, boire en latin (pour ce qui est de boire en Suisse, alors là, c’est pas beau !)  Mon illustre prédécesseur en écriture, Raymon Queneau, utilisait d’ailleurs ce terme, p. 131 de Loin de Rueil : « Malheureusement on dut cesser assez rapidement la bibition des pots ».

Vous vous endormirez donc un peu moins ignorants ce soir.

Trois p'tits tours

Un de mes derniers billets s’intitulait « Tous banquiers » : hein, je vous le disais bien ! C’est le boulot le plus spectaculaire, de loin !! quand on voit UN mec perdre 4,9 milliards d’euros (une somme qui ne nous « parle » même pas, disons, à Paris, 2.000 appartements luxueux de 200 m2 chacun ??? presque 6 ans à changer d’appartement tous les jours ? c’est idiot), on se dit : comment va-t-il faire pour rembourser ? hein ? sachant que ce fric ne s’est pas envolé, pas parti en fumée, tel le billet de 500 balles brûlé en public par Gainsbarre – ici, ça ferait 65 millions de billets de 500 balles, prévoyez les camions – il doit bien y avoir des bénéficiaires ? suffit de les contacter et de leur demander poliment de rembourser : « Suite à une erreur technique, nos services vous ont indûment… gnagnagna… merci de libeller votre chèque à l’ordre de… » : voyez le topo ? ça devrait pouvoir marcher, et la Société Générale va sûrement bien s’en sortir comme ça.

Les Gazaouis se répandent en Egypte, et on les comprend, il y a de quoi exploser, bloqués, tassés et pressurés qu’ils sont dans leur étroite bande Gazaesque en état de thrombose, qu’on pourrait comparer à un Chili en miniature (un humoriste écrivait : « pour traverser le Chili du Sud au Nord, je prends le train ; pour aller d’Est en Ouest, je change de quai »). Cette frontière en brèches, cela rappelle irrésistiblement – tout contexte politique mis à part – la chute du mur de Berlin, sauf à constater que les Egyptiens ne sont pas demandeurs ? Mais je me dis, tiens, quelque chose se dessine, quelque chose s’esquisse là : d’une part, une Palestine Cisjordanienne (quid de Jerusalem ?? je ne lis pas dans le marc de kawa), entité « fréquentable » comme on a pu le voir – GWB lui-même s’en est rendu compte ; et d’autre part une Egypte agrandie – mais en a-t-elle besoin ? – de 360 km2, mais surtout de 1,5 millions d’habitants. En surface, c’est un pouïème, 360 km2 pour environ 1 millions actuellement, soit 0,036 % ; en population c’est une autre histoire : 1,5 million pour 80, ça fait quand même dans les 1,8 % Pas simple donc, oh non, mais hein, y a de ça ? à suivre, comme on dit dans les BD.

A la radio hier : « … cela entraîne gnagnagna un risque potentiel de blahblahblah… » et je me demande tout à trac, qu’est ce qu’un risque potentiel ? il n’y a pas d’orthographe à la radio, et donc j’ai pu mal interpréter… excluons d’abord l’orthographe « un risque potenciel » : certes, quoi de plus risqué qu’une potence !!! mais ça ne se dit guère. Non, c’est sûrement « risque potentiel ». Donc, le dictionnaire, voyons voir, voyons voir… « risque : danger possible » ; « potentiel » : qui existe en puissance ». Donc un danger possiblement en puissance ? disons un danger possiblement possible. Certes, certes. Enflure du verbe, disions-nous.