Jacques Attali : ce type est réputé très peu dormir, le saviez-vous ? 4 à 5 heures par nuit lui suffiraient, au conditionnel (quoique, avec l’âge, on se découvre plus pantouflard…) ; j’ai connu un type du même calibre, qui se levait régulièrement sur le coup de 4 heures du mat’ et fabriquait des clavecins (comme moi, 1 heure à 1 heure 30 plus tard, muni d’une tasse de thé fumante, je fabrique des billets de blog). Après quoi il ne trouvait rien de plus astucieux que d’en jouer, de ses clavecins, et fort bien, et du Bach, qui plus est ! Pour ce qui me concerne, ayant rédigé mes billets, je ne sais qu’en faire, alors je les mets en ligne sur la Toile ; si vous avez une meilleure idée… (*)
Bon, le rapport Attali préconise de rouvrir les vannes de l’immigration. Il a raison en partie (et on en déduira aisément qu’il a partiellement tort) : le marché du travail souffre de manques criants, nous le savons tous : l’artisanat, le bâtiment, les techniciens qualifiés.
Mais là où ça grince, c’est que nous avons 2 millions de chômeurs, des foultitudes de travailleurs « séniors » quasi placardisés ou sur la touche, des bacheliers + x années de fac’ (inutile) occupés à éplucher les offres d’emploi de l’ANPE : manifestement, ce n’est pas d’un manque de bras que nous souffrons, mais de deux maux :
1) un manque de bras motivés : le marché de l’emploi est triste en France, bosser est souvent lugubre, les salaires sont tristounets, les perspectives de carrières moches, l’ambiance générale morose, le RMI démotive les plus modestes… c’est clair, il faudrait des perspectives un peu plus excitantes !
2) c’est comme la jonction des 2 bouts de la ligne de chemin de fer trans-américain (voir Lucky Luke, « Des rails sur la prairie ») : les rails ne tombent pas en face ! Entendez par là, les postes à pourvoir ne trouvent pas de candidats, et les compétences offertes ne trouvent pas de postes correspondants. Pléthore de bureaucrates tous plus inutiles les uns que les autres, et pas un maçon à l’horizon. Des tonnes de BTS commerciaux pour chômer en rond, et pas de tourneurs-fraiseurs.
Alors, immigration pourquoi ? pour boucher les trous, bien évidemment. Mais pour boucher un trou dans le mur, maître Attali, on ne lance pas, à 3 mètres de distance, une grosse bouse de plâtre avec sa truelle en guise de raquette : on peut essayer de faire ça plus finement. Faisons venir des charters de plombiers polonais (en hommage à Mister Bolkestein), des hordes de plâtriers turcs, des palanquées de boulangers chypriotes, ça, ça a du sens. Et surtout, donnons leur les moyens de travailler, pas de vivre du RMI.
Mais, me direz-vous, c’est de l’immigration choisie !! quelle horreur. C’est sarkozien, c’est tout dire. Vous préférez qu’on ouvre les vannes à l’aveugle, c’est ça ? indécrottables idéalistes que vous êtes, masochistes judéo-chrétiens, grands coeurs irresponsables…
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(*) oui, je sais, les mettre au panier : pas question !