L'accent perdu de la delivrance

Anglicisme (rosbif-isme) chéri des z’informaticiens, au même titre que « adresser » (il faut adresser ce problème de toute urgence) et « pluguer » – prononcez « pleuguer » – (y a qu’à se pleuguer sur la DLL machinchose), délivrer étend ses ravages. On délivre à tours de bras.
Même les journalistes généralistes délivrent,et il ne s’agit pas d’Ingrid Betancourt, hélas, mais « d’une cuisine étonnamment contemporaine » : voir le Figaro du jour, tout frais.

Journaleux, délivrez-vous des anglicismes stupides !! y a les mêmes mots chez nous, mais hélas ils n’ont pas le même sens… alors, un poil d’imagination ? hein ? ou un soupçon de rigueur lexicale ?

– PS : Pluguer ? enficher est pile-poil le bon mot, brancher sera plus vague, ou alors connecter…

Adresser ? ah ah !! traiter me paraît jouable, mais on peut utiliser résoudre, considérer, ou, horreur, utiliser des postpositions ! s’occuper de, par exemple, qui traduit parfaitement « address » avec 2 d, eh oui.

Délivrer, enfin ? « to deliver » chez les Rosbifs = fournir ! Eh oui, donc sur notre exemple, le chef cuisinier « fournit une cuisine… » ouais, pourquoi pas ? mais « élabore », « produit », « crée » … il y a du choix !

Allez, la délivrance est proche !! 

Le CD en fête, et mon porte-monnaie en berne

Le CD a 25 ans, eh oui ça ne nous rajeunit pas. Fêtons donc dignement cette petite galette, taxée indûment chez nous (achetez vos CD vierges à l’étranger si vous pouvez, c’est à des prix plus raisonnables pour des bouts de plastique métallisé) ; mais poussons encore un vigoureux coup de gueule contre l’arnaque qui consiste à vendre des 18, 20, 23 euros un truc qui a déjà été vendu en vinyle, re-mastérisé, amorti depuis des lustres, bref un truc qui devrait se vendre, auteurs et interprètes une fois payés, au grand maxi 7 à 8 euros, et je suis généreux.

Il est donc bien évident que le plus honnête de nos citoyens rechigne à raquer, parfaitement conscient qu’on l’arnaque. Donc, messieurs-dames de l’édition phonographique, ne vous en prenez qu’à vous-mêmes si moult copies illicites circulent : c’est humain, et c’est quelque part un juste retour des choses : le coup de l’arroseur arrosé, en quelque sorte.

Un peu de haine

Devant fermer pour quelque temps toutes mes écoutilles z’informatiques, ce petit billet est là pour dire simplement à tous les connards, les mafieux, les magouilleurs, les escrocs, les malfaisants, les ratés vicieux, les fourbes, les enfoirés logés au Kamchatka, aux USA, en Chine, aux Iles Caïman, aux Galapagos, en Belarus, et qui m’envoient tous les jours 50 mails débiles, malveillants, bourrés de virus, fourbes, pour que je leur donne mon numéro de carte Visa, que je pollue mon ordinateur, que je prétende agrandir mon pénis, bouffer du Viagra à tous les repas, acheter des tonnes de montres à 2 balles : bref ce petit billet pour leur hurler un violent cri de haine, et leur décocher un vigoureux bras d’honneur.

Parce que, rouvrant bientôt mes liaisons, je devrai nettoyer toute cette merde lamentable.
Bon, je sais, ça ne sert à rien, mais ça soulage.

Et la marque de mes chaussettes

Bonne nouvelle pour nous les européens, nous allons devoir donner encore plus de gages de bonne conduite à nos amis ( !! ) américains : voir cet article.

Il est en effet clair que la menace terroriste s’est dangereusement accrue sur le territoire des USA, nécessitant moult mesures plus restrictives : le train de banlieue de Madrid, les attentats du métro londonien, les projets londoniens encore, dernièrement cette alerte sur le Luxembourg…

Bon, une seule solution s’impose devant ces intimidations, la réciprocité, et peut-être qu’enfin nos messieurs-dames de Bruxelles, une fois, auront le courage de mettre en place des mesures de rétorsion. Car qui nous dit que tous ces attentats récents en Europe ne sont pas commandités ou exécutés par des résidents des USA, par exemple ces braves hommes d’affaires yankes ?? alors, un peu de cran, à la Commission, si vous refusiez enfin de vous aplatir ?

Chanteurs de rue

Ma vieille mère égrenait aujourd’hui ses souvenirs de l’occupation. C’était essentiellement des épisodes de sa vie à l’époque, à Melle – Deux-chèvres, ville célèbre pour une troisième. Et, parlant des soldats allemands qui y tenaient garnison : « en tous cas, on pourra dire ce qu’on veut des soldats allemands, mais qu’est-ce qu’ils chantaient bien ! on les voyait descendre la côte (celle qui va du centre du village à la route de Limoges, NDLR) tous les jours en chantant ».

Evidemment, « Heilo, Heilo » comparé à « avec l’ami Bidasse » …

Faisons court !

Après avoir suggéré d’envahir nuitamment Monaco un jour de fête nationale, je me trouve en un lieu privé de liaison ADSL ; d’où le caractère très laconique de mes billets !! Des billets en liaison modem à 38 kilobaud, ça se doit d’être bref.

Bref donc, dis-je, et pour prendre une image, si Balzac avait disposé d’un tout petit crayon, nous nous en souviendrions aujourd’hui comme un des maîtres de la nouvelle… le Père Goriot en 6 pages. Comme quoi, à quoi ça tient, hein, le génie littéraire : à la fourniture ou pas de crayons en nombre suffisant.

Pas joli joli

L’OCDE a élu 3 sites où le fric avec un grand F peut engraisser à l’aise et à l’ombre, à l’abri des emmerdeurs du fisc, de la justice, des lois et de la morale : Lichsteintein, Andorre, Monaco.

Nous Français sommes cités deux fois sur trois pour ces verrues nauséabondes, dont une fois à nous tous seuls : Monaco. Cette encoche, ce pâté sur notre carte, cet anachronisme immoral, cette incongruité, ce machin que De Gaulle, à la Libération, avait envisagé de récupérer manu militari, idée que finalement il ne put réaliser, pour d’obscures raisons.

Nonobstant la sympatique figure d’Albert (oublions les z’épisodes paparazziesques des 2 soeurs Grimaldi), ce rocher est une verrue, et le fait que le fric y soit aussi nauséabond ne nous fait pas honneur : que tous nos gouvernements, gauche et droite indistinctement, se soient compromis à protéger et laisser perdurer cet état de faits est assez infect.Gageons que « quelque part » ça les arrange…
Faisons oeuvre morale, réapproprions-nous Monaco : il y aura du beau linge à la mer.

Azertyuiop

Tout le monde sait que le célèbre « QWERTY » des claviers de machines à écrire – AZERTYUIOP chez nous, une fois traduit – est une disposition étudiée, alors que ces machines étaient purement mécaniques (clac clac clac, driiing retour à la ligne brrrm clac clac clac) pour éviter de dactylographier trop vite : les tiges porteuses des lettres en relief s’emmêlaient alors trop facilement. Bref cette disposition des lettres ralentissait à dessein la frappe, évitant ainsi des ennuis mécaniques.

Bien évidemment au temps des claviers d’ordinateur ce souci des tiges qui s’emmêlent n’a plus de sens ; reste que personne n’a jugé utile de redéfinir une disposition plus « rapide » des lettres.

Me tapant hier, au volant de ma tuture, un quatre cent vingt huitième rond-point dans ma belle ville, pour me rendre d’un point A à un point B, non desservis proprement par un tram, un bus, un métro – démerdez vous, ou prenez votre vélo, mais il pleuvait -bref virant encore et encore, inlassablement, à vous donner le tournis, autour de ces foutus rond-points, l’un d’eux me frappa par sa disposition vicieuse : on avait fortement déporté sur la droite (merci not’maire !) le centre du rond-point, et rétréci l’issue diamétralement opposée, d’ailleurs bordée de trottoirs fort hauts ; ce qui obligeait à ralentir très largement au dessous des vitesses imposées en agglomération, même au droit d’une école !!

En somme, le rond-point à l’anglaise, ralentisseur vicieux (et surtout celui-là) c’est l’AZERTYUIOP – ou plutôt le QWERTY – de la circulation en ville ; rendons grâce aux Rosbifs de cette belle innovation, au même titre que la Vache Folle et la toute récente fièvre aphteuse, soigneusement concoctée par un laboratoire de biologie animale.

Genève, la gynécologie et le Petit Nicolas.

Bizarre, vous avez dit bizarre ? à Genève on a hué Doc’Gynéco (si j’étais une nana je n’irais pas voir ce mec, ne me demandez pas pourquoi, ces trucs-là ça se sent, c’est tout) : « Sarko facho, Doc gynéco complice ».

Deux remarques :

– « fascisme » se prononce « fassisme » et non pas « fachisme » : car comment prononce-t-on lascif (lachif ?), ascète (achète ?), fascicule (fachicule ?), et je m’arrêterai là. Donc « Sarko facho » c’est du serbo-croate (langue défunte) ou ça ne veut rien dire. « Sarko fasso » ça vous a une autre gueule.
– je ne pense pas que Genève soit partie intégrante du territoire de notre république : il est donc surprenant que la visite d’un pote de not’ président à Genève fasse des vagues politiques « à la française ». Mais soyons beaux joueurs : bienvenue aux Gènevois dans la République Française, ça va faire un bien fou à notre PIB.

Arrêt d'urgence

Plein de morts encore une fois sur une de nos belles z’autoroutes à fort péage.

Une bagnole allemande y roule, mais, ach scheisse, début d’incendie à bord, alors on se gare sur la bande d’arrêt d’urgence – c’est fait pour ça – un automobiliste secourable s’arrête itou pour prêter main forte, et un fourgon qui prend cette voie pour son petit itinéraire perso (ou qui double une limace par la droite, ou qui s’est endormi et dévie sur sa droite) vous envoie tout ce joli monde ad patres.

La bande d’arrêt d’urgence, c’est pourtant pas une voie de circulation. N’est-ce pas messieurs les motards.

Et puis, et surtout, disons-le bien fort : si l’on doit s’y arrêter pour cause de problème technique – pas pour téléphoner, pisser, chercher un clope dans la boîte à gants, casser la croûte, se faire des mamours -, on enjambe fissa la glissière de sécurité, ou l’on passe dessous si l’on ne peut pas l’enjamber, et on pousse un grand ouf, là personne n’est en mesure de vous dégommer, à moins de se faire très mal lui aussi.

Deuxio, pendant que j’y suis, marre des ventouses sur la voie du milieu. Ceux qui sont scotchés à gauche, on peut encore leur expliquer qu’ils ont à se rabattre ; mais la mémé ou le père tranquille qui pousse son 115, calé imperturbablement au milieu, alors que personne n’est à sa droite, soit je l’agonis d’appels de phares, d’avertisseur sonore(*), soit… je double par la droite, et je suis en tort !! Doubler par la gauche ? ouais, quand les Rosbifs, les Allemands, les Z’Italiens déboulent à 160 sur la voie de gauche (pas d’accords de répercussion des sanctions entre nos pays, donc roule ma poule, à fond à fond à fond), eh oh je suis pas suicidaire, moi.

(*) ce qui déclenche en général le doigt d’honneur, ou le bras du même métal. Oui oui, même les mémés.