L'âge des cavernes

La Tribune de ce jour (abonnement gratos, merci le Service Commercial) monte en épingle cette histoire d’interdiction des organiseurs-téléphones-navigateurs-boîtes à courrier « Blackberry » aux personnels des ministères : il paraît que moult hauts fonctionnaires tirent la gueule, car ce serait contre-productif, rétrograde, c’est quoi cette parano, ouais ils nous emmerdent à l’Intérieur, passéistes, vieux croûtons…

D’abord on peut bosser sans Blackberry, même moi j’y arrivais avant de prendre ma retraite. Voir ses mèls débouler sous son nez dans un taxi, aux toilettes, en pleine réunion, au resto, bref n’importe quand et n’importe où ce n’est pas essentiel, il y a d’autres moyens d’alerter les gens si c’est vraiment utile.

Ensuite parions que tous ces braves gens ont installé des Solitaires, des Casse-briques, des crapettes sur leur Blackberry, et ce qui les emmerde, c’est que dorénavant ils ne pourront plus faire joujou avec leur organiseur, battre leur record à l’Arachnid pendant que le temps s’étire dans des réunions chiantes à souhait.

Enfin, si tous les mèls transitent par des serveurs commerciaux aux USA et en Grande-Bretagne, effectivement il y a du souci à se faire quant à la confidentialité des informations !!! Il est donc parfaitement judicieux de proscrire ces bestioles, au reste fort coûteuses.

Restera aux espions américains pour nous percer à jour, la bonne vieille méthode des confidences sur l’oreiller ; la massive féminisation des personnels politiques chez nous va donner l’occasion aux mâles agents amerlocs de déployer toute leur séduction, et c’est tout de même plus jouissif qu’un organiseur qui couine en pleine réunion.

Crumble en émulsion de balsamique et sa compotée de coulis

Des trucs en vrac, parce que le vrac c’est moins cher, et tout aussi efficace, car l’emballage, hein, l’emballage, on s’emball’oeil.

– Mister Juppé, ulcéré, s’est amèrement plaint devant les journaleux de sa déconvenue aux Législatives, et digère mal sa démission du gouvernement. Mais, réflexion faite, il reste maire de Bordeaux !! Eh bien, en voilà une décision qu’elle est bonne !! Les Bordelais vont avoir un maire 100 %, alors que tant de villes n’ont qu’un maire 33 %, ou 50 %; occupés qu’ils sont ailleurs qu’à faire leur boulot. Youpee pour les Bordelais.

– Melle (79), célèbre petite ville sans histoires sauf l’ancrage de Mme Royal, hier, au cours d’une virée dans les Deux-chèvres… adorable petite ville, avec plein de belles demeures, des places agréables ombragées de tilleuls odorants – en cette époque de l’année du moins. Un délicieux endroit. Sauf que la D948 – en français, la route de Limoges – étant par trop déviée à Pétaouch’noc, et la signalisation étant peu incitative, tout le monde automobiliste, camionique, mobylettesque se tape le bon vieux parcours à travers la ville : on gagne facile 2 km. Donc horreur, bruit infernal, terrasses de bistrots au ras des pots d’échappement, l’enfer, quoi, tout au long de cet axe pétaradant. Une déviation archi nécessaire, mais loupée. Oh la DDE, y a quelqu’un ?


– Parcourant les cartes des restos : ce n’est plus de la méta-bouffe, c’est de la logorrhée, du soufflé de mots. Et plus les textes sont longs, moins il y a à bouffer dans l’assiette, l’énorme assiette large comme un béret de chasseur alpin, où 3 rondelles jouent aux 4 coins, et traversée d’une zébrure de sauce artistiquement giclée. Allez, on s’en fait une, je cite : « Filet de sole aux langoustines et julienne de pain frite, nage acidulée à l’oseille, tomate au saté et gnocchi de pomme de terre« . Oui madame. Dans les années 60, on aurait eu droit à « Filet de sole grillé ». Donc il y a au moins 2 langoustines, car elles sont au pluriel ; on espère que ce n’est pas une faute d’orthographe. La « julienne de pain frite » moi j’appelle ça de la chapelure ; les « gnocchi de pomme de terre » sont amusants de redondance, c’est comme « tapenade aux olives » ou « pain à la farine » : évidemment que les gnocchi sont de pomme de terre, vous nous prenez pour des pommes ? Et une tomate (ou une rondelle de tomate, ou un quartier de tomate) avec sa giclée de saté à 47 degrés du bord droit de l’assiette, 2 cm au nord du 3ème gnocchi. La nage à l’oseille, enfin, est acidulée, c’est un scoop.


Au fait, gnocchi, comment dit-on au singulier ? gnoccho ?

Groupuscules

Le Monde de ce souér nous apprend que le PCF, qui n’a pas atteint l’effectif fatidique de 20 élus aux Législatives pour pouvoir constituer un « Groupe parlementaire », demande qu’on descende la barre à 15. Comme ça, il l’aurait, son groupe, avec les sous et les prérogatives qui vont avec.

Si j’étais le MoDem, je demanderais un effectif encore plus restreint ! faut pas déconner : d’abord le Modem est, avec ses 4 pelés, nettement plus représentatif de la population française que le PCF avec 18 ; voir les statistiques des Présidentielles, 2% PCF et 18% Bayrou.
Mais plutôt que de baisser la barre, ce qui serait une faiblesse politique que ne manqueraient pas d’exploiter les opposants de tout poil, ne faudrait-il pas définir une nouvelle catégorie, pour les petits effectifs ? je propose « groupuscule parlementaire« . Dans le genre oxymoresque, ce serait pas mal.

Un de chute

Il y a encore parfois une morale en politique. Plein de petits malins passent à travers, mais enfin certains se font quand même choper, et ça fait du bien.

Tant pis si c’est Mister Juppé himself qui dérouille, battu aux Législatives à Bordeaux : je n’ai rien contre ce type intelligent oh combien, très capable, certainement, honnête probablement – mais pas en politique, car comme des tas d’autres il essaye sans vergogne de CUMULER !! Comme Ayrault de l’autre bord, comme un tas d’autres, il veut tout, maire, député, ministre, 3 casquettes, un tricorne ; et si le chapeau à 8 pointes existait il en voudrait un !!

Eh bien, un de chute, et adios le député Juppé, et le ministre itou par la même occase (*) – merde, M. Juppé, soyez ministre, maire ou député, mais choisissez UN boulot, d’accord ? Quand il y a 9 % de chômeurs, ces cumuls de fonctions, c’est obscène.

(*) Je trouve personnellement idiot de flinguer un ministre parce qu’il loupe ses législatives : voilà le cirque sarkozien dans ses aberrations. Est-ce qu’il s’est présenté aux législatives à Neuilly, le Petit Nicolas ? hein ? non, eh bien, alors pourquoi les ministres ? de toutes façons, ministre, c’est un boulot plein temps, et même avec des heures sup’.

A la tête du client

Le Monde de ce dimanche de fête des pères nous en remet une couche sur la TVA sociale : cette idée a priori pas conne d’augmenter la TVA, mais d’alléger symétriquement le coût du travail (exonérations patronales diverses et variées) pour que, les produits étant moins chers, les prix hors taxes soient à la baisse, et hop, avec la TVA majorée, on serait au total pas plus mal lotis…

Exemple basique pour les gogols : mes chaussettes sont à 8 euros TTC (TVA à 18,6) soit 6,75 euros HT – Mais la TVA monte à 22% (je dis n’importe quoi, hein !) pendant que le coût du travail baissant de 8 %, les industriels fourguent désormais leurs chaussettes à 6,35 HT au lieu de 6,75. Avec ma nouvelle TVA de 22%, ça me fait 7,74 euros au lieu de 8, et j’y gagne !!

Ouais… on nous prend vraiment pour des pommes. S’il est un pays où les prix ne reflètent pas bien les coûts, c’est le notre. Aux USA, d’accord, les prix sont assez liés aux coûts ; chez nous, on fixe les prix :

– 1) d’abord selon ce que nous sommes prêts à payer (le prix « psychologique »),

– 2) ensuite, en fonction de la concurrence, s’il y en a,

– 3) enfin, et en dernier ressort, selon les coûts.

Ne cherchez pas trace des coûts dans un flacon de parfum de chez Chanel : ça n’a rien à voir. Ne cherchez pas non plus le coût dans un CD de musique, dans une paire de godasses de marque, dans une tasse de café à la terrasse d’un bistrot : ce sont des prix « psychologiques » (le parfum, le CD) ou liés à la concurrence, ou plutôt l’entente de non-concurrence des bistrotiers pour fourguer un « petit noir » 1,60 euros quand il leur coûte 8 centimes.

La TVA sociale ? ça va nous faire une baffe sur les prix, à la hausse, comme d’hab. Certains se sucreront, certes. Sûrement pas le consommateur final.

Falcon-TGV, 1-0

De gauche à droite, nos bons maîtres ne changent pas en matière d’entourloupettes et de parades bidon, si j’en crois cet écho du JDD (également relayé par le Canard Enchaîné, le Monde…). La classe politique a toujours de ces pratiques puériles et niaiseuses : MM. Fillon et Juppé sont allés à Nancy par avion (Falcon « spécial grands chefs » pour Fillon, avion de ligne (?? à vérifier) pour Juppé), dans le but d’y rejoindre le nouveau TGV-Est inaugural, et d’y parader comme s’ils y avaient consacré tout leur temps. Débile. On n’avait pas besoin de ces guignolades pour savoir que oui, d’accord, ça va maintenant plus vite – et nettement plus cher – de Paris (comme d’hab’, Paris, toujours Paris, l’unique objet de leur sollicitude) vers l’Est (*).

Mais v’là-t-y pas que le PS s’étrangle d’indignation !! quoi, inauguration mise en scène, usage d’un « jet » ministériel, aux frais du contribuable, dégueulasse, infamie, etc… moi je trouve qu’ils sont mignons nos socialos à la courte mémoire : il fut un temps – 1981, l’intronisation en grandes pompes, la rose au poing – où nous vîmes, effarés, des ministres socialistes dans le métro !!! oui messieurs-dames (**). Et puis ils en sont ressortis vite fait, visite terminée, pour ne plus y foutre les pieds, et se déplacer désormais bien au chaud à l’arrière de bagnoles à cocarde et motards, dans les « jets » du GLAM, pourvus de toutes ces délicieuses commodités qui font qu’on se sent tellement plus important.

Allons, soyons optimistes, les moeurs politiques finiront peut-être par changer, on en terminera un jour avec ces comportements d’esbrouffe et de m’as-tu-vu. Mais ça va prendre du temps.


(*) Pendant ce temps, le Massif Central peut crever la gueule ouverte.

(**) Soyons justes, un ticket de métro, c’est moins coûteux qu’un Le Mans-Nancy en Falcon.

Franchises et arnaques

Il y a un truc qui me chauffe, et ce depuis le début que le gars Nicolas est arrivé dans son beau palais au joli mois de Mai : le coup de la « franchise sur les prestations médicales ».

Tout le monde sait, et moi aussi, et vous z’aussi, que la Sécu a un énorme trou. Bien, on le sait. Tout le monde sait que notre système de santé part progressivement en quenouille, pour parler poliment. On a des médoc’s qui pour beaucoup ne sont plus remboursés que misérablement, on a déjà une franchise sur les consultations – 1 euro, on a un forfait hospitalier qui veut nous faire prendre des coquillettes-purée et un lit sinistre pour le menu du Grand Véfour et une chambre au Ritz, je suis bigleux et la Sécu s’en fout, qui me rembourse de quoi me payer un demi au bistrot du coin pour me consoler d’avoir claqué 500 euros dans mes bésicles, j’ai des dents qui méritent des soins et ces dents me coûtent la peau des fesses (la réciproque n’est pas vraie)… je continue mon énumération ?

Et nous payons pourtant, et nous cotisons, et CSG, et RDS, et journée des vieux, et puis quoi encore ? voilà la franchise qui se pointe !! Voir le Monde de ce soir…

Non et non, et je pétitionne des deux mains. Il y a d’énormes gaspillages, des arnaques pas possibles sur notre dos – on en découvre tous les jours ; la carte Vitale, sans photo, c’est une passoire ! Disons-le tout net : messieurs les Sécu-chefs, faites des économies chez vous, mais ne nous demandez pas de raquer toujours plus pour des soins toujours plus mal remboursés. Ah mais !

Fortune et richesse

Plus 16 % de riches cette année en France !! Vous le croyiez, vous ? Eh bien si, nous sommes environ 456.000 foyers, selon les canards, à nager officiellement dans l’opulence ; donc à payer le fameux impôt qui officialise que, oui, vous attachez votre clébard avec des chapelets de saucisses et vous fumez des barreaux de chaise.

Bon, relativisons tout de même ! On est loin du compte. D’abord, plein de gens – j’en connais – font l’impasse de la déclaration ISF : attrape-moi si tu peux. Leur baraque a pris un coup de plus-value, ils sont donc au dessus des 760.000 euros, ils le savent, mais bon, hein, si l’immobilier se cassait la gueule ? hein ?

Et puis il y a ceux qui sont astucieux, qui connaissent les ficelles, qui ont un conseiller fiscal, qui ont tout filé à des hommes de paille ou à leurs proches, qui ont investi dans des bronzes de Rodin (ça ne rouille pas), dans des niches fiscales pas pour les chiens, bref qui ont déminé le terrain.

Enfin il y a tous ceux qui, depuis la frontière belge, suisse, italienne… nous regardent d’un air narquois bosser pour enrichir le ministère des Finances, eux qui sont bien au chaud et à l’abri des rapias du fisc.

Donc soyons clairs : nous sommes largement plus nombreux que 456.000 à être riches !! Alors, qu’est-ce que nous racontent comme bobards les gugusses de la LCR, du PCF, de LO, bref de toutes les officines pauvristes ? la France est riche, de plus en plus riche. Suffit de la regarder avec les bonnes lunettes, celles des inspecteurs du fisc.

Virgule 6

Notre Hia-ou national nous apprend (mais je le savais, nananè-re) que le gouvernement étudie une hausse de la TVA pour financer son programme de relance du dynamisme et de la productivité-poil au nez de notre beau pays.

J’ai consulté les différents taux de TVA actuels dans l’UE : nous ne sommes présentement ni les plus chers (la Suède, 25%) ni les moins chers (Le Luxembourg, 15%) et, hélas, je dois dire que oui, ça nous pend au nez, on va encore raquer, comme d’hab’ pourrait-on ajouter. Soupir…

Mais une chose me chiffonne, me turlupine (de cheval, ajouterait Boby L.) et me laisse rêveur : pourquoi diable toujours « ,6 » ?? hein ? Nous sommes les seuls avec les Rosbifs (17,5%) à utiliser un taux non rond. Il me souvient même que maître Juppé, en son temps Premier Ministre, nous avait collé une augmentation de TVA temporaire… ,6 comme de bien entendu. Cette TVA fut initialement, lors de sa géniale invention, fixée à 18,6.

Donc nous sommes abonnés à « ,6 » comme l’arapède à son rocher ; un peu de maths nous feront du bien : 19,6/100 ça donne 196/1000 soit en simplifiant par 4, 49/250 et ça s’arrête là, car 250 n’est pas divisible par 7, ce qui est fâcheux.

Nous subissons donc une TVA de 49/250, vous le saviez ? eh non. Pas grave, ça va changer ; attendons avec confiance le prochain « ,6 » qui ne devrait pas tarder… et gageons que ce nouveau taux (ne pas confondre avec l’ex-voto) sera supérieur à 49/250. On parie ?

Yes Sir

Habemus papam, comme ils disent, et comment ! Au cours de son passage à Rome ces vendredi et samedi derniers, le célèbre GW Bush a jugé utile d’aller serrer la cuiller à Benoît, au Vatican. Pour lui dire quoi ? des fadaises, comme d’hab’, et qui ne mangent pas de pain azime.

Mais au lieu de lui tartiner du « votre Sainteté » bien huilé comme le veut le proctocole (*), il lui a donné du « Yes Sir », pas plus révérencieux qu’envers son prof’ de gym’. Et décontracté, avec ça… l’histoire ne dit pas si le papam lui a demandé de cracher son chewing-gum dans le bénitier d’à côté, c’était de toutes façons off the records.

Allez, GW Bush remonte dans mes sondages de popularité – voilà un type qui prend les gens pour ce qu’ils sont : malgré sa belle robe blanche, Benoît est comme tout un chacun, il rote quand il a bu du spumante, etc. Sa Sainteté, comme tout mortel, n’est pas assise plus haut que son cul.

Mais si GW avait gaffé, une fois de plus ? ça serait assez dans ses cordes… ah non, je préfère pensr qu’il l’a fait exprès. Sacré Georges, farceur, va.

(*) je sais, c’est mauvais, mais hein, on ne se refait pas.