Trois du lundi

Le lundi c’est toujours dur, surtout quand on travaille !

On dit que les sondages constatent la percée de Baïyerou,, que le Petit Nicolas est bien installé en tête : bien fait, na ! Ségo la Royal avait suscité mon intérêt, rompant agréablement avec les vieilles lunes des Pénibles et des Peinajouir, les Socialos bon teint, donneurs de leçons, faux culs, cathos de gauche, masochistes, haineux mais avides de Bonté, de Repentance, de Justice pour le Banthoustan mais pas pour nous. Ségo tenait un discours enfin moderne, réaliste, humain.

Eh bien la voilà mise au pas, encadrée d’éléphants (même Lionel l’ex-Pénible Disponible s’y recolle !), cadrée, terne et Pénible à son tour. Au diable, Mme Royal, vous me déçutes.

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Sarko propose un contrat de travail unique : et les journaux de s’interroger, de nous questionner sur la pertinence de cette idée ! Mais les mecs, si enfin on peut SIMPLIFIER, allons-y ! vitesse GRAND V ! Pour une fois que les fonctionnaires ne nous concocteraient pas une nouvelle usine à gaz…

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Usine à gaz : hier je tentais via Internet de me rafraîchir les idées sur le texte de la loi Gayssot (qualifiant de délit toute négation des crimes contre l’humanité, traduisez l’extermination des juifs sous le 3ème Reich) : indémerdable ! heureusement que des articles (généralement hostiles à cette loi) éclairaient la question : la loi elle-même est l’exemple de ce que savent faire nos enc… de mouches, à savoir les ratures de Flaubert dans ses plus délirants reprises, renvois, biffures… c’est bien comme ça qu’elles sont, nos lois, et on est mal barrés (« barrés », au sens du dériveur).

Raymond la Science contre le Lobby

Etonnant cet entretien radiophonique de Raymond Barre sur France-Cucul, dans le cadre des « Rendez-vous des politiques », diffusé le 1er mars dernier, et disponible en « podcast » (excusez l’horrible néologisme, mais que dire ? au secours l’Académie françouaize ! )

Grand bruit donc autour des déclarations brutales, claires, tranchantes de Raymond-la-science, qui n’est pas suspect de manier la langue de bois : v’la-t-y pas qu’il défend Papon, qui pour lui était un fonctionnaire très courageux, et qui a servi de bouc émissaire. Dans la foulée, Bruno Gollnisch (le bras droit de le Pen, mais Le Pen a-t-il un bras à gauche ?) est « un homme bien » ; enfin, le « lobby juif » (de gauche) en prend pour son grade : « Je considère que le lobby juif – pas seulement en ce qui me concerne – est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement. »

M. Barre, avec tout le respect qu’on doit à un homme bien, vous nous en dites trop, ou pas assez : quel genre d’opérations indignes ? si vous pouviez éclairer notre lanterne…

Ceci dit (pour le jeu de mots qui va avec, voir mes précédents billets), bien entendu le CRIF, toujours à l’affut des offenses aux juifs, pousse les hauts cris ; le CRIF est « scandalisé ». Ledit CRIF, d’ailleurs, avait déjà pointé le bout de son nez à propos de la « recrudescence des agressions antisémites » en 2006 ; or il appert que les agressions ad hominem, en général, ont progressé de la même façon : juif ou goy, nous sommes logés à la même enseigne.

Ainsi, le CRIF a certes des raisons de s’alarmer ; bien évidemment les agressions antisémites en tant que telles sont dégueulasses, mais les agressions contre les goys itou !! Et, soyons clairs : pourquoi serait-il plus détestable de dire « sale juif » que « enc… d’sa race » (quelque soit ladite race) ou « sale bougnoule » ?

Les tours infernales

Voilà que les media nous en content une autre, savoureuse également (je vais vous décevoir si vous salivez déjà en supposant qu’il s’agit de la « chasse au chapon dans le Marais » , dérangeante saillie de M. le Pen qui fait grand bruit dans le Landerneau homo (ah bon, tiens ? des homos à Landerneau ?)

Non : plus grave (voir cet article )- les ascenseurs sont victimes d’embouteillages depuis que l’interdiction de fumer dans les entreprises a été appliquée. Non que les fumeurs utilisent ces cages z’exigües pour y cloper (wouah ! ce serait irrespirable !) mais parce qu’ils doivent prendre la tangente, direction l’extérieur, pour y sacrifier à leur vice. Et ce, au bas mot 4 à 5 fois par jour, et là vous imaginez le gaspillage, le temps perdu, la cohue sur les paliers …

Bref – une idée simple s’impose : halte aux tours ! construisons des entreprises horizontales, et comme le mètre carrré est hors de prix dans les centres urbains, il va de soi qu’il faut donc implanter les entreprises en rez de chaussée exclusivement, et bien entendu à la campagne. Ce qu’Alphonse Allais avait d’ailleurs déjà préconisé.

Bénéfice secondaire pour les pauvres poumons goudronnés des clopeurs, l’air est plus pur à la campagne ! momentanément du moins, car avec tous ces fumeurs sur le pas de la porte de leur boîte, ça va rapidement s’embrumer.

Quand un vicomte…

Le Figaro (encore !! ) dans sa livraison web de ce matin (cf sur De Villiers / Le Pen) nous en conte une bien bonne, selon laquelle le Vicomte du Puy du Fou ferait de l’intox’ sur le dos du chef du FN.

Premio, ça fait plusieurs fois qu’on nous fait le coup des recherches de signature, et on a déjà supposé que M. Le Pen pourrait jouer de ça pour se donner la posture du persécuté ; le vicomte De Villiers ne fait probablement que le dire tout haut, pas innocemment bien sûr.

Deuxio, ça fait plaisir de voir qu’à droite-toute aussi, les candidats se bousculent et se marchent sur les pieds ; y a pas que la gauche extrême qui joue stupidement à qui-perd-gagne. On ne voit pas au nom de quelle écorchure à leurs égos respectifs le Vicomte de Vendée et le grand leader du FN persistent à faire bandes à part… mais c’est plutôt une bonne nouvelle pour les démocrates du juste milieu (du juste milieu ??!! c’est pas vendeur, ça, faudra trouver une autre accroche, coco !)

et Gould alors ?

Un horrible couac dans un univers d’admiration béate et d’harmonie : feue la pianiste anglaise Joyce Hatto, morte il y a un an, était bidon… pourtant on la portait aux nues : « Joyce Hatto est certainement la plus grande pianiste vivante dont personne n’ait entendu parler. Aujourd’hui âgée de 76 ans [la citation est de 2005], elle n’a pas joué en public depuis 25 ans en raison d’une lutte contre le cancer. »

Et voilà : la Roche Tarpéienne étant fort près du Capitole, le veuf de Mrs Hatto avoue qu’il copiait-collait des enregistrements d’autres pianistes ! Tout bidon. Tenez, si on y va comme ça, même moi je pourrais produire mes petits chefs-d’oeuvres persos (ah ! le Clavier Bien Tempéré, amoureusement brodé à partir de Rosalyn Turek, Glenn Gould, Sviatoslav Richter et Edwin Fisher : ouné bijou !).

Ouais, ben ça laisse rêveur. Vous n’êtes pas sans savoir (en clair : vous savez, mais ça fait mieux, « pas sans savoir ») que le père Gould, avec sa casquette, ses rouflaquettes, son air de chien battu et son éternel pardessus (on pense irrésistiblement à Marcel Dassault, qui souffrait d’hypothermie), a cessé très tôt de jouer en public pour se consacrer exclusivement à l’enregistrement « en chambre » ? allez savoir si ses Variations Goldberg, son N’art de la Fugue, ses Suites françaises etc… ne sont pas « bidon », eux aussi ? Bon, d’accord, on a pu le voir jouer – très bien, d’ailleurs – auparavant, mais qui sait s’il n’y avait pas un autre pianiste, planqué sous sa chaise truquée ? si ça se trouve, c’était que du Play-Bach !

Une, deux, une, deux

Gauche, gauche, gauche ! « dans la troupe, y a pas d’jambes de bois ; y a des nouilles mais ça n’se voit pas ».

Eh oui y a des nouilles.

Mâame Royal avance que Mister Baïrrou (ortograf fonétik) serait fort dangereux : illusions que ce prétendu centre, miroir aux allouettes ; c’est « droite contre gauche, faut pas s’leurrer ! »

C’est justement la soupe qu’on nous sert depuis 60 ans, et on en a vraiment ras le béret, vu les résultats. Il serait temps que nous rejoignions les pays un poil modernes, ceux qui ont constaté que la démocratie s’acccomode à merveille des idées qui se respectent tout en s’affrontant : bref tout sauf le droite-gauche cher aux nostalgiques de la Guerre Froide.

Divers du lundi

Une femme, interviewée (interrogée, en français) à la radio : « …. notre avocat l’avait demandé, si vous voulez« . Mais le journaleux n’avait rien demandé, il ne voulait rien de spécial !

Et les « si tu veux » à la pelle de certains ! qu’est-ce qui se cache derrière « si tu veux » ? il y a là comme un appel à la clémence. On pourrait poursuivre l’expression ainsi : « si tu veux bien m’excuser / me comprendre / passer là dessus / être indulgent » : on vient d’exposer un fait qui prête à restriction, à critique… et on demande de la compréhension.

Si vous voulez…

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Marre du PSG. Le club de foot de Paris-St Germain me les gonfle. Pas une journée de championnat où la radio / la télé ne nous rebattent les oreilles des exploits / déboires de ce club. Il y a une vingtaine de clubs de Ligue 1, dont certains nettement plus intéressants : pourquoi toujours le PSG ?

Parce que c’est PARIS, bien sûr : Paris, tu seras toujours Paaariiii ! Ach Parisss, schön !

Eh bien Paris me gonfle. Il y a autre chose sur terre, même en se limitant à la France.
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Allez donc voir « La vie des autres« , film allemand superbe. A confronter avec « Bye bye Lenin » – excellent film également – issu lui aussi, non de l’immigration, mais de l’histoire de feue la RDA. Des points de vue très différents, noir pour le premier, plus nostalgique pour le second. Mais le Kommunismus / Sozialistisches Realismus de MM. Honecker et consorts a décidément une sale gueule.

Pourtant il y en a qui nous en remettraient bien une louche : grand bien leur fasse, sur une autre planète si possible. On passe notre tour.
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« Issu de l’immigration » : wouala encore un superbe tic de langage.

Il sue de l’immigration … quelle est l’issue de l’immigration ? quelle issue à l’immigration ?

Vaste sujet.

Tiens à propos d’immigration, cet article dans Le Figaro (eh oui le matin je consulte Le Figaro, sans exclusive, et Le Monde le soir) : « Les ressortissants des dix pays nouvellement entrés dans l’Union investissent le marché du travail. Légalement ou illégalement.«  Donc je puis espérer qu’un jour proche un maçon / plombier / couvreur / plâtrier, polonais / roumain / hongrois / lituanien… s’intéressera à mon chantier de baraque ? parce que les autochtones, pas la peine !

Freud et les Ayatollahs

Voir cet excellent article, vif et enlevé, sur

http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070224.

Extrait… de Sylvain Bourmeau, des Inrockuptibles : « Dans un contexte de crise de l’autorité politique, Royal incarne la mère alors que Sarkozy n’incarne pas le père ».

Les Inrocks‘, comme on dit quand on est branchouille, c’est le canard qui – avec Le Monde, plus distant et Télérama, catho de Gauche à en pleurer – prétend dire la qualité culturelle chez nous. Les Ayatollahs de la critique, les adorateurs de navets, contempteurs du succès.

Eh ouais, Sarko n’est pas assez vieux pour incarner fantasmatiquement le papa de M. Bourmeau ! Et eût-il été vieux, il fallait tout de même un n’argument pour justifier ce que chacun sait : que les journaleux des Inrocks sont de gauche, forcément de gauche, pour paraphraser feue Marguerite D.

(D’ailleurs, savez-vous pourquoi la balance penche à gauche ? c’est à cause du poids des éléphants, ah ah ah !)

Mais formulons deux remarques :

1) Qu’est ce qui justifie ce diagnostic de « Crise de l’autorité politique » ? Est-ce à dire que le gouvernement n’est pas assez ferme, rude, autoritaire, répressif ? ahhh quel regret de messieurs Raymond Marcellin, Roger Frey, les cars de CRS … c’était le bon temps !

(Je diagnostiquerais plutôt une démocratie qui respire mal dans un cadre bipolaire et ossifié, empêtrée dans des schémas politico-archaïques datant des années 50)
2) Pour incarner la figure du Père qui manque tant à M. Bourmeau, y a un type parfait, même qu’il pourrait jouer le cap’tain long John Silver avec un bandeau sur l’oeil ; il est vieux et autoritaire comme on aime, alors les Inrocks, la figure du père, ouvrez les yeux, elle est au FN !!

(PS : et la figure de la grand-mère ? Arlette ? )

Godillots, suite

Encore une couche sur les godillots… une idée fixe, sans doute.
Les députés viennent d’adopter le projet de loi (et une loi de plus, une) de Mister Borloo sur le « droit opposable au logement » : droit réclamé à grands coups médiatiques et coups de gueule par la Gauche, toutes options (trotsko / communo / socialo / verdo / don Quichotto…) confondues. Et comme c’est un sujet Politiquement Correct, nolens volens, la Droite s’y est collée.

Résultat : UMP et UDF ont voté le texte ; PC, PS et Verts se sont abstenus.

Voyez comme c’est beau : ils se sont abstenus.

PC, PS, Verts : bande de faux culs ! ça vous écorcherait l’ego de voter pour un texte que vous avez réclamé, quand vos z’adversaires y souscrivent !! Tous en rang, on ne veut voir qu’une tête ! Ce serait déchoir que d’approuver cette loi AVEC la Droite.

Voilà une démocratie qu’elle est belle !

Très clair

Un tic assez transversal, qui affecte tous nos politiques de droite à gauche et inversement :

Question d’un quidam, la plupart du temps un journaleux : « Et concernant la déclaration de M. X ? » – « Que pensez-vous des propositions de M. Y ? » – « Quel est votre point de vue sur la position de M. Z ? » (messieurs / mesdames X, Y, Z faisant partie des « amis politiques », en d’autres termes ils sont du même bord) …
Réponse : « M. X a été très clair : blahblahblah paraphrase baveuse des termes de M. X … » ; « la position de M. Y est très claire blahblahblah redite sur le même topo… » ; « C’est un point de vue très clair reblahblahblah et je t’en remets une couche … ».

Donc c’est très clair ? (« clair » ne suffit pas, il faut du « très clair », ne mégotons pas) … peut-être, mais pourquoi ce besoin de le dire ? la question serait-elle stupide ? le journaleux est-il débile, aurait-il pu faire l’effort de comprendre par lui-même au lieu de réclamer une paraphrase ? (pauvre pomme, pense le politique, comment peux-tu ne pas comprendre cette lumineuse pensée ?) ; ou serait-ce que la suspicion de non-clarté serait justifiée ?

Clair ou pas, tout le monde s’en fout : il s’agit en général d’une question inutile, prévisible et du style « je te sers la soupe » ; question qui déclenche le fameux « très clair » : un tic verbal. Nos politiques sont des « pros » de la communication, et en connaissent toutes les ficelles usées ; il s’agit de cogiter pendant 2 à 3 secondes, le temps de trouver une formule potable, tout en meublant le vide du discours. On tient là une bonne alternative à « heuuuu », « hmmmm », « ehhh biennn … », « grmgrmblbl … ».

Avouez que « M. X a été très clair », c’est plus classe que « grmgrmblbl … » ; reste à savoir si la paraphrase qui suit est aussi claire que l’original ! Mais alors fallait pas poser la question.