La charge, et l’invention de l’eau tiède

( Vaste choix de thèmes, ce matin tôt… tenez, un peu de langue sauce ravigote. Le Figaro, qui pourtant aligne tous les jours les coquilles et les anglicismes inutiles (n’est-ce pas Madame Fig’ragots ?), nous sort un excellent papier sur « Etre en charge de… » , cette expression 100 % traduite de l’anglais, brut de décoffrage : be in charge of… Eh oui, en France on a la charge de, ou, plus simplement – mais ça ne ronfle pas, ce n’est pas assez pompeux – on est chargé de. Monsieur Dugenou se rengorge, il « est en charge des appros B-to-B » . Mazette ! Mais c’est véniel, n’est-ce-pas, il faut bien gonfler un peu les plumes… flatter l’ego. Il est vrai qu’on pourrait continuer sur des pages à traquer les anglicismes moches, les « tacler » à tout bout de terrain de foot, et les « délivrer » n’importe quoi n’importe comment à n’importe qui. Tenez, j’ai lu ça récemment dans un livre pourtant savant, relevé et bien écrit, le curé en chaire délivre son sermon ! Enfin… personne n’est à l’abri d’une bavure, d’une négligence, et moi non plus. )

Et puis messieurs Darmanin et Dussopt viennent de découvrir la formule de l’eau tiède : il est chez nous des métiers « en tension » , en manque de bras, et donc, pourquoi ne pas pratiquer une immigration sélective pour y remédier ? Manque de bouchers ? on importe des bouchers. D’assistantes maternelles ? on en fait venir des pays environnants. Génial, non ? sauf que ça fonctionne déjà comme ça depuis des lustres, et ils en sont contents, dans moult pays, du Canada à Singapour. A cette heure c’est un projet aux contours encore flous, mais constatons que le sens commun fait défaut à nos Grands Chefs ; ou bien qu’ils ignoraient jusqu’ici le problème, ou s’en fichaient, et viennent, bon sang ! de le découvrir, et avec lui ce « sentiment » – merci monsieur Jospin – d’immigration carrément massive et incontrôlée, qui tourmente bien des Français. « Tourmente » , « préoccupe » , « étreint » , « habite » … mais ni « tacle » , ni « délivre » .

Tibert

Définitions

Rien de tel qu’une définition pour définir. Tenez : « crevure » … je n’ai pas trouvé dans le Larousse en ligne, je me rabats sur Universalis : « argotiquement, personne au comportement particulièrement abject, méritant la mort, d’être crevée. » . Méritant la mort, donc… rien que ça. La bagnole de location – hybride et japonaise, hélas, il n’a sans doute pas été possible de louer une pure-électrique – de monsieur Jadot a eu droit à un graffito « Crevure » (un graffito, des graffiti), mais je vous parie que ce n’était pas la Toto-Yota qu’on visait, mais son conducteur ! Mérite la mort : pas assez radical, Jadot, à crever, donc. Sympas, les écolos ! ça donne envie.

Autre définition, cette fois dans la Rousse référence des dicos… « terrorisme » : « Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système » . Vous noterez que ce n’est pas argotique. Exemples, le terrorisme islamiste ; le terrorisme poutinien sur les populations civiles en Ukraine ; le terrorisme intellectuel… et le petit dernier, l’éco-terrorisme. Au cas où ça vous aurait échappé, je traite du conflit de la Mégabassine des Deux-Sèvres, là. Qui n’a pas encore fait de morts : au match des blessés, les CRS et gendarmes ont plus morflé, cependant, que les militants écolos, anars, gauchos, trotsko… ; chez les LFI et consorts on guette, on espère, comme chaque fois, la Divine Bavure qui fera un martyr dans une manif pourtant explicitement, clairement interdite, et pour cause ! au vu de la nuisance des groupes qu’elle excite et mobilise.

J’ignore si la Mégabassine de Sainte-Soline est un bon plan ou pas, n’ayant pas assez de billes pour juger objectivement. Disons que a) c’est techniquement un projet astucieux pour pallier les pénuries d’eau, chroniques à la belle saison, mais que, b) si c’est seulement, comme ça se dit, pour arroser en été les maïs de quelques dizaines de gros agriculteurs intensifs, c’est condamnable, à l’opposé de l’intérêt général. Dans cette affaire, comme tant d’autres, la concertation fait défaut ! D’autres cultures, moins dévoratrices d’eau ? un « tour de table » plus large, une gestion plus démocratique ? Ohé, du gouvernement, si l’on se mettait vraiment à en débattre, et calmement ?

Tibert

PS – On dit des âneries ici et là à propos des ZAD – Sainte-Soline en serait, aïe aïe aïe, un exemplaire en puissance. A N-D Des Landes, pour le pharaonique projet d’aéroport « nantais » – qui aurait bigrement arrangé les Rennais, en fait – qui a été abandonné, il est faux de dire que les Zadistes ont gagné : c’est le bon sens et le réalisme économique qui ont gagné, avec, il est vrai, l’appui entêté, brouillon, inutilement violent, des Zadistes. Mais aucune ZAD n’y a perduré, aucune Commune de Paris Autonome et Délocalisée, hors la République : là, ils auraient gagné !

En faisant le poirier

( Halloween, cette amusante coutume anglo-américaine, dont les Français se contrefoutaient jusqu’il y a peu (mais ça fait du bizness, coco) a eu ses VRAIS morts, des squelettes en pagaille. En Corée du Sud… affreux. Plus de 150 victimes ; de quoi alimenter le Jour des Morts, ça tombe sinistrement pile-poil. Ce n’est pas la faute d’Halloween, les bonbons et les citrouilles n’y sont pour rien, c’est la faute à la grégarité stupide et mortifère des foules, dans les stades, dans les discothèques, partout où l’on s’entasse pour faire comme tout le monde, pour en être. Mon père disait – je vous l’ai sûrement déjà cité : « Si tu vois la foule se ruer à droite, va à gauche ! » )

Et puis cette histoire cocasse, pour prolonger ce que j’écrivais sur monsieur Soulages. Au fait, on va lui rendre un hommage national, à la dépouille de monsieur Soulages. Après Djohnny, après Michel Bouquet, après… bref c’est devenu une affaire florissante, les hommages nationaux ; inscrivez-vous, prenez date ! Mais bon… voilà : en Allemagne, on vient de découvrir qu’une toile de Mondrian était accrochée à l’envers, depuis 77 ans ! c’est censé représenter « New-York City » : bon sang, c’est bien sûr ! on reconnaît tout de suite…

Si ça se trouve, il y a des Soulages accrochés à l’envers ? moi, je vérifierais ; il n’y a qu’à éclairer dans le sens opposé, voir si c’est pertinent. Mais peut-être a-t-il laissé des flèches derrière ses tableaux ? Idem pour Kandinsky, Vasarely, Mondrian, Klee et des tas d’autres grands peintres. Du boulot en perspective, dans les musées.

Tibert

Encore des pneus…

( Il se dit que les cas d’intoxications gastriques / respiratoires ont été multipliés par 3 en ce milieu d’octobre : c’est le siphonnage des réservoirs ! eh oui, le Français « débrouillard » « aspire » à trouver du carburant coûte de que coûte quand c’est la panique à la pompe. Une bonne giclée de sans-plomb 95 ou de fioul dans l’oesophage ou, pire, dans les bronches, c’est le prix à payer quand on n’a pas le matériel ad hoc du siphonneur professionnel, pourtant pas bien cher et facile à se procurer. Ce n’est ni moral ni cocasse : c’est juste triste d’en arriver là, au pays qui a inventé les grèves « préventives » et où une centaine de salariés « en colère » et en 2 x 8 peuvent tout bloquer impunément. )

Mais autre chose : le Mélenchon, encore lui (*), appelle les LR, les Républicains, à ne pas jouer les roues de secours pour Macron et son gouvernement. C’est vrai, quoi, argumente-t-il, s’ils se décidaient à voter les motions de censure de la Nupesse, hein ? car, le gouvernement renversé, ils sont prêts à gouverner, les LFI, pas de problème, à prendre les manivelles… Il a re-loupé les présidentielles, loupé le poste de premier ministre, il n’est même pas parlementaire, mais encore cet espoir chevillé au corps, et qui le fait vivre : prendre le volant, bon dieu ! j’y ai droit ! c’est mon tour !

Notons, à propos de métaphore automobile, que le Mélenchon devrait se mettre au parfum : le coup de la « roue de secours » , ça fait pschiiit, c’est presque anachronique. On crève très peu – sauf du fait des abrutis dégonfleurs de pneus « pour la Planète » – et les fabricants nous fourguent pour tout potage un vague kit anti-crevaison, c’est moins lourd, c’est censé suffire, sauf que c’est rarement efficace : alors on se gare, on met les feux de détresse, on sort le triangle, et on attend la dépanneuse.

La dépanneuse LFI, à mon humble avis si j’étais LR j’éviterais. Du moins, je ne le sens pas trop…

Tibert

(*) On voit du Mélenchon et du Hollande partout en ce moment, radio, télé… Très demandés, ces deux experts en yakafôkon, de mon temps, y faudrait

L’oeuvre au noir, fin

( Je te sors mon 49.3, tu dégaines ta motion de censure : ça va vite devenir lassant. On est là dans un jeu débile, illustrant encore et encore le sectarisme, le dogmatisme, les credo pré-établis qui inspirent nos parlementaires de gauche : si ce n’est pas sous leur dictée, pas de leur production pur jus, c’est forcément nul à ch…er ! A l’opposé, à droite-droite c’est clairement de la navigation à vue, ces temps-ci : à la limite c’est plus rafraîchissant ! )

Mais à 102 ans – saluons la performance – un type qu’on voyait toujours vêtu de noir, allez savoir pourquoi, a cassé sa pipe. C’est dans l’ordre des choses… hier, des salves de louanges, des gerbes de dithyrambes, des brassées d’hommages se sont manifestées pour monsieur Soulages. Un musée à son nom, de son vivant, rien que ça. Si je puis exprimer un bémol, je vais l’oser : c’est un type qui a trouvé un procédé, juteux, très rentable, qu’il a su habiller de considérations et circonlocutions suffisamment savantes sur l’esthétique sous-jacente supposée. En un temps où l’on s’esbaudit devant un type qui, à poil, s’enduit de moutarde et de ketchup pour ensuite se rouler dans un drap aux fins de créer une oeuvre d’art, les jeux de lumière sur les emplâtres plus ou moins parallèles, plus ou moins noirs dont Soulages chargeait inlassablement ses toiles ont fait crier au talent, au génie. Ouais… ça passera. Les soufflés retombent, toujours, et de mon modeste point de vue, la peinture soulagienne est très loin de mériter les tombereaux d’éloges qu’on lui décerne. C’est de la déco, tout au plus… bref, un type astucieux, qui a su trouver une juteuse martingale et bien en vivre – très longtemps !

Tibert

L’art de se boucher les narines

( La Marine, ça tangue, ça vire lof pour lof, ça navigue au vent, ça vire de bord… bref les changements de cap, c’est de la routine ! et ça commence par refuser – logiquement – de voter une motion de censure siglée « Epaisse Nupesse » … puis ça la vote, ouais, finalement, bon, pourquoi pas ? pas de quoi remonter l’estime qu’on pourrait avoir pour des convictions politiques aussi floues, aussi petitement manoeuvrières. Tout ça pour démontrer que les LR roulent présentement pour Macronious ? belle découverte ! on en reste tout ébouriffés. )

Mais autre chose… vous vous souvenez sûrement, quand Fidel Castro est venu en visite à Paris, mars 1995 ? c’était sur la fin de Mitterand, quelques mois avant le terme de son deuxième mandat… non ? et puis, quand Raoul Castro a été reçu en grande pompe par Flamby-Hollande, en 2016 ? non plus ? mais si, voyons… Ségolène était allée l’accueillir à l’aéroport… Eh oui, c’est loin… allez, un dernier, Hugo Chavez, le petit Lider Maximo vénézuélien, tant apprécié du Mélenchon… venu officiellement chez nous en 2001, chez Chirac… serrages de cuillers… sourires… éloges…

Tout ça pour dire que les prévisibles mines dégoûtées de nos LFI, éco-féministes radicales, PS attardés, écolo-gauchos, PCF recuits… à propos de la rencontre Macron-Meloni hier, font plouf. Du cinéma, des postures, encore des postures. Et puis ces antiennes, « post-fasciste » , « extrême-droite » , sur la Meloni, systématiquement ? Ben oui, elle est de droite, cette femme. Elle est d’une époque d’après le fascisme, et ce n’est pas son credo, elle ne se réclame pas du Duce, elle a été élue démocratiquement, sans aucune action militaire, sans marcher sur Rome ni exiler les opposants. Il y en a d’autres, ailleurs, qui sont très à gauche : eh bien ça équilibre. Elle se réclame d’un héritage chrétien, catholique (*), même : c’est épouvantable ? il en est qui se réclament d’un Livre Vert écrit dans les années 500 et des brouettes, et prétendent même que ça fait référence de nos jours ! et on leur fait des salamalecs et des courbettes, à gauche notamment. Elle défend la famille traditionnelle ? d’autres se sont juré de la dynamiter ; c’est mieux ? ça se discute, il y a même de durs débats chez les psys et les sociologues sur le sujet.

Bref et comme d’hab, selon notre presse nationale, nos zélés journaleux et nos élites éclairées auto-proclamées, Macronious a tout faux en allant rencontrer la nouvelle cheffe italienne. C’était pourtant bien normal ; a contrario, ne pas le faire eût été une bévue. On nous ressort aussi sec, c’est toujours prêt à déballer, les heures les plus sombres etc… : c’est d’un faux-cul que ç’en est pitoyable. De la politique, ça ? de la poloche, comme dit monsieur Dumont-Poretti,des minableries. Du même tonneau que la brillante manoeuvre Marinière dont je vous entretenais au début de ce billet.

Tibert

(*) Macron et madame – sans mantille – sont allés serrer la cuiller du papam. C’est sûrement répréhensible ? non ?

Pneus, rosbif et malfaisance

( En Turquie, le très remuant président Erdogan veut inscrire dans la constitution le Droit Absolu des femmes à être bâchées partout, absolument partout. Le port facultatif du voile dans les administrations a été remis en vigueur depuis 2013 – c’était proscrit, Atatürk avait voulu et instauré un état laïc et moderne – mais apparemment ça n’est pas assez sûr ! des fois que… il faut donc le graver dans le Marbre Constitutionnel. On y ajoutera, allez hop, une disposition anti-LGBT, tenez, cette puissante déclaration : « Une famille forte veut dire une nation forte. (…) Est-ce qu’il peut y avoir des LGBT dans une famille forte ? Non ». Bref… j’ai déjà dit tout le mal que je pense de ces idées sottes et grenues, de bourrer la constitution de dispositions qui n’ont rien à y faire, comme d’insérer une recette de vin de noix dans une liste de bureaux de postes. Une constitution, c’est bien connu, ça se change ! Tout ça pour constater que les initiatives démagogiques, brouillonnes et inefficaces sont largement partagées sur cette Planète, de Paris à Ankara. )

Mais autre chose : les Tyre Extinguishers, ce british collectif de débiles mentaux malfaisants, a oeuvré, à Lyon, pour dégonfler les pneus d’un tas de SUV. C’est, disent-ils en anglais, légitime, c’est pour la Planète, donc ils s’en arrogent le droit ! Au passage, sur une place pour handicapés, ils mettent à plat les roues d’un SUV de handicapé… ooops, faites excuse, et, en anglais, ils vous rétorquent : « Les erreurs peuvent arriver lorsque vous avez dégonflé environ 10 000 SUV ».

Résumons : ces imbéciles dangereux, et, pire, anglais, agissent en toute impunité chez nous, même pas foutus de vanter leurs délits dans notre langue. Comme le dit – humour noir – Ouest-France, « pour ces actions illégales, ils risquent jusqu’à un an de prison et 15 000 € d’amende » . On serait curieux de lire les statistiques du ministère de l’Intérieur concernant la répression effective de ce genre de délits. En d’autres termes, et en français, suivant la formule consacrée, « que fait la police ?  » … et la justice, ça va sans dire.

Tibert

Pour danser la bourrée

On se souvient peut-être de la tentative loupée du maire de Grenoble, monsieur Piolle – d’aucuns le surnomment Piolle-Pot – de faire entrer benoîtement les burkinis dans les piscines de sa ville. L’argument, c’était que, burkini ou seins nus (topless, comme on dit), il voulait que les femmes soient libres de choisir leur tenue… pieuse fiction pour permettre aux « barbus » et à leurs ouailles dévotes et copieusement vêtues d’entrer en conquérants dans les piscines : un espace de gagné, un !

C’est exactement la même musique que des lycéens servaient hier à Clermont-Ferrand, devant le lycée Ambroise-Brugière : ils réclamaient la liberté de s’habiller comme bon leur semblait, abaya – la robe couvrante et très musulmane au proche et moyen-Orient, voire le qamis pour les mâles – ou crop-top, nombril à l’air sous un très court corsage pas sage… lycéens appuyés par une délégation de l’UNEF, dont on connaît le militantisme communautariste (voir cette page Wiki, où est évoquée la proximité de cette organisation avec les « Etudiants Musulmans de France » .

Bref, les militants de l’Islam conquérant re-montent, encore et encore, à l’assaut de nos bases démocratiques, en l’espèce le principe de laïcité. On ne va pas combattre ça à coups de soutanes, tonsures, croix de 50 cm, kippas : TOUS les signes ostentatoires religieux sont proscrits dans l’école de la République. C’est pourtant clair…

Il est UNE solution simple, évidente, à ces assauts lassants contre nos valeurs : l’uniforme. Les Anglo-Saxons, les Japonais, et d’autres, font comme ça : ni qamis ni soutane ni kippa ni hidjab ni abaya ni rien de tel : un même costume pour chacun des deux sexes ; ceux de l’entre-deux ? on règlera ça au cas par cas, ils sont peu nombreux.

On sait que ça coûte, un uniforme, il y a un budget pour ça : la paix civile a un coût, soit ! Ceci étant, d’aucuns en auront ainsi fini avec la ruine d’acheter les dernières godasses, blousons, futals… à la mode et griffés : au total, des économies. Monsieur le ministre Ndiaye de l’Educ’Nat’ ne serait pas hostile à étudier la chose, paraît-il ? en tournant la phrase au positif, « serait favorable à… » ça ira sûrement plus vite. Qu’est-ce qu’on lambine, dans ce pays !

Tibert

Dans le marbre ?

( Juste un mot sur la vieillesse… je vois que monsieur Berlusconi, 86 balais, lifté-bronzé-repulpé-vitaminé, costard bleu sur mesures cousu sur la peau, sourire « Email Quenottes » en zinc moulé, soutient Poutine, qui lui a envoyé « 20 bouteilles de vodka et une gentille lettre » ; que madame Ernaux, Annie, tout récent Prix Nobel de littérature, s’affiche en cheveux aux côtés du Mélenchon, notre Ernesto Guevara du Nation-Bastille, « le Front Populaire arrive » . C’est assez triste, tout ça… J’apprécie le style, j’ai lu avec plaisir plusieurs oeuvres de madame Ernaux – en revanche, le « Jeune homme » , 48 pages, dont 27 de texte effectif, pour 8 euros, c’est pousser un peu le bouchon pour un « roman » . J’ai déjà dit, je crois, que si le Prix Nobel s’était appelé Prix Dugenou, Strambouli… ça sonnerait du coup beaucoup moins noble, on ne s’en esbaudirait pas comme ça. Madame Ernaux et monsieur Berlusconi ont très peu en commun, ne les confondons pas ! 😉 mais ils soutiennent des options politiques attristantes, voire lamentables. Une précision, donc : Alfred Nobel, riche industriel suédois de la chimie, n’apporte pas son soutien au Mélenchon, que ceci soit bien clair ! Et, madame Ernaux, je porte un toast (pas à la vodka poutinienne) à notre commune vieillesse : à nos hernies ! )

Mais autre chose : le Sénat – qui est « de droite » , note finement France-Info , ça explique tout – refuse d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution. Il est de droite, c’est triste, France-Info s’en désole, mais il a raison, le Sénat ! La Constitution régit le fonctionnement de nos institutions, pas celui de nos établissements gynécologiques. Si le droit à l’avortement est essentiel s’agissant de la liberté personnelle de chaque femme, aucune inscription dans le marbre ne le garantira : les constitutions, ça se change, manu militari parfois, il en est mille exemples, et des tas d’astuces peuvent être trouvées pour changer les choses : aux USA, tout récemment, la Cour Suprême, à la botte des républicains, n’a pas touché à l’IVG : elle en a juste remis le choix à chacun des Etats. Au reste, les évolutions sociétales actuelles pourraient en rajouter : le droit de mourir volontairement et dignement ? plus exotique, le droit de changer de sexe ? le droit des hommes à la grossesse ? le droit de… tout ça dans la constitution ? Laissons au Code Civil la codification du civil et au Manuel de Savoir-Vivre la bonne disposition des couverts. Ce qui n’empêche pas de rester vigilants, bien entendu.

Tibert

Racines ou fondement

( Je ne vous causerai plus de madame Rousseau, Sandrine : ce serait trop d’honneur. Qu’elle vive, dit-elle, avec un homme « déconstruit » (du Picasso ? c’est elle qui tient le barbecue ?), qu’elle s’évertue, jour après jour, à faire parler d’elle par des propos insanes et / ou révoltants : aux gogos, à nos radios « nationales » , qui bichent, et aux fervents groupies de cette caricature vivante de s’esbaudir, je lui ferme mon modeste robinet médiatique. Il a fallu qu’elle thouïtte un truc dégueulasse sur Macron, je cite de mémoire, « Qu’il se rassure, Emmanuel Macron va garder sa tête sur les épaules » , allusion bivalente et claire, a) à la grève de ce mardi et à la Révolution de 89, que le Mélenchon invoque comme un mantra, avec constance et ferveur, quand ce n’est pas le Front Populaire de 36 ; b) au deuxième anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste fanatique. De l’humour sur ce genre de sujet, elle en a le droit, mais c’est abject. )

Et puis cette intéressante tribune du Monde – amorce de tribune, c’est payant… – de trois « pointures », Leïla Slimani, Kamel Daoud et Sana Ben Achour. Ils traitent du Maghreb – Tunisie, Libye, Algérie, Maroc – en tant qu’entité géographique, humaine, économique, appelant de leurs voeux « une meilleure intégration, une construction réaliste et lucide » … puissent-ils être entendus ! hélas, si la Tunisie, depuis Bourguiba et des tas de vicissitudes, est un vrai pays « en espoir » , la Libye, pour parler cru, est carrément « à la ramasse » , ayant troqué son insupportable dictateur contre une guerre civile endémique. Ce qui m’interpelle, dans ce début d’article, c’est ceci : « Nous avons pourtant beaucoup de choses en partage qui peuvent atténuer nos orages : des langues, une religion, notre histoire, des paysages, des combats et des solidarités ancestrales, et même un certain art de vivre » . De quelle religion il s’agit, ce n’est pas dit, mais on croit deviner… les auteurs ne portent aucun jugement là-dessus, et c’est donc « ouvert » : quid de cette unique religion du Maghreb ? si c’est pour souligner un socle culturel et spirituel commun – tel que le christianisme, qui fait partie de notre histoire européenne -, très bien. Ceci étant, la religion « d’état » au Moyen-Orient, et ailleurs, a copieusement fait la preuve de son extrême nocivité. La religion, indistinctement, est hélas omniprésente, envahissante, intrusive, y compris sur les $ Dollars états-uniens. C’est là sans doute que la France a un apport majeur et universel sur la question, chacun est en principe libre de ne pas croire à un Grand-Manitou ou d’y croire – celui qu’il veut, ou plus souvent celui qu’on lui a inculqué. C’est une liberté, privée ! Personnelle. Fonder les rouages des sociétés, et par exemple d’un Maghreb-Uni, sur des croyances relèverait, à l’inverse, de schémas malsains.

Tibert