Les antis etc. III – Si phobie hait…

Citation de l’administration française : « L’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination est le fait de pousser par son attitude des tiers à maltraiter certaines personnes, en raison de leur origine, de leur religion, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle » (*) .

Et voilà, en une phrase, mises sur un même pied la haine, la discrimination et la violence ! la violence, on sait tous ce que c’est, et la maltraitance aussi, au prétexte de l’origine, de la religion, du sexe ou de l’orientation sexuelle. C’est condamnable, sans discussion. Mais – laissons la discrimination pour plus tard – quid de la haine ? de l’incitation à haïr « en raison de gnagnagna… » ?

Et d’abord, qu’est-ce qu’haïr ? keskhahir ? détester, éprouver une aversion profonde. Exemple, Jules Laforgue et Juliette Gréco semblaient détester les dimanches : « Je hais les dimanches » , chantait cette dernière. Eh bien, il y a toujours autant de dimanches, et aussi nuls ! cette haine n’influait que sur les choix de vie de feue Gréco : une haine inoffensive à la société. Idem, des tas de haines, recuites ou pas, restent cantonnées à ceux qui les éprouvent. Moi, tenez, je hais les talcs-chauds oiseux du soir tard (**), à la télé, où des animateurs bourrés (de bons mots), excités comme des poux, échangent des propos creux et complices, des piques et des compliments, avec une brochette de gens plus ou moins connus, plus ou moins utiles, le tout dans une ambiance de marrade obligatoire à tout propos. Le résultat de cette haine, c’est juste que je ne regarde jamais ces âneries, voilà tout.

Et donc, quid de l’incitation à la haine ? Si je dis à un ami : « Robert (***), tu devrais haïr PTMP, ce talc-chaud putassier et bas-de-gamme » … c’est littéralement de l’incitation à la haine, vraie de vrai. Si je suis persuasif, l’animateur de PTMP va peut-être perdre encore un téléspectateur, mais son émission, son intégrité physique, sa famille, ses proches… ne sont pas menacés, que je sache ; mon ami n’est pas un violent. Et puis zut, on modifiera l’émission pour qu’elle soit moins nulle, si des dizaines de milliers de Lucien s’abstiennent de regarder PTMP.

Maintenant, haïr et inciter à haïr des individus « en raison de leur origine etc etc…  » c’est stupide et moralement condamnable – ou alors il y a d’autres raisons, pertinentes, et nous dirons alors que ce sont des individus haïssables, j’en connais. Mais où est le délit ? haïr n’est pas agir, même pas projeter d’agir. Tout ça pour constater que la loi condamne « L’incitation à la haine... » , qui pourtant n’extériorise que du ressenti, aucune violence. En somme, « ne haïssez pas » , nous enjoint-on. C’est toujours cette injonction à aimer, à « liker » comme ils disent. Je hais « liker » , terme laid et grimaçant : c’est sûrement condamnable.

Tibert

(*) Oui, enfin, il y a tout de même des orientations sexuelles répréhensibles, voire haïssables, je peux citer les pédophilie, nécrophilie, zoo… toutes « philies » , et non « phobies » , et contraires à la loi, eh oui.

(**) Le soir tard, c’est la suite du soir tôt, alias « prime time » en franco-rosbif. Mais le soir-tôt ou le soirtôt n’ont aucune chance de faire carrière, vu que c’est simplement du français vaguement adapté. Le Prime Time, en revanche, ça a de la gueule !

(***) Pour éviter les représailles de PTMP (PTMP-phobie), Robert n’est pas Robert. Jeu : trouvez son vrai prénom, grâce à un indice dans le texte.

Interlude en CO2

Le terrible gaz à effet de serre, deux atomes d’oxygène pour un de carbone, qui nous vaut – lui et d’autres, l’ozone, la surpopulation… – ces canicules en rafales, a été désigné ennemi de l’année. Les écolos, vert franc, vert-rouge, vert-kaki, sont remontés à fond-à fond contre la production illégitime de CO2, et décernent ( délivrent ? (*)) ces temps-ci des blâmes un peu partout, des blâmes aux vilains irresponsables qui, que… mais à sens unique !

Tenez, des militants de la Verdure suivent d’un oeil critique les allées et venues du jet privé de monsieur LVMH, Bernard Arnault : c’est une catastrophe écologique, le jet privé de monsieur Arnault, qui produit 1.000 fois plus de CO2 qu’en prenant le train ! Dans la même veine (de charbon), la très Verte madame Sandrine Rousseau, ayant appris que Macronious, qui coule des jours paisibles de vacancier à Brégançon avec Brigitte, avait fait une sortie en jet-ski, s’étrangle d’indignation, « il ne comprend pas le réchauffement climatique. Et aujourd’hui il est criminel de ne pas le comprendre » . Criminel, bigre !

Mais de l’autre côté, si l’on peut dire, quand des grévistes ou des manifestants font cramer jour après jour, épaisses fumées noires, force pneus et palettes aux portes des usines bloquées ou occupées ? rien, no comment. Quand des djeunes, fêlés de tapage nocturne et de rodéos, en nombre, casqués ou pas, qu’il y ait des gosses à jouer dans le coin ou pas, font vrombir et hurler pendant des heures, aux abords des cités ou sur les rocades urbaines, des motos, des bagnoles, des quads voraces en carburant et en oxygène, juste pour tuer le temps (voire des passants), montrer comme on en a une grosse bien dressée, épater la galerie… les indignés de la verdure regardent ailleurs ! L’inconscience criminelle des amateurs de rodéos envers le réchauffement climatique, ça n’émeut pas du tout les Vilipendeurs Verts, les pasionarias du bilan carbone à la loupe.

Au fait, outre le jet-ski, il paraît (vous pouvez consulter à cet effet Voici, cette feuille de chou indispensable, dont j’ai perdu le lien 😉 ) que Macron a fait également du kayak, ou du canoé, à Brégançon : c’est mieux, ça va dans le bon sens ! Mais si ça se trouve, il aura lâché des pets, annulant du coup tout le bénéfice de la chose.

Tibert

PS – Il faudra très vite, madame Rousseau, affronter le défi planétaire de la crudité ! faire cuire les aliments, ça va devenir criminel, au vu de l’urgence climatique. Il paraît qu’ils bouffent du gigot, à Brégançon… du gigot de sept heures ! c’est carrément de la provocation. Pour commencer, si vous faisiez interdire les fours à pizzas ?

(*) tels les journaleux anglo-footeux : « Sandrine Rousseau, la latérale gauche, délivre un shoot puissant et tacle le jet-ski macronien » .

Les antis etc… II – L’injonction à aimer

Oui, nous étions arrêtés la dernière fois à cette définition ministérielle « … les MachinTruc-phobies correspondent aux attitudes hostiles envers MachinTruc » . Appliquons ce calque à la claustrophobie, qui reviendrait donc à une attitude hostile envers les situations d’enfermement, ascenseur, parking… mais, pourquoi pas ? en quoi est-ce dommageable ? cette « attitude hostile » ne nuit en fait ni aux ascenseurs ni aux parkings ! c’est une crainte, peut-être justifiée par un vécu. Tenez, la mycophobie serait, elle, une « attitude hostile » envers les champignons… mais ça ne nuit pas aux champignons ; c’est simplement une crainte, tout à fait légitime si l’on ne sait pas distinguer ( discriminer) par exemple l’excellente amanite rougissante de la toxique amanite panthère, dont j’ignore d’ailleurs le goût.

Je vous renvoie ici au (début du) papier, lucide et toujours actuel – il date de plus de sept ans, après les attentats de Charlie-Hebdo et de l’Hyper-Cacher – où l’écrivain Olivier Rolin traitait, dans Le Monde, du sens du terme islamophobie, qu’on assimilait confusément à un comportement hostile envers la religion musulmane : « Alors, ce serait une grande faute d’avoir peur de l’islam ? J’aimerais qu’on m’explique pourquoi » , écrivait-il, et de détailler quelques vraies raisons et faits sanglants qui justifient cette crainte. A ce propos, si monsieur Darmanin veut expulser un influent imam, étranger et fiché S, aux prêches éloignés de nos principes républicains (*), c’est qu’il estime qu’il représente un danger pour notre pays : ce n’est pas de l’islamophobie, c’est de l’anti-imam Iquioussen ! et ça me semble une initiative fondée – pas pour les juges d’un certain tribunal administratif.

Reste à savoir pourquoi le remède à la xxx-phobie consiste à une injonction à aimer xxx : voir cette ministre dont les assoces LGBTQA++ veulent la peau du maroquin, car elle s’est exprimée en termes péjoratifs à leur égard ( « ces gens-là » ) ; et d’une, elle a formulé des excuses explicites pour les avoir froissés, elle ne recommencera pas ; et de deux, et quand bien même ? ciel ! elle ne les apprécie pas ! j’imagine que des tas de gens ne m’apprécient pas ou peu, mais bof, « ça m’en touche une sans faire… » , comme dirait Macronious ; et puis, je vais vous avouer un truc : moi-même, j’ai mes échelles de valeurs ! et si certains savaient où je les place très-très bas, ouh la la ! ils feraient de la Tibert-phobie.

Tibert

( à suivre )

(*) Entre autres, « La place de la femme est à la maison, à s’occuper de ses enfants et prendre soin de son mari » , qui rejoint l’esprit des 3K des Nazis, Kinder, Kirche, Küche, les gosses, la salle de prières, la cuisine (**). Comme ça nous aurions perdu Sophie Germain, Marie Curie, Sofia Kowalewska, Louise Michel, Alexandra David-Néel, Jeanne d’Arc, Berthe Morisot, Nadia et Lili Boulanger, Margaret Hamilton, George Sand, Angela Merkel… et le tragique, c’est qu’on en a vraiment perdu des tas, avec ce genre d’inepties rétrogrades et macho.

(**) Comme disait ma grand-mère, « les hommes, on les tient par le bas-ventre, on les retient par le ventre » .

Les antis et les méchants

Je commence à radoter, ces temps-ci. Vous vous en êtes aperçus ? ah bon… mais je tourne toujours un peu autour, je reviens dessus, je m’y plonge, bref je m’entête sur le thème « …phobie » , « anti… » , etc : sémantiquement, c’est assez fascinant, en fait – du moins pour moi, tant les discours sont confus sur ces termes, induisant le tout et le n’importe quoi. Allez, je m’y jette, allons-y, Alonso.

On dit antisémite mais on dit agoraphobe ; antiracisme mais homophobie ; islamophobe mais antivax. En somme et selon l’étymologie, on CRAINT (… phobe) ou on EST OPPOSÉ Á (anti…). Pas tout à fait le même topo, pas vrai ? l’anti… est actif, en fait, il agit contre ; le … phobe a – paraphrasant monsieur Jospin et son délicieux « sentiment d’insécurité » – un « sentiment de crainte » , s’exprimant par la chair de poule, les tremblements, l’appréhension, les sueurs froides ; c’est tout personnel : ça n’agit pas nécessairement sur l’environnement.

Cependant, si l’on regarde les textes de loi et les écrits gouvernementaux, on tombe aussi sec dans la mélasse et la confusion. Un exemple, le site du Ministère des Sports. Qui traite d’un sujet sûrement essentiel aux sports : les LGBTQ++ et j’en oublie (essentiel, effectivement : certains pays autorisent désormais les femmes transgenres (ex-hommes) à concourir avec les femmes innées, si les analyses sanguines montrent des taux de testostérone inférieurs à… gnagnagna). Je cite le texte : « Les LGBT-phobies : c’est quoi ? Les comportements anti-LGBT, ou LGBTphobies, correspondent aux attitudes hostiles à l’égard des personnes... » .

Et voilà, hop ! LGBT-phobie = comportement anti-LGBT ! d’un tour de passe-passe, la crainte est identifiée à une attitude hostile. Osons un parallèle canin : le chien qui couine, s’aplatit dans un coin et regarde ailleurs, la queue entre les jambes – qui a peur, clairement – est identifié à celui qui fait face et gronde, queue droite et babines retroussées.

Mais poursuivons. Ces …phobies (craintes), ou ces anti… (attitudes hostiles), ou les deux, conduisent, paraît-il, à des discriminations. Et savez-vous combien y a-t-il de catégories discriminatoires punies par la loi ? vingt-quatre (24), pas une de moins. Tenez, en voici la liste. Par exemple, discrimination sur le handicap, sur les moeurs (très vague, les « moeurs » ).

Et c’est quoi une discrimination ? je cite le site (sic) de Droit Légifrance : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe… » . C’est tout bonnement une lapalissade, un truisme, une paraphrase : discriminer, c’est faire une distinction. Je vois deux individus, l’un blond, l’autre brun : j’opère une discrimination entre eux, je les distingue. Et paf ! je tombe sous le coup de la Loi.

Eh non, ce qui me sauve, c’est que ma discrimination sur la teinte des cheveux – juste la teinte des cheveux, attention ! – n’est pas dans la liste des 24 ignobles discriminations condamnables. Je n’irai pas tout droit en prison (je ne passerai pas par la case Départ, je ne recevrai pas Francs 20.000…) ; j’en serai juste quitte pour un « sentiment d’effroi » .

(à suivre)

Tibert

Bidon flûté

D’abord du foot ! Eh oui, je me suis converti, c’est super, le foot. Ouaiiis ! Allééé-l’O-M ! Non, je blague, là. A part le sport, donc se faire plaisir à taper dans la baballe et mouiller le maillot, c’est du bizness, du fric et du fanatisme ; parfois du joli spectacle, mais si peu. Et je suis tombé sur ce titre, dans Ouest-France : « Ligue 1. Festival du PSG contre Clermont qui entame parfaitement sa saison. » . Vous lisez ça, vous vous grattez le crâne : qui a gagné ? le PSG et son festival ? Clermont et sa « parfaite entame » de saison (*) ? . Bref, le journaleux a encore des progrès devant lui. Mais rien de grave, c’était le turbin habituel des footeux « pros » , pour l’essentiel deux douzaines de mercenaires, « Clermontois » ou « Parisiens » comme moi je suis danseuse au Moulin Rouge.

Et puis hier samedi de charnière juillet-août, un bon millier de kilomètres de bouchon sur les grands axes : plus con que ça, on meurt. Je ne vais pas refaire mes billets des années précédentes aux mêmes périodes, mais enfin, des autoroutes super chères et saturées, des queues monumentales aux péages (système antédiluvien, mais pas question de changer), des loueurs cramponnés mordicus au rythme samedi 15h – samedi 11h (le fric, le fric ! pas une nuitée de perdue ! ), des vacanciers pas fichus d’imaginer autre chose que de s’agglutiner sur la côte au Sud… eh ben voilà. Une journée de perdue, de l’essence gaspillée, du fric aussi (mais pas perdu pour tout le monde), des gens à bout de nerfs, des malaises, des chats-chiens abandonnés, des coups de chaleur et des files d’attente aux restos d’autoroutes pour le steak-frites à 15 balles. Souriez… vous êtes en vacances.

Tibert

(*) Défaite 0-5 pour Clermont. Il est vrai que les budgets comparés du PSG et de Clermont… y a pas photo, comme on dit.

La grosse Benz

( Je reviens sur ce que j’écrivais à propos du civisme de dénonciation, normal et même bien vu chez les Anglo-Saxons, peu pratiqué chez nous : cet article du Parigot, où la ville de Nangis est confrontée à des bandes qui pourrissent la vie des habitants ; les pilônes des caméras de rue sont systématiquement sciés, la nuit… la maire dit très clairement les choses : si l’on veut vivre en paix et que l’ordre revienne, si l’on veut éradiquer les groupes délinquants-mafieux, il faut faire sa part du boulot : aider la police ! Ajoutons-y le bémol, hélas, d’une très mauvaise protection de l’anonymat des témoins : il faudra qu’un jour on s’en préoccupe, au gouvernement, sinon ça ne va pas le faire… )

Et puis cette histoire ahurissante, un autre article « vécu » du Parigot sur la ronde anonyme et furtive (nocturne, what else ? (*)) d’un militant dégonfleur de pneus de SUV dans les supposés beaux quartiers (**). Pas un publi-reportage, mais pas loin ; hélas j’ai perdu la référence de l’article. Idem, en écho, au Fig’ragots. Où la connerie des uns (les activistes « verts » au QI de poisson rouge) rejoint le je-men-foutisme des autres ( les pouvoirs publics). On est là sur la ligne de fonctionnement des Gardiens de la Révolution iraniens, des Gardes Rouges chinois des années 66-70… des Brigades de la Vertu ! (on a déjà eu droit, dans la même veine, aux fanatiques « vegan » arrosant de faux sang les boucheries ou y agressant les employés). Qui pour dicter par la violence les éléments de la CBCV, la Charte du Bon Comportement Vertueux ? quelle minorité de barges décrètera que les maisons encore chauffées au fioul doivent être incendiées ? qu’il faut péter les vitrines des restaurants climatisés ? dégonfler les pneus d’une bagnole à partir de 8 m2 de surface au sol ? saboter les ascenseurs des immeubles « pas assez hauts » ? on peut concevoir des tonnes d’actions stupides « pour la Planète » , les abrutis de la Verdure obligatoire – à leur petite idée – peuvent imaginer à loisir… reste que tout ça est délictueux, et doit être sanctionné. Devrait, pourrais-je écrire, car là-haut dans les ministères on regarde ça d’un oeil atone, sinon d’un air bovin. Quant à notre Président, « ça lui en touche une sans etc etc… » , vous connaissez la formule : il s’en balek, comme on dit élégamment dans les banlieues.

Tibert

(*) Un constat d’une évidence aveuglante, trop évident, peut-être ? la grande majorité des crimes et délits impunis a lieu la nuit. La nuit, il fait nuit, et les « bonnes gens » dorment, n’est-ce-pas ? munis de ce sobre mais clair constat, pourquoi ne pas développer largement le travail nocturne chez les flics ? c’est pas possible ? ah bon, c’est pas possible… alors on continue.

(**) Tant qu’à chercher des lieux offrant de belles concentrations de puissants SUV anti-écologie, des Zaudi, des Béhèmes, des Benz… il y en a tout plein dans les cités « sensibles » , au pied des immeubles en barres. Le problème, c’est que là-bas on s’active aussi, la nuit, et méchamment ! Bref, pas fous, c’est trop risqué pour les prudents activistes du pneu nocturne.

Agueu agueu…

( Une autre guerre : celle du camembert, le vrai, au lait cru de Normandie et de vaches normandes, moulé à la louche, affiné comme il faut, parfumé et d’arôme puissant, face à de tristes contrefaçons crémeuses, fondantes et tout et tout, mais de saveur quelconque. Tout un article dans… La Montagne ! canard qu’on penserait plutôt porté sur le lavort (*), le gaperon, le Saint-Nectaire et la fourme d’Ambert. Mais ça fait du bien de constater que d’aucuns défendent le goût, bec et ongles. Les industriels de la bouffe indifférenciée n’ont pas encore gagné. )

Mais autre chose : les messages gouvernementaux. D’abord, vous avez sûrement vu à la télé comme moi, ç’en est truffé, ce truc ahurissant, cet oxymore de pub, qui vante, vroom vrooom, une femme au volant, plaisir extatique, avec son compagnon « issu de la diversité » , forcément, et la superbe bagnole Machin-Chose glissant en liberté dans l’ether, avec de toutes petites, indolores, mensualités de n99,99 € / mois : le tout avec un bandeau en bas de l’écran, « pour vos déplacements courts, allez-y à pied ou à vélo » ! On rigole, ou quoi ? Mais voilà, encore une injonction « pour votre bien-être » ou « pour votre sécurité » , on est cernés, partout l’espace public nous enjoint de ceci, de cela, mangerbouger, ne pas jeter les piles, 5 fruits et légumes par jour, ne tenter en aucun cas de…, prenez garde à l’espace entre…, ne pas descendre avant l’arrêt complet, faites une pause toutes les deux heures, trop gras trop salé, vérifier qu’on a bien tous ses bagages, et les gestes-barrières, et tous ensemble gnagnagna… Ouest-France s’est fendu, aujourd’hui, d’un article virulent sur le sujet ; j’y souscris des deux mains. Citation pertinente : « l’infantilisation pacifique, ludique mais systématique des esprits (…) met malheureusement les malveillants minoritaires comme les bienveillants majoritaires à égalité devant le sens commun » . C’est exactement ça.

Tibert

(*) Cher, le lavort ! et rare. Une rareté de fromage de brebis, auvergnat, goûteux, qui mérite qu’on s’y arrête. Si vous en trouvez…

Galopins ?

( Le département du Puy-de-Dôme, comme une quarantaine d’autres, revient, du moins là où c’est raisonnable, à la limite de 90 km/h sur ses départementales (*), au lieu des 80 chers à monsieur Philippe. Commentaire d’un élu : « de toutes façons le 80 km/h était pas respecté ! » . Eh oui, c’étaient encore des mesures excessives, des brimades pour les Français qui respectent les règles, des mesures ni efficaces ni contrôlables, tandis que ceux qui s’en foutent, veulent battre leur record, n’ont plus de permis, roulent bourrés… continuent à défier le code de la route et la sécurité – celle des autres, notamment. Et madame Rousseau, Sandrine, de nous culpabiliser un max, suivant l’habituelle logique écolo-punitive : « rouler vite dans des grosses berlines, ce n’est plus possible » . Sans doute, sans doute… yaka mettre tout ça à la poubelle-recyclage, et puis faire du co-voiturage dans des bagnoles électriques. A la campagne, madame Rousseau, il n’y a pas de station de métro, pas de train ou quasi plus, les cars c’est une-deux fois par jour quand il y en a, dans le meilleur des cas : on fait comment ? )

Et puis je lis dans Le Parigot le compte-rendu d’une nuit de guerre, pas en Ukraine, mais Avenue Gagarine, à Vitry-sur-Seine, dans le 9-4. Une bande organisée façon commando a attaqué le commissariat, coquetels-Molotov, mortiers d’artifice, bagnoles incendiées, portes bloquées… ce qui m’interpelle, c’est la question de savoir à quel moment, à quel degré d’escalade dans la violence anti-républicaine, ça basculera des compétences de la police à celles de l’armée. Pas avec les mêmes « outils » ni les mêmes objectifs, comme chacun sait. On n’est plus face aux « sauvageons » de monsieur Chevènement, qu’un coup de pied au cul suffisait à remettre dans le droit chemin ; et puis notre justice est dans un état pitoyable, et risible avec sa vieille borne des seize ans pour délimiter l’enfance innocente. On a changé de braquet dans la violence, c’est du moins mon humble sentiment ; il serait peut-être utile de resserrer les boulons.

Tibert

(*) Quasiment tout est « départemental » , maintenant : la célèbre ex-N89 Bordeaux-Lyon… c’est la D2089, dans le 6-3. Comme ça c’est ter-mi-né les investissements nationaux ; aux départements de se dém… brouiller.

Comme le homard : à l’américaine

On peut faire des tas de trucs à l’américaine (à l’états-unienne, en fait, l’Amérique c’est plus vaste) : Jacques Tati, le facteur du délicieux « Jour de fête » , faisait sa tournée à l’américaine sur son vélo à grelot. Mais c’est d’autres moeurs que je causerai, là : le civisme tel qu’on le conçoit aux USA comparé au nôtre. Une anecdote : un couple d’amis résidait dans un coin assez rural de l’Etat de New-York ; la femme, au volant d’une voiture de location, ignorante des us et coutumes locaux, doubla un « school bus » , un bus scolaire jaune-orange pétant, bardé de clignotants rouges et à l’arrêt, constatant que tous les gamins en sortaient pour aller du côté droit. Aucun flic n’y assistait, mais elle fut plus tard convoquée chez le shérif du coin et sanctionnée : on l’avait dénoncée ! Notez, à l’époque personne ne trimballait de mobile dans sa poche, personne n’était en mesure de filmer la chose : c’était du témoignage purement verbal. Aujourd’hui on aurait des preuves vidéo…

Eh bien chez nous ça ne se fait pas ! chez nous on ne « balance » pas, c’est comme ça que c’est qualifié : et d’une, on craint des représailles, vu que l’anonymat des témoignages n’est pas bien pris en compte ; et de deux, les flics (et les juges !) ont déjà assez de boulot comme ça. Mais ça pourrait changer, et ma foi ça finira peut-être par changer, car l’impunité de certains comportements est dangereuse pour tout un chacun, donc inacceptable. Tenez, à Montpellier, un chauffeur de bus bourré comme un coing… c’est super dangereux, ce genre de cas… l’unique passagère, choquée, a prévenu les flics. Elle a bien fait.

Ailleurs, chez les Auvergnats par exemple, les rodéos en ville sévissent à Clermont-Ferrand, et la police a du mal avec ça. Il y a déjà eu des morts du fait de ce genre de pratiques, pas seulement des motards – ça, on pourrait dire qu’ils l’ont cherché – mais des piétons tués. Devant l’ampleur du phénomène, le canard local informe que désormais il sera possible de témoigner simplement – je cite :

« …Un comportement dangereux et source de nuisances sonores (*) contre lesquels les autorités tentent de lutter. A ce titre, la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Puy-de-Dôme met en place une adresse mail à laquelle les habitants de l’agglomération de Clermont-Ferrand peuvent effectuer, anonymement ou pas, un signalement (lieux, description de la moto, etc.) : alerte-rodeo63@interieur.gouv.fr  » . NDLR : ce sera certainement anonyme à 99,95 %, à n’en pas douter, et il faudra donc, c’est essentiel, que l’anonymat soit bien protégé.

C’est là peut-être un tournant dans la lutte contre les « incivilités » (les délits, en français) qui nous pourrissent la vie : nous sommes invités à aider. Bien entendu, on objectera que c’est la porte ouverte aux dénonciations calomnieuses ! certes. Mais on a TOUS maintenant notre mobile à portée de main, voire scotché dans la main, pour immortaliser les faits délictueux (il faudrait carrément trois mains, d’ailleurs, ce sera pour la prochaine mutation génétique). Reste à casser certains… préjugés, réticences, craintes ? bref, passer du « pas mes oignons, j’ai rien vu » à « on peut changer les choses » . A condition que ça suive, derrière…

Tibert

(*) Au fait, les nuisances sonores ! les pots trafiqués / non homologués, c’est interdit. Enfin, sur le papier !

Don primate

( Rien… c’est l’été, non ? alors laissons-nous un peu de vacuité. Tenez, si vous insistez… TF1 et M6 veulent fusionner. Deux tonnes de pub plus deux tonnes de pub = quatre tonnes de pub, et toujours aussi peu d’appétit pour me poser devant ma télé à ingurgiter (*) des tombereaux de pub, justement, des Reality shows mornes et des « Super Nannie » ressortis du congèle. Qu’ils fassent donc affaire, je leur dédie la phrase chiraco-macronienne « : « ça m’en touche une sans etc etc... » .)

Et puis la ville de New-York voudrait qu’on trouve une autre expression pour la « variole du singe » : c’est raciste et ça stigmatise ! eh oui, le singe est mal vu, quasi simiesque, en fait… on y associe inconsciemment l’Afrique, peut-être ? et puis, dû au fait que ce sont très majoritairement des infections liées à des rapports sexuels entre mâles, ça donne une image affligeante ! les ligues, les assoces et les lobbies LGBTQIA++ ne se sont pas encore emparés du sujet pour exiger une autre terminologie, mais ça ne saurait tarder. Le risque, semble-t-il, serait que, dégoûtés par des termes aussi péjoratifs et stigmatisants, les gens infectés renoncent à se faire soigner. C’est en quelque sorte le retour de la « chtouille » ou la « chaude-pisse » bien connues des bidasses de ma jeunesse, infections qui suscitaient ricanements et quolibets, « te v’là un homme, maintenant » . Sans tomber dans le bisounours genre « gâterie éruptive » ou « variolose des bois », on cherche activement des termes ni stigmatisants, ni racistes, ni… mais pas trop rassurants, tout de même ! une adaptation consensuelle de l’ineffable et ridicule « non-voyant » , en somme. C’est à vous !

Tibert

PS – Je vois qu’à l’Assemblée Nationale, avant que le gouvernement recadre les choses dans le « bon » sens, une coalition d’opposition a – éphémère victoire – voté un amendement revalorisant plus généreusement les retraites : l’épaisse Nupesse et le RN unis pour bichonner nos « séniors » . Comme quoi, si devant les caméras on se bouche ostensiblement le nez, chez nos Insoumis, dès qu’on évoque les troupes de Marine, « les heures les plus sombres » gnagnagna… c’est juste de la posture ! ils s’aiment bien, rassurez-vous.

(*) Des cerveaux vacants, comme disait le PDG de TF1.