Gaffe à nous !

Une copine vient de se faire pirater sa boîte mèl : évidemment, l’escroc qui a réussi à déplomber le mot de passe – hélas du genre 1234 ou toto – a aussitôt changé ce mot de passe, s’est ainsi approprié ladite boîte, a recopié tous les contacts, et tente maintenant de leur soutirer du fric avec une histoire à dormir debout et à leur arracher des larmes de compassion. Eh oui, nos adresses tartempion@machintruc.eu sont « en vente libre » auprès de tous les rapaces de la Planète. Tenez, cet article du Monde nous alerte de plus belle : des naïfs laissent leur caméra d’ordinateur sans surveillance ! Des vidéos torrides et explicites sont ainsi en circulation, compromettantes et aux mains de gens mal intentionnés. Pourtant, un confetti autocollant sur la caméra, c’est économique et très efficace, même le plus génial des pirates informatiques sera infoutu de vous filmer à votre insu. Idem pour les micros : on nous espionne ! la preuve, laissez donc traîner votre mobile près de vous, et causez normalement : il arrive que l’Assistant Vocal ( je l’appelle familièrement madame Gougueul ) intervienne sans qu’on lui ait rien demandé : « Je n’ai pas compris la question » . De quoi je me mêle ? Posez donc votre mobile face dessous sur une surface molle, ça évitera les oreilles qui traînent.

Mais autre chose : à l’opposé de l’hyper-Roissy, de ses voies d’accès lamentables et de son univers anxiogène, je tenais l’aéroport de Schiphol-Amsterdam pour un bon coup ; je l’ai pas mal fréquenté jadis. Mais voyez ceci : c’est le bazar là-bas ! files d’attente interminables, avions manqués, bagages en déshérence, bagarres… ça va mal. La faute au manque de personnel, paraît-il. Sans doute… eh bien, embauchez, vingt dieux ! Citation : « Le cadre normal à Schiphol, tous secteurs confondus, est de 5 000 employés, et il en manquerait toujours au moins 10 %. Les syndicats dénoncent depuis des années une stratégie de privatisation, qui, selon eux, ne pouvait conduire qu’à la situation actuelle. » . C’est là où je veux en venir : on pose ainsi un postulat pervers et malhonnête, « privatisation DONC effectifs insuffisants et cadences infernales » . D’abord la manipulation des bagages n’est pas une tâche régalienne, nul besoin de fonctionnaires pour cela, les boîtes privées sont tout à fait indiquées. Et puis les contrats de service, les critères de qualité, les ajustements, ça se négocie et ça fonctionne. Ce n’est pas la privatisation qui entraîne un déficit d’effectifs, c’est l’illustration d’une politique malsaine d’ « optimisation » des coûts, ou de négligences, ou d’incompétences.

Mais, clin d’oeil aux voisins, dans le même article du Monde, on peut lire aussi : « Les aéroports de Roissy et Orly ont 4 000 postes d’agents de sûreté, de techniciens ou d’ingénieurs à pourvoir… et du mal à recruter » . Voyez, on est bien meilleurs que les Hollandais : on veut embaucher, nous ! mais au bout du compte c’est idem : on ne trouve pas de volontaires. Dire que jadis, on rêvait tous d’être aviateur !

Tibert

Relâche

C’est la pause. Rien ne justifie qu’on me somme de tartiner aujourd’hui sur l’actualité ou mes ruminations. Non mais… ah si, allez, vous insistez, je vous en livre une, de rumination… un fait de société : les nanas rasent les murs, dans certains endroits de Brest. Il se dit qu’on peut les croiser « rue de Siam, souriantes ravies épanouies » , mais ici et là et place de Strasbourg les mecs sont lourds, insistants, vulgaires, agressifs, et ça c’est sûrement pénible. Dans certains pays extrémistes on enjoint carrément aux femmes de se bâcher afin d’éviter ce genre de désagréments : l’effacement de l’espace public, l’uniforme de la respectabilité, en quelque sorte ! Ou bien sortir accompagnées d’un chaperon mâle… Il y est ainsi admis qu’un homme, fatalement gouverné par la tyrannie impérieuse et légitime de ses couilles, est parfaitement fondé à à se comporter comme un sagouin, siffler, héler, brocarder, insulter, harceler. En France, ce mode de fonctionnement répréhensible est totalement banni, je vous rassure tout de suite : les femmes sont les égales des hommes, et jouissent des mêmes libertés. En théorie, du moins ! la France est justement le pays des lois théoriques, elles sont là pour la déco.

Et puis le Monde nous livre des tranches de vie – du moins l’amorce de tranches de vie, qu’il faut payer pour lire in extenso – tenez, ici : « 50 balais, et tu es toute seule comme une conne.” Mais c’est peut-être mieux qu’avec un con » (tiens, c’est presque dans le droit fil de mon paragraphe précédent). J’approuve tout à fait les propos de cette dame, mieux vaut être seule qu’avec un con ! et l’on peut inverser les genres, « seul » et « conne » , je vous assure, ça fonctionne aussi ! Ceci dit, il doit bien exister des individus fréquentables, non ? ou bien alors c’est à se flinguer.

Et puis je ne dirai rien du changement de ministre de l’Educ’Nat, un Blanquer pour un Ndiaye. Il est évident que le couple Macronibus-Borne a voulu nous signifier quelque chose, là, un truc subliminal, ne les prenons pas pour des neu-neus. Mais je m’en fiche et je me bouche les oreilles ! et j’attends de voir. L’école de la République est sur une pente mortifère, laxisme, communautarisme, valorisation de l’ignorance, de la transgression et des petits caïds. Il reste juste à la remettre dans le bon sens, et il y faudra du courage. C’est à vous, monsieur Ndiaye.

Tibert

Germains

ça fait des lustres qu’on ne se roule plus dans l’herbe des prés à Saint-Germain-des-Prés, du moins à Paris. Les prés ont cédé la place aux immeubles à 13-15.000 euros le mètre carré habitable, et les vaches n’ont plus les moyens. Pas d’herbe donc, sauf celle à Nicot, 10 balles le paquet, et la « Beuh » chère aux bobos du quartier, interdite certes, mais tout le monde sait comment et où s’en procurer : c’est ça la France, cartésienne, pragmatique…

Je lisais hier des réactions sur le burkini, ou burqini, selon l’orthographe : avec un q sans u, ça rappelle la bâche afghane grillagée – devenue obligatoire là-bas (*) sous peine de panpan-cucul, le rêve des salafistes ! – soit celle des bikinis avec un k, ces deux menus bouts de tissu voilant les lieux où le féminin se distingue clairement du masculin. Il est évident qu’au poids de coton-lycra, ledit vêtement cher à monsieur Piolle se rapproche nettement plus de la bâche intégrale que du minimum stratégique : ce mot qui nomme un objet « à nier » est un oxymore à lui tout seul.

Mais, fermons cette parenthèse politiquement suspecte. Autre chose, l’occupante de l’appartement du dessus ayant passé une mauvaise nuit – pipis, chutes d’objets sur le plancher, meubles qu’on traîne, déambulations… j’en ai profité pour mal dormir moi aussi, et dans ma tête, ayant déterminé mentalement, aux alentours de 02 h 30, que 437, nombre pas trop gros pris au hasard, n’était pas premier ( 437 = 19 x 23), je me suis penché (facile, j’étais allongé) sur les Germains et Germaines. J’ai eu une tante Germaine, qui habitait Saint-Hilaire du Harcoüet, dans le 5-0 ; ce qui m’a permis de dériver sur les saints (rien à voir avec les monokinis des piscines grenobloises). Il est d’innombrables références aux saints, en France ; c’est un précieux héritage du passé culturel de ce pays, il faudra du temps pour en effacer les traces tenaces, relooker son Histoire à la sauce Bien-Pensance

J’ai ainsi fréquenté assidument Saint-Germain des-Fossés, dans le 0-3, du moins sa gare : lieu mythique, néons grésillants et blafards, lumière sautillante au plafond de la salle d’attente, SDF assoupis ronflant sur leurs hardes près des radiateurs, sur les coups de 5 h 30, dans l’espoir du possible mais incertain TER Moulins-Clermont (**) de 6 h 15. Quels fossés ? je l’ignore, on ne les distinguait pas dans l’aube obscure et somnolente. Et puis Saint-Germain-du-Bel-Air, dans le 4-6, où j’ai des ancêtres endormis au cimetière : je préfère celui-là, question de climat, d’ambiance, d’accent, de gastronomie, de… et pas de gare glauque ! Pas de gare du tout, d’ailleurs.

Ceci m’a conduit, tôt ce matin, à découvrir qu’il existe en France environ 96 communes comportant les deux mots « Saint-Germain » dans leur désignation ; dont quatre « Saint-Germain-des-Prés » , dans le 24, le 45, le 49 et le 81. Le numéro complémentaire ? ce sera pour ma prochaine insomnie.

Tibert

(*) Dernières nouvelles, la municipalité de Kaboul statue présentement, pour renvoyer l’ascenseur à Grenoble, sur l’autorisation de la tenue « seins nus » dans les piscines municipales.

(**) Les syndicalistes cheminots de la région Auvergne étant particulièrement dynamiques et revendicatifs pour préserver le Service Public, ledit service public (le TER, en l’occurrence) se trouvait fréquemment supprimé impromptu, et les voyageurs priés de se démerder.

Evidences

Et d’une, je ne pense pas me tromper en constatant que madame Borne est le premier Polytechnicien à rejoindre la liste – innombrable, c’est fou ce qu’on en use ! – des premiers ministres de la V ème République. Je parle évidemment là des individus, pas des seules femmes, auquel cas j’aurais féminisé mes termes, « la première Polytechnicienne gnagnagna » …. Giscard n’a jamais été premier ministre, que je sache. Et c’est très bien comme ça, je suis heureux qu’on s’aperçoive enfin que les ingénieurs ne sont pas plus cons que les spécialistes du complexe feuilleté qui sous-tend les structures administratives de ce beau pays. De plus il est toujours utile de savoir, au débotté, calculer le volume du paraboloïde hyperbolique (H0) engendré par le déplacement d’une droite (D) entre deux plans (P1) et (P2) non parallèles – sinon ce serait trop simple – sur un coin de nappe en papier chez Roger-La-Frite, en touillant son café.

Et puis on s’est enfin avisé que les motos, ces engins capables de rouler à tombeau ouvert dans un vacarme déchirant, munis d’ABS, de disques ajourés, de pots catalytiques trop souvent « améliorés » , d’injection directe, de… et qui coûtent un bras, sont peut-être dignes elles aussi de passer au contrôle technique, vu qu’elles partagent la route avec les bagnoles : on est loin des Mob’ de ma jeunesse ! ça va déranger ? eh oui, et je connais des tas de types fachés qui vont devoir démonter leur pot « Vrooom Spécial Décibels ++ » et réinstaller celui d’origine avant de passer le contrôle : ce n’est que justice, ça rend sourd et ça pourrit la vie d’innombrables paisibles citadins. Au passage, je note que nos édiles se foutent de ce problème comme de leur première brassière, qu’aucune municipalité, y compris les provocateurs « écolos » burkinis-seins-nus (*), n’a engagé de campagne sérieuse pour faire respecter la Loi et les normes de volume sonore : ce n’est pas assez clivant, ça ne mousse pas, c’est secondaire !

Enfin, et pour la bonne bouche, le scoop du mois ! une très sérieuse étude publiée ici dans Ouest-France nous apprend que « Le Covid a affecté le moral des retraités ». Je tombe de l’armoire, là… c’est ahurissant ce qu’on nous annonce là. On ne pourra désormais plus dire qu’on ne savait pas ! Merci à Ouest-France, qui a courageusement dévoilé la chose. Moi qui croyais… allez, je n’en dis pas plus, c’est au delà des mots.

Tibert

(*) Toute question sociétale de laïcité mise à part, il faudra qu’on m’explique pourquoi on a édicté des règlements, dûment punaisés à l’entrée des piscines, pour interdire aux mâles le port des shorts de bain pour des raisons d’hygiène – d’aucuns seraient tentés de les garder sur eux à la ville comme à la piscine, et c’est malsain – quand des vêtements intégraux (**) beaucoup plus couvrants, possibles nids à poussière, crasse et microbes, seraient autorisés. Ceci dit, si c’est pour la pudeur… voyez plutôt James Bond 007, Ursula Andress sortant des flots telle Aphrodite : quoi de plus érotique qu’une robe ruisselante sur un juvénile corps bien moulé ?

(**) (C’est l’histoire des poupées russes, (*(**(***))) etc…) Non, blague lispienne (***) à part, ce « burkini » na pas été prescrit il y a des siècles dans un vénérable livre sacré, mais a été inventé par une Australienne vers 2003-2004. Comme quoi quand on vous raconte que c’est une antique coutume religieuse, vous êtes fondé à lever un sourcil dubitatif – en termes plus crus, on vous bourre le mou.

(***) LISP = langage d’intelligence artificielle dont la syntaxe est basée sur des parenthèses imbriquées, délimitant des prédicats (des assertions, en langage vulgaire). Acronyme blagueur de « Lots of Insipid and Stupid Parenthesis » . Et vous voilà, sinon plus intelligent, du moins plus instruit.

Enchères et en os

( Chaud-Bize : le concours de l’Eurovision, ce truc ringard et lamentable qui chaque année prétend attribuer des prix à des pousseurs de chansonnettes « Ouiiii Jeu t’ai-meuhhh » avec trémoussements et paillettes, a couronné l’équipe ukrainienne. N’y voyez surtout au-cun message politique, voyons quelle idée. Nonobstant toute la sympathie que je porte à ce pays manifestement agressé et qui se défend avec courage et panache, je vous le demande : qu’est-il venu faire dans ce cirque, et pourquoi cette mascarade de concours ?

Toujours dans le grand tourbillon vain du chaud-bize, Madame Britney Spears, dont j’avoue ne posséder aucun opus et n’en éprouver aucun inconvénient, annonce qu’elle vient de faire une fausse couche… je suppose qu’il est important pour elle qu’on le sache ? eh bien voilà, vous voilà au courant, elle a fait une fausse couche. Heureusement qu’il y a les journaux pour nous « délivrer » (nous sortir, quoi) ces informations essentielles et de première bourre. Merci France-tv-info ! )

Autre chose, du poker… Mélenchon avait arrêté une proposition croustillante pour le SMIC : le monter à 1.400 € net ; comme il se prépare à faire Premier Ministre, il faut mettre les petits plats dans les grands. Bien… et voilà que le gouvernement annonce 1.302 € et des poussières ! même pas 100 balles de plus, monsieur Mélenchon ? c’est petit joueur. Du coup, fort de son brelan de Dames, il monte les enchères et balance une plaque de plus sur le tapis : 1.500 ! Et paf ! notez bien que le financement de cette mesure n’est pas détaillé, mais on va trouver le fric, pas de souci. Et d’ajouter que son parti (lequel ? les LFI, ou les NUPESSES ? ce n’est pas précisé) était là « pour faire avancer la vie des gens » : eh oui, avancez, avancez, les gens. La vie ça vient ça vient, mais avec lui ça avance. D’où l’expression « un âge avancé » , la vieillesse, en d’autres termes. « Un naufrage » comme disait De Gaulle. Le naufrage – collectif, le naufrage – qui nous attend si c’est monsieur Mélenchon qui fait « avancer notre vie » .

Tibert

Comment peut-on ?!

( Une ou deux brèves… le Parigot titre sur le retour des maths en première (1 h 30 au moins, scrogneugneu !) et sur les difficultés attendues, vu que les profs de maths se font aussi rares que les cheveux sur la tête de monsieur Blanquer ! Mais je reste atterré par la stupidité insondable de cette « réforme » qui a voulu laminer l’apprentissage des maths, sans doute parce que c’est réputé exigeant, rebutant, et que l’air du temps dans ce pays est au laisser-aller, à la prime aux feignasses : hop on remonte les notes. Le pire, c’est qu’ils n’ont même pas honte !

Et puis du côté des PNEUS, ooups… des NUPES, ça branle dans le manche pour les LFI du Rhône : l’un des militants cooptés pour postuler aux Législatives est accusé d’agressions sexuelles, et jette l’éponge. Meeeuuh non ce n’est pas pour ça, c’est à cause, nous assure-t-on, d’une ignoble campagne raciste contre lui. Et, le croirez-vous, c’est la police interne aux Insoumis qui va tirer cette accusation au clair. Je cite monsieur Mélenchon : « Je compte sur la commission ad hoc de LFI pour établir la vérité » . Evidemment, quand on passe son temps à débiner la Police, ça ressemblerait à quoi de confier l’enquête à la Police ? je vous le demande. )

Enfin, je vous livre pour réflexion ce morceau d’anthologie à propos du Covid et de la Chine : « Nous devons garder la tête claire et adhérer à la politique générale du zéro Covid sans fléchir. Nous devons combattre résolument toute parole et tout acte qui déforme, interroge ou remet en question notre politique de prévention de l’épidémie ». C’est Le Monde qui rend compte, là, des travaux du petit groupe qui gouverne la Chine. On le sait, on le constate, les pays qui ont massivement vacciné et décidé de cohabiter avec le virus sont – pour le moment – tirés d’affaire avec la pandémie, quand la Chine est abominablement engluée, paralysée avec sa politique du « Zéro Covid » , qui démontre très clairement qu’elle a échoué (pourtant, monsieur Ping ne s’est pas privé de nous faire la leçon, nous on savait pas s’y prendre, alors que lui…). Et le pire, on persiste ! le Glorieux Parti aux manettes ne peut pas se tromper, voyons ! c’est impensable, criminel d’en douter. Comment pourrait-on, au vu de ce qui se passe, « interroger notre politique » ? Soupir… c’est un cas typique et dramatique d’entêtement dans l’erreur – ce qu’il y a de plus con, en fait.

Tibert

Et le lendemain…

Deux ou plutôt trois choses, en ce jour où monsieur Poutine met en scène ses fables bellicistes et les énormes biroutes nucléaires qui fondent sa puissance de destruction et son Ego démesuré.

D’abord l’émotion… hier c’était, outre la Victoire de 1945, une émission de Musique « Le Bach du dimanche 8 mai » à la radio éponyme : on peut encore l’écouter. Notamment la célébrissime Chaconne en ré mineur, dans une version assez inouïe adaptée pour deux hautbois et cor anglé – détail, c’est du re-recording de trois instruments avec un seul interprète. C’est un poil mou et nonchalant, mais que c’est beau ! Et comparé aux musiques militaires des défilés, comme on dit, « y a pas photo ! » .

Mais autre chose, moins harmonieux : les PNEUS, ou NUPES si vous l’aimez dans le désordre. On note ici et là des tiraillements. A Paris 20ème, monsieur Jospin soutient mordicus madame El Aaraji – candidate que les LFI ont écartée au profit de leur propre pouliche, Danielle Simonnet – et clame à l’injustice. Il y aura d’autres coincements, les tractations LFI-PS-PC-Verts ayant été ardues, difficiles et sûrement sources de rancoeurs.

Et puis surtout trois pointures historiques des Verts, Besset, Bové, Cohn-Bendit, poussent un coup de gueule dans la livraison du Monde : « L’accord des Verts avec la France Insoumise est une escroquerie » . Ce n’est, certes, que l’amorce de l’article, il faudrait payer pour voir... mais assez significatif néanmoins. Notamment sur le scepticisme des LFI à l’égard de l’Europe, et puis les thèses de « non-alignement » chères à monsieur Mélenchon, qui se verrait bien en Maduro gaulois : le non-alignement quand Poutine prétend dépecer l’Ukraine et en faire sa chose, c’est carrément révoltant !

Tiens, quand le même Mélenchon glosait devant le micro de Thomas Sotto, à France 2, et qu’il y allait d’un couplet sur le glyphosate, et puis sur les risques de manque d’eau l’été prochain… on le voyait caresser les écolos dans le sens du poil ! ce n’est pas son discours, ça, c’est de la ventriloquie.

Tibert

Méli-mélo et roulements de tambours

Une courte revue de presse en ce matin de fête… des bribes, des petits trucs, en complément des défilés, des monuments aux morts et des clairons.

D’abord une histoire de main… Sur Ouest-France, qui exulte car l’équipe de foot de Nantes a gagné hier soir face à celle de Nice : l’arbitre, une femme – c’est notable et c’est très bien – « a débridé vraiment le match en sifflant une main sévère » (non elle n’a pas mis une claque), main sévère que l’on retrouve ensuite dans celle de notre Président Macronious, venu assister au match… Légende d’une photo de l’article, traditionnelle poignée de mains entre personnalités, mains que d’habitude on serre : « Antoine Kombouaré sert la main du président de la République Emmanuel Macron. » . A quelle sauce l’a-t-il servie, ce n’est pas dit dans l’article.

Et puis Mélenchon sur le plateau de France 2, un peu plus tôt, expliquant benoîtement à Thomas Sotto – qui n’y trouve rien à redire – que la France, c’est en gros trois tiers : un tiers de gauche, un tiers majorité présidentielle, un tiers extrême-droite ! Ayant quelques notions de physique, je trouve le tout un peu déséquilibré, et j’ai du mal à situer le centre de gravité… c’est l’escamotage en une phrase de deux entités pourtant clairement identifiables dans le paysage politique, la droite qui ne fredonne pas « Heili-Heilo » , et l’extrême-gauche, qui elle claironne les lendemains qui chantent après l’indispensable révolution. Y a plus d’extrême-gauche ! Raminagrobis-Mélenchon s’est en quelque sorte dissous dans son hologramme, ou plutôt dans le NUPES, affreux signe très laid, union de la carpe, du lapin et de la pâte à joint, machine de guerre pour cohabiter. C’est l’anagramme de PNEUS, ça ne vous a sûrement pas échappé ! c’est donc un sournois message subliminal, subventionné par une grande marque tricolore de pneumatiques sise à… mais le sponsor a demandé de la discrétion.

Enfin, délicieuse imprécision du discours chez monsieur Piketty, éminent gourou économiste « de gauche » , qui se félicite de la création de la NUPES (c’est féminin, NUPES, pas besoin de point épicène). Monsieur Piketty, qui en expert apprécie la très grande efficacité de l’ISF, ce cher ISF dont les Gilets Jaunes s’époumonent à réclamer le retour, tel le Messie salvateur… bref, je résume et je cite Le Monde : « … en ces temps marqués par l’inflation, il sera indispensable de mettre à contribution les plus aisés. » Ah bon ? ils ne sont pas déjà à contribution, les plus aisés ? Le « pognon de dingue » dont parlait Macron à propos du système actuel de redistribution des richesses, ça reste à mettre en place ? Il se dit que la France est déjà championne du Monde de la redistribution… tenez, cet extrait d’une étude sur le sujet : sur les 60 milliards de prélèvements (principalement l’impôt sur le revenu), 50 milliards sont redistribués sous forme de prestations. Mais monsieur Piketty n’est peut-être pas au courant ?

Tibert

Epicène toi-même !

Si vous essayez d’échapper au sujet qui, le sujet que, LE sujet du moment, vous allez devoir louvoyer sec ! car mis à part un gros effort journalistique (un focus, comme ils disent) sur un match de foot hier soir dont personnellement je n’ai rien à cirer, c’est l’UNION DES GAUCHES ! LE FRONT POPULAIRE ! Léon Blum ressuscité bientôt, qui sait, sous les traits du tribun que vous savez, ce type, là, avec sa veste Maduro et sa dentition largement déficiente, et pas en hologramme ! On a « mis les divergences programmatiques au second plan » (je traduis : on a planqué les sujets gênants sous le tapis) pour avoir un max de députés. Qui ensuite se boufferont le foie, vu que pas grand-chose ne lie ces messieurs-dames, sauf le coeur à gauche, bien entendu.

ça branle dans le manche, malgré tout ; si chez les Ecolos Verts-pastèque ça passe étonnamment sans trop de remous (*) – on veut des sièges, ou pas ? – au PS ça rouspète chez les « vieux » , qui ne se reconnaissent pas trop dans l’islamo-gauchisme (danse du ventre putassière, tous principes laïcs oubliés), le poutinisme mal caché – eh oui, ça fait désordre ces temps-ci, on se retrouve, horreur, dans le camp de Orban le Hongrois…-, le populisme, les antiennes anti-flics ressassées comme des mantras. Et puis, je vais vous dire, ça coince aussi sur l’écriture inclusive ! le langage épicène (exemples : « malade » est épicène : naturellement bi-sexué, mais « souffrant » ne l’est pas). Voir Pierre Desproges : « Françaises, Français ; Belges, Belges… » , Belges est épicène, les veinards ! Ce qui me rappelle ô combien Macronious me hérisse le poil avec ses pénibles « celles et ceux » ; « toutes et tous » , etc.

Un extrait savoureux du Figaro, qui illustre la diversité de positions des personnages politiques sur ce sujet… Mélenchon, concédons-lui ça, ne fait pas dans l’épicène – il dit aimer sa langue, et la manie bien – quand une Hidalgo s’y complaît, un Benoît Hamon (où est-il passé ?) aussi. Donc, citation texto à propos du langage épicène : «Nous nous sommes fixés comme mot d’ordre de l’employer partout, peu importe le support, s’est félicité (…) Sarah Legrain….». Notez la presque parfaite orthographe de ce passage, affligé seulement de deux fautes, ici soulignées (je suppose que c’est le journaleux qui a péché en retranscrivant, et pas madame Legrain, qui parlait et s’était en fait félicitée). Mais si un tout petit sujet comme l’écriture inclusive fait déjà débat, qu’en sera-t-il quand il faudra statuer sur le glyphosate, les taxes « vertes » tous azimuts qui vont évidemment pleuvoir, ou le ciblage des futures victimes des incontournables nouveaux impôts ?

Mais réveillons-nous, tout ceci n’est que de la politique-fiction… fiction énergiquement montée en mayonnaise par la presse quasi unanime, avec ferveur, avec de la mousse : elle veut son Front Populaire, la presse – de gauche, mais c’est un pléonasme.

Tibert

(*) Le nucléaire ? bof… les uns contre, les autres pour. On verra plus tard, pas vrai ?

Muguet et fantasmes

( Ce Premier Mai on a vendu du muguet, bien entendu, et puis on a cassé, comme d’hab pourrait-on dire, tant il est désormais « admis » que manifester c’est détruire. Il fut un temps où la CGT, notamment, avait d’efficaces gros bras – le SO, Service d’Ordre – pour maintenir l’ordre et la bonne tenue des défilés. Nostalgie… de nos jours, le « mot d’ordre des manifs » , si l’on peut utiliser cette locution oxymoresque, c’est de casser ! casser tout ce qui évoque l’ordre, justement. La CGT, elle, s’est mise à la remorque des activistes d’extrême-gauche, des fois que ça réveillerait les travailleurs et dessinerait un semblant de stratégie… )

Mais si des statistiques comparatives de thèmes journalistiques existaient, il serait instructif d’évaluer parallèlement le volume des articles commentant les manoeuvres pré-législatives à gauche et à droite. Je suis trop flemmard pour me taper ce genre de pensum, mais à vue de nez c’est 90-10 : presque tout est focalisé sur les pourparlers à gauche (ah si, monsieur Lassalle renonce à se présenter). Les pourparlers, donc… sous la houlette de LFI, qui veut son Mélenchon Premier Ministre, et veut nous y faire croire. Titre du Monde, reflétant à peu près ce qui se traite généralement dans la presse nationale : « La France insoumise poursuit son marathon pour unir la gauche avant les législatives » . Notez : c’est donc clairement LFI le moteur, et le but, l’excellent but, c’est d’unir. Unir, donc, mais derrière le Lider Maximo Mélenchon, qui, une fois le raz-de-marée de gauche arrivé triomphant au Palais-Bourbon, va imposer à Manu-les-Rouflaquettes une cohabitation que vous m’en direz des nouvelles. Chez les socialistes on s’émeut, même Normal-Président craint que le PS y perde son âme, s’il en reste… chez les écolos on se gratte la tête avec scepticisme, nonobstant les propos confiants de monsieur Bayou : depuis quand LFI est-elle devenue Verte ?

Mais bref : rappelons que le vote utile « Mélenchon seul espoir à gauche » a fait son temps – et c’est loupé ; que les élections législatives suivent des découpages géographico-sociétaux savants et pervers (monsieur Pasqua excellait à charcuter les circonscriptions pour le bien de sa cause) ; que – c’est pénible que les chiffres soient si têtus ! – le Mélenchon est arrivé derrière la Marine, bien que la tentative Zemmour et la candidature Dupont-Aignan aient privé celle-ci d’un bonus significatif ; enfin, que le mode de scrutin fait fi de de la proportionnalité des forces et favorise généralement les sortants. Ceci pour dire que JLM peut toujours fredonner en se rasant « je m’voyais déjà…. en haut de l’affi-cheu… » , ça ne mange pas de pain, mais j’ai des doutes ! nonobstant (j’adore cet adverbe) un indécent pilonnage journalistique.

Tibert