Drastique toi-même !

Il nous faut remercier sincèrement et du fond du coeur toutes-celles-z-et-tous ceux 😉 qui nous guident dans notre choix pour voter demain dimanche ! sans elles, sans eux, (*) quelle co… ânerie irions-nous faire ? Madame Cotillard, Marion : une actrice, certes, talentueuse ô combien, mais aussi quelle pointure en politique ! Elle appelle à faire barrage. De même, l’immense footeux, Mbappé Killian, a jugé les résultats du premier tour catastrophiques, non mais vous allez me refaire ça correctement, et nous appelle à bien voter, ce coup-ci. Monsieur Noah, l’un des rarissimes gagnants français d’un grand tournoi de tennis : une référence, indéniablement. Il chante, aussi, bof… mais c’est un phare dans la nuit, politiquement parlant. Il est semble-t-il du même avis que madame Cotillard. Et la navigatrice Autissier : idem, elle qui sait border un foc comme pas un, et donc, d’une lucidité politique remarquable, dans l’indécision où nous sommes plongés. Les barrages, ça la connaît !

En point d’orgue, le meilleur pour la fin, le youtubeurre Squeezie – j’avoue avoir ignoré jusqu’à hier son existence ; je cite ici son avis très avisé, vu qu’il youtube, c’est dire ! – a mis en garde contre « une montée drastique de l’extrême droite ». Drastique ? ah bon ? « D‘une rigueur contraignante ; très rigoureux, draconien » , nous énonce madame Larousse. Drastique, non, ici c’est impropre… il se sera mal exprimé… il a dû vouloir dire élastique ? pratique ? plastique, peut-être ?

Tibert

PS – Moi, simple quidam, obscur tenancier de ce blog, ni acteur ni chanteur ni… rien, je vais vous donner es qualités mon sentiment : votez donc pour qui vous voulez.

PS 2 – Ceci étant, si un désistement vous prive de votre candidat chéri ? Que ne votez-vous blanc, puisqu’une bidouille (une magouille, une manip…) vous prive de votre choix ?

(*) Ma formule – je m’excuse humblement d’être si vieux jeu – ne fait pas référence aux incertitudes de genre, ni il ni elle, un peu les deux, en alternance ou dans le flou : la grammaire française n’a rien pour ces cas-là.

Croquemitaine(s)

( Cet article alarmiste du Parigot : les J.O. ne font pas recette, les visiteurs ne se bousculent pas (avec les tickets RATP à 4 euros, ça vous étonne ?). Je cite : L’hôtellerie de prestige rattrapée par l’incertitude politique avant les JO : « Les touristes n’aiment pas le bazar ». Et les Français, ils aiment ça, le bazar ? non mais… les voitures brûlées, les écoles incendiées, les commissariats caillassés, les grèves SNCF pile-poil aux vacances, les équipes de pickpockets turbinant à plein régime et impunément autour des zones touristiques, les émeutes, dégradations, pillages systématiques en fin de manifs, les éboueurs qui laissent les rues déborder d’immondices… ils aiment ça, les Français ? en plus, on ne peut même pas faire pipi. (*))

Mais mon titre ? « Un croquemitaine est un personnage imaginaire dont on menace les enfants pour les faire obéir. Le mot vient de l’italien orco, qui signifie ogre » . On peut y mettre un tiret, « croque-mitaine » : c’est le même méchant monsieur, qui en plus bouffe vos mitaines, avec les doigts. Et pourquoi je vous cause de ça ? les déclarations de tout poil, à la veille de voter dimanche prochain, émanant de la NFP, cette construction de bric et de broc, cet improbable Nouveau Fourre-tout (Foutoir ? Frichti ?) Parlementaire… monsieur Ruffin, par exemple, qui postule dans la Somme sur une étiquette « locale » , surtout pas LFI : Mélenchon ? jamais ! pas question qu’il soit premier ministre : ni les Verts, ni le PCF, ni les socialos, ni moi n’en voulons ! Ailleurs, à gauche comme au centre, c’est la même antienne : ouhlala, surtout pas Mélenchon ! Bref, il est carrément contre-productif, le Lider Maximo des insoumis, on n’en veut pas dans l’équipe, encore moins comme chef ; il ferait tout capoter.

C’est assez cocasse, ces proclamations, manifestement destinées à rassurer : meuuh non, on vous mettra pas Mélenchon, votez pour nous, pas de souci, ayez pas peur ! Pour quel programme ? euh… attendez, on s’arrangera après. Par exemple, sur le nucléaire : non ! oui ! un peu ! non ! si ! La retraite ? 60 ! non, 63 ! pas du tout, 62 ! Mais sans Mélenchon, promis.

Tibert

(*) Vécu récemment : une urgence pipi… on demande à une vendeuse, chez un commerçant un peu luxueux… on ne fait pas pipi, chez elle : « faut aller boire un petit café, ou un soda, au bistrot à côté ! » . C’est ça : boire (ça donne envie de pisser), et payer minimum 1,50 euros, pour aller pisser ! ben voyons… Hypothèse : cette privation aberrante, incompréhensible de pissotières, dans tout le pays, ce ne serait pas le lobby des bistrotiers ?

Tout faux ou presque

( Ah, les Législatives ? un commentaire ? euh… tiens, cette déclaration de monsieur Glucksmann, qui refait surface après une semaine fort discrète : « Il faut impérativement empêcher le contrôle de ce pays par l’extrême droite » . Urgemment, sans doute, instamment, peut-être, mais impérativement ? diantre… ! quelle autorité ! )

Mais cet article du Monde, hélas réservé aux abonnés – j’ai pu en avoir la teneur intégrale, je vais vous raconter… d’abord le titre : « Les Afghans d’Argentan redoutent la vague brune » . Brune, la vague ! vous suivez ? les chemises du même métal… Hitler… les nazis… vous y êtes ? on a planté le décor, l’ambiance. Bien. Donc, une soixantaine de « réfugiés » afghans vivent en Argentan : la Normandie, pas trop loin de la mer et du Mont St Michel… la patrie du philosophe Michel Onfray, qui irrite plein de monde et dit des trucs décapants. J’écris « réfugiés » , car il semble que ces jeunes gens sont « anti-Taliban » , donc menacés chez eux ; mais QUI est menacé et persécuté, d’abord, chez les Taliban ? les femmes, toutes les femmes, considérées comme des sous-hommes. Et QUI fuit le pays ? les hommes.

Et ces réfugiés s’occupent – c’est chouette, apparemment, le Monde y insiste à plaisir, photos à l’appui – à jouer au cricket ! la municipalité a gentiment délimité et installé un terrain ad hoc, on a dégagé des horaires hebdomadaires pour la chose ; une vingtaine de jeunes hommes (zéro femme, évidemment) s’y adonnent. C’est l’intégration ! voilà… pas le foot, ni la pétanque, ou le volley, le… non, le cricket, typiquement français, pour s’intégrer ! S’intégrer ? je cite l’article : certains résidents changent de trottoir au passage des joueurs. « Ils ne se mélangent pas, ils restent tout le temps entre eux », murmure Mélanie (qui ne souhaite pas donner son nom), une habitante.

« De toute façon, nous restons déjà entre nous » , déclare un jeune réfugié… voilà le truc : ça ne s’intègre pas. La faute à qui ? la faute à plein de choses, la langue, le repli communautaire, la distance culturelle, la méfiance, réciproque. Bref on garde son pakol, son béret traditionnel pachtoune ; on apprend le français, ça oui, c’est un minimum, mais, énonce un lecteur de l’article, « Tous les afghan, et je dis bien tous, avec qui j’ai été amené à travailler en tant que travailleur social ont systématiquement rechigné à ce que leurs femmes / sœurs / filles apprennent le français car « ça ne leur servira à rien » . Vous comprenez, on ne peut pas, ça pourrait faire des vagues, les laisser sortir en burka – cette seyante et traditionnelle bâche féminine, avec un grillage, pour les yeux : alors elles restent à la maison !

Bref, il va falloir ramer, l’intégration n’est pas gagnée.

Tibert

Des vieux

On devrait dire « des séniors » , n’est-ce pas, mais au diable le Politiquement Correct. A propos, vous avez remarqué ? les tracts labellisés NFP, bref la Gauche tout court – il n’y a d’extrêmes qu’à droite, pour cette élection 😉 – sont rédigés en français… on a délaissé l’écriture inclusive, trop clivante, rebutante, pour tout dire. Pas de « concerné.e.s » , de « iels » : la gauche fait l’effort de ne pas jargonner, de s’adresser à tout le monde, c’est mignon…

A propos des vieux, donc, il y a cet article de Ouest-France : Peut-on vraiment s’aimer si l’on ne partage pas du tout les mêmes idées politiques ? Bonne question, qui agite probablement moult ménages ces jours-ci. Il appert en fait que, d’abord, les femmes sont plus conciliantes, les hommes plus raides dans leurs convictions ; et surtout ce sont les jeunes qui sont les plus réfractaires au compromis : 56 % des moins de 25 ans renoncent à une relation pour des raisons de divergences politiques, contre 38 % dans la population globale. Les statistiques ne donnent pas le chiffre pour les plus de 65 ans : je parie que ça tombe à moins de 5 %. Les vieux sont beaucoup plus tolérants, relativisent, et puis on se connaît, on passe sur un tas de trucs…

Tiens, des vieux, j’en ai vu deux en revanche, dans les 5 % qui se détestent, s’insultent, juste pour des divergences politiques. Un couple qui ne tiendra pas, à coup sûr. Donald, 78 ans, crinière Régékolor 100 % synthétique, grossier, malotru, et Joe, 81 balais, qui cherche son déambulateur et ses idées. Comment peut-on proposer ce choix lamentable à 330 millions d’individus ? Les deux grands partis états-uniens ont du pain sur la planche pour se ré-inventer un avenir ailleurs que dans les maisons de retraite. On sait la raison de ce système cacochyme : le fric ! Il faut des tombereaux de dollars pour faire une campagne présidentielle, donc des vieux riches, et malheureusement, si les Démocrates ne se trouvent pas rapidement une riche pièce de rechange moins branlante, le méchant va gagner ! il est plus riche, plus hargneux, bronzé, et pas encore trop fatigué.

En comparaison – exception faite du Mélenchon, 73 ans, un an seulement de plus que le toujours jeune Vladimir P. , et candidat compulsif à tout ce qui se présente, premier ministre, président, grand chef… – nous avons un étonnant vivier politique de jeunes gens, brillants, propres sur eux, pour assurer la relève ; cravate, costard, impeccable pli du pantalon, cheveux en bel ordre (*), ça évoque irrésistiblement les défilés de mode, de mode masculine.

Tibert

(*) Sauf le LFI Bompard, barbe hirsute et sans cravate. Un autre électorat, d’autres repères.

Extrême : adj. inv.

( Les journaux s’esbaudissent : ça y est, enfin, des autoroutes françaises sont libérées de leurs barrières de péage ! on quitte le moyen-âge, la gabelle, l’octroi… quant à payer – après coup, évidemment – il va falloir s’informer, se renseigner, apprendre. Les détenteurs d’abonnements – payants, les abonnements ! – auront toutefois des procédures plus simples. On découvre l’eau tiède, en France : chaque voiture devrait être équipée, non pas des ridicules lecteurs de panneaux de vitesse, qu’il faut s’empresser de désactiver (*), mais de boîtiers de péage, à passage « en roulant » , comme dans plein de pays moins arriérés. Et gratuit, le boîtier… enfin… ne rêvons pas : inclus dans le prix.)

Et puis en France on boîte, politiquement, on penche d’un côté. Il y a une extrême-droite, mais pas d’extrême-gauche ! Il y a bien une « gauche » , ça oui, mais à gauche de la gauche ? rien. Rien qui limite, qui borde la mouvance de gauche. Une béance d’extrême, donc. Et Ouest-France vous explique doctement pourquoi c’est comme ça. Je cite le canard : Le Conseil d’État, plus haute juridiction de l’ordre administratif, a rejeté ce recours [du RN, NDLR] , estimant que « la circulaire attaquée […] n’est entachée d’aucune erreur manifeste d’appréciation ». Autrement dit, ce dernier a jugé que le ministère ne s’était pas trompé en classant le parti à l’extrême de la droite.

Ma foi, si le Conseil d’Etat… qui n’est pas suspect de partialité… 😉 c’est bien possible, et en toute logique la droite a un bord : il faut une extrémité droite à l’éventail politique. Mais l’extrémité gauche ? quasi absente, ce coup-ci. C’est le NFP, le Nouveau Front Populaire, de gauche, tout court. C’est le côté cocasse de la chose, et le tableau que reproduit Ouest-France est parlant : il y a bien, tout en bas (**), une zone brune pour la droite extrême (le brun, donc, au hasard), et tout en haut, une zone rouge sombre… on y lit très difficilement « EXG » , et puis, en déchiffrant ce sombre pâté : le Parti Ouvrier Indépendant (inconnu), le NPA, Lutte Ouvrière. Il se trouve que le NPA s’est glissé au sein du conglomérat NFP, avec monsieur Hollande et monsieur Glucksmann, entre autres. En principe à gauche, donc, mais plus « à droite » selon la classification retenue. Incognito, l’extrême-gauche ! et rasant les murs mine de rien, tandis que le NFP annonce qu’on va raser gratis.

Tibert

(*) Vous longez, sur l’autoroute – à 130 km/h comme il se doit – une sortie arborant d’assez près un superbe panneau « 70 » : coup de frein brutal ! c’est votre détecteur-lecteur de panneaux de vitesse qui vous envoie dans le pare-brise. C’est idiot ? c’est idiot, mais qu’est-ce que c’est moderne ! et puis c’est « pour votre sécurité » .

(**) La gauche en haut, la droite en bas. Il faut bien un sens, non ?

Selon que vous serez…

Un bel article du Monde, qui nous relate la mise en retrait provisoire de cinq journaleux de France-Télé (le Service Public, donc) pour avoir signé es-qualités : « SDJ de France 3 – Edition nationale » (*) un manifeste anti-RN, dont vous pouvez prendre connaissance ici, par exemple, chez Reporterre. Rien de neuf, c’est comme d’hab l’alerte à la Peste Brune, la Liberté muselée, c’est l’annonce de la mise au pas de l’opinion, les bruits de bottes… bref ce sera l’horreur, si par malheur, gnagnagna… mais chacun ses opinions, pas vrai ?

Certes, chacun ses opinions, mais ces cinq-là parlent au nom de leur boîte ! qui est tenue à la neutralité ! et ce qui interpelle là au niveau du vécu, comme on disait en 1978, c’est la différence de traitement : ces gratte-papiers militants, et fiers de l’être avec leur macaron Service Public, sont punis, mis à la photocopieuse ou au tri des trombones, et qu’on ne vous entende plus, faites-vous oublier, pour le temps des élections ; ils pourront refaire surface après, tout guillerets. Tandis que monsieur Achilli, autre journaleux de la même structure, qui avait été accusé d’avoir rencontré et pris langue avec le Chef du RN, à titre privé, mais sans en avoir demandé la permission, a été viré, lui.

On se perd en conjectures, dans les milieux bien introduits : soit ces braves petits sont de simples syndicalistes, SDJ – de gauche, forcément – et qui s’expriment en tant que tels : rien à redire. Soit ils se servent abusivement de leur étiquette « Service Public » , et là… ils passent la ligne rouge ! alors, cette clémence dans la sanction ? cette simple tape sur les doigts ? En quelque sorte, on se méfie, on marque le coup, mollement. Si par malheur la sortie des urnes penchait du mauvais côté ? connaissant les projets funestes du RN envers ce Service Public, dont l’impartialité politique fait pour le moins débat, on pourrait arguer d’avoir fait le job : un petit coin de parapluie, des fois que.

Tibert

(*) SDJ : syndicat des journalistes

Comment taire de texte

C’est la période des petites phrases qui appellent quatre heures de labeur à tartiner-rédiger dessus, citations à l’appui si possible. Exemple, en 2022, année où Macronibus rempilait pour cinq ans, ce pensum « Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste ?  » ? Ben oui, pensait-il, enfin… quelle question ! … dans la même veine (ou déveine, au vu des sorties d’urnes récentes) notre Emmanuel national vient de produire un petit bijou de phrase, un mix de mea-culpa et de mais-je-me soigne, et qui donne ceci :

J’ai déchiré le voile de l’ignorance en même temps qu’un système qui, tout en le critiquant, s’accommodait à l’idée de ne pas donner la parole aux Français.

Bigre… vachement dur, comme sujet. Monsieur Jospin, l’inventeur du « sentiment d’insécurité » , avait, lui, fendu l’armure ; assez costaud, donc, ça ne se fend pas comme ça sur un coin de table. Notre actuel président, lui, déchire le voile (de l’ignorance) ; et, non content de cette action déchirante, « en même temps » donc (c’est une manie chez lui, quasiment sa marque de fabrique) il déchire un système… système apparemment assez fragile, ça se déchire comme une feuille de papier, un bout de tissu, etc.

Ce système, nous apprend-il, fait deux trucs simultanément (toujours, donc, « en même temps » : incorrigible) : il LE critique ( « tout en le critiquant » , qui ? quoi ? seule cible possible, c’est le voile de l’ignorance, what else ? ) ET il s’accommode à l’idée de…

Eh non, on n’a pas donné la parole aux Français. Pas la peine : c’est l’Etat qui décide de ce qui est juste, pas vrai ? C’est bien connu, en haut lieu, et puis c’est plus confortable. Mais avant de donner la parole aux Français, il faudrait s’enquérir, un tant soit peu, de leurs problèmes ! Le voilà, le voile de l’ignorance ; à supposer – acceptons-en l’augure – qu’il soit déchiré, surtout ne le raccommodez pas, fichez-le à la benne, ce funeste voile.

Monsieur Sarkozy, qui a vécu cinq ans derrière le même voile, est passé de l’autre côté, et a gagné avec la retraite le droit de faire, lui, des petites phrases sans retour de boomerang ou de manivelle, résume « les problèmes des Français » en trois mots lapidaires : l’identité, la sécurité, l’autorité. Pas les thèmes de la gauche, à l’évidence, du moins de la gauche actuelle, qui exècre et combat l’ordre républicain ; les thèmes du camp d’en face, qui, on l’a vu, ont fait un carton.

Ayant ainsi déchiré ET le voile de l’ignorance ET le système qui, gnagnagna…, gageons que notre courageux président va désormais donner la parole aux Français. Il lui reste grosso modo un peu moins de trois ans.

Tibert

« Plus les Bleus se portent bien »

( Les animateurs sportifs ne sont pas grammairiens : vous savez peut-être que TOUS les jours ça va être foot, foot, foot ? « GOOOOALLLLL » (hurlements) et « Pénaltyyy !  » . Hélas, chacun sait qu’on ne dit pas « plus bien » (*), mais « mieux » ; c’est même vrai dans plein de langues, anglais, italien, espagnol, allemand… « das ist besser » , et non « das ist mehr gut » . Donc, mesdames-messieurs, qu’on se le dise, « mieux les Bleus se portent, plus nous sommes heureux » , c’est une citation, corrigée, du Parigot. Mais je radote, je chipote, là. AALLEEEZZ LES BLEUS ! )

Et puis hier samedi, pêle-mêle des manifs, massives, et puis des Marches des Fiertés. Pas de quoi être fier, d’ailleurs, si l’on admet le postulat que l’homosexualité est chose normale, comme d’être gaucher ou rouquin : aucune fierté dans la normalitude, inutile d’en faire des caisses. Mais concernant les manifs, évidemment « pour faire barrage au RN » , évidemment émaillées de violences – c’est consubstantiel aux manifs de gauche – on peut s’interroger… contre qui, et pourquoi, ces manifs ?

En fait, la cambrousse, les bouseux, les petits patelins, ont massivement voté RN aux Européennes, à la différence des métropoles, où c’est nettement plus nuancé, voire carrément à gauche. Le sentiment des provinces profondes – leur constat, amer – c’est que Là-Haut, on les traite en Réserves d’Indiens, qu’ils crèvent, en silence si possible… donc ces manifs, c’est en somme pour barrer la route à la France rurale, qui vote « mal » ; pour signifier que le vote cambroussien ne passera pas. C’est idiot : sauf magouilles et fraude, il passera tout pareil ! Un péquenot vaut un citadin : pas dans la vie de tous les jours, ça non, mais dans l’urne, oui.

C’est même pire que rien : elles sont contre-productives, ces manifs, qui donnent une image assez inquiétante du bordel à venir, quel que soit le résultat : notamment les violences attendues, évidemment, pour nier la victoire éventuelle de la droite-droite, pour refuser le verdict des urnes, comme on dit… bref, on manifeste, mais on s’enfonce ! image déplorable, on n’est pas capable… 1) d’accepter que la démocratie s’exprime du mauvais bord ; 2) d’agir sans mettre les villes à feu et à sang.

Tibert

(*) Commettant cette faute de français, il faut prendre soin de prononcer « plusss bien » , pour éviter toute ambiguïté.

C’est pas pareil

( On annonce des manifs contre l’extrême-gauche, un peu partout ce week-end… Oooups, excusez, c’est absurde, pas pensable, tout simplement. Il faut bien évidemment lire « extrême-droite » . Y aura-t-il des débordements ? des vitrines fracassées, des bagnoles incendiées, des pillages ? ben oui, enfin, quelle question…

Et puis Ciotti est exclu, hué, voué aux Gémonies du fait qu’il a pris langue avec la Marine : aux dernières nouvelles, on n’a exclu personne des Verts, ni du PS etc… pour avoir discuté bidouilles, arrangements et combines (*) avec les Insoumis, les indéfectibles promoteurs de la démocratie à la poubelle, direction le Grand Soir. En somme, il y a comme un déséquilibre, chez nous, dans la perception des bords ; la sagesse populaire dit pourtant que l’excès en tout est un défaut. C’est bien vrai, mais pas de tous les bords ! )

Et puis, bravo à notre valeureuse police parisienne, qui vient de démanteler « le plus gros réseau de pickpockets » du métro, essentiellement des Ivoiriens (**) ; l’article cité ici énonce clairement que cette opération s’inscrit dans la perspective des J.O. On se soucierait, en haut lieu, de la sécurité des innombrables touristes étrangers qui vont investir la capitale… ce qui suscite des interrogations : en somme, on bichonne les visiteurs, qu’on fasse bonne impression, que ça se passe bien, et qu’ils reviennent ! mais les autochtones, les Parigots, bof, qu’ils se fassent dépouiller au coin d’un couloir de métro par un trio de mâles menaçants, c’est pas grave… la routine, quoi. D’ailleurs voyez, on peut, maintenant, déposer plainte sur le Houèbe !

Tibert

(*) Sur quel programme ? eh bien… « faire barrage à l’extrême-droite » : c’est ça le programme. On va vous habiller ça, bien entendu ; on y travaille !

(**) Ceci étant, il serait absurde – facho, carrément – d’associer cette information avec un possible rapport entre immigration et insécurité. D’ailleurs un tel rapport n’existe pas : l’immigration clandestine (le dénominateur) étant par définition non mesurable, on n’a pas les moyens de calculer le truc.

Et pourquoi pouah ?

( Françoise Hardy vient de passer. « Ma jeunesse fout l’camp » , chantait-elle ; c’est bien vrai, ça ! Elle rejoignait aussi, dans la même veine – « La maison où j’ai grandi » – Nino Ferrer et sa « Maison près de la fontaine » … disons-le : c’est un peu ce que je ressens à voir mon pays aujourd’hui, fait de moches barres d’immeubles hérissées de paraboles, de supermarchés et de populations qui se détestent, sinon pire.

Ce qui m’amène à cette salade LR-RN (*). Monsieur Ciotti, le chef LR au crâne très lisse, a-t-il tort de négocier avec le parti de la Marine ? si c’est épouvantable, comme le clament certains de son bord, que dire, symétriquement, du « front populaire » qu’improvisent fissa-fissa les formations de gauche ? la carpe Panot-LFI et le lapin Glucksmann-Place-publique ? le reliquat du PS, qui vomit Mélenchon ? et les Verts-rouges au milieu, pour l’assaisonnement écolo ? en voilà une alliance opportuniste ! Bref, magouilles de gauche, c’est super, de droite, c’est l’horreur ?

La situation actuelle tient pour beaucoup au flou (voulu) de la machine macronienne, ni chair ni poisson, attrape-tout, versatile, fluctuante, impossible à situer clairement. Comment se positionner face à cette inconsistance ? la démarche de monsieur Ciotti a le mérite de chercher une réponse, faute de quoi les nombreuses sous-tendances égotistes des LR vont finir passées à la moulinette. Ceux de son bord qui jouent les effarouchés enfourchent, encore et toujours, en guise de ligne politique, la vieille antienne de détestation des supposés héritiers des Croix de Feu, de la Milice et de l’OAS. C’est débile : 34 % des Français qui ont voté dimanche ne sont pas des nostalgiques de Vichy ; Ils ont poussé un gros coup de gueule. Ils veulent se sentir chez eux et en sécurité, des services publics, des structures de santé qui fonctionnent, du boulot, et en vivre correctement. Et puis qu’on les entende, nomdediou ! (**). L’immense majorité n’est pas adhérente au RN, et serait d’ailleurs bien en peine de porter un jugement éclairé sur son programme.

Mesdames-messieurs les purs-et-durs des LR, au lieu de pousser des cris d’orfraie, démontez-nous donc les aberrations, les contradictions, les âneries du programme du RN, et voyez avec pragmatisme comment jouer le coup à venir : sinon, couic, à la trappe.

Tibert

(*) Impossible de bidouiller un acronyme avec ces quatre lettres, il y manque au moins 2 voyelles. LaRRoN ?

(**) Les Suisses s’expriment, eux, sur des tas de trucs, et c’est ma foi un exemple à méditer. Les deux derniers référendums en France : 2005 pour rejeter le traité de Maastricht ; 2016 à Nantes pour valider l’option d’un nouvel aéroport. Tout faux ! en France, a) nos chefs ont horreur de consulter les Français ; b) si par extraordinaire on les consulte, on prend le contrepied du résultat. C’est ça la démocratie, coco.