Raideurs, ankylose et bravoure

( Je n’en remettrai pas une couche sur la campagne de vaccination lancée la semaine dernière, vu les très nombreuses récriminations face à la pesanteur, la lenteur, l’ankylose, l’irrésolution dans les structures supposées être à la manoeuvre. L’ « administration profonde » de ce pays est décidément un char à boeufs tiré par des culs-de-jatte, un mammouth en hibernation. Mais scrogneugneu, ça va bouger ! Tenez, dès vendredi soir dernier notre Véran de ministre claironnait que « dès lundi » les soignants de plus de 50 ans pourraient se faire vacciner : et pourquoi pas samedi et dimanche ? ça urge, oui ou zut ? les indispensables « Hangar aux grolles » et autres « Maxi-gadgets » sont ouverts, eux, le dimanche en janvier ; pourquoi ne peut-on pas vacciner le week-end ? Mais, restons calme, positivons ; ça ne peut qu’aller plus vite, pas vrai ?)

Et à Lyon ça rouspète, et ça grogne, chez les enseignants d’un collège où un prof – prof d’histoire-géo, rebelote – agressé et menacé verbalement par un parent d’élève, se voit ainsi « défendu » par sa hiérarchie : on le déplace ! il est viré ? non, quand même pas ; il est viré ailleurs ! L’élève et ses parents, en revanche, pas de souci, ça roule pour eux. Après l’émotion suscitée par l’affaire Samuel Paty, les bonnes vieilles habitudes des structures administratives de l’Educ’Nat’ ont vite repris le dessus : surtout pas de vagues ! Bon, si on l’avait trucidé, évidemment…

Tibert

Par délicatesse… (*)

On me demande, dans les cercles proches, pourquoi je n’écris pas un billet sur cette affaire de rave-partie dans un village du 3-5 (notez, pas bien loin de Feue la ZAD de Notre-Dame-des-Landes)  la veille et le jour du changement d’année. C’est une histoire qui choque le bon sens, et plein de monde, et pour cause.

Comment justifier qu’on colle à 21 h 02 une prune de 135 euros au quidam retardataire et sans justificatif, quand 2.500 personnes se dandinent mollement d’un pied sur l’autre pendant des heures – nocturnes, les heures – collés serrés, possiblement chargés de dopes diverses, et sans masques, avec une sono qui secoue les tripes et rend sourd jusqu’aux pavillons alentour, face à des gendarmes désarmés, incertains (**) ? Eh bien, ça ne peut se justifier, sauf à constater cyniquement, une fois de plus, qu’il est plus commode, moins risqué et plus rentable de faire ch… le citoyen moyen, civilisé et solvable que le marjo agressif et en bande.

Disons-le, les fonctions régaliennes de l’Etat partent en quenouille et à vue d’oeil ; on peut ainsi braver la loi assez peinardement, dès lors que a) l’intégrité physique des fautifs pourrait être mise en danger par l’action des forces de police (on brandit aussi sec à gauche l’antienne menaçante des « violences policières », la plupart du temps à rebours des faits ; b)  même si l’on se fait gauler, c’est quasi sans conséquence, la Justice étant elle aussi paralysée : retards, engorgements, aveuglement sur l’état du pays, empathie et Bonne-Pensée la plombent efficacement.

Tenez, une juriste argumentait hier, à la télé : tant que les teufeurs (les fêtards, en français) se dirigeant en convoi de bagnoles vers le lieu « secret » de la fiesta, n’avaient pas passé 20 heures, on ne pouvait rien faire, ils étaient dans la légalité !  Mais notez bien, on savait farpaitement ce qu’ils allaient faire… donc, sachant qu’un fanatique armé d’un couteau de cuisine vient égorger un prof’, et vu que la détention d’un couteau de cuisine n’est pas interdite – ben quoi, c’est pour émincer les petits pois – on ne fait rien ! on attend que le délit ou le crime soit constitué. C’est comme ça que ça fonctionne. Eh bien, c’est triste à dire, mais en mai 2022 on débattra abondamment de cette démission patente de l’Etat.

Tibert

(*) C’est du Rimbaud, bien entendu, et c’est de circonstance :
Oisive jeunesse, à tout asservie,
Par délicatesse, j’ai perdu ma vie.

(**) C’est de l’Aragon, mais sans Castille :
… ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désarmés incertains…

Adagio lentabile

Les Britanniques vaccinent à grande échelle, genre 600.000 Rosbifs déjà ; les Allemands moins vite mais des milliers déjà, etc… et chez nous, en trois jours on a dû piqoûser dans les deux-cents « anciens », effort considérable ! il paraît que d’ici la fin janvier – soit trente-et-un jours – on aura vacciné tous les soignants de plus de cinquante ans ! en somme et à ce rythme, la vaccination pour tous, ce sera vers 2024 ou aux environs.

Et d’aucuns ne se privent pas de râler, et pour cause : c’est carrément minable. Pourtant notre Macronious a vanté l’immense espoir que le vaccin, gnagnagna… Alors, de trois choses l’une :

Ou bien, premio, on attend que les voisins essuient les plâtres : à quoi bon alors les tests cliniques, les étapes de validation, tout l’effort sérieux des autorités sanitaires pour assurer le succès ? atermoiements idiots. Ou alors on suppose, « là-haut », que ça va foirer ? expliquez-nous…

Ou bien, deuxio, on pense que ce n’est pas LE BON choix technique, et l’on joue la montre, on chipote avec ce produit pénible à trimballer et administrer, dans l’espoir raisonné que Moderna, Astra-Zeneca, Sputnik 5, Sinomachin… seront très rapidement disponibles, plus commodes, moins chers, bref de meilleurs coups. Eh bien, qu’on nous le dise ! On est capables d’entendre ce genre de chose, si c’est argumenté et pas pour les Calendes Grecques.

Ou bien, troisio, on nous rejoue le choeur de Carmen « Marchons, marchons » tout en faisant du sur-place ! Rebelote du coup des masques en mars 2020, meuhhh non ça sert à rien le masque, vu que des masques, il n’y en avait pas plus que de poils sur un oeuf . Nous serions donc, horreur, totalement impréparés à l’action de masse avec ce vaccin Pfizer ? La poule qui a trouvé un couteau ? Administration tétanisée par l’ampleur de la tâche à venir et la conscience de son impuissance ? Hélas déjà, la campagne de vaccination anti-grippe 2020 fut lamentable ; j’ai pu vers le 14 décembre m’en procurer une dose après de longues semaines de recherche opiniâtre : le maigre stock trouvé par miracle revenait… des USA ! Imaginez, ici les enjeux, les volumes, la complexité des opérations sont bien supérieurs. On est au pied du mur… eh bien voyons le maçon à l’oeuvre. Au fait, ça urge !

Tibert

PS – Pour justifier ce démarrage timoré – ou foireux ! – le gouvernement veut, je cite, « prendre le temps de la pédagogie » ! Eh oui, il paraît, on nous rabâche (*) que la moitié des Français ne veut pas se faire vacciner :  alors, les pôvres, il faudrait les en persuader, pas les brusquer, leur prendre la main, allons, soyez raisonnable…! Mais nom d’une pipe, l’autre moitié VEUT se faire vacciner ! ça fait déjà de quoi occuper largement les équipes de seringueurs. On attend, donc.

(*)C’est une manip et un sale mensonge, un trucage de journaleux et de militants anti-vaccins, remontés comme des coucous  et qui font le max de battage.

Quand on dîne avec le Diable…

… on se sert d’une looongue cuillère, c’est bien connu, mais aussi, on passe par une porte dérobée, avec un grand chapeau, une écharpe sur le nez et des lunettes noires (*). Mais c’est dingue le ramdam façon « cancel culture » qui bruit depuis qu’un macronien notoire a déjeuné (discrètement, pourtant) avec une pestiférée, façon « les heures les plus sombres gnagnagna… » : madame Marion Maréchal-Le Pen.

C’est qu’on a le droit de déjeuner avec qui on veut, en principe, mais en fait non ! Les hurleurs et manifesteurs chroniques aux « lois liberticides », article 24 etc… sont ceux-là même qui interdisent de bouffer en la compagnie de qui on veut. J’ai écrit « cancel culture », je traduis : l’ annihilation des accusés. Polanski est supposé violeur ? il doit disparaître sous terre, il n’existe plus ! Idem ici pour le présumé fautif de ce repas dérangeant, je cite : « Certains réclament déjà le départ de Bruno Roger-Petit pour cet entretien vu comme contraire aux principes républicains ». Notez bien : entretien, pas repas ! Ce n’est peut-être pas cette petite bouffe qui les choque – quoique… -, c’est qu’en se tapant le filet de sandre beurre blanc et le soufflé au vieux Comté, ils ont causé ! C’est terrible, non ?

Moi je vais vous dire : ceux que ça dérange, ce ne sont que jaloux, envieux et pisse-vinaigre. Marion et Bruno partagent en fait la même passion pour l’introuvable « moulet », ce plat de fraise de veau rustique et savoureux, hérité des rudes émouleurs de la montagne thiernoise. Il n’y a que deux-trois restaus à Paname qui le font à peu près bien, dont un seul qui peut vous permettre la discrétion. Alors, forcément… au fait, ça va très bien avec un rouge, Côtes-Roannaises assez frais, Boudes, Saint-Pourçain. Et puis en se tapant la cloche, on cause, sinon à quoi ça rime ? C’est tout naturel, on cause de ce qu’on bouffe, de qui on a vu, on fait un large tour d’horizon, on refait le monde. Et vous savez ce qu’ils disent aux censeurs, aux coincés du gueuleton, aux Gardiens de la Pureté Républicaine, les deux en question ? vous savez ?

Tibert

(*) Mitterand utilisait la même discrète porte dérobée donnant sur un petit salon pour aller déjeuner avec Pierre, Paul ou Mazarine P. Et mesdames Adjani ou Deneuve ne se déplacent à l’air libre qu’avec un grand chapeau, des lunettes noires et une écharpe sur le nez. Allez savoir pourquoi !

Ce n’est rien… ça va s’arranger…

Il y aurait un décompte assez intéressant à tenir, des morts qu’on aurait pu éviter si on avait eu un minimum de réactivité et d’efficacité dans le traitement des alertes. Je ne traite pas de la route, où les radars sont devenus l’alpha et l’omega d’une prévention-répression qui mise tout sur le contrôle de vitesse (*) ; non, je parle des violences domestiques, des enfants maltraités, des « radicalisés », des fêlés agressifs. On est dans un pays où, à la suite d’un signalement d’enfant maltraité, l’assistante sociale, si elle se déplace, prend  rendez-vous avec les parents pour aller vérifier ! des fois qu’ils oublieraient de mettre du fond de teint sur les bosses du gosse… où les plaintes de femmes battues gonflent en vain les mains-courantes de commissariats : « Allons, il va se calmer… prévenez-nous si ça recommence », et autres bonnes paroles de compassion, en d’autres termes « on a d’autres chats à fouetter ». Attendez donc une bonne fracture du nez avant de nous déranger, zut quoi.

Dans ce pays, un fou dangereux peut flinguer trois gendarmes comme à la foire : il a un fusil de guerre ! à visée laser et silencieux, mazette ! et il s’entraîne, c’est un « tireur sportif », drôle de sport. Les malheureux pandores envoyés au casse-pipe ne savent pas, allant secourir une femme réfugiée sur le toit d’une baraque en feu, que c’est une situation absolument a-normale ? que son compagnon est un flingueur aguerri, qu’il a des armes de guerre, qu’il a été signalé de nombreuses fois comme violent ? eh non, ils ne sont pas au courant, ils vont juste raisonner un mari un peu bourré et agressif. A quoi bon l’instantanéité des échanges de données ? A quoi sert un signalement, si personne ne traite le signal ? à remplir les mains-courantes ; ça fait des pages d’écriture, pour les statistiques annuelles (les statistiques, c’est toujours après, donc trop tard). Et puis, on va vous faire un papier, pour l’assurance.

Tibert

PS – Ce dimanche 27 décembre 2020, la ministre madame Schiappa déclare qu’à son ministère, après recherches, il n’existe aucune trace d’une missive de l’ex-épouse du forcené. C’est parole contre parole… un « classement vertical » de cette missive, peut-être ?  un fonctionnaire qui aurait pris ses congés de maladie ? une pure invention ? allez savoir… Ce qui est rigolo – enfin, pas vraiment – c’est que ça fonctionne probablement comme ça : la victime, lasse de déposer des mains-courantes en pure perte, s’adresse au ministère : au ministère, on l’encourage à déposer une main-courante…

(*) ça fait des mois, des années que je roule sans jamais avoir vu pointer un képi à l’horizon, ni le moindre alcoomètre à souffler dedans. Veine ? hasard heureux ? non, c’est que la maréchaussée a largement désinvesti ce terrain. On est plus peinards, certes, on peut oublier un clignotant (d’aucuns ignorent même à quoi ça sert) ; mais les poivrots, les SMS au volant et les furieux qui vous collent au cul en klaxonnant ont route ouverte.

A Marseille aussi, « ça trompe énormément » !

( Un coup de chapeau, vous l’aurez senti dans le titre, à Claude Brasseur, qui, avec un nom difficile à porter – quel acteur que son père ! – s’en est pas mal tiré du tout, c’est une litote. Je le regrette, on va le regretter, évidemment. Un grand théâtreux, aussi, ce qui n’est pas donné à tous ceux qui se cantonnent prudemment au cinoche ! Je garde un souvenir ému de ce « Dîner de cons » où j’avais pu le voir et l’écouter, avec le regretté Villeret, et d’autres. On est dans les rubriques nécrologiques jusqu’au cou, ma parole !)

Mais ça y est, à Marseille, tour de passe-passe, « pour raisons de santé » la maire en titre devient première adjointe : elle merpute – oooups ! pardon, elle permute avec le premier adjoint, qui devient maire. Vous suivez ? elle se sent faible, eh oui, pas la force d’assumer cette charge écrasante, gnagnagna. Par contre, en seconde position, c’est nettement plus léger ! pas de souci, ça va rouler. Et puis le Conseil Municipal a dit oui, tout est réglo donc, cette bouillabaisse est habilement ficelée. Le PS, illustre parti aux anciens glorieux – Guy Mollet, Benoît Hamon et Pépère, rien que ça ! – en sort grandi, aux manettes d’une ville qui, d’un pied ferme, jette un regard confiant vers l’avenir que etc etc…, vous complèterez aisément vous-mêmes ce genre de discours « tagada-tsoin-tsoin ». Soixante-six-mille électeurs du « Printemps marseillais » pourront légitimement se poser des questions. Mais, à quoi bon, hein ?…

Tibert

Samedis divers sur le Boulevard Haussmann

( Le scoop « pipôle » : Macronious Covid-positif, et à l’isolement à la Lanterne ! à la Lanterne, comme Pépère-Normal, qui s’y isolait, lui, mais pas trop, et sans Covid, juste pour le plaisir… Et l’on se fâche, un peu partout, qu’il (Macron, pas Pépère) n’ait pas respecté les interdits que son gouvernement édicte pour le commun des citoyens : pas plus de six à table, vindiou ! On se fâche à tort : en fait, premio c’est juste une sage recommandation, pas un décret ; deuxio, personne n’a pu établir avec certitude où précisément notre Président a chopé ce virus  ! sur une carte de visite d’un vendeur ambulant d’aspirateurs ? dans le sèche-cheveux de son coiffeur attitré et quotidien ? au coin d’un calendrier des pompiers du 8ème arrondissement ? Bof, il est jeune, encore assez loin de l’entrée en EHPAD : il s’en remettra !  échappant du même coup à la vaccination exemplaire et ostentatoire.)

Et puis hier c’était samedi : c’était manif anti-quelque chose ! Le Monde  , et puis Le Parigot, (et en lecture libre, s’il vous plaît ! pour que tout un chacun communie), soucieux d’entretenir la flamme, relatent ça avec assez de détail… les GJ auraient été de la partie, bien entendu, mais j’y lis autre chose de non dit. Je cite les zélés journaleux : « Contre la loi raciste, coloniale, islamophobe » ; « Nos vies valent plus que leurs profits »… c’est signé, c’est du pur NPA de chez Trotski, ça. Les GJ n’ont jamais crié au colonialisme, encore moins à l’islamophobie – bien au contraire pour nombre d’entre eux, héritiers spirituels des populistes franchouillards. Bref c’étaient des manifs « clairsemées », dixit Le Parigot, quelques centaines de péquins par ci-par là, et puis surtout attrape-tout. C’est quand même malheureux, finir l’année la « plus pire » de ces dernières décennies avec des manifs en eau de boudin, entre militants… mais le Parigot, toujours lui, s’esbaudit a contrario, ce matin, sur les foules compactes rassemblées hier sur le boulevard Haussmann (à Paris, ça va de soi) ; ce n’était pas pour la manif et pour casser-piller, c’était pour les courses de Noël ! La conscience politique fout le camp, camarades.

Tibert

Pagnolade de masques

(Macronious envisage un référendum sur l’inscription de la lutte contre le réchauffement climatique dans la constitution… en voilà une idée qu’elle est stupide ! pourquoi ne pas y coller aussi la reconquête républicaine des quartiers « sensibles », les luttes qu’on tente de nous vendre contre les diverses supposées « …phobies » (*), la protection des mineures isolées, et puis les 80 km/h sur les départementales, chers à monsieur Philippe ? initiative casse-gueule, qui plus est ! résultat fort incertain ! Allons, le peuple n’est quasiment jamais consulté, et « là-haut » on s’essuie assez systématiquement les pieds sur des interrogations sociétales bien plus vitales, qui, clairement, voudraient que NOUS nous prononcions. Mais si c’est pour cette lubie saugrenue… même les écolos vont ricaner et trouver ça bizarre, c’est dire !)

Mais Marseille – que j’ai bien connue, à l’époque où son 15ème arrondissement « Quartiers Nord / Saint-Louis » étalait de superbes pinèdes aujourd’hui bétonnées-goudronnées à mort – nous donne à voir une de ces comédies « Marius-et-Olive » dont elle a le secret. Le PS avançait donc masqué, et pas du masque anti-Covid, pour conquérir la municipalité : une tête d’affiche aguichante, une femme écolo-pas politicienne-toubib bien sous tous rapports, du sang neuf, adios Gaudin et ses bataillons de fonctionnaires municipaux pléthoriques et difficiles à justifier au regard du boulot tombé. Sauf que, pas du tout ! c’est un « pro » de la politique politicienne socialo qui se planquait derrière. le PS, coucou le revoilou ! et Le Monde, ému de cette divine surprise, en bon groupie, nous sert un article ronflant : « L’heure de Benoît Payan, architecte du Printemps marseillais, est arrivée » ! C’était l’architecte, peut-être, mais on a oublié de nous dire que c’est lui qui devait occuper la boutique !

Je vais vous dire : si j’étais Marseillais, et si j’avais voté pour la liste qui a gagné (et c’était la majorité, eh oui ! nonobstant la participation minable et les embrouilles de fin de campagne) je me sentirais quelque peu cocu !

Tibert

(*) « Phobie » = peur, crainte. ce n’est qu’avec des contorsions sémantiques malhonnêtes qu’on veut nous maquiller ça en haine malfaisante. On a de bonnes raisons de craindre, parfois…

Sombre appropriation d’une soupe

Vous avez peut-être en tête l’un de mes récents billets sur la propriété des mots ? c’était à propos de l’adjectif « lynché »… c’est un adjectif qui APPARTIENT à certaine communauté, tenez-vous le pour dit. Eh bien, rebelote : aux USA, un magazine culinaire a dû se confondre en excuses car il avait employé-détourné (dénaturé ?) LA recette de cuisine haïtienne, le truc national sacré et intouchable, qui rappelle les heures qui, que… bref, la soupe joumou. N’employez jamais ce terme, sauf en y mettant le ton révérend, les guillemets et en faisant la génuflexion, comme un footballeur quand il y a des caméras pour immortaliser le truc. Halte au soupe-joumou-bashing ! à la soupe-joumouphobie !

Le joumou, c’est le terme haïtien pour « giraumon » : c’est clair, comme ça ? non, toujours pas ? allez, c’est une variété de courge. Le magazine états-unien a donc, vu que le giraumon ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, prescrit d’utiliser de la courge… eh bien c’est épouvantable, c’est une offense à la nation haïtienne. Rien que ça…

Moi je vois arriver le jour où le couscous et la pizza, l’irish stew, le fish & chips, la paëlla, le… seront proclamés plats sacrés – héritages, emblèmes, symboles de ceci, de cela – et qu’on devra rayer des cartes des restaus, des bouquins de cuisine et des émissions télé ces références hautement sensibles. Avec les « gardiens du temple » qui vont avec. On se prépare de chouettes lendemains !

Tibert

Chouette 31

Castex-en-Chef l’a dit : oui à Noël, non au Nouvel An. Pour faire la fiesta toute la nuit ? ce sera autour du Petit Jésus dans son berceau avec de la paille, entouré du boeuf (un Salers, ça tient plus chaud), un âne (gris selon les Ecritures, peut-être un baudet du Poitou ?) et puis  son père adoptif, Joseph le charpentier barbu, et bien sûr la môman, agenouillée mains jointes et tête bâchée-baissée, dans sa belle robe blanche à liserés bleus (*). Les athées, musulmans, juifs, boudhistes etc … et agnostiques, en profiteront lâchement, ou feront semblant, ou rien du tout.

Et donc, il n’y aura pas de seconde chance au grattage ! le Nouvel An ? à la maison ! devant la téloche, ou le Houatsappe, ou le Squaïpe, ou le Zoum, etc. Trinquâges et embrassades virtuelles !  Et c’est réjouissant à plus d’un titre :

Premio, les bagnoles seront incendiées en moins grand nombre, vu que c’est en principe le 31 décembre que d’aucuns croient traditionnel de cramer des voitures. Eh non, ce n’est pas traditionnel, ce serait même puni par la Loi – si du moins dans ce pays on appliquait les lois.

Deuxièmo, moins d’Alqua-Seltzair, moins d’Asprôt, moins de para-7-amolle et autres rince-cochons ! les crises de foie ? oubliées. On va pouvoir, le 1er janvier midi, bouffer normalement son steak-purée au lieu du traditionnel Hépattoume au bouillon de poireaux.

Laste beutte note Liszt – ou cerise sur le quatre-quarts, si vous préférez – le couvre-feu sera à 20 heures, excellente initiative : ce soir-là, j’avais justement prévu de rester chez moi, peinard. Cette mesure ne me pose donc rigoureusement aucun problème : faites comme moi ! Je vais vous dire : se souhaiter une bonne année à venir en se bisoutant, c’est débile. D’abord malsain : s’il y a là UN Covidopositif, c’est tout le monde qui va le choper, le virus. Et débile : vous vous souvenez, l’an dernier ? vous avez formulé des tas de voeux mirobolants à plein de gens, pour 2020. Le résultat ? magnifique, une année de m… comme on en a rarement vue ! donc, vos petites formules magiques, ça ne marche pas ! « La santé, hein, surtout ! la santé ! », avez-vous clamé, un peu pompette, un peu à tout le monde. Justement, la santé en 2020… parlons-en : l’horreur absolue ! Et le pire, je n’ai toujours pas trouvé de vaccin anti-grippe : y en a pas, obstinément.

Tibert

(*) Y repensant, c’est une posture assez improbable. Les parturientes récemment accouchées sont quasi toujours vues ou représentées couchées et dolentes. Un  miracle, sans doute.