Fêtards tard

( Un peu de sinistrose… à Poitiers, ville naguère peinarde, un des « jeunes » impliqués dans une rixe de dizaines d’individus est mort… une balle dans la tête. A ce propos, la maire délicieusement écolo, madame Moncond’huy, a déploré le manque de moyens policiers, gnagnagna… exactement la même posture que l’autre édile, là, Piolle, à Grenoble, pour qui c’est juste la faute au manque de flics… il se trouve que le commissariat poitevin de la « Place de Coimbra » , détruit en 2023 lors des émeutes de triste mémoire, n’est toujours pas reconstruit ; pas même mis en chantier. Et madame la maire de déplorer les lenteurs administratives ! mais à Poitiers, au nom de la guerre à la bagnole, « ville apaisée » (vous connaissez l’antienne *) on éventre les rues, on emmerde les riverains pendant des mois, on dépense un pognon de dingue pour faire place au vélo-roi ; mais pour reconstruire un commissariat, bof… « la volonté politique, elle y est pas » , comme on dit familièrement. )

Ceci étant, le très celte Halloween rejoint peu à peu, chez nous, les occasions festives – Noël, la Saint-Sylvestre, le 14 Juillet… de brûler des bagnoles – ça en réjouit certains, et puis ça cadre bien avec la volonté « verte » de les éradiquer de notre cadre de vie – et accessoirement de collecter des bonbons. C’est le sens de la fête, vous voyez ? à ce propos, il y a tout de même des voix discordantes. Cet article du Parigot, tenez-vous bien, énonce qu’à Paris certains riverains de rues vouées à la « fête » (la fête des bistrots tard le soir) préfèreraient encore les voitures ! C’est que les terrasses sont devenues envahissantes, que les buveurs en groupe y beuglent sans modération et refont le monde jusque tard dans la nuit, et que dans les immeubles voisins on a du mal à fermer l’oeil.

On lit à cette occasion de pieux sophismes sur les « commerces » : madame la maire du X ème arrondissement, particulièrement touché par ce problème, insiste sur le fait que « nous sommes à Paris ». Vous voyez ? Paris, c’est pas pareil, on y a d’autres besoins existentiels que chez les ploucs. Et dans son arrondissement, « nous sommes plus équipés en commerces que le reste de la capitale. C’est très dense, c’est comme ça ». Les commerces ? traduire : les débits de boissons. Qui a vécu à Paris a pu constater qu’en guise de commerces on a pour l’essentiel des fringues et des chaussures, à gogo ! des galeries, des coiffeurs et des barbiers (**), des ongleries, des agences immobilières… essentiel, tout ça ! et puis les innombrables gargotes, bistrots, fastes-foudes, sandwicheries. Mais – à part les boulangeries, pas si rares – les crèmeries, drogueries, charcuteries, épiceries, fruits-et-légumes, poissonniers ? il faut chercher, marcher…

C’est ainsi que les « habitants » de Paris, ceux qui y travaillent, y font leurs courses et leur cuisine, ne passent pas leurs soirées à picoler aux terrasses des bistrots, dénoncent une politique laxiste de la municipalité, qui privilégierait le tourisme et la « fête » plutôt que la santé de ses habitants. Il y a bien des lois, qui encadrent les activités des limonadiers, les terrasses, tout ça, mais les lois… une fois publiées, on peut passer à autre chose : « Nul n’est censé enfreindre la loi » . C’est cool, non ?

Tibert

(*) Apaisée, vous dit-on : exception faite de quelques hordes de sauvageons qui terrorisent leurs quartiers et s’entretuent à l’arme lourde pour des histoires carrément hors-la-loi. Donc c’est du ressort exclusif du ministère de l’intérieur, pas de la mairie, trop occupée à bichonner ses pistes cyclables.

(**) La barbe supplante l’imberbe, c’est la mode râpeuse. Il faut donc des ribambelles de barbiers, ou mieux, de « barber shops » ; on y rase bien mieux.

Ambiances

Pas envie de trop approfondir, c’est la Toussaint, donc : vacances ! Hier jeudi, effaré, j’ai été confronté au mouvement brownien des fourmilières vacancières dans les gares et les aéroports : jamais vu autant de monde se mouvoir simultanément et en tous sens. Inquiétant pour l’avenir…

De la langue, sauce vinaigre : dans le Parigot, cette phrase d’un repenti du sport excessif : « Plus tu t’entraînes, plus tu deviens bon. Et plus t’es bon, plus tu deviens accro » . En bon français : Plus tu t’entraînes, meilleur tu deviens. Et meilleur tu es, gnagnagna… On s’en fout ? alors adieu à meilleur.

Un autre comité Théodule, d’étiquette ronflante, et qui permet de recaser du beau linge en mal de poste avantageux : on a créé en mars dernier le Comité d’Histoire des Administrations Chargées de la Santé (CHAS), dont la présidence a été confiée à Roselyne Bachelot. Son rôle : reconstituer l’histoire de la politique publique de la santé et approfondir les connaissances historiques sur le rôle du ministère chargé de la Santé, notamment en matière de gestion des crises sanitaires. Indispensable, vous en conviendrez ! Aucun thésard, historien, sociologue… n’aurait pu s’y atteler valablement, il nous fallait ce CHAS, de toute urgence.

Du beurre dans les épinards nantais : les parkings de l’aéroport de Château-Bougon étant chroniquement saturés, et peut-être trop chers, les proches riverains ont lancé le site Houèbe Casapark.fr pour proposer le stationnement sur leur pelouse, dans leur garage… vous réservez en ligne, le jour dit vous laissez votre bagnole, on vous emmène prendre l’avion. Une bonne affaire pour tout le monde, sauf pour les parkings de l’aéroport, évidemment.

Tout récent : la guerre des cartels de la drogue a débuté chez nous. Curieusement, ce n’est ni à Marseille ni à Grenoble, mais à Poitiers ! entre 400 et 600 individus se sont affrontés, « munis de toutes sortes d’armes » . On a changé de dimension, mesdames-messieurs : ce n’est plus le commando Kalach‘ de 2-3 malfrats, c’est la bataille rangée. Le clampin moyen qui passe par là n’a qu’à numéroter ses abattis (*) ! Pas grave, vous dira-t-on, on a la situation bien en main ! Sauf que pas du tout : c’est la gangrène galopante, et l’on prétend y remédier avec des cataplasmes et des tisanes.

Tibert

PS – Je lis ce midi qu’à Poitiers, ils étaient 40 à 60 individus, et non 10 fois plus… le système métrique, quel casse-tête !

(*) Abattis, deux t. Avec un seul t, ce serait aussi un mot valide, rare, que j’ai mis au jour, omettant d’abord un t, et pris d’un doute affreux. « Abatis : au Canada, terrain que l’on est en train de dessoucher pour le mettre en culture » . Eh oui, on (se) cultive.

Location de cendriers

( L’actualité se montre foisonnante, ces temps-ci. Extrayons-en cette perle, qui rappellera la sinistre « vignette des vieux » de monsieur Ramadier, cet impôt autocollant qu’on devait acheter chaque année pour garnir le coin du pare-brise de sa 404 ou sa R16, et destiné à l’amélioration du sort de nos « aînés » … qui n’en ont jamais vu la couleur. Là c’est madame Dati, notre prolongée Ministre de la Culture, qui nous propose de faire payer l’entrée dans Notre-Dame de Paris, pour financer l’entretien des églises de France. Pas cher, oh, juste 5 euros… sauf qu’il y a encore des chrétiens qui entrent dans les églises pour y prier, et la prière c’est gratuit, question de bon sens. Ou pourrait, en revanche, carrément désacraliser Notre-Dame, en faire une usine à touristes, baraques à frites, boules de plastique avec de la neige, T-shirts souvenirs, et envoyer les pieuses mémés prier ailleurs ? … moche, tristement mercantile, vous en conviendrez. Bref une idée à mettre à la poubelle. )

Et puis cet article qui cause de nos achats… nos achats administratifs. Un poste de dépenses assez épais : 155 milliards l’an dernier. C’est clair, les marchés publics nous (*) coûtent une blinde, un pognon de dingue. L’article cité est illustré de quelques exemples parlants, de riches catalogues officiels destinés aux collectivités publiques : entre autres, une lampe de bureau et son ampoule, deux fois la somme que déboursent les gens raisonnables comme vous et moi. C’est pour les administrations ! qui se foutent du prix, vu que, premio c’est plus simple comme ça, deuxio c’est l’état (la commune, la communauté de communes, le département, la région…) qui paye.

On apprend ainsi que ces chères fournitures « agréées » pour les marchés publics sont très largement utilisées, car elles lèvent tout souci concernant ces achats, très règlementés. Citation d’un proviseur : « dans mon lycée, nous avons trois secrétaires en charge de l’intendance, mais elles ne sont pas formées pour passer des appels d’offres » . Commentons cet aveu navrant : 1) qu’attend-on pour les former, ces secrétaires ? c’est bien leur travail, non ? si c’est au dessus de leurs moyens, c’est qu’on a embauché des personnels incapables ! 2) Si ces procédures sont lourdes, pénibles, qu’il faut une maîtrise de physique nucléaire pour les appréhender, qu’attend-on pour les revoir sérieusement, les rendre maniables, raisonnables ? ça urge.

Sur les 155 milliards dépensés en 2023, on pourrait gratter, disons 15 %, c’est assez facile, au vu des tarifs pratiqués actuellement. Ce qui fait 23 milliards, un gros tiers des économies visées par monsieur Barnier. C’est donc une Cause Nationale, une juteuse mine d’économies ; je propose la création d’une Commission pour s’y atteler dare-dare. Nommons-y quelques pointures, énarques en mal de postes, vedettes du microcosme politique, ex-ministres qui souhaitent rempiler… voyons… disons, la Haute Autorité pour la Refonte et la Simplification des Procédures d’Appels d’Offres des Marchés Publics. HARSPAOMP, ça sonne bien, non ?

Tibert

PS – Ah zut, le titre ! oui… une expérience vécue, une stagiaire dans une filiale de Radio-France – donc, les deniers publics – qui devait préparer un buffet pour une petite réception de communication… on lui demande de prévoir des cendriers (c’était donc probablement avant la loi Evin). Et où se procurerait-elle ces cendriers ? eh bien, on l’a aiguillée vers une boîte qui louait ces précieux ustensiles, à la journée, plus cher que de les acheter dans un magasin banal : idiot, mais comme ça, on était couvert !

(*) Nous : les contribuables imposables, les cochons de payants.

Déconstruire, et puis ?

Tiens, à propos de déconstruction… la politique actuelle de nos Chefs, ceux d’aujourd’hui, d’hier, ceux de Bruxelles, concernant l’automobile, c’est « Détruire, détruire » . Les errements écolos à tout-va font litière de réalités pourtant évidentes, existentielles : nous avons toujours autant besoin de nos voitures, et comment ! sauf les citadins des métropoles, s’ils tournent intra-muros ; les batteries des « électriques » sont un défi au bon sens, très lourdes (*), dangereuses – ça brûle ! – très chères, dévoreuses de ressources naturelles rares, et qu’en faire une fois usées ? on ne sait pas faire, et l’on n’a aucune idée des volumes à traiter. Les constructeurs européens ont acquis un savoir-faire remarquable dans le moteur thermique, ça peut encore progresser, mais on a entrepris de leur faire la peau, avec des normes étrangleuses, des mesures anti-bagnole à tout-va, et une date-butoir absurde, lue dans le marc de café : 2035 pour interdire les carburants fossiles, soit dix ans pour permettre aux constructeurs chinois de régner sur le marché, quel que soit le bilan, cuivre, lithium, terres rares, métaux lourds… pour la Planète. C’est en somme la « course à l’abîme » de Berlioz, sans la musique, sous la pression impérieuse des chantres de la verdure sobre, décarbonée et sans gluten.

Mais au fait : Je découvre un article du Monde, qui professe que « La gauche devrait déconstruire les rivalités factices entre ville et campagne qu’exploite l’extrême droite ». J’en déduis… premio, que l’auteur de l’article en tient pour le premier camp, vu qu’il lui donne des conseils ; ça ne me surprend que modérément ; deuxio, que les rivalités ville-campagne seraient « factices » : les votes aux Européennes, aux Législatives, aucune signification sérieuse ! tertio, qu’à ma gauche il y a la gauche, et en face c’est l’extrême-droite. La droite-tout-court ? connais pas. Et l’extrême-gauche ? où ça ? de qui on cause, là ? Il faut aller au fond de l’article – que le non-abonné ne pourra pas atteindre – pour y découvrir que LFI, la bande à Mélenchon (serait-ce là cet extrême qui n’est pas cité dans le titre ?), serait de mauvais conseil ; l’auteur recommande à la gauche, amputée de LFI, si je comprends bien, de « rompre résolument avec la logique racialiste de La France insoumise, qui tend à présenter globalement comme « racistes » les classes populaires blanches que l’immigration inquiète et comme « victimes » les populations issues de cette immigration » .

Il est donc proposé à la gauche non mélenchonesque de déconstruire… après l’homme déconstruit cher et sans doute utile à madame Sandrine Rousseau (déconstruit : en pièces détachées, en quelque sorte) voilà l’espoir en un autre chantier de démolition, la déconstruction de l’opposition « factice » ville-banlieue versus campagne. Quant à déconstruire le mille-feuille administratif, à déconstruire l’imbroglio des Agences, Haut-Comités, Conseils Supérieurs et autres planques pour énarques à recaser, quant à nous proposer de construire quelque chose de réaliste, équilibré et satisfaisant pour les Français, alors là… on est trop occupés, à gauche, à promouvoir de nouveaux impôts : là on sait faire.

Tibert

(*) Cinquante kilos de gasoil, soit environ 55 litres, permettent de parcourir autour de 800 kilomètres ; le plein est fait en deux minutes. Cinq-cents kilos de batteries vous autorisent au mieux 400 bornes, de jour et par temps clément ; vous poireauterez une demi-heure pour recharger suffisamment, après avoir cherché et trouvé à vous brancher.

Amers

Une citation en exergue : « Une Assemblée [Nationale, NDLR] qui ressemble au pays. Pourquoi ne pas s’endetter? Ça ne dérange pas le peuple. Le peuple veut la retraite a 60 ans et moins travailler en gagnant plus. Pour obtenir cela il descend dans la rue pour gueuler « c’est la faute a Macron ». La vie est simple… » . C’est un lecteur des divers canards-sur-Toile qui avançait hier cette sombre analyse. On pourra le chipoter sur « le peuple » , qui globalise abusivement notre patchwork humain, mais comme dit ma concierge, « c’est pas faux ! » .

Sombritude donc, et comment ! pour cette consternante élection d’un écolo-vert à la vice-présidence de l’Assemblée Nationale. Tant mieux pour le NFP et les Verts, mais voir des Modem, des « macronistes de gauche » (quel concept invertébré et fumeux !) s’étriper avec des LR et compagnie, discutailler de la façon de laisser couler le navire, par la proue ou par la poupe, c’est consternant. L’histoire retiendra l’incapacité de tous ces petits marquis, imbus de leur ego, à se mettre à la hauteur des enjeux.

Et le cuivre… faudra-t-il une loi « cuivre » ? qui ne sera pas plus appliquée que les autres ? On sait que le cuivre est LE métal stratégique, indispensable, partout requis – pas tant en plomberie, qui s’en passe de plus en plus, mais l’électricité ! l’électricité, partout, à qui mieux-mieux, et sans trop de solutions alternatives. On recensait 1.600 plaintes pour vol de cuivre en 2023, soit 1.200 km de câbles dérobés. Combien de condamnations en réaction, la même année ? 33, presque aussi efficace que les OQTF… Autant dire que c’est un bizness juteux, et quasi sans risques. Une fois mis à nu, le cuivre est anonyme et sans traçabilité possible, dans le foutoir d’un ferrailleur – seul bémol, il faut travailler en heures de nuit, mais ça vaut le coup. L’engouement pour le cuivre est spectaculaire : 200 vols par mois, cette année, déclarés par l’opérateur Orange. Tenez, même les Auvergnats de la Montagne poussent un coup de gueule : ça ne changera rien, mais ça libère la bile.

Mais on termine ce billet avec la palme du « plus débile tu meurs » pour les écolos dégonfleurs de pneus de SUV. C’est à Toulouse que ça se passe, et ces redresseurs de « voitures insolentes » ont « puni » – c’est une justice de milice, en principe c’est interdit, c’est aux flics de verbaliser les inadmissibles SUV – un suspect qui, premio, avait vraiment besoin de sa bagnole pour bosser, en tant que médecin-réanimateur ; deuxio, c’était un monospace, pas un SUV (*) ; tertio, il pouvait exciper, lui, d’un vrai engagement écolo militant. Hélas, il avait oublié d’apposer sur son pare-brise l’autocollant protecteur contre la connerie malfaisante. C’est une idée : pourquoi ne pas instituer une vignette ? on cotise généreusement au mouvement anti-pneus – ostensiblement occitan , c’est une piste – « No SUV Tolosa » , on colle son justificatif, bien visible, sur le pare-brise, et l’on est tranquille. Vous me direz : mais c’est du racket ?! effectivement.


Tibert

(*) Bien malin qui peut trier là-dedans, breaks, SUV, monospaces, 5-portes. Une voiture pratique, assez spacieuse, avec un coffre logeable et facile d’accès, c’est pourtant loin d’être idiot, non ?

De la bagnole

Eh oui, c’est le Mondial de la Bagnole, on en cause donc.

Je l’écrivais il y a peu, tout outil (toutouty…) a son côté chouette, et son côté sombre. Tenez, le marteau : excellent sur les clous, détestable sur les doigts, pire, sur l’occiput. On fera peut-être exception pour le dé à coudre et le chausse-pied. Ce préambule pour rappeler le drame qui a secoué Paris-sur-vélo ces derniers jours : un automobiliste (*) irascible et très, trop pressé a écrasé, par mégarde ou sciemment – l’enquête le dira – un militant du vélo à vélo. Cette affaire a suscité des propos assez ahurissants : un illustre adjoint à la mairie de Paris, sénateur, membre du PCF, a carrément appelé à l’interdiction des SUV dans Paris (en français du Canada : VUS, véhicule Utilitaire de Sports ; je me demande où est le sport).

D’abord c’est idiot : bien moins gros et lourd qu’une camionnette de livraisons, sans parler des camions, bus, dépanneuses, cars… qui sillonnent Paris, un VUS aux mains d’un citoyen raisonnable et respectueux des lois n’est pas plus dangereux que n’importe quelle « citadine » compacte, voire moins qu’une trottinette totalisant 104 kilos, lancée à 25 km/h (énergie cinétique : environ 2.550 joule) et heurtant de plein fouet une mémé sur le trottoir.

Les quatre-roues sont d’ailleurs tous de plus en plus lourds : une Simca Aronde des années 50 (nostalgie…) culminait à 48 CV, tapait le 130 en pointe, pesait 900 kilos pour à peine plus de 4 mètres. Maintenant c’est au bas mot 2 fois plus puissant et 400 kilos de plus. Et les pires, ce sont précisément les électriques ! Quoi de plus périlleux dans Paris que ces pachydermiques Lesta lestées de 500 kilos de batteries ? il faut les interdire de toute urgence.

Dans sa croisade anti-bagnole, Paris-sous-Hidalgo a mis le périph’ à 50 km/h, mesure brutale, mal fichue, possiblement bénéfique aux heures pleines – on éviterait ainsi les « accordéons » néfastes – mais qui brime évidemment, inutilement, les usagers de nuit, quand il faut se traîner, rongeant son frein, moteur pas au bon régime (réduction du bruit ? waf waf !), guettant les radars à venir. Consciente du côté très contestable de la chose – sauf auprès des sans-bagnole, évidemment – et soucieuse de vendre malgré tout sa divine brimade, elle commu-nique : voyez, un site dédié vous informe, Parigots mes amis, des résultats, forcément très positifs. J’en parierais volontiers ma chemise ! Ou comment choisir les bons chiffres et planquer les autres. Trois sentiments, divergents, de lecteurs du Monde à ce sujet :

« Excellente initiative de la mairie. Cette transparence est la bienvenue » .

« Quant à Air et BruitParif, ce sont des associations dont le budget dépend en grande partie de la mairie et qui se trouvent donc juges et parties » .

« On demande une mesure INDEPENDANTE, de la mairie comme de la région. Là on pourra parler » .

Délicieuse naïveté, injurieux scepticisme… vous voyez de quel côté je penche. Un dernier gros soupir de regret : qu’on ne puisse pas aussi réduire drastiquement la vitesse des avions au départ des aéroports, la faute aux lois de la physique. Relancer les dirigeables, peut-être ?

Tibert

(*) L’unanimité des canards a titré sur « le conducteur d’un SUV » : ignoble individu, qui conduisait un SUV !

Légèreté, cécité

(Cécité : privation de la vue, et non le lamentable « non-voyance » , ou pire, aveuglitude, comme pourrait le proposer madame Ségolène, qui se fait discrète (bouderait-elle ?) depuis qu’on lui a refusé le poste de première ministre).

Mais au fait : d’abord, une perle journalistique du Monde, que ne renierait pas Madame-Figaro, ou la presse féminine, genre article « de fond » entre deux pubs pour des crèmes amincissantes aux effets spectaculaires. Le titre : « Le bleu de travail au bureau, summum de gentrification vestimentaire » . Il paraît donc, tenez-vous bien, que le bleu de chauffe, en français « work wear » , fait fureur dans les bureaux à la page chez les CSP+, les typiques bobos parisiens, lyonnais, nantais, bordelais etc. Ayant côtoyé de près les rudes métallos lyonnais, je puis attester de l’universalité, à l’usine, de cette tenue veste-pantalon, ou veste-salopette, effectivement bleue, parfois beige, commode, très solide, ne craignant pas les taches, et gratuite ! gratuite : fournie par le patron (*). Le Monde parle, à propos de ce bleu de chauffe, de « sa diffusion comme truisme dans les univers tertiaires » , mais là, le prix annoncé tourne à 270 euros ! J’ai vu des truismes plus abordables. Commentaire d’un lecteur : « j’ai bien rigolé, heureusement que le ridicule de ces bullshitmen [bonimenteurs, ou baratineurs, en français], ne les tue pas !!! C’est carnaval dans les bureaux » . Je suis bien d’accord.

Plus sérieux, cette histoire : la LDH, Ligue des Droits de l’Homme, qui fut un organisme estimable, dans un élan rancunier tenace, a relancé une vieille affaire judiciaire qui débute en 2013, où elle avait été déboutée… il s’agit de foot : « PSG : une juge enquête sur un possible fichage ethnique dans les années 2010, après un premier classement sans suite en 2022 » . Effectivement, les joueurs y étaient fichés – les fiches, c’est indispensable, ne serait-ce que pour les salaires, envoyer du courrier… – MAIS, horreur, avec indication de leurs origines, « Français », « Maghrébin », « Antillais », « Africain », etc. (On notera l’imprécision du terme « Français » , qu’on remplacera utilement par « caucasien » , comme on dit aux USA, sans y voir aucune atrocité). Bref, ce serait discriminatoire, du racisme !

La LDH avait porté plainte au pénal pour « discrimination, et collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques » , et s’était fait jeter il y a deux ans, affaire classée sans suite. Mais indépendamment du rebond de cette affaire, qui témoigne d’un acharnement militant « anti-raciste » ébouriffant, aveugle, fanatique, je persiste à m’étonner et m’inquiéter de cette dissimulation délibérée, de l’obscurité dans laquelle on veut absolument nous maintenir quant aux pourcentages des populations qui composent notre beau pays. Savoir n’a jamais été un crime, que je sache. Après, on en fait ce qu’on veut – c’est un outil : avec une ficelle, on peut étrangler quelqu’un, ou emmailloter des paupiettes – mais au moins on a des billes pour alimenter le débat, choisir, décider.

Il se trouve qu’au PSG, comme le fait imprudemment remarquer un lecteur du Monde, « Il y a majoritairement des africains » (constat coupable ! ) ; il ajoute fort justement, ce lecteur : « Fichage ethnique ? On fiche quoi, les caucasiens ? » . C’est sans doute ça… mais terminons sur ce paradoxe que souligne un autre lecteur : « Si je comprends bien, il faudrait respecter des quotas ethniques sans avoir les moyens statistiques pour le faire ? » . Il a bien compris.

Tibert

(*) Un lecteur du Monde, en commentaire : « J’ai eu le mien gratuit. De la maison de couture ‘Usinor’ (qui avait été absorbée par le groupe de luxe ‘Sollac‘).

Sur l’un des comités Théodule

Note à l’intention des jeunes générations : par « comité Théodule » , formule ironique due à De Gaulle, on désigne une de ces innombrables structures (Commission, Cercle, Conseil, Groupe…) créées par l’état pour éponger l’argent du contribuable et le redistribuer « dignement » à des gens qui ont déjà, en général, d’autres occupations juteuses ; isolant et justifiant ainsi de manière formelle – redondante, dans la plupart des cas – une partie des tâches dont ces gens sont déjà chargés. Je prends un exemple purement imaginaire : monsieur Dugenou est pâtissier (*) aux cuisines de l’Hôtel de Lassay, siège de la Présidence de l’Assemblée… bien. Donc il fabrique des crèmes brûlées, des éclairs, des Paris-Brest, des tiramisu… mais il est aussi membre du HC3PGASG, le « Haut Comité pour la Promotion Durable de la Pâtisserie Gouvernementale Allégée en Sucres et Graisses » , instance qui compte une douzaine de membres, il faut bien ça, et dont le Chef Cuistot est membre de plein droit ; s’y agglomèrent quelques électrons libres, fonctionnaires en errance de poste ou brillants spécialistes soucieux de mieux beurrer les épinards. Vous voyez le schéma ? on compte, donc, un bon millier de ces Théodules, chez nous.

Pourquoi je vous cause de ça ? parce que j’ai découvert l’existence du CPO, le Conseil des Prélèvements Obligatoires. Qui s’illustre, ces jours-ci, par des conseils – c’est ce qu’il produit, des conseils – incitant à « mieux » (mieux : comprenez « plus » ) taxer les retraités. Je suis allé voir sur wiki ce qu’il en était du CPO : ce sont au total 25 spécialistes, finement choisis, des prélèvements obligatoires, c’est à dire des impôts et des taxes. Ils bossent là-dessus, ils en vivent ; je suppose que dans cet esprit, comme un pâtissier normal – pas nécessairement membre du HC3GASG – réfléchit à mieux doser le sucre dans sa panna cotta, ils réfléchissent à la pertinence, au bien-fondé des innombrables Prélèvements Obligatoires qui écrèment nos comptes en banque et nos portefeuilles. Mais attendez, EN PLUS, il faut qu’ils s’y consacrent dans le cadre d’un Comité Théodule spécial, dédié. Vous imaginez la pertinence « puissance 2 » des avis qu’ils émettent !

Et ça donne cette précieuse matière : « A l’orée du débat sur le budget 2025, le Conseil des Prélèvements Obligatoires formule treize propositions pour rendre plus juste la taxation des revenus, notamment en alourdissant la fiscalité sur les retraités et les riches » (**). Treize propositions : un peu plus de 1/2 proposition par membre du CPO. Au sein duquel je ne serais pas étonné que se soit glissée une « taupe » du Ministère des Finances 😉

Tibert

(*) Fonction régalienne, et comment ! le fonctionnaire pâtissier. Miam miam.

(**) Pour les riches ET retraités, ça va douiller !

« Germaine, profitez de cette offre unique… »

( J’ai trouvé cette information assez décoiffante, sur le Parigot : un raté police-justice assez massif… le protoxyde d’azote médical (N2O, gaz anesthésiant et hilarant, utilisé en chirurgie) est un produit « sensible » , substance surveillée, trafic prohibé ; mais le même, si vous l’utilisez à faire mousser la chantilly en cuisine, c’est parfaitement légal ! Quatre tonnes de protoxyde d’azote ? pas de souci, c’est dans les clous. Donc, quand des malfrats « défavorablement connus etc etc…  » trafiquent 28 palettes de capsules de N2O à la revente aux gamins et ados pour se « shooter » , que les flics les coincent, que des malversations financières assez évidentes sont mises au jour… eh bien on les relaxe, et on leur restitue leurs 28 palettes ! eh oui, rien à redire, c’est du N2O récréatif, cuisine ou pas. C’est pas beau, l’état de droit ? )

Et puis les transports d’Ile de France vont faire évoluer leur tarification en 2025, après la parenthèse hors de prix des J.O. A cette occasion, on découvre (enfin, moi, je découvre…) le système « Navigo Liberté + » . Qui corrige enfin une anomalie scandaleuse, on peut conjuguer le bus ET le métro ! fantastique, ils l’ont fait ! avec un ticket à l’unité. Mais ce système a d’autres « avantages » : on va nous-vous pister finement. Vous me direz : avec l’abonnement Navigo mensuel, c’est déjà le cas : on sait que vous, madame Huntelle, Germaine, email hjljaej@zveed.fr (*), avez pris la ligne 6 du métro à la station Ranelagh tel jour à telle heure (on ignore où vous êtes allée ensuite, c’est encore ça qu’on vous laisse). Mais le Liberté + est un gros pas en avant : on paye ses trajets du mois en différé, sur facture. Donc : inscription (en ligne, évidemment, il n’y a quasiment plus que ça, et tant pis pour les vieux), identité, adresse, email, RIB, la totale ! Il manque les mensurations, les préférences culinaires et culturelles, mais ça viendra, au fil du temps. C’est pas beau, la société informatisée ?

Ah oui, un dernier truc… le genrage ! (voir mon billet précédent). Tenez, sur le site RATP cité plus haut, un extrait : « Pour les Franciliens, la future révolution tarifaire présente deux visages. Pour ceux et celles qui empruntent… » . Les Franciliens… mais les Franciliennes ? elles sont passées à la trappe. On a droit à « Celles et ceux » , enfin presque (**), formule obligée, incontournable, mais « les Franciliennes » ? c’est dur, hein, l’écriture inclusive, cette connerie ! on oublie plein de trucs. C’est d’autant plus débile que parallèlement, on s’assoit très couramment, sans vergogne, sur l’accord du participe passé au féminin : « Germaine ? on l’a mis dans le groupe 2 » . C’est pas beau, le genrage scriptural ?

Tibert

(*) D’ailleurs si madame Huntelle utilise son cellulaire pour se renseigner sur les trajets RATP, elle est déjà pistée finement : pour utiliser l’appli ad hoc, elle a donné toutes les informations « utiles » , on va pouvoir lui envoyer des promos et des pubs en l’apostrophant par son prénom: c’est comme ça maintenant, ça fait plus américain.

(**) « Grosse boulette, la formule citée met les « ceux » avant les « celles » : impardonnable. Chez les trotskistes du NPA, ils font carrément la génuflexion féministe : une Majuscule, pour les femmes.

Genrage et tolérance

( On a vu la première motion de censure contre le gouvernement Barnier faire « plouf » , comme prévisible. Juste pour marquer le coup, donc, ne pas perdre la face, faire comme si : comme si un gros tiers des élus faisait une majorité. Eh non… 2/3 des Français n’en veulent pas, de cette minorité qui se pousse du col ; idem en permutation circulaire pour les deux autres tiers. A ce propos, on voit ici et là écrire « l’opposition » : quelle opposition, quand c’est du 3 tiers ? bref, les vieux schémas ont volé en éclats : il serait raisonnable de s’en aviser, au Néo-Front-Populaire revisité. Pas LFI, bien entendu, obstinément les yeux sur sa Ligne Bleue des Vosges, son Matin du Grand Soir, le bienheureux chaos propice à la redistribution des cartes… mais les autres ? )

Et puis j’ai lu un article qui utilisait le savoureux néologisme genrage (= action de genrer, attribuer un genre). Tout un programme…on y traitait de l’affectation des délinquants « trans » en taule : où mettre un détenu « femme trans » par exemple ? avec les femmes ? au risque qu’elle viole ses codétenues ? avec les hommes ? pas mieux, voire pire… la solution est souvent à l’isolement , qui évite ce genre de problèmes, mais en génère d’autres, désocialisation, gnagnagna…

A propos de genrage (j’enrage)… on a vu récemment une tentative – avortée, les flics ont intercepté la cinquantaine de trublions avant qu’ils agissent – d’empêcher par la force la tenue d’une séance de dédicaces du livre « Transmania : enquête sur les dérives d’une idéologie transgenre » , livre qui a déjà fait pas mal de vagues, notamment cette campagne d’affichage à Paris, censurée par l’annonceur Decaux après intervention de la mairie. Les deux autrices (auteures, auteurs, comme vous voulez) y dénoncent une « idéologie » , une machine de guerre dirigée contre les femmes. C’est contestable ? excessif ? tendancieux ? peut-être, mais il faudrait d’abord le lire, avant de hurler à la transphobie ! Et puis il s’agit d’expression, libre, d’opinions, que je sache : ça vaut pour tout le monde ! quand monsieur Hollande, madame Taubira, monsieur Hamon (Benoît) dédicaçaient leurs immortelles oeuvres politico-littéraires, nul groupe d’opposants indignés et hostiles n’est venu renverser les tables, molester les participants, on l’aurait su !

Voyez aussi cet entrefilet du Figaro, sur la même dissymétrie de l’intolérable en démocratie : une manif à Marseille, avec pour banderole «Wokisme  et transidentité, laissez nos enfants tranquilles !». Ce n’était pas une marée humaine, juste quelques dizaines de membres du « syndicat de la famille » – sans doute de droite, donc (*) – qui s’exprimaient, pacifiquement paraît-il. C’était apparemment insupportable, une atteinte à l’Humain avec un H : une femme parmi les manifestants s’est donc fait démolir le nez – trois fractures ! – par un type qui n’était pas d’accord. Ses arguments « contre » ? euh… ses poings, et puis c’était une meuf, et puis il faut croire qu’elle pensait mal.

Tibert

(*) La famille, c’est de droite, voire pire : Hitler était pour.