Quand on a une surdose de ch’val, on essaye de changer de menu, trouver un autre minerai… tiens, on va parler routes. En route, donc !
je me suis laissé dire qu’au Sud de Bordeaux, la N10, la célèbre ligne droite qui va de Bordeaux à l’Espagne – la « route de la mort » parce qu’on s’y endort, une fois l’accélérateur coincé avec un parpaing et le volant maintenu par une pince – va changer de genre (*) et devenir une autoroute : à péage, forcément, vous pensez bien.
Elle était gratuite à 2 fois 2 voies, cette rectiligne RN10. « Gratuite », c’est à dire financée par les contribuables, les entrepreneurs de Travaux Publics ne travaillant pas gratuitement. Mais la noria de camions espagnols portugais et j’en oublie qui transportent du minerai de ch’val de Timisoara (Roumanie) à Valladolid (Espagne) pour revenir à Poitiers (France) via Lublin (Pologne) ont transformé cette route en train de camions.
Il a donc fallu élargir à 2 fois 3 voies, parce que ça devenait assez infernal. Mais là c’est une filiale de Bouygues qui a décroché le pompon : elle devient concessionnaire de cette superbe RN10, qui, après changement de genre, devient A63, payante pour tout le monde, sauf peut-être les Landais s’ils restent dans leur coin.
Donc, je résume : dès le printemps, on va devoir payer pour circuler sur une Nationale, abusivement vendue à un entrepreneur privé. Mais y a qu’à emprunter une route sans péage, me direz-vous ? que dalle : il n’existe pas d’itinéraire de substitution gratuit (c’est à dire financé par nos impôts) et raisonnable.
Gratuit, si, : libre à vous d’aller de Saugnacq-et-Muret à St-Geours-de-Maremne (91 km par la RN10, alias A63, c’est tout droit) sans passer par la RN10 alias A63 : vous allez devoir passer par Moustley Pissos Sabres Garein Mont-de-Marsan (69 km déjà) puis Tartas, le tout pour un kilométrage total de 138 km, soit 47 km de plus. Allez, disons 50, un peu moins de 4 litres de fioul à brûler en plus, donc, à 1 euro 40 le litre, gnagnagna… 5 à 6 euros à débourser en plus si vous voulez vraiment, entêté que vous êtes, ne rien payer à la société Atlandes. Et puis vous allez y passer un temps fou, et n’oubliez pas les rond-points, ralentisseurs, feux de croisement, zones 30, radars fixes et mobiles, sorties d’écoles, passages piétons, marchés de rue, rocades, sens uniques… vous voyez bien que ce n’est pas raisonnable… allez, payez, quoi, vous voyez bien que vous êtes baisé.
Tibert
(*) C’est très très à la mode, et ça va devenir la Bonne Norme, je le sens, on y va tout droit, de laisser le ou la « genre » indéterminé (**), ou indéterminée, sauf à énumérer toutes les variantes, pour ne froisser personne – et surtout pour ne pas se faire traîner en Justice par la LIG, la Ligue des Indifférenciateurs de Genre. Ainsi, par quoi va-t-on devoir remplacer « celles et ceux » , « les Parisiennes et les Parisiens », etc… toutes expressions abominablement sexistes et que nos « femmes et hommes » politiques (ah zut ça recommence) emploient connement et à tout bout de champ ? ils vont devoir citer également, sinon ça va les desservir, les homos et les homoes, les lesbiens et les lesbiennes, les transgenres de tout poil, que sais-je ? ça va rallonger assez sérieusement leurs discours – à moins que ce soit le but de la manoeuvre, vu qu’ils n’ont en général pas grand-chose à dire.
(**) damned ! il n’y a pas de genre neutre en français. Même le vocabulaire, il faut choisir, masculin OU féminin ! c’est inadmissible ! que fait la Commission de Révision du Français ?