Trop class !

On y est, on en cause partout, la « class action » déboule en France.

Que es aco ? la Klass’ Akhcheun ?  la classe à Xsion ? ben quoi, l‘action collective, l’action de groupe en justice.

La plainte, le recours collectif, puisque qu’agir en justice, c’est se plaindre : le plaignant et le défendeur, les deux mamelles de la Justice. La plainte de groupe, si vous préférez ; la plainte groupée, le recours collectif, selon Wikipedia. Le multi-recours, la poly-plainte…  ah oui tiens, elle est pas belle, ma polyplainte ? ça vous a une autre gueule que cet anglo-machin, là, la « class action ».

Et heureusement qu’on va pouvoir agir en Justice collectivement ! quand des milliers de gogos se font rouler dans la farine par un installateur-miracle de panneaux solaires, il est farpaitement logique qu’ils agissent de conserve(*), qu’ils regroupent leurs petites plaintes individuelles en une seule grosse, et sur un même motif. C’est un anachronisme de la Loi française – un de plus – qui l’interdit jusqu’à nos jours. Et, figurez-vous, ça existe en Europe, en Italie, au Portugal, en Allemagne… mais bien entendu nos zélés journaleux aux lunettes anglomanes n’y voient que l’inspiration états-unienne. Au fait, vous savez comment on dit à Milan ? « azione di classe« . Action de classe, tout simplement. Ah zut alors, on n’y avait pas pensé !

Bon, restera à  voir ce qu’on va pouvoir en faire, du recours collectif… j’ai bien peur que ça coince quelque part, je cite : « …des litiges portant sur des questions d’environnement et de santé ne pourront pas être traités par ces actions de groupes« .

Ah bon, pourront dire, soulagés, les labos pharmaceutiques. Super ! dira le fabricant de prothèses mammaires défectueuses car garnies de silicone industriel. Ouf, diront les industriels pollueurs, le tenancier de l’énorme porcherie « hors sol » qui pue et souille les nappes phréatiques. Vous voyez, on a encore du pain sur la planche. Il nous restera les recours de groupe contre les vendeurs de canapés en peau de lapin à la sauvette.

Tibert

(*) J’étais parti pour, mais bon, finalement, non, je ne ferai pas d’astuce sur « de conserve » aujourd’hui. Il y a des jours sans, que voulez-vous…