L’égalité pour tous – pour toutes et tous, disent les politiciens qui maîtrisent la langue ampoulée des politiciens – a du mal à égaliser. Madame Guigou, l’ex-ministre Garde des Sceaux de Mimiterrand, actuelle députée du 9-3 et présidente d’un commission parlementaire – 69 ans tout de même, eh oui, ça ne nous rajeunit pas, moi si j’avais 69 ans je serais à la retraite, mais la politique ça conserve, avec ou sans formol… – madame Guigou, donc, « s’emmêle les pinceaux« , dixit Le Figaro, sur la DNPT, la Déchéance de Nationalité Pour Tous, le dernier concept à la mode.
Ce dossier est pourri : Normal-Moi s’entête et veut la DBN, la Déchéance pour les Bi-Nationaux indignes, mesure très largement populaire selon les sondages ; hélas plein de gens au PS sont contre, car, disent-ils, ça « stigmatise » les bi-nationaux (et il y en a beaucoup ! ) et dès lors plus d’égalité entre Français… ça rouspète donc ferme à gauche, et la ratification de la DBN risque fort de capoter faute de votes suffisants… sera-ce la Bérézina du Président-Normal ?
Chez les roses Rose-au-poing on phosphore dur, on échafaude, on élucubre, on se triture les méninges : comment sauver le soldat Hollande du guêpier où il s’est fourré ? La DNPT, pardi ! la Déchéance de Nationalité Pour Tous : déchéons (*) tous les Français indignes, mono ou bi-nationaux : lumineux, ça rétablit l’égalité pour tous… sauf que, sauf que du coup, ceux qui n’ont qu’un seul passeport se retrouveront apatrides, ce qui est très vilain, inconfortable et quasiment interdit, tandis que les bi-nationaux pourront toujours se barrer ailleurs avec le passeport restant, même si ça ne leur fait pas plus plaisir que ça, vu l’endroit où ça les conduit. On crée ainsi deux catégories de citoyens : c’est injuste pour les mono-nationaux, ça les stigmatise, eh oui, et ils sont nombreux, encore plus que les bi-.
Que faire, mon Dieu, que faire ? qui a une idée ?
Tibert
(*) Déchoir, c’est galère à conjuguer. Il n’existe pas, soi-disant, d’impératif présent. On ne peut pas dire à quelqu’un « déchois, déchois, pov’con » ; encore moins au pluriel. Déchoyons ? déchevons ? je vous en propose un, déchéons, ça sonne bien et ça vient de sortir.