( Avant-propos 1 : je préfère cent fois « bouffe » à « food », cette horreur incolore inodore et sans saveur. Le « fooding » ? la bouffe, nom d’un chien ! c’est-y pas mieux comme ça ? avec une belle tartine grillée planquée sous des rillettes de canard, et une lichée d’un honnête Gaillac, par exemple )
( Avant-propos 2 : il se dit, je l’ai lu ce matin, que Macronibus n’est pas contre, il ferait bien un pas, un geste (pour reporter les augmentations supposément vertes (*) des taxes sur les carburants, NDLR) mais que « Bercy reste intraitable« . J’ignorais avoir voté pour élire Bercy, ce monstre froid. )
Mais bon… vous roulez au SP95 ou 98 ? vous allez sûrement vous ruer sur le E85, 15 % d’essence fossile et 85 % de biocarburant, betteraves, céréales diverses… et puis moitié moins cher à la pompe que l’essence fossile ! Vous allez donc faire la queue pour acheter et faire installer le boîtier idoine – et cher ! – sous le capot de votre bagnole… rentabilisé en deux ans… le pied, si vous trouvez des pompes qui en distribuent, oeuf corse !
Sauf que, premio, le E85 est certes bien moins taxé aujourd’hui que les carburants purement fossiles. Certes… mais qui c’est qui fixe la taxation ? le jour où vous, automobilistes mes frères-et-soeurs, vous serez 70 % à rouler au E85, ces messieurs-dames de Bercy, pas plus cons que vous et qui ont le pouvoir, eux, auront bien évidemment remonté la taxation du E85 ad libitum, pour ne pas perdre de sous. Et vous serez marrons, comme d’hab.
Deuxièmo, tout ce que les céréales, les betteraves, les denrées agricoles diverses permettent de produire en carburant, c’est autant de moins pour se mettre dans l’estomac. Certes, nous autres Français ne nous faisons guère de souci là-dessus, de la bouffe il y en a ; pas de problème ; jusqu’ici ça va (**). Ceci dit, à l’échelle planétaire, c’est une tout autre musique ! Si le riz ou le maïs servent à faire le plein de carburant, il y en aura autant de moins pour nourrir les sept-huit milliards d’humains des années à venir. Concluez : dépêchez-vous de carburer au E85 avant qu’il devienne politiquement et pécuniairement incorrect, ça ne saurait manquer d’arriver.
Tibert
(*) Mon oeil ! c’est juste pour les caisses des Finances, ils en feront ce qu’ils voudront.
(**) … se disait le type qui tombait du haut d’un gratte-ciel, passant devant le quatorzième, treizième, douzième… étages.