Topologie politique et ligne droite (*)

Monsieur Macron (vous savez qui c’est, oui ?) lance un mouvement, c’est le cas de l’écrire, un mouvement, qui se meut, donc : « En Marche ». La marche ça meut. Ni de droite ni de gauche, paraît-il. Aussitôt, cris effarouchés chez les hommes politiques, quolibets, anathèmes : la Gauche et la Droite existent depuis des temps immémoriaux, c’est gravé dans le comblanchien, et ce n’est pas un petit Macron, même pas élu, qui va changer ça ! On lui presserait le nez gnagnagna, va faire tes classes, morveux etc.

Voyons voir : la Gauche c’est quoi ? la Droite c’est quoi ?  la gauche c’est le partage et la liberté, la droite c’est l’ordre et les traditions… à une interro écrite on sortirait plus ou moins un truc comme ça, avec des inflexions, des bémols et des circonlocutions. La gauche rêveuse et inconséquente, la droite réaliste mais cynique . Attention, n’en déduisez pas que la droite c’est l’égoïsme et la servitude, la gauche le bordel et la négation des racines. Souvenez-vous Giscard (la droite bon chic bon genre mais qui sait joueur de l’accordéon) à Mitterand (la gauche aux canines limées) : « Vous n’avez pas le monopole du coeur !« .  Et toc ! ça c’était envoyé.
Bon, et le Macron, là-dedans ? où c’est-t-y qu’y va aller, alors ? eh bien quand vous n’allez ni de droite ni de gauche… vous allez tout droit. Pas con, hein ? Tout droit, sans chapelles, sans credos ni oeillères ni lunettes roses ni les yeux rivés sur le Dow-Jones, sans catéchismes ni lendemains qui chanteront peut-être un jour, va savoir. Tout droit, les yeux grand ouverts, et pas dans le mur, si possible. Pour que ce pays d’avantages acquis, de chasses gardées et de culte de la complexité  fonctionne mieux. Et, si je puis me permettre un conseil : gare aux croche-pattes !

Tibert

(*) Désolé… je sais : »Ligne droite », straigth on, gerade aus, ça évoque la droite. C’est-y ma faute si « ligne gauche » n’a jamais réussi à perçer ? la ligne « de gauche », ça tous les jours, et  à satiété, mais « ligne gauche », non.