Hier nous avons déjeûné de comparaisons linguistiques et de « sauté de canard aux légumes du marché ». Nous avions à notre table – avenue Bolivar, à Paris – Bob et Anita, superbes quinqua-sexagénaires états-uniens de la cité des Anges – ils ont une non moins superbe baraque au dessus de Hollywood Boulevard, sur un coteau escarpé, pentu que vous pouvez pas imaginer, et une vue… wouaww !! à perte de vue la cité des Anges, son smog, ses quartiers à l’infini, Pasadena, Cahuanga, Mullholland, Beverley, South Central et j’en passe. Bref, des Etats-uniens francophiles, si si, et même francophones pas mal du tout, en tout cas très largement au dessus de la moyenne, capables de soutenir une conversation dans notre belle langue, voire de raconter des blagues.
Bob nous a donc conté en français une superbe blague juive. Je vous rassure tout de suite, c’était politiquement très correct : Bob est Juif, donc il a le droit. Ouf. Très chouette, la blague… mais comme toutes les blagues juives, il faut les dire, pas les lire. Vous resterez donc sur votre faim ; ce sera pour une autre fois. Juste pour vous orienter, il y a un perroquet spécial. Mais chut.
Nous avons parcouru les Buttes-Chaumont. Hier c’était froid mais ensoleillé ; et Bob – vous avez remarqué, vous mettez 2 couples à se promener, immanquablement les deux nanas se mettent à se raconter les dernières grolles qu’elles se sont achetées, les deux mecs se retrouvent à évoquer la bicylindre Norton Commando à double arbre à cames de 1965 – m’a donc raconté qu’il avait une « idée dans le ciel », une lubie souriante donc, d’une petite baraque dans le nord de la Californie, aux confins de l’Oregon. Et moi de lui exposer notre traduction de la chose : nous caressons l’espoir de…
Ca lui a bien plu, à Bob, caresser l’espoir. A supposer que l’espoir soit à poils – non à plumes – on pourrait le caresser dans le sens du poil, ce qui est paraît-il nettement plus agréable. On ignore si l’espoir est avide de caresses, mais visiblement il se laisse caresser. On pourrait même supposer qu’il ronronne sous les caresses, l’espoir.
Mon prochain chat, je l’appellerai Lespoir.
Tibert