Madame F. Fressoz, journaleuse au « Monde », qui ne cache pas son aversion pour la Droite politique (en l’espèce, les UMP), nous régale d’un article de fond : « La droite (sans majuscule, non mais !) malade de l’impôt« .
On y apprendra que, tout bien pesé, la droite est aussi nulle que la gauche (sans majuscule, y a pas de raison) pour gérer correctement les milliards qu’ils ou elles nous ponctionnent. La thèse de madame Fressoz tient debout, et j’abonderais bien volontiers et sans réserve dans son sens, si elle avait le bon goût de vitupérer idem la gauche, hélas aussi mal inspirée, aussi piteuse, aussi timorée, aussi négligente – bien que se basant sur des principes assez différents.
Lecteur estimé, et lectrice itou, lisez donc ce « papier » fressozien, et dans la foulée allez voir le courrier des lecteurs, assez fourni et instructif – revenez ensuite sur mon blog, ça va sans dire.
Un lecteur (appelons-le Y) à X, autre lecteur : « Pourquoi le contribuable devrait il financer autre chose que la police, la justice, l’armée et la diplomatie ? »
Réponse de X à Y : « Parce qu’il y a des biens communs dépassant ces simples domaines régaliens et qui nécessitent au minimum une présence du public pour garantir la prise en compte de l’intérêt général. »
Voilà, tout est dit ! et rien n’est dit. Car « X » a bien raison, la liste de « Y » est incomplète ; il est des « biens communs », des fonctions non régaliennes, qui méritent que nous y contribuions, au moins en les finançant. Citons, au hasard, l’adduction en eau potable, le ramassage des ordures, la Poste-peau de-chagrin, le système de Santé… mais hélas, « X » répond à côté de la plaque : il faut une « présence du public », certes, mais ça se sous-traite très très bien, ça se délègue (*), nul besoin de stipendier de ruineux fonctionnaires pour faire fonctionner ces « biens communs » non-régaliens. Les services administratifs d’une Mairie, par exemple, seraient parfaitement tenus par d’humbles salariés « ordinaires », et il n’est pas nécessaire, et surtout pas efficace, d’entretenir des cohortes surabondantes de fonctionnaires territoriaux dont le statut aux petits oignons et la retraite de la même eau sont une ruine et une insulte aux principes d’égalité.
Tenez, les yeux fermés, entre la piqûre intraveineuse que vous inflige une infirmière de clinique privée et celle que vous administre une infirmière de la fonction publique hospitalière, vous sentez, vous, le patient, une différence ? la différence, vous la sentirez, notamment, sur ce que va vous coûter la pension de retraite de l’infirmière « publique ».
Si l’Etat était une boîte privée, il y a longtemps qu’il aurait réduit la voilure (ses effectifs, ses coûts), ou déposé le bilan ! mais voilà, plutôt que de se remettre en question, il lui est plus simple et plus facile de nous presser le citron, et tant qu’il y aura du jus…
Tibert
(*) La plupart des grosses entreprises proposent une cantine à leurs salariés ; la bouffe n’étant pas leur tasse de thé, leur « coeur de métier », elles sous-traitent ça à des gens qui savent le faire. Et, corrélativement, elles contrôlent que ça se passe bien. Tandis que dans les cuisines centrales des grandes villes, les cantines scolaires, on se paye – avec nos impôts – des fonctionnaires territoriaux.