On touche le fonds, là

Si vous empruntez la très pénible nationale Cholet-Poitiers  (camions, camions, camions, bandes blanches continues à gogo « pour votre sécurité », micro-hameaux à traverser religieusement à 50 km/h, les yeux braqués en alternance sur l’éventuel gamin qui pourrait traverser en courant après son ballon, et sur l’aiguille du tachymètre, et j’en passe) – route nulle quant aux paysages traversés, bref moche de chez Moche – vous ne pouvez pas rater l’usine Heuliez, gros machin trapézoïdal près de Bressuire, à gauche en venant de Cholet. Eh bien, cette superbe entreprise bat de l’aile, n’a plus de sous. C’est dans tous les canards, je ne vous apprends rien. Et alors ?

Et alors, l’Hibernation nous conte que Ségo et Jean-Pierre, les ennemis du Poitou (ne vous méprenez pas, ils n’ont rien contre le Poitou, ils seraient plutôt pour, mais ils sont du Poitou, et ennemis), Raffarin et Royal, donc, tous différends mis en berne, volent au secours d’Heuliez.

Je cite le journaleux : « Au coeur du débat, il y a le fameux FSI, le Fond d’investissement stratégique, créé par Nicolas Sarkozy pour venir en aide aux entreprises en difficulté. Ségolène Royal, dans son intervention sur le site d’Heuliez, en a profité pour demander des éclaircissement sur le fonctionnement de ce fond… »

Oui, comment ça fonctionne, ce machin, là, le FSI ? y aurait pas un double fond ? et l’orthographe aussi, elle est à double fond ? fonds, alors, s’il est double ???

Allez, fond, fonds, c’est pas grave… surtout quand on est en fonds. Le FSI, mesdames-messieurs, c’est en fait un fonds ; mais à piquer dedans, il font, et on en atteindra bientôt le fond. Le fond du fonds… le fond du Poitou, pardi. Le fin fond.