Quand on roule carrosse

On sait que le Grand, l’hénaurme Paris du futur va coûter des sous. Au passage, notons que les malheureux visiteurs étrangers – les Français se sont résignés à la misère – venant de Roissy-CDG continueront à galérer dans le RER B, quand il fonctionne, avec leurs valoches coincées entre les jambes, au milieu des tags, de la crasse et des mines pas tibulaires mais… vous connaissez la suite.

Comment trouver des sous ? ben tiens nous confirme madame Hidalgo dans un entretien radio-diffusé, bonne idée, y a qu’à augmenter les PV de stationnement, les doubler par exemple. Incivilités, infractions, c’est évident que ça doit banquer, non ? non ?

Ben je m’interroge…

– Pourquoi un « bon » prix de la prune dissuasif à 17 euros deviendrait-il subitement inapproprié demain matin, et pourquoi 35 au lieu de 19, 18,50, 22, 24 ?? parce que c’est divisible par 5 et 7 ?

– les habitants de Romorantin ou d’Albi qui prennent une prune, qu’est-ce qu’ils en ont à cirer, du Gross Paris ? en quoi est-il légitime de leur demander de raquer pour la mégalomanie, la mauvaise gestion et l’imprévoyance des élus parisiens ?

– Madame Hidalgo a-t-elle essayé, incognito, dans une Clio banalisée un peu éraflée, avec un rétro droit qui pendouille avec du gros scotch, fraîchement vandalisé des nuits précédentes, de se garer impromptu quelque part dans Paris ? oui ? non ? qu’elle essaye donc. C’est très formateur, ça permet de relativiser sur les « infractions » et les « incivilités ». Les écolos rognent tous les jours sournoisement quelques places de stationnement ici et là, c’est devenu carrément mission impossible de s’arrêter.

– Madame Hidalgo n’aurait-elle pas un chauffeur et une bagnole, voire une cocarde sur le pare-brise ? ça aide bigrement à ne pas prendre de prune. Et si, d’aventure, on en prenait une, hein, un contractuel obtus ou malvoyant, ça m’étonnerait qu’elle soit de sa poche. Evidemment, on comprend qu’on puisse, dans ces conditions, évoquer sereinement, voire trouver des vertus à la prune à 35 euros, le prix à payer N fois chacun pour le Paris rayonnant qui, d’une main sûre, posera un pied conquérant sur les marches de l’avenir radieux qui lui est promis.

Tibert