Phobie : …u-e

« Pour beaucoup, l’islamophobie est devenu un racisme acceptable« , titre ce matin en gros, assez gros et en détail le Libé du lundi.

Et voilà ! une fote d’ortograf en gros titre à la Une, qui aurait dû ne pas échapper au regard attentif des correcteurs dudit canard, s’il en existait. Devenu-u-e, pas -u.  Islamophobie, mot féminin, et donc « devenu », qui ? l’islamophobie, s’accorde au féminin, devenu-e, c’est pourtant pas compliqué.

Pourquoi « islamophobie » est un mot féminin ? parce que « nimportequoiphobie » est féminin, vu que la phobie est féminine, et à juste titre : c’est bien des femmes de tomber en pâmoison à la vue d’une araignée.

Quant à ce titre mal écrit et tendancieux, quant à ce qu’il véhicule, disons qu’il mérite un bon coup de gueule, et pour trois raisons :

– Premio, l’islam est une religion – très très politisée, d’ailleurs, mais bon… – et rassemble des Blancs, des Arabes, des Asiatiques, des Noirs… toutes les couleurs. Où est le racisme là-dedans ? quelle « race » est visée ? Remarquons, en outre, qu’il n’y a pas un, mais des Islam(s) : Sunnites et Chiites, par exemple, et en plus ils ne s’aiment pas.

– Deuxièmo : avoir de l’aversion pour, « phobir » (merci Ségolène pour ce néologisme hardi), c’est bien normal. On ne peut pas tout aimer, sinon « aimer » ne signifie plus rien. Je persiste : j’ai horreur de, je déteste la musique de Wagner, et ce n’est pas du racisme musical, et c’est bien normal, tant c’est mauvais.

-Troizio, le jour où les Musulmans normaux et raisonnables protesteront en masse et vigoureusement contre les attentats, les attaques-suicides, les massacres dans les églises, les prises d’otages commises au nom d’Allah par des fanatiques se déclarant Musulmans, on pourra commencer à considérer cette religion comme fréquentable. Les derniers évènements ne sont pas encourageants de ce point de vue : avant-hier, attentat devant une église, 53 morts et plein de blessés à Peshawar, au Pakistan. Et ça ne les défrise pas, au Grand Islam de France. Ils sont bien trop occupés à préparer la fête du mouton en octobre.

Tibert

Qui c'est qu'a commencé à monter le premier ?

Une tribune dans le très « people » Huffington-France nous interpelle : « Regardons en face la montée de l’islamophobie » (*). Discours habituel et convenu d’élus PS dans la bonne-morale, la complaisance vis-à-vis de leur électorat de prédilection et l’anathème envers leurs adversaires politiques, c’est la faute à la Droite etc.

(Remarquons au passage, remarquons que ces mêmes républicains qui dans les années 1900 ont mené des combats féroces contre la Calotte et les dévôts abusifs et envahissants : le Petit Père Combes, 1905, l’instituteur socialiste, forcément socialiste, faisant « croa coa » au passage du curé du village, etc, ces mêmes républicains assurent aujourd’hui les musulmans de leur affection et vont, par pure amitié, rompre à la nuit tombée un jeûne du ramadan très médiatisé autour d’une harira qui rira bien le dernier. Les temps changent…)

Mais revenons à cette tribune citée plus haut : le courrier des lecteurs qui suit recèle des avis très contrastés, critiques ou louangeurs, et en particulier ce court commentaire, en substance  : « ah zut je croyais avoir lu : regardons en face la montée de l’islamisme« .

Eh oui, islamisme et islamophobie sont les deux mamelles du problème. D’où la vaine et stupide question : qui c’est qui a commencé ? qui a monté le premier ? Car vitupérer l’islamophobie en passant sous silence les pressions de l’islamisme, c’est raisonner à cloche-pied. Les musulmans radicaux – disons extrêmistes – clament que la démocratie est incompatible avec l’Islam : voyons si monsieur Valls, en fin logicien qu’il est, saura démontrer qu’à l’inverse, l’Islam est soluble dans la République, comme il s’est tout récemment vanté de le faire.

Tibert

(*) encore une fois, la « phobie » n’est pas une maladie. Ne pas aimer ceci ou cela est dans la nature des choses, et l’Islam, pas plus que le gratin de poireaux, ne saurait faire l’unanimité des goûts – sauf dans les délires des islamistes, justement. Plutôt que d’ « Islamophobie », on devrait traiter de « comportement agressif envers les musulmans » ; mais je sais, c’est trop long, que voulez-vous, une courte approximation vaseuse passe tellement mieux, et hop, un concept foireux de plus.

Y a des phobies qui se perdent

Un portable c’était d’abord (prem’s !) un ordinateur de petite taille, léger et tout plat une fois fermé ; mais comme ça fatigue nos concitoyens d’utiliser des tas de mots – pourtant nos amis francophones, moins flemmards, le font, eux : le natel en Suisse, le cellulaire chez les Québecois, le GSM chez les Belges, une fois – eh ben chez nous quand le mobile a pris son essor et envahi nos poches, on a trouvé ça trop compliqué, alors le portable ?? vous avez le choix, l’ordinateur ou le téléphone cellulaire et mobile. On va gaiement vers les 800 mots maxi.

Mais ça vous savez déjà, je me redis… non, je voulais traiter ici de ce fait divers qui secoue Argenteuil, dans le 95 : une femme voilée (intégralement ? je ne sais)  a porté plainte pour agression à caractère manifestement islamophobe. En contrepoint de cette affaire, une émeute spontanée s’est formée il ya deux-trois jours parce que des policiers avaient contrôlé une femme voilée – celle-là, intégralement, ce qui est interdit dans l’espace public etc etc. Et la mairie d’Argenteuil a été assiégée par 500 personnes protestant contre, selon elles, l’ islamophobie ambiante.

Il se trouve que la femme voilée agressée téléphonait sous son voile au moment de son agression, et a pensé dans un premier temps qu’on en voulait à son cellulaire, ce qui est d’un banal, alors là, plus personne n’y fait attention. Mais non, c’était en tant que musulmane qu’on lui cherchait des noises, paraît-il.

Et là je m’insurge ! je m’insurge. On lorgne sur des bricoles et on fait fi des énormités. On monte en épingle deux-trois faits divers épars et sociétaux, on fait mousser l’ islamophobie, mais pendant ce temps-là on agresse, on pique à tour de bras les natels des Suisses, les GSM des Belges, les cellphones des Amerloques, etc etc, sans oublier les « portables » des Français. C’est un fait massif, çà, et pourtant personne ne s’émeut, pas de manif’s, pas de LDPTC (*), pas de pétitions, rien dans les journaux ; un mobile arraché ça ne vaut même pas un chihuahua écrasé. Que font le MRAP, la LICRA, la LDH, le… bref, que foutent toutes ces associations destinées, justement, à faire mousser quand ça ne mousse pas ? qu’attend-on pour protester contre l’aversion dont sont victimes les porteurs de téléphones cellulaires ? halte à la mobilophobie !

Tibert

(*) La Ligue de Défense des Propriétaires de Téléphones Cellulaires.