( Un récent accident à Montpellier a mis en évidence l’utilisation courante et dangereuse des cartouches de protoxyde d’azote – N2O en latin -, ces cartouches destinées aux pistolets à crème chantilly : ça fout en l’air, ça altère le jugement, les réflexes, l’équilibre, comme l’alcool, le shit etc. Et ce y compris les conducteurs de voitures, qui l’eût cru ?
Question : a) – est-il essentiel que la crème fouettée-sucrée (avec une pointe de bicarbonate) soit mousseuse et pleine de bulles pour décorer les glaces à la fraise et les vacherins ? mettre en balance la santé publique et la beauté des vacherins, ça paraît un peu léger… b) – deuxièmo, les chimistes sont-ils bornés à ce point qu’ils soient incapables de trouver un substitut au N2O ? quid de l’azote tout court ? personne ne s’est jamais shooté à l’azote, que je sache, et ça n’a jamais fait rire personne. Mais bon, ce que j’en dis, hein… )
Et puis un peu de philo, pour combattre les effets des gaz hilarants. La liberté d’expression. Sans limite ? absolue ? monolithique ? que nenni. Rappelons la phrase illustrissime mais apocryphe (voir ce lien) de Voltaire « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que gnagnagna… » : c’est une bonne base. Il se trouve qu’à dire (dessiner, écrire, montrer…) des blagues, des âneries, des provocations, des saletés, des mensonges, il y a concrètement des limites : les limites des conséquences prévisibles ! La loi Gayssot, par exemple, punit « la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité qui furent définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg » : on est donc en principe libre de clamer – c’est une infâmie, on est d’accord – que les chambres à gaz du 3ème Reich n’ont jamais existé, mais il faut alors s’attendre à un méchant retour de bâton. Donc, tout aussi concrètement, on réfléchit avant de se lancer…
Ainsi, tout homme (*) politique s’est vu insulter au cours de sa carrière pour des propos maladroits, confus, ambigus… ou clairs, mais mal interprétés ! Macronious n’a jamais dit qu’il appréciait les dessins caricaturant « le Prophète » (le prophète des Musulmans) ; je pense même qu’à titre personnel il n’apprécie pas (moi-même, prude comme je suis, je réprouve le côté inutilement scato-caca-prout de certains dessins). Il rappelle en revanche qu’en France on est libre de caricaturer, et il a raison sur ce point. En restant lucide sur le fait qu’on peut ainsi a) – blesser, offenser, humilier… et b) – provoquer des réactions. Quant à réagir par la décapitation ou la Kalach’, là, c’est du terrorisme, il n’y a pas d’autre mot.
Tibert
(*) Les femmes aussi ! Mesdames, je ne vous oublie pas dans mes textes, vous y êtes, ô combien ! mais littérairement, je globalise, je synthétise, car j’en ai le droit.