Vous avez sûrement loupé cette information essentielle : Lutte Ouvrière alias LO (« Travailleurs, travailleuses, le grand capital blahblahblah... » ) a tenu ce houikinde son congrès – à huis clos.
Ils se revendiquent, chez LO, de Trotsky, Léon, Trotro pour les amis. Léon, le barbichu qui faisait marronner Staline. Héritière pure et dure de Léon, LO, qui se garde de toute compromission, beurk, a pu capter aux environs de 7 pour mille suffrages exprimés, tant aux Présidentielles qu’aux Législatives. Vous imaginez ? sur un bled de 10.000 habitants, 70 en moyenne ont voté pour Trotsky. Hélas, malgré ces scores plébiscitaires, Léon s’est fait dessouder en 1940 au Mexique et au piolet par un sbire de Staline. Et depuis 77 ans on le pleure – du moins chez LO – lui qui n’a jamais eu le bonheur d’instaurer sur Terre le Bonheur, justement, le bonheur révolutionnaire de la classieuse, éternelle, increvable Classe Ouvrière, la rédemptrice.
Voilà, comme on dit quand on n’a plus rien à dire. Mais tout ça m’inspire un parallèle hardi, toutes proportions de chapelles gardées : le papam des cathos, obstiné, cabochard, buté, se cramponne à son dogme et refuse mordicus d’élargir la prêtrise aux femmes, aux hommes mariés… tandis que LO, à huis clos, se cramponne à son dogme et continue sa petite messe révolutionnaire toute seule dans son coin. François et les Authentiques Héritiers de Léon, même hauteur de vue.
Tibert