Y a sûrement un truc

Je comprends de moins en moins ce que signifie « état d’urgence ». On manifeste en masse, on se réunit sans aucun problème (y a-t-il des fouilles avant d’entrer dans les cortèges ?), on caillasse les flics, on casse tout à Paris, le tout dans le cadre de l ‘ « état d’urgence ». Qu’est-ce que ce serait dans un cadre normal !

Et puis décidément y a un truc : pour que la CGT et FO pètent les plombs comme ça, brâment comme des écorchés vifs, eux dont l’essentiel des forces grévistes n’est pas visé par la Loi-Travail alias El-Khomri – cette loi ne concerne que les salariés du secteur privé et tout le monde a l’air de trouver ça normal – il y doit y avoir une épée de Damoclès, une torpille, une bombe anti-FO, une mine anti-CGT dans cette loi ? où est le loup là-dedans ? quelle est la VRAIE raison de ce ramdam ?

Tibert

Labeur et l'argent du beurre

Le projet de loi dit « El Khomri » –  voilà un nom de loi qui change des intitulés passe-partout – fait plein de vagues, et c’est bien normal, il s’agit ni plus ni moins que de retoucher un tantinet le Code du Travail, ce code plus épais que le catalogue-papier (*) de la Redoute 1978, lourd comme un âne mort et complexe à souhait, un régal pour les disséqueurs de pilosités fessières et fins connaisseurs, un cauchemar pour l’entrepreneur lambda qui a le projet d’entreprendre, pas de présenter une thèse de Droit.

J’ai tenté de me renseigner sur les évolutions proposées… c’est complexe. Le Monde prend un cas « concret », « Michel », 50 balais, salarié… du secteur privé, au hasard. Notez comme nous nous sommes américanisés – comme on nous a américanisés, moi je n’ai rien demandé – c’est « Michel », pas « Monsieur Dugenou ». « Michel, votre réponse ? c’est votre dernier mot ?  » ; « Michel, que diriez-vous de valoriser votre épargne ? « , voilà comment on nous cause, comme si on s’était tapé sur le ventre à l’âge de jouer aux billes. Mais bon… Michel Dugenou, donc, n’est pas fonctionnaire, et sa boîte… des hauts et des bas… gnagnagna… licenciements… heures supp… prudhommes… compte pénibilité… toujours aussi complexe, mais pas pareil ; il y aurait plus de souplesse, nous dit-on. Ah bon… et les acteurs de s’étriper sur le sujet – touche pas à mon Code, c’est un incunable ! – et les futurs cadres du PS genre UNEF etc… de mobiliser les troupes lycéennes militantes quelque peu désoeuvrées ces temps-ci, pas trop d’os à ronger ni de mousse à remuer : gros chahut donc en perspective, avec débordements ça va de soi, et avec un peu de pathos autour ça durera bien jusqu’à Pâques… jusqu’au Bac, va savoir ?

Un cadre du NPA (Nouveau Patronyme pour lA JCR trotskyste) nous explique sans rire qu’il est stupide de rendre les licenciements plus souples aux fins d’embaucher plus facilement .  Je cite le canard du NPA : « À quoi sert de faciliter les licenciements ? À faciliter les licenciements ! Pas à faire de l’embauche. Ce projet de loi vaut déclaration de guerre à 18 millions de salariés ». Moi qui pensais connement que la rigidité des contrats CDI, CDD actuels décourageait les initiatives d’embauche… j’ai tout faux !

Dix-huit millions de salariés… eh oui, chiffre exact, bravo le NPA, bonne estimation, car il s’agit du secteur privé ! La loi El Khomri, en effet, se garde bien de « déclarer la guerre » aux six millions de salariés du secteur public –  pas fou, non ?

Et pour les fonctionnaires, justement, silence radio… rien. le Code du Travail des fonctionnaires, rien. On continue donc à nous vendre DEUX codes du travail au pays qui proclame l’égalité des citoyens.

Tibert

(*) Pas d’alternative, que du papier, du massif, et avec 28 encarts, bouts de papier, plis pré-timbrés, bons de réduction, offres spéciales, « Oui madame Machut, vous avez gagné cette magnifique Masareti Grand Sport…! » : toute une époque.