Cinq négations sur le porc pour tester votre Q.I.

Je lis ça dans le sommaire du Fig’haro de ce jour :

« Le tribunal administratif de Dijon a de nouveau rejeté jeudi pour défaut d’urgence le recours intenté contre la suppression des menus sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône. »

Ce type de formulation me rappelle irrésistiblement certains tests psychotechniques. Vous en avez passé ? moi oui.  Du genre…

Cochez la bonne interprétation de la phrase suivante : « Je ne nie pas qu’il ait omis de refuser de ne plus cracher dans la soupe » :

  1. Je dis qu’il crachera encore dans la soupe
  2. Je dis qu’il ne crachera plus dans la soupe
  3. Il n’a jamais encore craché dans la soupe
  4. Dans le doute je ne prendrai pas de soupe

Mais bon, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos cochons. Qu’est-ce à dire ? Qu’à Chalon-sur-Saône, il était question de supprimer les menus [des cantoches scolaires, NDLR] sans porc. De fait auparavant il y en avait, des menus expressément sans porc, pauvre bête ! Et qui  donc voulait supprimer ces menus a-porc ? le commanditaire, la municipalité, évidemment. Bon. Ensuite.

Ensuite, il y a eu un recours intenté contre cette décision municipale… recours : en termes juridiques, ça veut dire qu’il y a urgence à statuer, la Justice doit dire rapidos si oui ou non la mairie a le droit de supprimer les menus sans porc. Qui a introduit ce recours ? des associations musulmanes, je parie. Les autres anti-porc (oublions les végétariens, qui eux refusent toutes les viandes), les Juifs, donc, n’ont jamais fait de vagues sur ce genre de sujet : il y a du porc ? ils n’en prennent pas, point. Moi je fais pareil : j’ai horreur des topinambours, sans que ce soit de l’ordre du religieux ; eh bien je n’a jamais réclamé l’interdiction de la suppression des menus sans topinambours (*),  je prends autre chose, et voilà.

Eh bien le juge a tranché : le recours est rejeté, vu qu’il n’y a aucune urgence à statuer ; les menus « avec porc » sont peu fréquents et l’on peut trouver alors de quoi se nourrir sans viande, forcer sur le légume, se goinfrer de frites, faire une razzia sur le fromage… bref, le juge dit (je reformule) : votre recours anti-pro-porc vous vous le pliez sous le bras, la mairie a pour le moment le droit de ne plus proposer de menu alternatif les jours où il y a du porc.

Voilà, je vous l’ai victorieusement décodé, ce salmigondis de négations : si vous n’aimez pas ou ne voulez pas manger de porc, n’en prenez pas ! C’est extrêmement simple.

Tibert

(*) J’ai bon, là ? à vous de vérifier.