Revoilà le Boche

Titre du « Parisien » ce jour : « Allemagne : Merkel s’en prend encore à la France« . On est envahis, c’est Kuderian qui perce dans les Ardennes ! Aux armes, etc etc (merci Gainsbarre).

Lisant le corps de l’article, ce cri de guerre contre le Boche qui agresse notre beau pays devient plus nuancé : ah bon, c’est la politique économique (*) du gouvernement socialiste de la France, pas la France, que madame Merkel agresse. Ah, j’aime mieux ça. Vous voyez le problème, quand on veut faire court, on approxime, forcément.

Mais avouez, le titre, guerrier ! germanophobe, carrément. Faudra-t-il qu’on promulgue une Loi, une de plus qui ne sera pas appliquée, pour terrasser le hideux, l’immonde (dixit Manuel Valls) racisme qui ne veut pas dire son nom, qui rappelle tristement les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire, l’anti-germanisme primaire ?

Tenez, encore une victime de l’anti-germanisme primaire : monsieur Mélenchon, qui ne cède en rien en rustrerie à un pote à lui, le Georges Marchais du « Taisez-vous, Elkabbach », s’est fendu d’un touitt-touitt en 140 caractères fort civils, en réaction aux critiques de mâame Merkel : « Maul zu, Frau Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines ! » . En clair et très correctement traduit : « Fermez-la, madame Merkel, la France est libre ! ». Elegant, non ?

Hélas, madame Merkel ne fait que mettre le doigt là où ça fait mal. Pays coupé en deux, pays de manque de courage politique, de chasses gardées, de corporatismes à fort pouvoir de nuisance – les cheminots, les notaires, les taxis, les… – pays (**) du fonctionnariat plétorique, illégitime, ruineux, pays des lois du travail à trois vitesses, de la complexité comme une drogue, de la loi pour rire, de la bidouille comme ligne de conduite. La rigueur et le courage ? à d’autres, suivez mon regard.

Tibert

(*) En fait de politique économique, ça se résume à une Danse de la Pluie pour faire venir Sainte-Croissance.

(**) c’est une anaphore, là : « pays de … pays de … pays de … ». Moi aussi je sais faire de l’anaphore. Et toc. L’anaphore, ça fait jouli, et avec on peut gagner des élections.