Haines et (im) postures

( Juste un mot sur feu-Autolib, cette superbe idée idéaliste, qui a fait plouf ! : il va y avoir des tas de longueurs de trottoirs qui vont se libérer à Paname, là où les moches et grises bagnoles grises dopées à l’ EDF se garaient et s’alimentaient. La mairie de Paris va-t-elle rendre aux pauvres Parigots les emplacements piqués « pour la bonne cause » ? je vous fiche mon billet qu’elle va trouver des tas de bonnes raisons pour ne pas le faire. La haine de la bagnole, c’est sa ligne directrice. Ils vont y mettre des pots de fleurs, des poubelles de rue, des… on fait le pari ?  Moi j’ai une proposition : récupérer ces emplacements pour y garer les « 2 roues », et puis sévir enfin contre les motards qui squattent les trottoirs ).

Mais au fait ! Les auto-proclamés « leaders » pays européens (Allemagne, France, et l’Espagne, toute ragaillardie de son changement de majorité et de la nouvelle position en retrait de l’Italie) veulent accorder leurs violons – et ceux des autres – sur les « migrants ». Et notre Macronaparte de rouler les mécaniques : ouais, on va obliger tout le monde à se répartir les « migrants » autorisés à rester… et puis on va organiser le stockage de tous ces braves gens à leur arrivée sur le continent… et puis on va punir les affreux qui rechignent… et puis…

Mais c’est se moquer du monde ! Au moins six pays, la Pologne, l’Italie, l’Autriche, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie ont clairement exprimé avec plus ou moins de raideur leur ras-le-bol des « migrations » incontrôlées et leur refus de la complaisance ou du je-m’en-foutisme qui a prévalu jusqu’ici. Et, c’était prévisible ! Madame Angela M. a pété une durite, un câble le jour où elle a décidé qu’elle pouvait le faire, qu’ON pouvait le faire, ouvrir tout grand les barrières, SES barrières – et puis les nôtres par voie de contagion. Non on ne peut pas, Angela ! sous peine de crouler sous la charge ; et les ministres bavarois de sa coalition bancale le lui ont signifié. A notre Jupiter à rouflaquettes de comprendre où sont les dangers et d’où souffle le vent. Certes, les postures généreuses et humanitaires sont plus faciles à prendre et plus flatteuses que les durs constats et les révisions lucides : les Bonnes-Ames apprécient, et puis il est commode, au nom des Grands Principes, de s’essuyer les semelles sur ceux qui osent douter de la pertinence, dans le présent contexte, de la Bonté Humaine à tout crin. L’opinion publique n’est certes pas un fil conducteur très fiable en politique, mais sur ce sujet elle est constante, têtue, massive, et depuis longtemps ! et c’est une co… grave erreur de lui tourner le dos.

Tibert

L’essence précédant l’existence

Ce billet est un cinglant démenti à J-P Sartre : commençons par l’essence !

Une lectrice assidue m’interpelle sur les blocages de raffineries et dépôts de carburants par les agriculteurs de la FNSEA : aurait-elle des problèmes d’approvisionnement ? Et puis qu’en dire ? dans ce pays, s’il vient à un individu isolé l’idée sotte et grenue de bloquer, disons, l’entrée de la Poste de son bled pour protester contre le comportement grossier de la préposée, on le met au trou ou à l’hosto… mais si vous en mettez quarante comme ça avec des banderoles et des pneus enflammés, c’est normal ! c’est tout à fait normal… le « vivre ensemble » en se prenant en otages les uns les autres, en somme : chouette ambiance ! et avec la bénédiction des autorités.

Mais l’existence ? ah oui. Eh oui, l’Italie a voté carpe et lapin, populiste et droite dure, avec un programme idoine, programme qui défrise le consensus mou. L’Italie en a ras la casquette de se taper toute seule les flots de « migrants » dont la très large majorité n’arrive que pour chercher en douce et en Europe un hypothétique meilleur cadre de vie, pas pour fuir les persécutions ou la guerre. L’Europe, lâche, et trop heureuse de laisser la Botte se démerder ; l’Europe, incapable de fermeté et de lucidité. Trier les arrivants, accueillir correctement les vraies détresses humanitaires et refouler les autres sans faiblir, tout simplement parce que l’Europe n’est légalement pas un espace ouvert à tous les vents, et qu’à laisser piétiner les règles d’accès à notre sol on en crèvera tous.

Alors l’Italie refoule un navire humanitaire : eh oui, c’est la logique du programme qui a été choisi par les Italiens. L’Italie montre rudement à l’Europe – après les Hongrois, Slovaques, Tchèques, qui se font pour ça traiter de noms d’oiseaux – qu’il existe d’autres choix que de laisser entrer tout le monde en levant les bras au ciel. L’Italie démontre aussi à quoi mènent des années de laxisme : à des raidissements violents. C’est choquant ? sans doute ; mais il faut l’entendre comme un cri de révolte.

Péroraison… je cite le Premier Ministre, le nôtre, Philippe ; il commente l’initiative espagnole d’accueillir le navire humanitaire boudé par l’Italie :  « Nous sommes évidemment prêts à aider les autorités espagnoles pour accueillir et analyser la situation des personnes pouvant bénéficier du statut de réfugié « . Voilà qui est clair : accueillir les réfugiés, et basta ! Les autres, il faut poliment mais fermement les renvoyer chez eux. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Tibert

Arnacagogos et bons sentiments

Arnaques : on ne peut rien faire, la police et la justice non plus ! c’est comme ça… le site Houèbe de locations bidon au pied des pistes de ski est hébergé aux Galapagos (pardon aux Galapagossards, c’est juste une image), sa banque est aux Iles Vierges, son PDG est Guatémaltèque avec un passeport moldave, etc. Et si vous avez, sur le site http://superbaraques.com (*), déniché comme 27 autres pigeons LA chouette location saisonnière pas très chère et bien située, pour la même semaine de vacances que vous tous vouliez en même temps, faudra vous la mettre sous le bras, pleurer un bon coup et vous résigner à réveillonner au pied de VOTRE sapin de Noël, à un jet de pierre de votre vestibule. Z’aviez qu’à être soupçonneux, parano, méfiant… téléphoner aux voisins, au type qui habite en face du super appart’, demander une caution morale, je sais pas, moi… bref, le Houèbe est un terrain miné, soyons-en bien persuadés (*).

Et puis Le Monde enfonce son clou, creuse son sillon, sous la plume de Maryline Baumard, la préposée aux bons sentiments pro-migrants et hors-sol. « Contrôle des étrangers : des associations saisissent le défenseur des droits« .  Remarquez, il y a du progrès, c’est moins totalitaire, ce ne sont plus « les associations » (mon billet précédent), mais « des associations » : pas toutes, donc… Le message de madame Baumard est convenu, on le connaît, inutile de tartiner dessus. Mais les réactions des lecteurs sont ma foi très partagées :

– ceux qui abondent, évoquant l’ignoble répression qui s’abat sur ces pauvres « migrants », qu’on veut ficher nonobstant la répugnance des assoces ;

– et puis ceux qui rappellent que 1) il y a des dispositifs en principe en vigueur régissant l’entrée en France ; 2) tout plein de ces « migrants » n’ont rigoureusement aucune légitimité à séjourner sur notre sol : en conséquence, ils doivent le quitter. C’est dur ? c’est dur. Mais on nous recense, on nous ponctionne des impôts, on nous invite à voter, nous avons une carte de Sécu… bref nous somme connus, répertoriés, et c’est normal dans les limites du respect de la vie privée. Pourquoi diable le « migrant », lui, aurait-il légitimité à vivre illégalement et incognito sur notre sol ? Tenez, je fais mienne cette réaction d’un lecteur abonné et qui a donc, lui, le droit de l’ouvrir : « Les associations contestent ni plus ni moins que le droit de l’Etat d’identifier et de contrôler les étrangers présents sur son sol. Le bordel facilite l’immigration clandestine. Au moins ça a le mérite d’être clair comme intention.« .

Tibert

(*) Si vous êtes bon en orthographe, c’est utile ! si si, ça aide puissamment à flairer les escrocs. Eux sont en général plutôt mauvais, et leurs messages enjôleurs auraient zéro à la dictée du certif.