Le très controversé grand chef de la CFDT, le barbu à lunettes que je considère, à tort peut-être, comme le seul dirigeant syndical qui ne parle pas un double langage – les autres rament pour Pierre Paul ou Jacques, ou pour des motifs inavoués – j’ai nommé François Chérèque, a des mots qui fàchent chez les Militants, je veux dire les militants trotskystes, alias NPA, puisque c’est comme ça qu’ils ont repeint leur enseigne.
Et que disait-il donc, pour fàcher le postier de Neuilly ? Que les militants du NPA font « un peu rapaces » dans les conflits sociaux en cours. Et certes, pour avoir vu de près, de visu, vécu ces situations, je peux opiner du chef, confirmer, approuver, apporter de l’eau à son moulin : la « juste ligne », comme on dit chez les militants, le fil conducteur, c’est de tenter de faire mousser partout où ça pourrait mousser, de remuer la soupe pour que ça gargouille, de touiller les problèmes personnels des entreprises pour que ça fasse le plus possible de remous. La consigne du NPA à ses militants : à la porte des boîtes ! pour y porter la bonne parole aux masses laborieuses.
Citation d’Olivier le postier : «Si François Chérèque est surpris de voir des militants anticapitalistes à la sortie des entreprises, il va falloir qu’il prenne sur lui parce qu’il va en voir de plus en plus. C’est notre travail à nous militants d’être là au quotidien».
Double journée, donc, pour les militants qui bossent par ailleurs : faire ses 7 ou 8 heures de boulot, PLUS « le travail au quotidien ». C’est leur travail à eux militants. Et sans perspective de retraite, ou alors très très tard, voyez Arlette.
Ce que ne dit pas Olivier le postier, ce qu’il cache pudiquement, ou adroitement, parlant de « militants anticapitalistes à la sortie des entreprises », c’est qu’il les envoie aussi à l’entrée des entreprises ! eh oui. Et à l’heure où ça embauche dans la métallurgie ou la chimie, faut se lever tôt !! dure journée que celle du militant.