Propos liminaire et préambulatoire : il paraît que l’on doit absolument inhumer Feu – en fait il a été incinéré – monsieur Michel Déon à Paris ? et que madame Hidalgo se fait tirer sa boucle d’oreille ? elle a créé une commission, c’est dire son enthousiasme : Déon n’était pas de son bord, on le savait. Bref, simple question : les cendres de monsieur Déon n’ont rigoureusement aucune légitimité à être déposées à Paris. Pourquoi faudrait-il qu’elles y atterrîssent ? il a vécu, réfugié fiscal, en Irlande, il y est mort… c’est beau, l’Irlande, outre qu’on y paye moins d’impôts – pas difficile – il y a même écrit « Un taxi mauve », largement inspiré de son vécu : que ne leur fiche-t-on la paix, à ses cendres irlandaises ? elles ont souhaité être rapatriées ? on ne peut pas émigrer peinard ? (*)
Mais passons à autre chose : une jeune islamiste et bonne pondeuse de petits futurs guerriers islamistes (4 gosses à 27 ans) qui, avec son mari, avait rallié Daech à Mossoul, capturée par les forces irakiennes – le mari, soi-disant cuistot chez Daech, serait mort, mais allez savoir, il a peut-être pris la fille de l’air, sentant les carottes cuites et le califat roussi – vient d’être libérée des prisons locales, y ayant purgé une peine étonnamment légère, 7 mois de taule pour « violation de frontières ». Et ? et alors ? eh bien, l’Irak va l’extrader vers la France ! tenez, on vous la rend, on sait pas quoi en faire… les gosses, bon, ce n’est pas leur faute, ils n’y sont pour rien, on les récupère, soit. Mais l’adulte responsable qui est allée NOUS faire la guerre ? on va se montrer grands, généreux, magnanimes ? en l’occurrence, on se montre d’une terrible faiblesse. Outre que rien ne garantit le repentir – à supposer qu’elle l’exprime – de cette femme d’avoir combattu ses compatriotes, on envoie un piteux, un affligeant signal aux quelques milliers de ses collègues en déroute.
Monsieur Macron a dit ou fait dire qu’on étudierait au cas par cas les dossiers des djihadistes français capturés : sans doute, sans doute… mais rappelons-lui deux dictons populaires largement validés par le vécu :
- Dire non est toujours plus difficile, il y faut du courage.
- Trop bon, trop con.
Tibert
(*) Et si l’on veut absolument mordicus l’inhumer en France, pourquoi à Paris, grands dieux ? il n’y a pas d’autres cimetières, en France ?