Mon voisin n’a pas de cafard…

… dans son  assiette ! On connaît peut-être cette blague à deux balles : les moines de l’ordre des ??? – disons les Bénédictins, au hasard – n’ont pas le droit de parler pour eux-mêmes, modestie et altruisme obligent. Ainsi à table, l’un des leurs, constatant qu’un superbe cafard marron et bien mort orne sa part de boeuf-miroton-purée, et ne pouvant dire « ciel, un cafard mort dans mon assiette ! » apostrophe le frère-serveur en parlant du voisin.

On pourrait s’en inspirer pour éviter tout litige ou prise de bec, et dans bien des domaines. Hier soir on a interrompu un match de foot pour cause de propos supposés racistes… pour l’occasion, c’étaient le PSG, forcément, LE club français, puisque parisien ou tout comme (nommons-le P.), et un club turc, au doux nom de Basaksehir, disons B. Des mouvements du côté du staff de B. (entraîneurs, soigneurs, assistants etc) alertent les arbitres – Roumains, les arbitres. Mouvements jugés inappropriés et nécessitant d’intervenir, puisque l’un des arbitres en second juge utile de désigner à l’arbitre-en-chef la personne dudit staff qui lui semble poser problème. Et (la distance entre les deux groupes est ici un point essentiel), en l’absence d’autre identifiant pertinent et plus aisé (le nom en gros sur le dos, la couleur de la parka, la stature, le bonnet…), il le désigne par sa couleur de peau, qui permet effectivement de l’identifier, vu que c’est (du moins on le suppose) le seul Noir. Or, c’est assez incroyable, les arbitres roumains, entre eux, s’expriment… en roumain ! dingue, non ? et comment dit-on Noir en roumain ? negru. Je suppose que le « u » final donne plutôt quelque chose comme « ou », un son approchant… entendu par un francophone, ça peut évoquer le mot, clairement péjoratif, négro, eh oui…

Non, ce n’était ni le gars au bonnet rouge, ni celui avec les lunettes, et non, pas non plus celui avec une écharpe vert et bleu ; non, pas le blond non plus… le, là, comment dirais-je ?

Tibert

NB : il n’est pas du tout impossible que les propos de l’arbitre incriminé aient été effectivement racistes, une enquête est en cours. Mais si c’est sur le seul mot de negru, « Noir » en roumain, qu’est basée cette grosse affaire, c’est une tempête dans un verre d’eau, et un affreux malentendu. On se prépare de bigrement complexes contorsions circonlocutoires !