Dans la (gou)gueule du loup

( Le sommet du G7, avec ses sherpas – normal, pour les sommets – et ses pléthoriques délégations : il y a un programme des Chefs, et un programme des conjointes, concubines, copines des Chefs… car le mari d’Angela, seul mâle pressenti, et instruit par les précédentes expériences, s’est fait porter pâle : il a déjà donné. Il en a marre de comparer la rutilance et la surface développée des chapeaux (*), les étiquettes des grands couturiers et de se taper la visite des orphelinats du coin ou des conserveries de sardines.

Au fait, ça dure trois petites journées le G7 : il y a vraiment besoin d’y véhiculer les Premières Dames ? pas moyen que ces messieurs s’en passent soixante-douze heures et se la mettent momentanément sous le bras – quittes à trouver sur place, en cas d’urgence,  une âme compatissante ? ça nous coûte un max, ces petits à-côtés, et si ça se trouve, ils seraient demandeurs d’un peu d’air frais, nos Chefs de la Planète : trois jours sans leurs moitiés, tiens… bonne idée ! pour la prochaine fois. )

Et puis l’autre jour, au cours d’une discussion un peu animée avec une amie, son mobile posé sagement à ses côtés, celui-ci s’est mis soudainement à jacter : « Je ne comprends pas la question« , énonçait madame Gougueule.  Non mais… on ne l’avait pas convoquée ! de quoi qu’elle se mêlait, celle-là… si ça se trouve, quand vous jouez à la bébête à deux dos, le mobile sur la table de nuit, elle est foutue, madame Gougueule, de vous casser l’ambiance !  : « Le temps demain à Bézouil sur Ortense sera généralement gris et maussade« …. ou, pire, de vous espionner en douce. Allez savoir ce qu’ils en font, de tout ça ? hein ?

Donc je suis allé voir comment désamorcer cette espionne, cette Mata-Hari électronique et intrusive. Il semble que, oui, on peut lui river son clapet (quant à la rendre sourde, alors là… je ne parie rien !). Moult sites expliquent la manip, pas sorcière : j’ai retenu celui-ci, qui est assez complet, et dont le titre va bien à mon humeur : OK Google, tu m’énerves !.

Tibert

(*) Sur la photo, là, madame Donald tient largement la corde : ce galure, mes amis ! a la sombra sans problème toute la journée, avec ce truc.

OK ce que je veux

On me vante tous les jours les merveilleux services de Gougueul. Gougueul par ci, Gougueul par là… on en a fait un nom commun, c’est dire ! Fermeture-Eclair, Frigidaire, Delco, Gougueul. Gougler : lancer une recherche à partir d’un certain nombre de mots-clés à l’aide d’un butineur et du moteur de recherche Gougueul. Sur mon bel ordiphone (*), il paraît qu’on peut poser des questions orales à monsieur Gougueul, après l’avoir hélé pour le réveiller. Hier, démonstration, on m’a traduit oralement une température Farenheit en Celsius, après avoir claironné « OK Gougueul ». Moi, tout bêtement, j’allais soustraire 32, puis diviser par 9 et enfin multiplier par 5 ; mais ce n’est plus la peine maintenant de savoir que la conversion Celsius-Farenheit est une fonction affine, de la forme Y=aX+b ; ce pourrait être une fonction hyperbolique, un développement en série, que sais-je ? un truc mystérieux, requérant pour toute traduction la magie opaque OK-Gougueul ou la lecture laborieuse d’une table de conversion enfouie au fin fond d’une bibliothèque poussiéreuse, telles les regrettées tables de logarithmes Bouvard-et-Ratinet de ma jeunesse.

Moi je vous le dis : pas OK-Gougueul. La moindre des choses serait qu’on puisse choisir son interjection, lancer à son ordiphone « Oh Jules » », ou « Vas-y Machin », bref ce qu’on veut. On est tous là à faire les hommes-sandwiches pour la maison Gougueul, et c’est 1) pénible, 2) on peut s’en passer, et ça entretient les neurones.

Tibert

(*) Smartphone semble gagner sur  toute autre appellation -pourtant c’est très mauvais, tant la fonction téléphone de ces bidules envahissants est devenue secondaire.  Ordiphone a peu de chances de percer, je sais ; c’est juste pour montrer que l’anglais n’est pas une fatalité.