Le Monde (et Le Parigot, et Le Firagot…) de ce jour nous régalent tous également – c’est de la dépêche AFP pur beurre juste maquillée vite fait – des détails de ce qui se passe à la fac’ de Paris-Tolbiac. Tolbiac ? rappelons que c’est ce bled situé en Allemagne dans la Rhur, et qui se nomme en fait Zülpich, où Clovis et ses troupes mirent la pâtée aux Alamans en 496. Bref un nom de bagarre, de bruit et de fureur. Et comment ! Tolbiac c’est aussi une fac « libre », entendez bloquée-entrée interdite, où des étudiants-militants ont voté à la majorité des grévistes la grève des cours. Et comme la fac est un édifice public, ils l’occupent… elle est à eux, en quelque sorte. L’administration universitaire, fataliste et bonne fille et pas vraiment motivée à réagir, laisse faire en soupirant, « ah là là, keskonpeufaire ? c’est occupé, y a le loquet« , comme aux houatères.
Evidemment, ces étudiants-grévistes ont des revendications, notamment le refus de la sélection à l’entrée en fac. Très bien ! On peut rêver, imaginer, effectivement, que l’université soit une sorte de « salle des pas perdus » ouverte à tous, que le plombard et la shampouineuse tout autant que le binoclard potasseur acharné puissent s’y instruire, y étudier sans engagement – ou simplement venir passer un moment, en hiver il y fait chaud -, assister aux cours qui leur chantent, l’analyse factorielle, la mécanique des sols, le Droit Constitutionnel, Kant versus Hegel et les composés organo-chlorés. C’est beau, c’est noble : c’est juste une question de moyens ! Et les moyens c’est très simple, yaka avoir les moyens.
On remarquera au passage l’ironie, le cocasse du propos : refuser la sélection à l’entrée et pour ce faire bloquer l’entrée à qui n’a pas le profil qui va bien… Mais ce détail mis à part, les bloqueurs de fac ont d’autres objectifs, je cite l’article du Monde : « Les étudiants, militants, se voient comme un caillou dans la politique (*) du gouvernement. L’objectif n’est pas uniquement de faire reculer l’exécutif sur le texte déjà adopté de la réforme de l’accès à l’université, mais également sur celui de la réforme ferroviaire et sur le projet de loi « asile et immigration« . On pourrait y ajouter les menus sans gluten, voire « vegan » dans les restaus-U, et puis le SMIC à 2.000 euros, et l’interdiction des licenciements, etc. D’aucuns évoquent carrément la démission du Chef de l’Etat : bref c’est le Grand Soir.
Esprit de Mai 68, es-tu là ? pensez-y très fort et poussez, les gars, on sent que ça vient.
Tibert
(*) Ou la politique comme métaphore de la godasse (du godillot ?) : c’est là que le caillou gêne le mieux, surtout « en marche ».