Un passionnant article du Monde-sur-Toile reprend ce marronnier médical inoxydable, ce thème incontournable, cyclique et récurrent : l’ablation systématique et généralisée des prépuces.
C’est en effet grâce à l’Afrique et à ses tourments viraux que cette brûlante question revient en boucle. L’Afrique et son Sida galopant. Pas de capote (merci Benoît n° 16), peu d’hygiène, et il y fait chaud, et la chair est faible. Circoncire (les hommes, NDLR, ça va sans l’écrire mais bon…) les protège un chouïa des infections de type VIH transmises par les femmes. Tel est le constat statistique et scientifique qui permet aux sécateurs fous de prôner l’ablation prophylactique et universelle de cet astucieux et fort utile bourrelet grossièrement cylindrique qui coulisse et protège. Mais cela ne va pas sans soulever un certain nombre de questions…
– Dans cette hypothèse, je vois mal comment les Juifs et les Musulmans vont arriver à se différencier des mécréants, des Goyim et des Khoufars. Zut quoi, si l’on ne peut même plus se reconnaître entre confrères… leur restera à inventer une nouvelle et rituelle différenciation – je ne sais pas, moi, mais de ce côté là je suppose qu’ils n’iront pas plus loin dans l’ablation, ce serait carrément mutilatoire et dommageable.
– Quid des femmes ? pourquoi un rapport statistique et scientifique d’un quelconque organisme Onusien ne nous apprend-il pas que l’ablation systématique et chirurgicale de l’hymen dès le bas âge protège d’une ultérieure défloration douloureuse et sanglante, permet d’éviter de salir les draps lors de la nuit de noces, et – cerise sur le gâteau – évite de saigner un poulet aux fins de faire croire à la famille (*) que la mariée était vierge ? tout bénef’.
– Je me lave, tu te nettoies – et si ce n’est toi c’est donc ton frère, nous nous lavons le prépuce, sous le prépuce et le reste avec… tous les jours. Qu’on ne vienne pas me raconter que le prépuce, c’est sale. C’est sale si on ne le lave pas.
– Je suis né porteur de prépuce, comme beaucoup ; je n’en suis pas plus fier pour autant, mais je suis bien dans ma peau (de prépuce), nous vivons en bonne entente lui et moi, et la seule mutilation rituelle que j’aie jamais subie, c’est la section du cordon ombilical. Je suis d’ailleurs bien conscient que c’était nécessaire à mon indépendance physique. Donc, sécateurs rituels ou prophylactiques, passez au large, on ne vous a rien demandé. Dieu s’en fout, des prépuces, si vous saviez à quel point ! allez donc couper vos rosiers, élaguer vos arbres fruitiers, rogner les ailes des poulets, châtrer les matous, il reste du pain sur la planche à découper sans emmerder les prépuces.
Bébert
(*) … famille qui n’est pas dupe, mais bon, c’est pour les voisins – quant aux voisins, personne n’est dupe, mais bon, c’est poli de faire semblant.