Monsieur Copé, là, celui de l’UMP, dit « kafkaïen » ; le sous-ministre des Transports, lui, y voit du « rocambolesque« . En fait c’est très triste.
De quoi traitons-nous, ici ? On cause de quoi, là ? on parle du sujet à la mode, des quais trop étroits, ou des rames TER récemment livrées, trop larges.
– C’est ton quai qui va pas, trouduc !
– Meuh non c’est ton wagon qu’est trop large, eh patate !
Voilà le genre d’amabilités que nous entendons. Remarquez, ils font profil bas à RFF et SNCF. Humbles, contrits. On a merdé, soit, avouent-ils.
Moi je m’en vas vous dire ce qu’il y a : les nouvelles rames TER, c’est pour les Régions, pas pour le National. Régional = bouseux, donc sans intérêt. Et j’entends d’ici les gars qui bossaient sur un coin de table et sur le cahier des charges destiné aux constructeurs :
– « Oh Paulo, on peut faire plus large, les caisses, y paraît… tu mettrais combien ?
– Ah putain je sais pas, moi… 20 centimètres, un truc comme ça… ouais, mets 20 centimètres de plus, ça va le faire. «
Voilà… la rondeur des chiffres ! les ingénieurs, ils aiment ça, ça les rassure. Le type qui dit « X » centimètres, il ne penserait jamais à dire 17, ou 18,5, ou 17,452. Il apprécie les chiffres ronds. Vingt, ça c’est bon, ça ronfle bien, c’est carré.
Ce ne sont pas des ingénieurs qu’il faut employer pour définir des cahiers des charges précis : trouvez-nous des marquéteux ! des marchands de godasses ! eux, ils vont vous la mettre, la virgule psychologique qui fait entrer le train en gare comme dans du beurre : il fallait élargir les trains de 19,95 avec une réduction de 5% en avantage-client.
Tibert