Mort de l’écouvillon

Il paraît que le Covid battrait de l’aile, qu’il aurait les guibolles flageolantes, qu’il nous quitterait, comme ça, furtif, sans saluer ? saleté, va ! grôôssier…! on va pas le regretter, çui-là, tiens. En attendant, il nous fait encore, cahin-caha, ses 40-50 morts par jour, des retardataires, quasiment. Bon, on va pouvoir re-polluer comme avant, se foutre sur la gueule dans les stades, se la bourrer (la gueule) dans les rades, et se faire refiler de la carne surgelée à la sauce en bidons de 5 litres au restau du coin. On revit, quoi… avec, en plus, des tonnes de masques usagés dans les caniveaux.

L’avenir s’éclaircit, donc, et on va pouvoir reprendre les bonnes vieilles galères nationales laissées au vestiaire pour cause de pandémie : la réforme des retraites ! aaah… on l’avait oubliée, celle-là… avec ses grèves SNCF, RATP, contrôleurs aériens… j’en oublie sûrement… ah oui, les routiers, les avocats, les clercs de notaires, les raffineries, les pompes à essence vides…  et les ronds-points, donc ! on va pouvoir derechef construire des ronds-points tout partout, les maires vont bicher, ça leur manquait. Et puis, on pourra les bloquer ! pas les maires, les ronds-points. On avait oublié, ça aussi, les délicieux blocages de ronds-points et leurs embouteillages dantesques. L’avenir s’annonce radieux, les amis.

Tibert

PS – Ah zut, le titre ! oui, le titre… une conversation entendue : « … j’avais comme un goupillon qui me grattait la gorge« . Moi, vous me connaissez, je sursaute, et puis je vérifie : le goupillon c’est le truc avec une éponge au bout, et que le curé agite pour asperger les foules après l’avoir imprégné d’eau du robinet bénie, non ?  pour nettoyer les goulots, c’est l’écouvillon, en principe… ben non ! le goupillon aussi, paraît-il. Plus vicieux encore, l’inverse n’est pas vrai ! le curé ne peut pas asperger ses ouailles avec un écouvillon. Moralité, l’écouvillon, plus long (le manche, mais aussi le mot), plus technique, moins polyvalent, est cuit ! Adieu donc, écouvillon.