« Homo » homini lupus ?

Je lis ce matin fort tôt sur La Montagne, estimable canard auvergnat – un peu trop de rugby, quand même – que monsieur Eddy de Pretto, chanteur de son métier, apporte son soutien à la députée de l’Allier Laurence Vanceunebrock. Ah bon ? Voyons voir…

Il se trouve effectivement que Laurence V. a déposé une proposition de loi contre les thérapies de conversion : « pour que la France interdise ces pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne ».  Laurence V. est homo déclarée et assumée, de même qu’Eddy de P. : chez nous c’est leur droit le plus strict, rien à dire là dessus. Au 21ème siècle, on a fait des progrès – pas dans tous les pays ! – et l’on ne mandate plus un exorciste muni d’un goupillon enduit d’eau bénite pour faire trois fois le tour du malheureux inverti, psalmodiant des formules latines et sommant Belzébuth de sortir de là.

Mais la simple observation des courants sociétaux du moment montre de manière fort claire que d’aucuns, d’orientations tout aussi minoritaires, et visiblement du même bord, se battent, font des pieds et des mains pour, justement, pouvoir entreprendre librement des thérapies de conversion : le génétiquement mâle qui veut vivre en femme et inversement, etc. Une « thérapie », ce n’est pas nécessairement et exclusivement de l’ordre de la cure psychothérapeutique : ce peut être le travestissement, la prise d’hormones, le bistouri correcteur d’anatomie…

Bref, à vouloir interdire on rame carrément à contre-courant de ses frères-et-soeurs en rupture de genre et en demande de conversion ! Certes, comme écrit Eddy de P., pour certains, c’est « rien à soigner » : ils sont très bien comme ça, et qu’on leur foute la paix (*). Mais si je veux, moi, faire une thérapie de conversion ? conversion à quoi, je ne sais pas encore, mais je vais y réfléchir. On est décidément, là, face à des courants fichtrement intolérants et abusifs : les vegans veulent nous interdire le miroton et la ceinture de cuir, les Verts veulent nous interdire un tas de trucs au nom de la Planète, notamment de rouler en voiture – les 4×4 et les SUV constituant le summum de l’horreur ; quant aux Féministes Radicales, elles se verraient bien interdire les hommes. Remarquez, ça simplifierait la gamme des possibles.

Tibert

(*) Idem, on a depuis longtemps renoncé à « corriger » les gauchers : ils sont gauchers, voilà tout. Certes, ils sont gênés pour planter un clou près d’un angle de mur à droite, mais c’est leur problème.