On le sait, on le voit tous les jours, la Justice française est complètement naufragée. Naufrage chronique, d’ailleurs, qui n’inquiète plus personne – sauf moi. Abominablement lente, empêtrée dans des textes devenus inextricables, incapable de faire appliquer les peines, par faute de manque de places en taule, ou de solutions alternatives efficaces, et affligée de surcroît d’une propension dommageable à la sollicitude envers l’agresseur, le pauvre ! avant la victime.
Tenez, le procès des « tournantes » sur 2 filles, tout récent : il y a 13 ans maintenant que ça a commencé. Treize ans : une paille ! le temps de l’oubli, de la page tournée, le temps de trouver que ma foi ces braves gens sont tout à fait, dans l’ensemble, de braves gens, et de les acquitter assez massivement, faute de preuves suffisantes.
Il eût fallu que les victimes stockent froidement les divers échantillons de sperme, prennent des enregistrements audio voire video, planquent un huissier sous le charbon dans la cave, des photos de leurs stigmates, etc… là, évidemment, on aurait eu des arguments à charge, tandis que là, que voulez-vous, 13 ans après… « elles étaient consentantes« , et hop, la bonne excuse.
Moi je vous pose la question : qu’est-ce que c’est que cette image des femmes quand elles sont réputées capables de « consentir » à se faire enfiler à la queue-leu-leu par 14 types, dans les caves des cités, de manière habituelle, répétitive, pendant des mois, des années ? et quelle image des hommes, capables de s’insérer sans états d’âme dans ce genre de file d’attente ? où est le bonheur là-dedans ? l’amour ?
L’amour… allez, arrêtons de proférer des grossièretés.
Tibert